Hole In The Sky 2009
Return of the Inner Circle ?
(Première partie)
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Moment : Du 25/08/09 au 29/08/09.
Lieu : USF Verftet (Bergen, Norvège).
Lieu : USF Verftet (Bergen, Norvège).
Le Hole in the Sky demeure le très célèbre festival de Bergen, fief de bon nombre de groupes cultes de black métal norvégien. De plus, il s’agit du premier festival à fréquence annuelle à avoir été crée en Norvège, dont la fondation est un hommage à Erik “Grim” Brødreskift (Immortal/Gorgoroth/Borknagar). Un des fondateurs de cet événement n’est autre qu’Ivar Bjørnson (principal compositeur des avant-gardistes Enslaved).
En cette année 2009, le festival fêtait ses dix années d’existence, qu’il s’agissait d’honorer dignement par un ensemble d’événements musicaux. Les deux moments forts ayant marqué les deux derniers soirs sont d’une part un show spécial d’Enslaved (aux allures de réunion exceptionnelle du black métal norvégien), et d’autre par la reformation du Gorgoroth originel.
Plusieurs mois se sont écoulés depuis l’édition 2009 du Hole in the Sky, et pourtant les souvenirs restent intacts. C’est donc ainsi que je vais vous relater la journée du 28 août 2009, avec en tête d’affiche le concert spécial d’Enslaved.
Mais pour l’heure il s’agit de dénicher la salle de concert de l’USF Verteft. Cette gaillarde fut des plus difficiles à trouver, et c’est ainsi que je tournais et tournais encore, à l’image du 4x4 juste derrière moi qui semblait aussi paumé que moi, conduit par un certain Trym. Puis je croisa Grutle qui m’indiqua le chemin à suivre. C’est là que je réalise que Bergen demeure une citée incroyable, de par la facilité de croiser tant d’illustres musiciens !
La soirée débute par du black métal non-norvégien, avec les américains d’Absu. Pour ma part, leur musique m’aura laissé froid. Sans aller dire que leur style soit téléphoné, je n’ai rien retenu des morceaux : il manque à mon sens un gros quelque chose pour que les compositions fassent mouche.
A noter par contre l’excellente performance du vocaliste/batteur, arrivant à faire ses parties vocales tout en blastant. Chapeau bas Mr !
En cette année 2009, le festival fêtait ses dix années d’existence, qu’il s’agissait d’honorer dignement par un ensemble d’événements musicaux. Les deux moments forts ayant marqué les deux derniers soirs sont d’une part un show spécial d’Enslaved (aux allures de réunion exceptionnelle du black métal norvégien), et d’autre par la reformation du Gorgoroth originel.
Plusieurs mois se sont écoulés depuis l’édition 2009 du Hole in the Sky, et pourtant les souvenirs restent intacts. C’est donc ainsi que je vais vous relater la journée du 28 août 2009, avec en tête d’affiche le concert spécial d’Enslaved.
Mais pour l’heure il s’agit de dénicher la salle de concert de l’USF Verteft. Cette gaillarde fut des plus difficiles à trouver, et c’est ainsi que je tournais et tournais encore, à l’image du 4x4 juste derrière moi qui semblait aussi paumé que moi, conduit par un certain Trym. Puis je croisa Grutle qui m’indiqua le chemin à suivre. C’est là que je réalise que Bergen demeure une citée incroyable, de par la facilité de croiser tant d’illustres musiciens !
La soirée débute par du black métal non-norvégien, avec les américains d’Absu. Pour ma part, leur musique m’aura laissé froid. Sans aller dire que leur style soit téléphoné, je n’ai rien retenu des morceaux : il manque à mon sens un gros quelque chose pour que les compositions fassent mouche.
A noter par contre l’excellente performance du vocaliste/batteur, arrivant à faire ses parties vocales tout en blastant. Chapeau bas Mr !
Set-list Absu :
1) An Involution of Thorns
2) Descent to Acheron (Evolving Into the Progression of Woe)
3) Night Fire Canonization
4) The Thrice Is Greatest to Ninnigal
5) 13 Globes
6) Swords and Leather
7) Four Crossed Wands (Spell 181)
8) Manannan
9) Highland Tyrant Attack
10) The Coming of War
1) An Involution of Thorns
2) Descent to Acheron (Evolving Into the Progression of Woe)
3) Night Fire Canonization
4) The Thrice Is Greatest to Ninnigal
5) 13 Globes
6) Swords and Leather
7) Four Crossed Wands (Spell 181)
8) Manannan
9) Highland Tyrant Attack
10) The Coming of War
Changement radical d’ambiance avec les techniciens de Cynic. Les ayant déjà vus auparavant au Hellfest 2007, j’avais quelque appréhension à les revoir. Et à ma grande surprise, je n’ai pas du tout eu le même ressenti (soit un profond ennui). Car contrairement à la fois précédente, j’ai trouvé que l’aspect émotionnel n’était pas du tout occulté par les impressionnantes capacités techniques du groupe. Au final (sans m’avoir pour autant transcendé), la prestation fut très intéressante, dont certaines parties acoustiques faisaient invariablement penser à Opeth.
Set-list Cynic :
1) Nunc Fluens
2) The Space For This
3) Evolutionary Sleeper
4) Veil of Maya
5) Celestial Voyage
6) Adam's Murmur
7) The Unknown Guest
8) King of Those Who Know
9) How Could I
1) Nunc Fluens
2) The Space For This
3) Evolutionary Sleeper
4) Veil of Maya
5) Celestial Voyage
6) Adam's Murmur
7) The Unknown Guest
8) King of Those Who Know
9) How Could I
Ensuite, c’est à la Suède de venir s’illustrer doomesquement avec les cultissimes Candlemass. Je ne m’attendais à rien de particulier, si ce n’est de découvrir un groupe à mon sens indispensable. Et je dois avouer avoir pris une claque monumentale. La prestation fut servie par un son impeccable et à l’interprétation sans faille, et ce à tous les niveaux. La guitare lead fut la plus remarquable, dégageant un feeling de tous les instants.
Tous les solos laissaient véritablement pantois devant un tel toucher, montrant tout simplement un amour de la musique de Lars "Lasse" Johansson. Mais bien entendu, c’est Robert Lowe qui hypnotisera tout le monde avec son jeu de scène des plus théâtraux.
Alors on pourrait considérer qu’il est too much, car redoublant de mimiques toutes plus evil les unes que les autres. Mais je dois dire qu’elles m’ont beaucoup impressionné, car collant parfaitement au style pratiqué. Nous avions l’impression de nous retrouver dans un film en noir et blanc où sont mises en scène quelques sorcières…
Le nouvel album Death magic doom fut parfaitement représenté, ne serait-ce qu’avec cette introduction pleine de contrastes avec l’enchainement If I ever die / Hammer of doom :
Ceci nous montre toute l’aptitude du groupe à placer d’une part le riff qui tue, et d’autre part distiller une ambiance doomesque à souhait.
D’autre part, les vieux classiques seront interprétés avec magie et prestance, et je ne peux que rester des plus admiratifs devant "Solitude" et "At the gallows end". Tout simplement sublime…
Au final, on ressort d’un tel concert avec la certitude d’avoir vu et entendu un grand groupe, ce qui me poussera à compléter ma trop incomplète discographie du groupe ! Et cette phrase qui ne me sort plus de la tête : I’m the emperor of the void…
Tous les solos laissaient véritablement pantois devant un tel toucher, montrant tout simplement un amour de la musique de Lars "Lasse" Johansson. Mais bien entendu, c’est Robert Lowe qui hypnotisera tout le monde avec son jeu de scène des plus théâtraux.
Alors on pourrait considérer qu’il est too much, car redoublant de mimiques toutes plus evil les unes que les autres. Mais je dois dire qu’elles m’ont beaucoup impressionné, car collant parfaitement au style pratiqué. Nous avions l’impression de nous retrouver dans un film en noir et blanc où sont mises en scène quelques sorcières…
Le nouvel album Death magic doom fut parfaitement représenté, ne serait-ce qu’avec cette introduction pleine de contrastes avec l’enchainement If I ever die / Hammer of doom :
Ceci nous montre toute l’aptitude du groupe à placer d’une part le riff qui tue, et d’autre part distiller une ambiance doomesque à souhait.
D’autre part, les vieux classiques seront interprétés avec magie et prestance, et je ne peux que rester des plus admiratifs devant "Solitude" et "At the gallows end". Tout simplement sublime…
Au final, on ressort d’un tel concert avec la certitude d’avoir vu et entendu un grand groupe, ce qui me poussera à compléter ma trop incomplète discographie du groupe ! Et cette phrase qui ne me sort plus de la tête : I’m the emperor of the void…
Set-list Candlemass :
1) Emperor of the Void
2) Samarithan
3) If I Ever Die
4) Hammer of Doom
5) At the Gallows End
6) Bleeding Baroness
7) Solitude
Encore :
8) Kill the King(Rainbow cover)
1) Emperor of the Void
2) Samarithan
3) If I Ever Die
4) Hammer of Doom
5) At the Gallows End
6) Bleeding Baroness
7) Solitude
Encore :
8) Kill the King(Rainbow cover)
Après cette sévère claque, le Hole in the Sky accueilla un autre groupe culte et dont la réputation n’est plus à faire : Voïvod. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les années n’ont altéré en rien leur passion pour la musique, au même titre que venait de le démontrer Candlemass quelques minutes auparavant. Les quatre larrons de Voïvod en veulent ce soir-là et donnent tout sur scène, à commencer par leur front-man : sourire jusqu’aux lèvres, haranguant le public en permanence (un peu éméché par ailleurs…). Mais ce sera valable pour tous les autres musiciens (l’aspect passionné, et non l’aspect murgé !), souhaitant donner une bonne leçon de thrash old school au public. Ainsi, les rythmiques se sont avérées efficaces et sévèrement plombées, avec un son plutôt massif.
Malheureusement je n’aurais que peu accroché au style, car n’étant pas réceptif à ce moment précis pour écouter du thrash (qui est par ailleurs un style que j’affectionne peu). Et puis il est assez peu aisé de se produire après un groupe comme Candlemass. Ceci n’a pas pour objectif de démonter le show de Voïvod, qui était irréprochable à tous points de vue. Mais il ne collait pas à mon état d’esprit du moment, ce qui fut très dommage pour moi du coup…
L’ambiance monte d’un cran à mesure que l’arrivée d’Enslaved se profile. Car disons-le clairement : c’est CE CONCERT qui a motivé cette première escapade norvégienne. Tout le monde est au taquet, car rappelons que ce concert se découpe en trois chapitres distincts : 1) Une sélection de titres issus des trois derniers albums en date du groupe. 2) L’intégralité de leur premier EP Hordanes land. 3) Une mise en musique des influences majeures du groupe.
Commençons donc par le tout premier chapitre…
Enslaved débarque sur scène avec eux aussi l’envie d’en découdre, nous plongeant dans un climat d’urgence. Une ambiance lumineuse s’installe avec "To the coast", nous plongeant dans le caractère atypique de Vertebrae. Le ton se corse ensuite avec le très efficace "Fusion of sense and earth", qui laissera tout le loisir aussi bien au public qu’au groupe de se déchainer. A ce stade du concert, nous pouvons vraiment qualifier l’ambiance de profondément électrique.
La pression retombe quelque peu avec l’enchainement de "Ground" et le toujours aussi hypnotique "Ruun" (qui reste à mon sens un des morceaux les plus expressifs en live dans leur plus récente période). Puis "Isa" enfoncera le clou en déclenchant une vague fédératrice de cris rageurs.
Ce premier chapitre est passé à une vitesse-éclair, et je ne cache pas une certaine déception : cinq morceaux pour résumer trois albums aussi riches, c’est trop peu. C’est d’ailleurs pour cela que je parlais en préambule de "sélection" et non de best-of. Car selon moi le choix des morceaux aurait pu être bien plus pertinent. En premier lieu, un album aussi riche qu’Isa n’aurait pas dû être représenté par le seul morceau éponyme (qui demeure le plus simple de l’album). J’aurais préféré "Ascension" ou dans l’idéal "Neogenesis". Quant à Ruun et Vertebrae, ils auraient tous deux pu être bien plus représenté en nombre. Mais ma grande déception reste malgré tout la place laissée à Isa.
Cet aspect négligent du premier chapitre peut s’expliquer par le fait que le groupe semblait pressé d’en finir, ou plutôt pressé d’en venir aux deux chapitres suivants, bien plus inédits pour eux.
La salle s’assombrit et la pochette de Hordanes land apparaît en fond de scène.
Nous voilà prêts pour un véritable bond en arrière dans le temps, alors que retentit "Slaget I Skogen Bortenfor". Comme à l’accoutumée, ce titre dégage une puissance de feu (bien que d’intensité légèrement inférieure à son interprétation lors de la prestation parisienne du 18 novembre 2008. L’intégralité du morceau est jouée, jusqu’à cette petite mélodie de fin : le groupe tient donc à être autant fidèle que pointilleux en cette soirée.
Enslaved est ensuite rejoint par un certain Samoth (ex-Emperor/Zyklon) pour interpréter à la guitare "Allfadr Odinn". Il s’agit ici de sceller la symbolique du split avec le Wrath of the tyrant d’Emperor, car c’est par ce biais qu’Enslaved aura pu se faire connaître du public underground. Quel bonheur de voir se côtoyer Ivar et Samoth sur ce morceau rugueux, à l’essence viking si appuyée !
Et nous en arrivons au final que constitue "Balfor". Grutle nous explique alors que ce morceau n’a jamais été joué live. D’ailleurs la dernière fois qu’il le fut c’était lors de l’enregistrement même de l’EP ! Et l’ambiance sera incomparable, nous replongeant ni plus ni moins en 1994 : Enslaved a vraiment réussi à nous faire voyager dans le temps, et à retrouver l’essence même de ce Hordanes land. De plus, Samoth restera au poste de guitariste pendant ce titre, et le batteur d’origine du groupe viendra remplacer Cato : Trym s’installe donc derrière les fûts.
Que dire donc de ce second chapitre ? Et bien ce fut une réussite quasi-totale, Enslaved ayant vraiment réussi à retrouver l’essence de ses débuts et le souffle épique qui parcourt Hordanes land. Bien entendu, le choix des guests n’y est pas étranger…
Nous en arrivons donc au troisième et ultime chapitre de ce concert dantesque, et la chaleur monte… monte…
Le premier choc se produit avec l’interprétation de "Left hand path" des suédois Entombed, ce qui permettra à LG Petrov de débarquer sur scène avec toute l’énergie qu’on lui connaît.
Et étant donné qu’un seul morceau lui est offert, le Mr se décide à tout donner. Grutle laisse de côté son micro pour s’adonner entièrement à la basse.
Et c’est parti pour du bon death suédois old school, noir et racé, parfaitement interprété par les musiciens d’Enslaved. En somme nous a été servi une parfaite mise en bouche pour la suite.
Car l’ambiance se noircit tout à coup, après une présentation de Grutle laissant présager un hommage au black métal des origines. En effet, il dédie le morceau aux "dieux" du black métal norvégien : Euronymous et Dead. Car oui, le morceau en question fut jadis coécrit par les deux messieurs : Life eternal. Et quel plus bel hommage à Mayhem que d’être accompagné par Mr Attila Csihar en personne.
Il investit la scène, drapé tel un prêtre satanique, armé d’une faux gigantesque. Que dire ? Et bien je crois que mon sang s’est littéralement glacé dès son entrée, tellement sa présence demeura impressionnante, hypnotique.
Plus qu’interpréter "Life eternal", il a su l’incarner à lui tout seul. Musicalement ce fut une fois de plus très fidèlement joué. On pouvait nettement percevoir le plus grand respect pour tout ce que Life eternal représentait et représente encore aujourd’hui pour la scène extrême de Norvège. Un seul mot peut résumer l’interprétation de ce soir : noir.
Le sombre prêtre s’en va et un certain Ted s’apprête à rejoindre l’assemblée, considéré comme un des musiciens les plus sympathiques de la scène de Bergen dixit Grutle. Mais qui est ce mystérieux Ted, me demanderez-vous ? (roulement de tambour) : il est l’une des deux têtes pensantes de Darkthrone, j’ai nommé Nocturno Culto. A l’inverse d’Attila, Nocturno arrive sur scène sans aucun accoutrement particulier. Et pourtant dans les deux cas, la présence est marquée et imposante.
Sur fond de forêt nocturne, l’ensemble des musiciens nous gratifie d’un morceau totalement inédit : "Disintegrator" débute. Nous est délivré un black métal lent et poisseux, très old-school et me rappelant les années 80. Ceci n’est pas étonnant au regard des dernières réalisations de Darkthrone, retournant allègrement aux sources. Donc ce "Disintegrator" a développé une atmosphère primitive et profondément sombre, et la voix rugueuse de Nocturno s’accordait parfaitement à l’ensemble.
Grutle nous présente le prochain morceau, alors qu’une lune apparaît en fond de la scène. Il nous explique alors que le crâne qui orne le pied de micro de Nocturno était en quelque sorte la mascotte durant l’enregistrement de Under a funeral moon.
La guitare d’Ice Dale résonne et le morceau éponyme "Under a funeral moon" fait irruption. Et pour être honnête, je ne me remets toujours pas de la chance inouïe d’avoir pu entendre ce titre culte sur scène ! Musicalement, Enslaved tient une fois de plus à être fidèle à la version originelle.
Mais le chant de Nocturno est ici plus grave, certes différent de celui de 1993 mais pourtant très respectueux.
Ted se pose alors dans un coin, non loin du micro, comme perdu dans ses pensées. Les lumières se parent de rouge, et un bouc noir s’illumine du fond de la scène, laissant présager un hommage à la mythique formation suédoise de Quorthon, qui aura influencé chaque musicien de la scène black métallique : Bathory.
Pour une cover exceptionnelle doit intervenir un line-up exceptionnel : Cato laisse ses fûts à Faust (Aborym, ex-Emperor). Herbrand délaisse temporairement ses claviers pour reprendre la basse de Grutle. A la guitare, Ivar et Ice Dale vont avoir Samoth en renfort. Et au chant, nous nous trouvons face à trois monstres sacrés : Grutle, Attila et Nocturno Culto ! Face à ce line-up incroyable, "Call from the grave" explose !!! J’avoue ne plus vraiment me souvenir de l’interprétation en elle-même du morceau, tellement j’étais ébahi devant ce parterre de musiciens cultes. L’ambiance était alors inqualifiable, car retranscrivant un véritable pan d’histoire de la musique extrême. Culte.
Ce concert déjà unique dans la carrière d’Enslaved s’achève devant l’ovation d’une ligne exceptionnelle de musiciens : Cato, Faust, Ivar, Samoth, Attila, Trym, Nocturno Culto, LG Petrov, Grutle, Ice Dale, Herbrand.
Concert incroyable tout simplement. Mais une chose est sûre : s’il y avait un lieu au monde où il fallait être en ce vendredi 28 août 2009, c’est bien Bergen !
Malheureusement je n’aurais que peu accroché au style, car n’étant pas réceptif à ce moment précis pour écouter du thrash (qui est par ailleurs un style que j’affectionne peu). Et puis il est assez peu aisé de se produire après un groupe comme Candlemass. Ceci n’a pas pour objectif de démonter le show de Voïvod, qui était irréprochable à tous points de vue. Mais il ne collait pas à mon état d’esprit du moment, ce qui fut très dommage pour moi du coup…
L’ambiance monte d’un cran à mesure que l’arrivée d’Enslaved se profile. Car disons-le clairement : c’est CE CONCERT qui a motivé cette première escapade norvégienne. Tout le monde est au taquet, car rappelons que ce concert se découpe en trois chapitres distincts : 1) Une sélection de titres issus des trois derniers albums en date du groupe. 2) L’intégralité de leur premier EP Hordanes land. 3) Une mise en musique des influences majeures du groupe.
Commençons donc par le tout premier chapitre…
Enslaved débarque sur scène avec eux aussi l’envie d’en découdre, nous plongeant dans un climat d’urgence. Une ambiance lumineuse s’installe avec "To the coast", nous plongeant dans le caractère atypique de Vertebrae. Le ton se corse ensuite avec le très efficace "Fusion of sense and earth", qui laissera tout le loisir aussi bien au public qu’au groupe de se déchainer. A ce stade du concert, nous pouvons vraiment qualifier l’ambiance de profondément électrique.
La pression retombe quelque peu avec l’enchainement de "Ground" et le toujours aussi hypnotique "Ruun" (qui reste à mon sens un des morceaux les plus expressifs en live dans leur plus récente période). Puis "Isa" enfoncera le clou en déclenchant une vague fédératrice de cris rageurs.
Ce premier chapitre est passé à une vitesse-éclair, et je ne cache pas une certaine déception : cinq morceaux pour résumer trois albums aussi riches, c’est trop peu. C’est d’ailleurs pour cela que je parlais en préambule de "sélection" et non de best-of. Car selon moi le choix des morceaux aurait pu être bien plus pertinent. En premier lieu, un album aussi riche qu’Isa n’aurait pas dû être représenté par le seul morceau éponyme (qui demeure le plus simple de l’album). J’aurais préféré "Ascension" ou dans l’idéal "Neogenesis". Quant à Ruun et Vertebrae, ils auraient tous deux pu être bien plus représenté en nombre. Mais ma grande déception reste malgré tout la place laissée à Isa.
Cet aspect négligent du premier chapitre peut s’expliquer par le fait que le groupe semblait pressé d’en finir, ou plutôt pressé d’en venir aux deux chapitres suivants, bien plus inédits pour eux.
La salle s’assombrit et la pochette de Hordanes land apparaît en fond de scène.
Nous voilà prêts pour un véritable bond en arrière dans le temps, alors que retentit "Slaget I Skogen Bortenfor". Comme à l’accoutumée, ce titre dégage une puissance de feu (bien que d’intensité légèrement inférieure à son interprétation lors de la prestation parisienne du 18 novembre 2008. L’intégralité du morceau est jouée, jusqu’à cette petite mélodie de fin : le groupe tient donc à être autant fidèle que pointilleux en cette soirée.
Enslaved est ensuite rejoint par un certain Samoth (ex-Emperor/Zyklon) pour interpréter à la guitare "Allfadr Odinn". Il s’agit ici de sceller la symbolique du split avec le Wrath of the tyrant d’Emperor, car c’est par ce biais qu’Enslaved aura pu se faire connaître du public underground. Quel bonheur de voir se côtoyer Ivar et Samoth sur ce morceau rugueux, à l’essence viking si appuyée !
Et nous en arrivons au final que constitue "Balfor". Grutle nous explique alors que ce morceau n’a jamais été joué live. D’ailleurs la dernière fois qu’il le fut c’était lors de l’enregistrement même de l’EP ! Et l’ambiance sera incomparable, nous replongeant ni plus ni moins en 1994 : Enslaved a vraiment réussi à nous faire voyager dans le temps, et à retrouver l’essence même de ce Hordanes land. De plus, Samoth restera au poste de guitariste pendant ce titre, et le batteur d’origine du groupe viendra remplacer Cato : Trym s’installe donc derrière les fûts.
Que dire donc de ce second chapitre ? Et bien ce fut une réussite quasi-totale, Enslaved ayant vraiment réussi à retrouver l’essence de ses débuts et le souffle épique qui parcourt Hordanes land. Bien entendu, le choix des guests n’y est pas étranger…
Nous en arrivons donc au troisième et ultime chapitre de ce concert dantesque, et la chaleur monte… monte…
Le premier choc se produit avec l’interprétation de "Left hand path" des suédois Entombed, ce qui permettra à LG Petrov de débarquer sur scène avec toute l’énergie qu’on lui connaît.
Et étant donné qu’un seul morceau lui est offert, le Mr se décide à tout donner. Grutle laisse de côté son micro pour s’adonner entièrement à la basse.
Et c’est parti pour du bon death suédois old school, noir et racé, parfaitement interprété par les musiciens d’Enslaved. En somme nous a été servi une parfaite mise en bouche pour la suite.
Car l’ambiance se noircit tout à coup, après une présentation de Grutle laissant présager un hommage au black métal des origines. En effet, il dédie le morceau aux "dieux" du black métal norvégien : Euronymous et Dead. Car oui, le morceau en question fut jadis coécrit par les deux messieurs : Life eternal. Et quel plus bel hommage à Mayhem que d’être accompagné par Mr Attila Csihar en personne.
Il investit la scène, drapé tel un prêtre satanique, armé d’une faux gigantesque. Que dire ? Et bien je crois que mon sang s’est littéralement glacé dès son entrée, tellement sa présence demeura impressionnante, hypnotique.
Plus qu’interpréter "Life eternal", il a su l’incarner à lui tout seul. Musicalement ce fut une fois de plus très fidèlement joué. On pouvait nettement percevoir le plus grand respect pour tout ce que Life eternal représentait et représente encore aujourd’hui pour la scène extrême de Norvège. Un seul mot peut résumer l’interprétation de ce soir : noir.
Le sombre prêtre s’en va et un certain Ted s’apprête à rejoindre l’assemblée, considéré comme un des musiciens les plus sympathiques de la scène de Bergen dixit Grutle. Mais qui est ce mystérieux Ted, me demanderez-vous ? (roulement de tambour) : il est l’une des deux têtes pensantes de Darkthrone, j’ai nommé Nocturno Culto. A l’inverse d’Attila, Nocturno arrive sur scène sans aucun accoutrement particulier. Et pourtant dans les deux cas, la présence est marquée et imposante.
Sur fond de forêt nocturne, l’ensemble des musiciens nous gratifie d’un morceau totalement inédit : "Disintegrator" débute. Nous est délivré un black métal lent et poisseux, très old-school et me rappelant les années 80. Ceci n’est pas étonnant au regard des dernières réalisations de Darkthrone, retournant allègrement aux sources. Donc ce "Disintegrator" a développé une atmosphère primitive et profondément sombre, et la voix rugueuse de Nocturno s’accordait parfaitement à l’ensemble.
Grutle nous présente le prochain morceau, alors qu’une lune apparaît en fond de la scène. Il nous explique alors que le crâne qui orne le pied de micro de Nocturno était en quelque sorte la mascotte durant l’enregistrement de Under a funeral moon.
La guitare d’Ice Dale résonne et le morceau éponyme "Under a funeral moon" fait irruption. Et pour être honnête, je ne me remets toujours pas de la chance inouïe d’avoir pu entendre ce titre culte sur scène ! Musicalement, Enslaved tient une fois de plus à être fidèle à la version originelle.
Mais le chant de Nocturno est ici plus grave, certes différent de celui de 1993 mais pourtant très respectueux.
Ted se pose alors dans un coin, non loin du micro, comme perdu dans ses pensées. Les lumières se parent de rouge, et un bouc noir s’illumine du fond de la scène, laissant présager un hommage à la mythique formation suédoise de Quorthon, qui aura influencé chaque musicien de la scène black métallique : Bathory.
Pour une cover exceptionnelle doit intervenir un line-up exceptionnel : Cato laisse ses fûts à Faust (Aborym, ex-Emperor). Herbrand délaisse temporairement ses claviers pour reprendre la basse de Grutle. A la guitare, Ivar et Ice Dale vont avoir Samoth en renfort. Et au chant, nous nous trouvons face à trois monstres sacrés : Grutle, Attila et Nocturno Culto ! Face à ce line-up incroyable, "Call from the grave" explose !!! J’avoue ne plus vraiment me souvenir de l’interprétation en elle-même du morceau, tellement j’étais ébahi devant ce parterre de musiciens cultes. L’ambiance était alors inqualifiable, car retranscrivant un véritable pan d’histoire de la musique extrême. Culte.
Ce concert déjà unique dans la carrière d’Enslaved s’achève devant l’ovation d’une ligne exceptionnelle de musiciens : Cato, Faust, Ivar, Samoth, Attila, Trym, Nocturno Culto, LG Petrov, Grutle, Ice Dale, Herbrand.
Concert incroyable tout simplement. Mais une chose est sûre : s’il y avait un lieu au monde où il fallait être en ce vendredi 28 août 2009, c’est bien Bergen !
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Set-list Enslaved :
1) To the coast 2) Fusion of sense and earth 3) Ground 4) Ruun 5) Isa 6) Slaget I Skogen Bortenfor 7) Allfadr Odinn 8) Balfor 9) Left hand path (Entombed cover) 10) Life eternal (Mayhem cover) 11) Disintegrator 12) Under a funeral moon (Darkthrone cover) 13) Call from the grave (Bathory cover) |
Avril 2010,
Rédigé par Vlad Tepes.
Rédigé par Vlad Tepes.
j'y etais et relire ce compte rendu m a donner des frissons.... un des plus grand concert qu'il m'a été donné de voir merci
RépondreSupprimerOh, quel compliment!! Tout le plaisir est pour moi!
SupprimerJe suis assez d'accord sur le caractère exceptionnel de ce show, qui reste pour moi aussi un instant mémorable dans ma vie de mélomane. Et je crois que voir autant de pointures du black métal norvégien sur une seule scène ne se reproduira plus jamais.