Hole In The Sky 2009
Return of the Inner Circle ?
(Deuxième partie)
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Moment : Du 25/08/09 au 29/08/09.
Lieu : USF Verftet (Bergen, Norvège).
Lieu : USF Verftet (Bergen, Norvège).
Le Hole in the Sky est un festival relativement long puisque s’étalant sur cinq jours, ou plus précisément sur cinq soirs. Et voici que l’édition 2009 touche à sa fin, alors que j’en vais vous narrer cette soirée bien remplie du 29 août 2009…
L’affluence semble être assez abondante, tout comme la veille. Je commence à observer consciencieusement les t-shirts de l’audience, et en premier lieu ceux de Gorgoroth. Et premier constat : il y a peu de faute de goûts, soit peu de t-shirts relatifs à la période Gaahl/King ov Hell. D’ailleurs, certains affichent clairement leur rejet de ces derniers, notamment ce roadie (de Gorgoroth je suppose) qui arbore un t-shirt du dvd Black mass – Krakow 2004 (réunissant alors Infernus, Gaahl et King ov Hell), tout à fait particulier. En effet, il a bricolé une croix ("classique", soit celle qui sert uniquement à barrer quelque chose) posée sur la pochette du fameux dvd. Manifestement les guerres de clan ne sont pas encore achevées.
La soirée commence par une annulation, à savoir Archgoat, remplacé au pied levé par Cor Scorpii, formation norvégienne comprenant en ses rangs des ex-Windir (Stian "Strom" Bakketeig et Gaute "Righ" Refsnes). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se sent ! Le set relativement court sera parfaitement exécuté, et l’on sent bien que l’on a affaire à un groupe professionnel, même si la présence scénique pourra encore se bonifier avec le temps selon moi. Voici un petit exemple avec le final du concert, avec "Oske og Innsikt" :
En termes d’ambiance, Cor Scorpii pioche dans le registre d’un métal fondamentalement épique, et le souffle de Windir est une évidence. Nous pouvons vraiment dire que ces derniers continuent de vivre à travers Cor Scorpii, et ce pour notre plus grand plaisir. En tous les cas, cette ultime journée du Hole in the Sky débuta par un bon concert, excellente mise en bouche.
L’occasion m’est donnée d’investir le premier rang de la fosse (que je ne quitterais plus de la soirée) pour assister au concert de Sarke, groupe comprenant en ses rangs l’illustre Nocturno Culto (Darkthrone). Ceci a de quoi rendre curieux…
Musicalement parlant, Sarke entraîne l’auditeur dans d’assez multiples univers tout comme de nombreux styles. On va ainsi passer du black métal puriste au doom, en passant par un rock plus classique. Malgré tout, les structures restent plutôt dans un esprit rock, mais un rock très heavy et sombre. Malgré la diversité des éléments, la musique de Sarke garde une profonde cohérence (avis qui n’est manifestement pas partagé par tout le monde). En tous les cas, le set s’est avéré d’une grande fluidité. Car malgré la richesse stylistique de leur musique, l’écoute s’avère assez aisée.
Nocturno Culto n’a pas du tout pris une position de "star" et a su rester à sa place. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’il demeure un des personnages les plus respectés de la scène de Bergen. Il sait imposer une empreinte vocale caractéristique, apportant indéniablement un gros plus au groupe.
Ainsi, Sarke est vraiment un groupe à découvrir. Et je vous encourage à rechercher les enregistrements studio de la formation !
Le troisième groupe de cette dernière soirée est Taake, fier représentant de la scène de Bergen. C’est d’ailleurs exclusivement en norvégien que Hoest s’adressera à l’audience.
Après les avoir vus au Hellfest cette année, je dois dire que la différence entre les deux concerts est résolument frappante. Car les deux ambiances demeurent radicalement divergentes : le Hellfest aura été très rock’n’roll, alors que cette prestation norvégienne était nettement plus glaciale ! Le premier facteur qui explique cela est déjà le fait que le Hole in the Sky se déroule dans une salle fermée, avec un light-show plus adapté à la musique de Taake. De plus, la set-list fut bien plus axée sur les morceaux épiques que sur des titres plus catchy. Forcément, au Hellfest le pari de Taake était de se faire connaître, alors qu’ici la bande à Hoest n’a rien à prouver. Et étant donné que le répertoire se trouve déjà connu, le groupe peut se permettre de se faire plaisir et de mettre de côté les éléments plus directs de sa musique.
Ainsi, cette prestation bergenoise du groupe aura été véritablement glaciale, avec des lumières grises foncées, et des morceaux épiques et froids. Hoest, comme à son accoutumée, se comporte en front-man très énergique mais bien plus sobre qu’au Hellfest. Là, Taake apparaît plus spontané car plus à son aise. Ainsi, on a le sentiment d’assister à une prestation plus pure, plus sincère, comme le démontre ce très énergique "Hordaland Doedskvad I" :
De plus, le groupe nous offre une cover de Burzum, une des influences du groupe, à travers "A lost forgotten sad spirit" (que vous pouvez trouver en tant que bonus sur l’édition vinyle du dernier opus).
En somme, Taake a fait là une excellente prestation où le groupe aura pu montrer sa pleine personnalité.
Une fois de plus, l’ambiance fut amenée à changer radicalement avec l’arrivée des dinosaures de Pentagram, que l’on m’avait présenté comme étant du doom culte. Rappelons que ce groupe n’avait pas pu assurer sa prestation au dernier Hellfest en raison de motifs troubles. Mais je tenais la réponse devant mes yeux : l’évidente prise massive de drogues du vocaliste ! Car le Mr apparaît totalement dans son monde, et sa dégaine en dit long sur les hautes sphères dans lesquelles il semble se terrer… Blague à part, Pentagram semble être extrêmement attendu ce soir, et la fan-base répond en masse.
Malheureusement, l’engouement des fans ne m’aura absolument pas contaminé. D’autant plus que le groupe ne pratique pas ce que je considère comme étant du doom (j’entends au loin certains puristes qui vocifèrent…). Et vu mon engouement pour ce style, l’ambiance m’aura parue bien trop rock’n’roll, et pas du tout pesante. Alors oui, Pentagram connaît très bien Black Sabbath et le fait savoir. Mais ne faut-il pas savoir s’affranchir de ses influences ? Une fois le côté efficace de la chose repéré, c’est bien l’ennui qui pointe son nez. Car le manque d’originalité est manifeste, même si le tout est bien exécuté malgré tout.
C’est à présent au final de cette édition 2009 que nous arrivons, et la scène s’installe progressivement, laissant apparaître des croix nues. Ceci indique clairement qu’aucun crucifié vivant ne sera installé pour ce qui s’annonce comme la renaissance de Gorgoroth (contrairement aux précédentes prestations de King ov Hell / Gaahl). Et mon intuition progresse en me disant que la seule chose qui sera privilégiée ce soir, ce sera la musique et rien d’autre.
Après une attente interminable, les lumières se meurent enfin pour laisser place à la Marche Funèbre de Chopin, installant une atmosphère morbide et oppressante.
La symphonie dure et se répète, alors qu’un cercueil blanc est amené sur la scène, sur lequel trône une croix inversée : de ce cercueil sortira un homme qui vit ce soir-là sa renaissance, j’ai nommé Infernus.
A la fièvre du moment va immédiatement s’enchainer le brûlot "Bergtrollets Hevn", mettant tout de suite les pendules à l’heure. L’ambiance est déjà noire, très noire. Puis un tout nouveau morceau sera joué pour la première fois en live, à savoir "Aneuthanasia" (qui sera le seul extrait ce soir de Quantos Possunt Ad Satanitatem Trahunt). Le son est médiocre, mais vous avez là la meilleure image possible :
La set-list sera très majoritairement axée sur Under the sign of hell (avec 5 morceaux au total). Puis Pentagram, Antichrist et Incipit Satan auront le droit chacun à 2 morceaux. Twilight of the idols ne sera représenté que par "Forces of Satan storms", alors que Ad Majorem Sathanas Gloriam sera totalement occulté (ce qui n’est pas étonnant étant donné que King ov Hell demeure le seul compositeur de l’opus). D’ailleurs, les morceaux que nous avions l’habitude d’entendre avec Gaahl prennent ici une toute autre tournure. Par exemple, "Incipit Satan" ou encore "Forces of Satan storms" gagnent considérablement en violence par l’intervention de Pest, donnant une toute autre ambiance aux morceaux. Et du coup, la comparaison vocale entre les deux hommes demeure totalement vaine. Car là où Gaahl manquait cruellement de puissance, Pest saura redoubler de violence.
Nous pouvons vraiment constater un désir chez Gorgoroth de demeurer old-school en ravivant les cendres du passé. Et le pari fut pleinement réussi ce soir-là, ne serait-ce qu’avec un "Blood stains the circle" donnant des envies de meurtre…
Le final sera relativement sanglant, avec cet hymne que constitue "Possessed (by Satan)". Mais le clou (désolé pour ce malencontreux jeu de mots !) sera enfoncé avec le toujours aussi épique "Maaneskyggens Slave", achevant de manière idéale ce concert.
Ce concert aura définitivement prouvé qu’Infernus aura su faire renaître le Gorgoroth des origines, à savoir cette incarnation brute et brutale de la noirceur du black métal du début des années 90. Personnellement, j’ai vraiment eu le sentiment de faire un bond en arrière dans le temps d’une bonne dizaine d’années.
Au niveau du line-up, il n’y a rien à redire. Même Bøddel (alias Frank Watkins d’Obituary) s’est totalement immergé dans le groupe. Et puis le retour de Pest nous montre un individu bien plus calme que par le passé, mais ses vocaux recèlent une brutalité équivalente. En somme, la formation actuelle est bétonnée à tous les niveaux, que ce soit techniquement ou en termes d’interprétation. Par ailleurs, soulignons deux choses. La première est la présence derrière les fûts de Tomas Asklund qui fera là son seul et unique concert avec le groupe (laissant ultérieurement la place à l’excellent Vyl). D’autre part, il s’agit du plus long concert de toute l’histoire du groupe, durée qui sera maintenue sur le restant de la tournée.
Il ressort de ce concert une sorte de violence fondamentale, qui ne faiblit jamais durant tout le concert, ce qui l’aura rendu relativement épuisant. De plus les lumières se sont avérées assez monolithiques, car systématiquement rouges.
Comme me le soulignait le partisan qui y était, ce type de concerts sent le souffre tellement son ambiance demeure violente. Et des esprits mal placés pourraient s’en saisir pour faire de sérieux écarts. Car dans un tel concert, une seule envie vous vient : la destruction pure et simple de l’humanité. Pour avoir fait énormément de concerts dans ma vie (et principalement dans le secteur du métal extrême), il s’est passé ce soir-là quelque chose de l’ordre d’une extrême violence.
L’affluence semble être assez abondante, tout comme la veille. Je commence à observer consciencieusement les t-shirts de l’audience, et en premier lieu ceux de Gorgoroth. Et premier constat : il y a peu de faute de goûts, soit peu de t-shirts relatifs à la période Gaahl/King ov Hell. D’ailleurs, certains affichent clairement leur rejet de ces derniers, notamment ce roadie (de Gorgoroth je suppose) qui arbore un t-shirt du dvd Black mass – Krakow 2004 (réunissant alors Infernus, Gaahl et King ov Hell), tout à fait particulier. En effet, il a bricolé une croix ("classique", soit celle qui sert uniquement à barrer quelque chose) posée sur la pochette du fameux dvd. Manifestement les guerres de clan ne sont pas encore achevées.
La soirée commence par une annulation, à savoir Archgoat, remplacé au pied levé par Cor Scorpii, formation norvégienne comprenant en ses rangs des ex-Windir (Stian "Strom" Bakketeig et Gaute "Righ" Refsnes). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se sent ! Le set relativement court sera parfaitement exécuté, et l’on sent bien que l’on a affaire à un groupe professionnel, même si la présence scénique pourra encore se bonifier avec le temps selon moi. Voici un petit exemple avec le final du concert, avec "Oske og Innsikt" :
En termes d’ambiance, Cor Scorpii pioche dans le registre d’un métal fondamentalement épique, et le souffle de Windir est une évidence. Nous pouvons vraiment dire que ces derniers continuent de vivre à travers Cor Scorpii, et ce pour notre plus grand plaisir. En tous les cas, cette ultime journée du Hole in the Sky débuta par un bon concert, excellente mise en bouche.
L’occasion m’est donnée d’investir le premier rang de la fosse (que je ne quitterais plus de la soirée) pour assister au concert de Sarke, groupe comprenant en ses rangs l’illustre Nocturno Culto (Darkthrone). Ceci a de quoi rendre curieux…
Musicalement parlant, Sarke entraîne l’auditeur dans d’assez multiples univers tout comme de nombreux styles. On va ainsi passer du black métal puriste au doom, en passant par un rock plus classique. Malgré tout, les structures restent plutôt dans un esprit rock, mais un rock très heavy et sombre. Malgré la diversité des éléments, la musique de Sarke garde une profonde cohérence (avis qui n’est manifestement pas partagé par tout le monde). En tous les cas, le set s’est avéré d’une grande fluidité. Car malgré la richesse stylistique de leur musique, l’écoute s’avère assez aisée.
Nocturno Culto n’a pas du tout pris une position de "star" et a su rester à sa place. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’il demeure un des personnages les plus respectés de la scène de Bergen. Il sait imposer une empreinte vocale caractéristique, apportant indéniablement un gros plus au groupe.
Ainsi, Sarke est vraiment un groupe à découvrir. Et je vous encourage à rechercher les enregistrements studio de la formation !
Le troisième groupe de cette dernière soirée est Taake, fier représentant de la scène de Bergen. C’est d’ailleurs exclusivement en norvégien que Hoest s’adressera à l’audience.
Après les avoir vus au Hellfest cette année, je dois dire que la différence entre les deux concerts est résolument frappante. Car les deux ambiances demeurent radicalement divergentes : le Hellfest aura été très rock’n’roll, alors que cette prestation norvégienne était nettement plus glaciale ! Le premier facteur qui explique cela est déjà le fait que le Hole in the Sky se déroule dans une salle fermée, avec un light-show plus adapté à la musique de Taake. De plus, la set-list fut bien plus axée sur les morceaux épiques que sur des titres plus catchy. Forcément, au Hellfest le pari de Taake était de se faire connaître, alors qu’ici la bande à Hoest n’a rien à prouver. Et étant donné que le répertoire se trouve déjà connu, le groupe peut se permettre de se faire plaisir et de mettre de côté les éléments plus directs de sa musique.
Ainsi, cette prestation bergenoise du groupe aura été véritablement glaciale, avec des lumières grises foncées, et des morceaux épiques et froids. Hoest, comme à son accoutumée, se comporte en front-man très énergique mais bien plus sobre qu’au Hellfest. Là, Taake apparaît plus spontané car plus à son aise. Ainsi, on a le sentiment d’assister à une prestation plus pure, plus sincère, comme le démontre ce très énergique "Hordaland Doedskvad I" :
De plus, le groupe nous offre une cover de Burzum, une des influences du groupe, à travers "A lost forgotten sad spirit" (que vous pouvez trouver en tant que bonus sur l’édition vinyle du dernier opus).
En somme, Taake a fait là une excellente prestation où le groupe aura pu montrer sa pleine personnalité.
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Set-list Taake :
1) Voldtekt 2) Umenneske 3) Doedskvad part 1 4) Tykjes Fele 5) Doedsjarl 6) Doedskvad part 3 7) A lost forgotten sad spirit (Burzum cover) 8) Nattestid part 1 |
L’ambiance va radicalement changer avec l’arrivée d’Aura Noir, et son black/thrash très old-school. En effet, la fosse se déchaîne comme jamais et les riffs viennent prendre toute la place.
Malheureusement, je n’ai trouvé absolument rien d’original à l’ensemble, et contrairement au restant de l’audience, je serais resté très froid quant à cette prestation. Alors bien entendu, c’est un grand plaisir de retrouver à la guitare ce cher Blasphemer, mais dans ce type de musique on n’a que peu l’occasion d’apprécier le toucher si particulier de son jeu : car là, il s’agit d’envoyer du bois comme on dit, sans grande finesse exigée avouons-le.
En résumé, Aura Noir est un bon groupe de scène, mais il faut tout simplement en apprécier le style. Seul point positif me concernant : la présence juste derrière moi dans la fosse d’un certain Faust (ex-Emperor), tentant de se démener dans cette fosse déchaînée !!
Malheureusement, je n’ai trouvé absolument rien d’original à l’ensemble, et contrairement au restant de l’audience, je serais resté très froid quant à cette prestation. Alors bien entendu, c’est un grand plaisir de retrouver à la guitare ce cher Blasphemer, mais dans ce type de musique on n’a que peu l’occasion d’apprécier le toucher si particulier de son jeu : car là, il s’agit d’envoyer du bois comme on dit, sans grande finesse exigée avouons-le.
En résumé, Aura Noir est un bon groupe de scène, mais il faut tout simplement en apprécier le style. Seul point positif me concernant : la présence juste derrière moi dans la fosse d’un certain Faust (ex-Emperor), tentant de se démener dans cette fosse déchaînée !!
Set-list Aura Noir :
1) Upon the Dark Throne
2) Hell's Fire
3) Conqueror
4) Unleash the Demon
5) Mirage
6) Blood Unity
7) Wretched Face of Evil
8) Condor
9) South American Death
10) Fighting for Hell
1) Upon the Dark Throne
2) Hell's Fire
3) Conqueror
4) Unleash the Demon
5) Mirage
6) Blood Unity
7) Wretched Face of Evil
8) Condor
9) South American Death
10) Fighting for Hell
Une fois de plus, l’ambiance fut amenée à changer radicalement avec l’arrivée des dinosaures de Pentagram, que l’on m’avait présenté comme étant du doom culte. Rappelons que ce groupe n’avait pas pu assurer sa prestation au dernier Hellfest en raison de motifs troubles. Mais je tenais la réponse devant mes yeux : l’évidente prise massive de drogues du vocaliste ! Car le Mr apparaît totalement dans son monde, et sa dégaine en dit long sur les hautes sphères dans lesquelles il semble se terrer… Blague à part, Pentagram semble être extrêmement attendu ce soir, et la fan-base répond en masse.
Malheureusement, l’engouement des fans ne m’aura absolument pas contaminé. D’autant plus que le groupe ne pratique pas ce que je considère comme étant du doom (j’entends au loin certains puristes qui vocifèrent…). Et vu mon engouement pour ce style, l’ambiance m’aura parue bien trop rock’n’roll, et pas du tout pesante. Alors oui, Pentagram connaît très bien Black Sabbath et le fait savoir. Mais ne faut-il pas savoir s’affranchir de ses influences ? Une fois le côté efficace de la chose repéré, c’est bien l’ennui qui pointe son nez. Car le manque d’originalité est manifeste, même si le tout est bien exécuté malgré tout.
C’est à présent au final de cette édition 2009 que nous arrivons, et la scène s’installe progressivement, laissant apparaître des croix nues. Ceci indique clairement qu’aucun crucifié vivant ne sera installé pour ce qui s’annonce comme la renaissance de Gorgoroth (contrairement aux précédentes prestations de King ov Hell / Gaahl). Et mon intuition progresse en me disant que la seule chose qui sera privilégiée ce soir, ce sera la musique et rien d’autre.
Après une attente interminable, les lumières se meurent enfin pour laisser place à la Marche Funèbre de Chopin, installant une atmosphère morbide et oppressante.
La symphonie dure et se répète, alors qu’un cercueil blanc est amené sur la scène, sur lequel trône une croix inversée : de ce cercueil sortira un homme qui vit ce soir-là sa renaissance, j’ai nommé Infernus.
A la fièvre du moment va immédiatement s’enchainer le brûlot "Bergtrollets Hevn", mettant tout de suite les pendules à l’heure. L’ambiance est déjà noire, très noire. Puis un tout nouveau morceau sera joué pour la première fois en live, à savoir "Aneuthanasia" (qui sera le seul extrait ce soir de Quantos Possunt Ad Satanitatem Trahunt). Le son est médiocre, mais vous avez là la meilleure image possible :
La set-list sera très majoritairement axée sur Under the sign of hell (avec 5 morceaux au total). Puis Pentagram, Antichrist et Incipit Satan auront le droit chacun à 2 morceaux. Twilight of the idols ne sera représenté que par "Forces of Satan storms", alors que Ad Majorem Sathanas Gloriam sera totalement occulté (ce qui n’est pas étonnant étant donné que King ov Hell demeure le seul compositeur de l’opus). D’ailleurs, les morceaux que nous avions l’habitude d’entendre avec Gaahl prennent ici une toute autre tournure. Par exemple, "Incipit Satan" ou encore "Forces of Satan storms" gagnent considérablement en violence par l’intervention de Pest, donnant une toute autre ambiance aux morceaux. Et du coup, la comparaison vocale entre les deux hommes demeure totalement vaine. Car là où Gaahl manquait cruellement de puissance, Pest saura redoubler de violence.
Nous pouvons vraiment constater un désir chez Gorgoroth de demeurer old-school en ravivant les cendres du passé. Et le pari fut pleinement réussi ce soir-là, ne serait-ce qu’avec un "Blood stains the circle" donnant des envies de meurtre…
Le final sera relativement sanglant, avec cet hymne que constitue "Possessed (by Satan)". Mais le clou (désolé pour ce malencontreux jeu de mots !) sera enfoncé avec le toujours aussi épique "Maaneskyggens Slave", achevant de manière idéale ce concert.
Ce concert aura définitivement prouvé qu’Infernus aura su faire renaître le Gorgoroth des origines, à savoir cette incarnation brute et brutale de la noirceur du black métal du début des années 90. Personnellement, j’ai vraiment eu le sentiment de faire un bond en arrière dans le temps d’une bonne dizaine d’années.
Au niveau du line-up, il n’y a rien à redire. Même Bøddel (alias Frank Watkins d’Obituary) s’est totalement immergé dans le groupe. Et puis le retour de Pest nous montre un individu bien plus calme que par le passé, mais ses vocaux recèlent une brutalité équivalente. En somme, la formation actuelle est bétonnée à tous les niveaux, que ce soit techniquement ou en termes d’interprétation. Par ailleurs, soulignons deux choses. La première est la présence derrière les fûts de Tomas Asklund qui fera là son seul et unique concert avec le groupe (laissant ultérieurement la place à l’excellent Vyl). D’autre part, il s’agit du plus long concert de toute l’histoire du groupe, durée qui sera maintenue sur le restant de la tournée.
Il ressort de ce concert une sorte de violence fondamentale, qui ne faiblit jamais durant tout le concert, ce qui l’aura rendu relativement épuisant. De plus les lumières se sont avérées assez monolithiques, car systématiquement rouges.
Comme me le soulignait le partisan qui y était, ce type de concerts sent le souffre tellement son ambiance demeure violente. Et des esprits mal placés pourraient s’en saisir pour faire de sérieux écarts. Car dans un tel concert, une seule envie vous vient : la destruction pure et simple de l’humanité. Pour avoir fait énormément de concerts dans ma vie (et principalement dans le secteur du métal extrême), il s’est passé ce soir-là quelque chose de l’ordre d’une extrême violence.
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Set-list Gorgoroth :
1) Bergtrollets Hevn 2) Aneuthanasia 3) Katharinas Bortgang 4) Revelation of doom 5) The rite of infernal invocation 6) Unchain my heart !! 7) Forces of Satan storms 8) Ødeleggelse og Undergang 9) Blood stains the circle 10) Destroyer 11) Incipit Satan 12) Profetens Åpenbaring 13) Possessed (by Satan) 14) Maaneskyggens Slave |
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