lundi 15 septembre 2014

Orakle / Fractal Gates / Synthetic Waterfall - Live Gif-sur-Yvette 2014



Orakle / Fractal Gates / Synthetic Waterfall

Inéluctable séduction !

(par Vlad Tepes)




Cyrano Headbang
Moment : 28/03/14.
Lieu : : M.J.C. Cyrano (Gif-sur-Yvette, 91).


Orakle / Fractal Gates / Synthetic Waterfall @ MJC Cyrano, Gif-sur-Yvette 28/03/2014


2009 fut la dernière année où j’aurai eu la chance de voir Orakle sur scène, soit 5 longues années. Le groupe sait se faire attendre et prend le temps de composer, ce qui ne peut leur être décemment reproché. Depuis quelques mois maintenant, le groupe aura recommencé à donner ci-et-là quelques concerts, que j’avais systématiquement manqué faute de temps. Mais enfin, c’est à Gif-sur-Yvette que la malédiction allait prendre fin pour moi, dans le cadre des deux journées du Cyrano Headbang, ayant lieu dans une intimiste MJC. Je me rendis donc à la première soirée qui s’annonçait éclectique !




Synthetic Waterfall_logo

La soirée débuta dans la pénombre avec la jeune formation Synthetic Waterfall, portée par un certain Timo. Jeune certes, mais surtout aventureuse ! En effet, le groupe nous aura offert des compositions à la fois lourdes, ainsi qu’assez justement efficaces par moments, atmosphériques à d’autres. La notion de "métal mélodique" que l’on retrouve sur la toile les concernant est à mon sens franchement réductrice. En effet, je préfèrerai plutôt l’idée de "métal à atmosphères" qui colle bien plus à la peau de Synthetic Waterfall.




Toutefois, précisons que le style vu ce soir-là sur scène est  très différent de ce que nous pouvons entendre sur leur EP ainsi que leur démo ; sur ces derniers, nous avons plus à faire à un death mélodique assez direct et agressif.




Se pose ainsi la question de leurs influences, ces dernières n’apparaissant pas du tout manifestes (ce qui est plutôt flatteur de fait). Tout ce que je puisse dire est que j’ai retrouvé ce soir-là sur scène des éléments doom (plutôt du côté du doom/death), et certaines rythmiques pouvant faire penser à un Neurosis. Au final, Synthetic Waterfall a su exprimer un sens de la lourdeur de manière assez stylée, ce qui m’invite fortement à suivre ce groupe à l’avenir !





Fractal Gates_logo

Changement d’ambiance avec le groupe suivant, dont j’ai pu entendre le plus grand bien jusqu’à maintenant : Fractal Gates. Et je dois dire que la déception vint vite, très vite même face à un style trop composite à mon goût. En effet, ce groupe présenta une alliance de death mélodique et de Septicflesh (première période du groupe entendons-nous bien). En effet, le son de guitare lead fut à mon sens bien trop collé à celui de Gregor Makintosh de Paradise Lost (son que Septicflesh avait donc très largement réutilisé sur leurs premiers travaux).




Malgré tout, les guitares jouent bien, et techniquement je  n’ai rien à redire ; l’aspect professionnel est évident. Mais le lien trop manifeste avec les groupes que je viens de nommer m’aura complètement ruiné le plaisir. Selon moi, tel mélange entre métal gothique et musique agressive est contre-nature au regard de mes goûts personnels, étant d’ailleurs moi-même un très grand fan de Paradise Lost (toutes périodes confondues soit-doit en passant).




Au final, je ne fus pas du tout convaincu par cette prestation de Fractal Gates, ce qui fut de plus accentué par un son déséquilibré, avec des guitares excessivement en retrait. Précisons que cela apparait comme étant un facteur extérieur au groupe.

Malgré mon ressenti très négatif, il faut bien avouer que Fractal Gates possède son propre public, mais ne colle nullement à mes goûts musicaux.





Orakle_logo

Nous en venons déjà à la tête d’affiche de cette soirée en la qualité des avant-gardistes Orakle. Mes attentes demeuraient massives, car n’ayant assisté à aucune prestation de leur part depuis le Hellfest 2009. Et cela est bien trop long !! Mon âme et mon cœur étaient ainsi en ébullition, devant l’un des groupes les plus riches de la scène sombre française…

En grande classe, le concert débuta par Celui qui erre, issu du dernier album en date, "Tourments et Perdition". Contrairement à bon nombre de groupes qui auraient préféré débuter par un brulot, Orakle décida de prendre les choses à contre-norme ! La maitrise de chaque membre est ce qui frappe d’emblée, où la moindre petite erreur n’a point sa place. D’ailleurs, soulignons les vocaux clairs qui vont connaitre ici un nouveau souffle, s’éloignant de leur version studio pour gagner en ambition. Les deux mots les plus adaptés pour décrire ce premier titre sont probablement : "impeccable" et "juste". Délicieuse mise en bouche ma foi…

Le morceau suivant va déjà créer la rupture, étant issu du troisième opus à venir : voici Solipse. Il se présente comme inhabituel pour sûr, que ce soit en termes de structure ou bien de format. En effet, le titre apparait bien plus court que ce à quoi Orakle nous a conviés jusqu’alors, et j’aurai bien aimé qu’il puisse durer plus longtemps !




Toutefois, ne croyez pas que le groupe ait soudainement cédé à la facilité et/ou à une approche plus catchy… Car le titre demeurant à moitié instrumental, il dévoila un noyau basse/batterie gorgé de feeling, et la complexité se trouva très largement être de mise. Assez insaisissable, ce Solipse promet d’ambitieuses et inédites suites à ce que nous connaissons d’Orakle

Puis un riff familier de 2005 résonna pour mon plus grand plaisir : Uni aux cimes !! Comme ceux qui me connaissent peuvent s’en douter, toute l’extase fut mienne, et je ne bouda pas mon plaisir à headbanguer aussi sauvagement que possible. D’ailleurs, hormis le souffle épique qui me traversa, je ne me souviens que d’une interprétation parfaite de bout en bout, ce qui est déjà beaucoup !

Revenant au second album, Dépossédés vint une fois de plus imposer une prestance unique, où la précision instrumentale n’aura d’égal que la passion émotionnelle. Assez intense interprétation que celle-ci, j’en viens à penser que je n’ai jamais tant aimé ce morceau que lors de cette soirée-ci. Absolument brillant !

Emboitant le pas – oserais-je dire – le titre suivant exprima une frénésie communicative : La splendeur de nos pas. Malgré un strict début peu précis, le reste montra une fois de plus une maitrise assez conséquente, prenant justement soin d’éviter certaines erreurs passées. Et comme je viens de le dire au sujet de Dépossédés, il ne me semble pas avoir entendu interprétation plus endiablée et incarnée que ce 28 mars 2014. Mes pauvres et vieilles cervicales en auront payé le prix…

"Tourments et Perdition" fut l’album le plus représenté ce soir-là, en demeurant en quelque sorte le noyau. Ainsi, Orakle poursuivit dans cette lignée avec Les mots de la perte. Et dès son introduction, l’auditeur clairvoyant sut où il mettait les pieds ; en effet, la batterie fut hallucinante de rapidité ! Plus fluide et naturelle que jamais, elle s’incarne en véritable offense à tous ces batteurs de métal extrême qui se trouvent contraints de faire tricher leur son pour se donner l’illusion d’une rapidité qu’ils ne détiennent pas. Ici, point de supercherie possible : Clevdh joue incroyablement vite à la seule sueur de son front, sans la moindre imperfection. Chapeau bas Monsieur !




Le restant du titre fut assez proche de la version studio, soit très technique. Toutefois et de manière assez générale, le niveau technico-émotionnel a gagné en intensité sur tous les plans, à commencer par un chant de haute volée. Or, Orakle n’a jamais brillé par sa médiocrité scénique, ni de près ni de loin, ce qui vous indique de quelles cimes le groupe s’approche aujourd’hui…

Pour finir en beauté, Orakle nous offrit un second nouveau titre, joué pour la toute première fois sur scène. Son seul titre se trouve évocateur, vous en conviendrez : Humanisme Vulgaire. Du haut de ses douze amples minutes, le ton fut donné avec un labyrinthe d’expressions qui me donna quasiment le tournis. Faisant preuve d’un avant-gardisme très élevé, Orakle poussa le niveau très très haut, avec des sonorités profondément inédites. Et cet Humanisme Vulgaire nous conduisit vers des chemins non familiers. Ce titre est assez difficile à décrire je dois dire tout comme à cerner, et nous vous laissons bon soin de vous y plonger en ardents introspecteurs :




Que dire de plus ici, si ce n’est que le prochain album s’annonce sous la plus haute prise de risque stylistique, sûrement la plus manifeste du parcours d’Orakle


Ce concert fut une magistrale correction auditive, et il s’agit véritablement d’un des tous meilleurs d’Orakle pour ma part. La technicité aura su se montrer clairement croissante à tous les niveaux, à commencer par un chant bien plus précis qu’auparavant, bien plus travaillé aussi ; nous soulignons sa particulière finesse durant cette soirée… Ainsi, Orakle en est arrivé au point de pouvoir rendre compte de tous les détails vocaux du studio. Nous avons senti un travail en amont considérable, et nous comprenons mieux le temps qu’aura pris le groupe pour nous revenir. Epoustouflant !

De leur côté, les guitares se sont trouvées être assez en retrait dans le mix global, ce fut assez frustrant pour ma part. Car la précision fut manifeste et la délicatesse harmonique évidente. Le nouveau guitariste Antoine aura su être du niveau de l’ensemble, discret mais bien intégré. Quant à elle, la basse fut gorgée de feeling, et notamment sur les nouveaux morceaux. Et de manière assez constante, la batterie est toujours autant médusante, et ce sur tous les plans.

Mais comme vous le savez, Orakle est très loin d’être un groupe technico-technique (car si tel était le cas, je ne me serais jamais penché sur cette entité, pour sûr). Et c’est bel et bien le feeling qui sorti grand vainqueur de cette soirée, notamment au travers des deux surprenants nouveaux morceaux. Le restant de la prestation resta fidèle aux œuvres originales, avec ici une énergie déployée. Toutefois, nous regrettons que le premier opus ait été si peu représenté, même si cela est assez compréhensible en lien à la nouvelle orientation d’Orakle.

Soyez certains qu’Orakle est loin d’avoir tout dit sur son art, bien au contraire. La plus éminente surprise est ce qui nous attend au plus haut, et le troisième album risque d’en désarçonner plus d’un…


Set-list Orakle @ Orakle / Fractal Gates / Synthetic Waterfall @ MJC Cyrano, Gif-sur-Yvette 28/03/2014
Set-list Orakle :

1) Celui qui erre
2) Solipse
3) Uni aux cimes
4) Dépossédés
5) La splendeur de nos pas
6) Les mots de la perte
7) Humanisme vulgaire



Avril/Juin/Juillet 2014,
Rédigé par Vlad Tepes.



Orakle / Fractal Gates / Synthetic Waterfall @ MJC Cyrano, Gif-sur-Yvette 28/03/2014

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