(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
14 avril 2017 | LP | Kolony Records | Progressive/technical death metal | France (Nancy) |
Line-up de l'album :
Hugo Florimond : Guitare. Valentin Pelletier : Basse. Clément Denys : Batterie. Vince Wilquin : Guitare, voix. |
Membres additionnels :
Jorgen Munkeby (Shining) : Saxophone (sur Backworldsmen). Michael Keene (The Faceless) : Solo de guitare (sur Collective Engram). Jean-Marc Florimond : Saxophone (sur Collective Engram). |
Si le
nom de Fractal Universe ne vous dit rien, c'est normal : le groupe
est encore plutôt jeune et possède une discographie restreinte. Avant ce "Engram
of Decline" sorti en avril 2017 chez Kolony Records, seul un EP
nommé "Boundaries of Reality" avait été enregistré par le
quatuor nancéien. Une première mouture qui n'était pas exempte de défauts (en
particulier au niveau de sa production) mais qui permettait déjà de se faire
une idée du niveau de la bande. Oubliez ça : ils ont beaucoup progressé
depuis.
Gagnants
du tremplin Headbang Contest qui
leur avait permis de fouler la scène du Motocultor
en 2016 (aux côtés de GaidjinN... ugh), c'est lors dudit festival que
j'ai découvert Fractal Universe. Show très carré, groupe à l'aise sur
scène avec des compositions riches et techniques. C'était que du bon, en soi !
J'ai gardé un œil sur le groupe, ça a fini par payer : sortie du premier
album sans soutien de quelconque label, et sans même passer par la case du
financement participatif.
Décoré d'un artwork réussi réalisé par Shad (à qui on peut également attribuer la création de l'artwork de l'EP "Boundaries of Reality") dans un style particulier qui me rappelle les artworks de Jeff Grimal (The Great Old Ones), "Engram of Decline" propose 10 titres pour une durée totale proche d'une heure. On est donc plutôt dans la moyenne des albums de prog death, bien que celui-ci soit particulièrement généreux. Et heureusement, particulièrement réussi également.
J'espère
que vous aimez le death technique, car vous allez en bouffer ! Fractal
Universe ne lésine pas sur les signatures rythmiques tordues et les riffs
jazzy. Très clairement inspirés de maîtres du genre que sont Obscura et Gorod,
les gars de Fractal assurent à fond mais ont encore quelques difficultés
à s'éloigner de leurs modèles. En effet, à de nombreux moments lors de
l'écoute, on remarque de nombreuses similitudes avec les groupes sus-nommés
dans la façon d'agencer les riffs, les ponts et les solos. Ces derniers crient
d'ailleurs leur lien de parenté avec Gorod.
Mais
souvent, Fractal Universe s'éloigne de l'univers du Death metal pour
rejoindre les douces prairies de la musique progressive. Dans ces moments-là,
on pense notamment à Opeth notamment pour les quelques mesures de
guitare acoustique (Venomous Coils of a Holy Fallacy, Blackworldsmen, Sons of Ignorance)
et à la vibe de Vektor quand les choses sont un peu plus agitées (notamment
sur Premiss to Reality).
Et à l'inverse lorsque Fractal Universe embrasse ses racines Death, le
groupe va fouiller chez Morbid Angel avec ses dissonances groovy (Parricidal
Ghosts).
Cependant,
résumer la musique de Fractal Universe à un patchwork d'influences
serait très malhabile. Il est vrai que les groupes favoris de nos chers
Nancéiens sont présents dans leur univers musical, mais "Engram of Decline"
possède une vraie personnalité et quelques très bonnes idées. Je pense surtout
à l'intervention du saxophone sur Blackworldsmen du saxophoniste Jorgen
Munkeby (Shining) plutôt inattendue et audacieuse ; les chœurs et
chants diphoniques qui instillent une noirceur dans Parricidal Ghosts et
Scar Legacy of Hatred ; la construction de l'album autour de Ainsi
parlait Zarathoustra qui dépeint l'histoire de la pensée humaine.
En une heure, "Engram of Decline"
fait beaucoup de choses et se voit couronné de succès. On peut reprocher au
disque ses influences trop marquées et son mix un peu faible qui manque de
présence dans les graves, mais rien de plus. Ce premier album de Fractal Universe
est extrêmement ambitieux et le risque de se casser les dents sur un tel
morceau était présent. Grâce à une bonne dose de talent et une quantité
colossale de travail, "Engram of Decline" se trouve être un
album très réussi aux multiples facettes, possédant une grande dynamique et un
large panel musical.
Mai 2017,
Rédigée par Inquisitor.
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