Rosa†Crvx / Sieben
Rituels...
(par Lucy Dayrone, Vlad Tepes & Metallic)
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Nuit "Dark-Ritual"
Moment : 17/09/11.
Lieu : Eglise Ste-Croix des Pelletiers (Rouen, 76).
Moment : 17/09/11.
Lieu : Eglise Ste-Croix des Pelletiers (Rouen, 76).
Auteurs :
| Lucy Dayrone | Vlad Tepes | Metallic |
| Lucy Dayrone | Vlad Tepes | Metallic |
Rouen est une citée dont je ne cesserais de scander les louanges musicales, tant la créativité semble la hanter. Antre moderne du doom/death le plus avant-gardiste, la ville recèle en son sein des entités n’ayant également aucun rapport avec le métal, ce qui est le cas des cultissimes Rosa†Crvx, entité bien connue dans le milieu gothique pour ses performances aussi impressionnantes qu’énigmatiques.
C’est donc dans ce désir d’être surpris que je m’en vais rejoindre la citée rouennaise, pour aller me terrer dans l’église Ste-Croix-des-Pelletiers. Oui, vous avez bien lu : le concert de ce soir se déroule au sein d’une église, ce qui bien entendu ne peut que laisser curieux et impatient.
C’est donc dans ce désir d’être surpris que je m’en vais rejoindre la citée rouennaise, pour aller me terrer dans l’église Ste-Croix-des-Pelletiers. Oui, vous avez bien lu : le concert de ce soir se déroule au sein d’une église, ce qui bien entendu ne peut que laisser curieux et impatient.
Après un trajet que je connais fort bien, me voici arrivé dans ce lieu à la si charmante atmosphère…
Au-delà du lieu, nous assistons ce soir à un évènement exceptionnel dans le milieu dit "gothique" en France. Il s'agit en effet de la troisième édition des Nuits Dark-Ritual organisée par Rosa†Crvx Production et celle-ci se répartie en deux soirées identiques, le vendredi et ce samedi soir où une partie de La Horde est justement présente. Les places étaient limitées au nombre de 350 places par soirée afin d'accentuer le caractère privilégié de la soirée à laquelle nous allons assister en ce samedi.
La salle Sainte-Croix-des-Pelletiers est une ancienne église qui se situe au nord de la place du Vieux-Marché de Rouen. Elle est dorénavant utilisée comme salle de concert et de conférence, ce qui fait d'elle un lieu unique hors du temps comme peuvent l'être les deux groupes qui vont s'y produire ce soir.
Au-delà du lieu, nous assistons ce soir à un évènement exceptionnel dans le milieu dit "gothique" en France. Il s'agit en effet de la troisième édition des Nuits Dark-Ritual organisée par Rosa†Crvx Production et celle-ci se répartie en deux soirées identiques, le vendredi et ce samedi soir où une partie de La Horde est justement présente. Les places étaient limitées au nombre de 350 places par soirée afin d'accentuer le caractère privilégié de la soirée à laquelle nous allons assister en ce samedi.
La salle Sainte-Croix-des-Pelletiers est une ancienne église qui se situe au nord de la place du Vieux-Marché de Rouen. Elle est dorénavant utilisée comme salle de concert et de conférence, ce qui fait d'elle un lieu unique hors du temps comme peuvent l'être les deux groupes qui vont s'y produire ce soir.
I. Sieben… oh intimisme !
Dans cette église qui, de l'extérieur ressemble à un immeuble parmi ses frères de la rue Sainte-Croix des Pelletiers à Rouen, les colonnes gothiques vont vibrer pour la seconde fois sous les décibels de la musique de Sieben.
Deux représentations furent données : vendredi soir et samedi, à guichet fermé, à laquelle j'ai assisté.
Il y a un peu de retard mais l'ambiance est si belle dans ces lumières tamisées que l'on n'attend pas vraiment. On se laisse envoûter par les charmes des mascarons, des bougies allumées sur scène et dans les chœurs, par le décor déjà installé pour Rosa†Crvx avec entre autres, ces impressionnantes cloches portant chacune le nom d'un démon.
Sans s'en rendre compte, la lumière baisse et un homme s'active déjà sur scène : c'est Sieben, qui d'un coup d'archet, tire une note des plus mélancoliques à son instrument.
Comme à l'accoutumée, aucune fioriture, seulement un homme (Matt Howden) et son violon usé qui sait posséder un public entier.
Une heure d'un parfait amour entre deux âmes, l'une dans une enveloppe de chair, l'autre dans un écrin de bois. Une voix toujours posée, articulant les mots au mieux pour que le message puisse passer, des doigts si agiles sur les cordes, tellement rapides qu'ils mettaient en transe le moindre regard s'y attardant trop... Car Sieben est une espèce de chamane musicien, louant la spiritualité à travers ses paroles, œuvrant pour la cause du beau, du vrai, depuis les profondeurs de son être.
Pour remonter ces trésors de mots vers la surface de notre monde, Sieben utilise une poulie nommée musique, fortement fixée à un instrument vibratoire : le violon.
Reliée à lui, une panoplie de boîtiers qui enregistre les sons et les rediffuse au bon vouloir du pied de l'artiste. Ainsi on peut le voir tapoter la caisse en bois, tirer ou caresser les cordes, utiliser sa barbe naissante pour la faire crisser, et parfois même parler au petit micro enregistreur sur le violon pour se créer des chœurs à son image.
Avais-je déjà frissonné de la sorte ? Oui, sûrement... mais jamais je n'avais été emportée dans un fou tourbillon de notes !
Si après le premier titre, doux et nostalgique pour nous mettre en circonstance, Sieben n'attend pas pour entamer le second morceau, c'est qu'il sait que l'âme ne doit pas s'arrêter de voler : alors il y joue de plus belle, chante au plus juste et s'amuse à nous transformer en feuille détachée de l'arbre, prise dans les courants d'air.
Quelques sourires au public, comme pour distiller en nous cette joie de vivre dans la douceur de la musique, puis s'en est fait : la partition devient magique, la tempête des émotions se lève, le casque du son entre les voûtes de l'église renvoie une portée pure, puis une autre et, sans nous laisser le moindre répit, le violoniste possédé tourne et balance sur place, danse avec son terrible compagnon, l'entraîne avec de frénétiques gestes qui tirent une musique toujours belle !
Les pieds ne touchent plus les dalles de pierre...
Le public me paraissait sceptique au début, ou alors carrément ennuyé ce qui me navrait. Toutefois, ce public n'était pas constitué de la masse gothique de base. Ceux qui étaient là ce soir étaient véritablement intéressés par Rosa†Crvx, ils apprécieraient donc forcément le méconnu Sieben, porteur des Oghams.
En effet, au milieu du set, plus de têtes bougent, des corps se délient, les épaules se relâchent et les applaudissements à la fin de chaque chanson sont plus nombreux, plus forts, plus sincères.
Hélas, les derniers applaudissements ne feront pas revenir Sieben pour un rappel, à mon grand damne !
Je souhaitais ardemment "Love's Promise", mais je n'ai pas été exaucée. Toutefois un excellent "Ogham / The Sun" a été joué et une reprise grandiose de "Transmission" de Joy Division.
Deux représentations furent données : vendredi soir et samedi, à guichet fermé, à laquelle j'ai assisté.
Il y a un peu de retard mais l'ambiance est si belle dans ces lumières tamisées que l'on n'attend pas vraiment. On se laisse envoûter par les charmes des mascarons, des bougies allumées sur scène et dans les chœurs, par le décor déjà installé pour Rosa†Crvx avec entre autres, ces impressionnantes cloches portant chacune le nom d'un démon.
Sans s'en rendre compte, la lumière baisse et un homme s'active déjà sur scène : c'est Sieben, qui d'un coup d'archet, tire une note des plus mélancoliques à son instrument.
Comme à l'accoutumée, aucune fioriture, seulement un homme (Matt Howden) et son violon usé qui sait posséder un public entier.
Une heure d'un parfait amour entre deux âmes, l'une dans une enveloppe de chair, l'autre dans un écrin de bois. Une voix toujours posée, articulant les mots au mieux pour que le message puisse passer, des doigts si agiles sur les cordes, tellement rapides qu'ils mettaient en transe le moindre regard s'y attardant trop... Car Sieben est une espèce de chamane musicien, louant la spiritualité à travers ses paroles, œuvrant pour la cause du beau, du vrai, depuis les profondeurs de son être.
Pour remonter ces trésors de mots vers la surface de notre monde, Sieben utilise une poulie nommée musique, fortement fixée à un instrument vibratoire : le violon.
Reliée à lui, une panoplie de boîtiers qui enregistre les sons et les rediffuse au bon vouloir du pied de l'artiste. Ainsi on peut le voir tapoter la caisse en bois, tirer ou caresser les cordes, utiliser sa barbe naissante pour la faire crisser, et parfois même parler au petit micro enregistreur sur le violon pour se créer des chœurs à son image.
Avais-je déjà frissonné de la sorte ? Oui, sûrement... mais jamais je n'avais été emportée dans un fou tourbillon de notes !
Si après le premier titre, doux et nostalgique pour nous mettre en circonstance, Sieben n'attend pas pour entamer le second morceau, c'est qu'il sait que l'âme ne doit pas s'arrêter de voler : alors il y joue de plus belle, chante au plus juste et s'amuse à nous transformer en feuille détachée de l'arbre, prise dans les courants d'air.
Quelques sourires au public, comme pour distiller en nous cette joie de vivre dans la douceur de la musique, puis s'en est fait : la partition devient magique, la tempête des émotions se lève, le casque du son entre les voûtes de l'église renvoie une portée pure, puis une autre et, sans nous laisser le moindre répit, le violoniste possédé tourne et balance sur place, danse avec son terrible compagnon, l'entraîne avec de frénétiques gestes qui tirent une musique toujours belle !
Les pieds ne touchent plus les dalles de pierre...
Le public me paraissait sceptique au début, ou alors carrément ennuyé ce qui me navrait. Toutefois, ce public n'était pas constitué de la masse gothique de base. Ceux qui étaient là ce soir étaient véritablement intéressés par Rosa†Crvx, ils apprécieraient donc forcément le méconnu Sieben, porteur des Oghams.
En effet, au milieu du set, plus de têtes bougent, des corps se délient, les épaules se relâchent et les applaudissements à la fin de chaque chanson sont plus nombreux, plus forts, plus sincères.
Hélas, les derniers applaudissements ne feront pas revenir Sieben pour un rappel, à mon grand damne !
Je souhaitais ardemment "Love's Promise", mais je n'ai pas été exaucée. Toutefois un excellent "Ogham / The Sun" a été joué et une reprise grandiose de "Transmission" de Joy Division.
Une heure, pour moi trop courte, mais une heure dans la vie où j'ai laissé tout ce que je suis flotter au gré de l'instrument divin, me régalant du spectacle que cet artiste nous offrait avec amour. Car c'est bien de l'amour que cet homme a pour la musique, et c'est bien de l'amour que son violon chante quand, lové sous le menton du magicien, il tire de ses entrailles creuses une mélodie d'infinie...
Merci chère poétesse pour ces mots sortis de vos entrailles fumantes…
Etant tellement omnibulé par Rosa†Crvx, j’en avais presque oublié que Sieben allait introduire cette obscure soirée, n’en déplaise à dame Dayrone. Ne connaissant que trop peu le projet solo de Matt Howden, je ne cachais pas une certaine curiosité : l’homme allait-il réussir à reproduire toutes les sonorités présentes en studio ?
Aidé par une pédale lui permettant d’enregistrer et de diffuser en boucle les parties jouées (tout comme le fait par exemple Danny Cavanagh d’Anathema lors de ses prestations en solo), Matt va superposer tout au long des morceaux ses mélodies avec talent, indéniablement. En effet, sa pratique du violon apparaît sans faille, tout autant que passionnée. Car il apparaît évident que Matt demeure totalement immergé dans sa musique, somme toute très personnelle et l’impliquant de manière directe (ce qui est notamment perceptible au niveau des textes).
Merci chère poétesse pour ces mots sortis de vos entrailles fumantes…
Etant tellement omnibulé par Rosa†Crvx, j’en avais presque oublié que Sieben allait introduire cette obscure soirée, n’en déplaise à dame Dayrone. Ne connaissant que trop peu le projet solo de Matt Howden, je ne cachais pas une certaine curiosité : l’homme allait-il réussir à reproduire toutes les sonorités présentes en studio ?
Aidé par une pédale lui permettant d’enregistrer et de diffuser en boucle les parties jouées (tout comme le fait par exemple Danny Cavanagh d’Anathema lors de ses prestations en solo), Matt va superposer tout au long des morceaux ses mélodies avec talent, indéniablement. En effet, sa pratique du violon apparaît sans faille, tout autant que passionnée. Car il apparaît évident que Matt demeure totalement immergé dans sa musique, somme toute très personnelle et l’impliquant de manière directe (ce qui est notamment perceptible au niveau des textes).
En termes d’atmosphère, les compositions présenteront des ambiances certes mélancoliques mais non pour autant "doomesques" si-je puis dire. En effet, Sieben n’est pas une entité qui se veut maladive ou je ne sais quoi d’apparenté. Ici, le propos est plus romantique (au sens plus contemporain du terme) et systématiquement articulé autour de la dimension amoureuse. J’avoue n’avoir pas été pleinement touché par tous les morceaux joués ce soir-là, ayant eu une affection plus particulière pour les compositions les plus tristes du répertoire (on est doomeux ou on ne l’est pas !). Toutefois, il me semble véritablement impossible de critiquer chacune des compositions, car le travail de Matt se veut sincère et intègre à tous points de vue. Et c’est bien ce que je porte en plus haute estime.
La seule critique que je pourrais énoncer au projet Sieben est de ne pas user d’un visuel particulier. Car je pense qu’avec un tel potentiel musical, il serait probablement intéressant d’y adjoindre une dimension scopique. Vous allez trouver que je chipote, et vous aurez parfaitement raison !
La seule critique que je pourrais énoncer au projet Sieben est de ne pas user d’un visuel particulier. Car je pense qu’avec un tel potentiel musical, il serait probablement intéressant d’y adjoindre une dimension scopique. Vous allez trouver que je chipote, et vous aurez parfaitement raison !
Sieben est une entité relativement à part, et elle mérite véritablement que l’on s’y intéresse, que ce soit en live ou en studio. Et ce n’est pas Lucy qui viendrai me contredire… n’est-ce pas très chère ?
Lucy et Vlad ont déjà tout dit, enfin presque, c'est pourquoi je donne ici mon ressenti sur la prestation de Sieben.
Matt Howden est un multi-instrumentiste, chanteur et producteur très doué. Il a développé Sieben de sorte qu'il puisse jouer avec une pédale de loop, un violon et sa voix. Le principe est de commencer par une mélodie simple, ajouter une partie de basse ou deux, quelques tambours en s'y prenant de cette manière-ci : tapotement des mains sur le bois du violon (batterie), frottement de la collecte de son instrument avec son menton (guitare), etc. Ainsi harmonies et mélodies s'incrémentent et se rajoutent à ces autres sons. En plus de tout ça, il chante et joue du violon.
Matt arrive ainsi à créer des chansons comme si elles avaient été composées à l'aide de plusieurs instruments. Alors qu'en réalité tous les sons sortent quasiment de son instrument. Il joue même du violon comme s'il jouait de la guitare folk. Celui-ci est vraiment le prolongement du bras de Matt Howden.
Matt Howden est un multi-instrumentiste, chanteur et producteur très doué. Il a développé Sieben de sorte qu'il puisse jouer avec une pédale de loop, un violon et sa voix. Le principe est de commencer par une mélodie simple, ajouter une partie de basse ou deux, quelques tambours en s'y prenant de cette manière-ci : tapotement des mains sur le bois du violon (batterie), frottement de la collecte de son instrument avec son menton (guitare), etc. Ainsi harmonies et mélodies s'incrémentent et se rajoutent à ces autres sons. En plus de tout ça, il chante et joue du violon.
Matt arrive ainsi à créer des chansons comme si elles avaient été composées à l'aide de plusieurs instruments. Alors qu'en réalité tous les sons sortent quasiment de son instrument. Il joue même du violon comme s'il jouait de la guitare folk. Celui-ci est vraiment le prolongement du bras de Matt Howden.
Il exprime avec lui ses émotions les plus sincères et profondes. Matt et son violon, ne font plus qu'un ! C'est la parfaite communion entre l'homme et son instrument. Il vit la musique intensément, en harmonie avec celle-ci et nous offre de pures sensations.
Jouer en ce lieu rend la musique de Sieben encore plus magnifique. Pour ma part elle me transperce de toute part et je la sens vibrer en moi.
Matt Howden est en plus un personnage vraiment humble et d'une telle simplicité, nous ne pouvons qu'être touché par sa grâce. Il aura quelques mots pour le public avec une touche d'humour tout en retenue mais efficace. Il a une certaine sagesse qui n'est pas sans rappeler l'origine des Oghams car Matt en est tatoué. Pour information l'écriture oghamique est une écriture sacrée principalement connue chez les celtes irlandais.
Les oghams reviennent beaucoup dans les titres des chansons de Sieben comme par exemple dans le titre joué ce soir "Ogham The Sun" qui est représentatif de son immense talent.
Jouer en ce lieu rend la musique de Sieben encore plus magnifique. Pour ma part elle me transperce de toute part et je la sens vibrer en moi.
Matt Howden est en plus un personnage vraiment humble et d'une telle simplicité, nous ne pouvons qu'être touché par sa grâce. Il aura quelques mots pour le public avec une touche d'humour tout en retenue mais efficace. Il a une certaine sagesse qui n'est pas sans rappeler l'origine des Oghams car Matt en est tatoué. Pour information l'écriture oghamique est une écriture sacrée principalement connue chez les celtes irlandais.
Les oghams reviennent beaucoup dans les titres des chansons de Sieben comme par exemple dans le titre joué ce soir "Ogham The Sun" qui est représentatif de son immense talent.
Son set est évidement trop court. J'aimerai que sa musique ne s'arrête plus même si aujourd'hui elle résonne encore en moi et ce pour très longtemps.
Merci Matt pour ta sublime et douce magie.
Merci Matt pour ta sublime et douce magie.
II. Rosa†Crvx… oh atypisme !
Malgré la copieuse mise en bouche que constituait Sieben, ma curiosité augmenta à mesure qu’approchait à grands pas la venue de Rosa†Crvx. La seule connaissance que je possédais de cette entité avant le concert de ce soir était issue de leur performance au festival de l’Erèbe le 18 février 2004, à la défunte Locomotive parisienne. Cela ne nous rajeunit pas, mais les plus tordus d’entre vous se souviendront de cette nuit interminable où l’Eros Necropsique apparut sur scène aux alentours des 5h du matin. Je digresse, je digresse…
Pour en revenir à Rosa†Crvx, je me souviens du caractère infiniment étrange de cette performance au sein de la Petite Loco (dans ce sous-sol, véritable temple de l’underground), consistant entre autres en une infinie répétition de la danse de la Terre. Hypnotique ! Il n’en fallait pas plus pour attiser mon envie d’en découvrir plus.
Pour en revenir à Rosa†Crvx, je me souviens du caractère infiniment étrange de cette performance au sein de la Petite Loco (dans ce sous-sol, véritable temple de l’underground), consistant entre autres en une infinie répétition de la danse de la Terre. Hypnotique ! Il n’en fallait pas plus pour attiser mon envie d’en découvrir plus.
Avant de vous décrire le concert en lui-même, prenons soin de détailler les spécificités du groupe sur la scène même. En effet, il s’y trouvait une gigantesque armature en bois présentant une dizaine de véritables cloches de taille et de sonorités différentes (pensons aux valeureux guerriers qui ont dû s’atteler à amener cela sur scène !), ainsi qu’une véritable arme de guerre rythmique : une complète batterie antique faite de tambourins et de cymbales, le tout entièrement automatisé. Autant dire que le rendu fut des plus admirables en termes de précision, tout autant que de grain sonore.
Rosa†Crvx alternera ce soir entre diverses périodes, ce que j’ai perçu de manière purement instinctive (ne connaissant pas la discographie du groupe). Ainsi, un voyage s’opérera entre des univers médiévaux, antiques, ou plus typiquement gothiques (au sens contemporain, j’entends). Concernant ces derniers, les quelques morceaux s’illustrant dans le registre du rock gothique m’auront profondément ennuyé, n’étant pas du tout amateur du genre. De plus, Rosa†Crvx est à mon sens bien trop original pour perdre son temps dans ce type de schéma musical. Mais ce point de vue reste strictement personnel bien entendu.
Rosa†Crvx alternera ce soir entre diverses périodes, ce que j’ai perçu de manière purement instinctive (ne connaissant pas la discographie du groupe). Ainsi, un voyage s’opérera entre des univers médiévaux, antiques, ou plus typiquement gothiques (au sens contemporain, j’entends). Concernant ces derniers, les quelques morceaux s’illustrant dans le registre du rock gothique m’auront profondément ennuyé, n’étant pas du tout amateur du genre. De plus, Rosa†Crvx est à mon sens bien trop original pour perdre son temps dans ce type de schéma musical. Mais ce point de vue reste strictement personnel bien entendu.
Bien plus intéressant seront ces illustrations hors du temps, où Rosa†Crvx nous permet d’errer la nuit dans d’étranges ruines. En effet, le groupe propose une musique invitant au voyage, mais à un voyage étrange et difficile à circonscrire temporellement. Et c’est bien là tout ce qui fait à mon sens le charme de leur musique. Rosa†Crvx se plait ainsi à faire preuve de régression temporelle, nous replongeant dans un passé obscur et érudit. Parfois, nous frôlons le déracinement, et ce sont bien de tels univers qui m’auront le plus touché et parlé.
Un aspect important de la musique de Rosa†Crvx est son caractère incantatoire, qui s’illustrera notamment par des morceaux martiaux autant qu’antiques. Ce sont ces morceaux qui auront le plus retenu mon attention de mélomane averti, me faisant penser aux titres les plus médiévaux de l’Eros Necropsique (même si se situant dans un registre fort éloigné de celui de Rosa†Crvx… mais mes voix cognitives sont impénétrables chers lecteurs !).
Un aspect important de la musique de Rosa†Crvx est son caractère incantatoire, qui s’illustrera notamment par des morceaux martiaux autant qu’antiques. Ce sont ces morceaux qui auront le plus retenu mon attention de mélomane averti, me faisant penser aux titres les plus médiévaux de l’Eros Necropsique (même si se situant dans un registre fort éloigné de celui de Rosa†Crvx… mais mes voix cognitives sont impénétrables chers lecteurs !).
La prestation strictement musicale de Rosa†Crvx fut accompagnée et/ou entrecoupée par des performances assez différentes les unes des autres, mais toutes profondément énigmatiques. Ce fut notamment le cas de cet homme nu enfermé dans une petite boule en fer. Cette dernière sera projetée de manière répétée contre une énorme plaque de cuivre, générant des percussions atypiques. L’observateur ne peut que rester perplexe devant un tel spectacle…
Mais les performances les plus marquantes auront été celles usant de la fameuse danse de la Terre, sorte de rituel initiatique des plus hypnotisants. Elle se produisit d’une part en introduction du show, laissant l’auditoire dans un monde étrange et difficilement déchiffrable. Puis elle se répéta au centre du public lors de "Eli Elo", comme vous pouvez le voir sur cette vidéo mienne :
Un concert de Rosa†Crvx relève de ces moments où il est nécessaire d’être là pour saisir pleinement le climat distillé. Ce dernier est pour le moins identifiable entre tous, créant un univers jusque là inconnu. En cela, je me permets de réitérer le comparatif avec l’Eros Necropsique, partageant ce goût pour l’atypique et l’insondable. Sans digresser sur leurs innombrables différences musicales et thématiques, ces deux entités se rejoignent malgré tout dans le caractère clos et unique de leur expression artistique. En provenance de votre serviteur, ce comparatif est un des plus beaux compliments que je pouvais faire à Rosa†Crvx…
Ce soir, un autre groupe unique en son genre traverse les décennies sans se soucier du temps qui passe, c'est Rosa†Crvx. D'origine rouennaise, le groupe officie dans un art musical complexe et soigné depuis maintenant 25 ans. Il a peu d'albums à son actif mais chacun d'entre eux est une œuvre aboutie où le travail a été de longue haleine, délicat et éprouvant, là où l'âme visionnaire d'Olivier Tarabo le chanteur/guitariste s'est mise à nue.
Olivier se présente comme auteur-compositeur-interprète, mais aussi ingé-son, infographiste, scénographe, constructeur-décorateur, etc. Il est une sorte de savant fou tel un Léonard de Vinci qui créé et met en scène des jeux de fers où la place de l'homme et de la femme n'est que l'instrument de ses machines musicales. L'humain se retrouve à l'état primitif. Il est utilisé pour faire vivre ces machines de fers hors du commun mais qui ont chacune leur signification.
D'ailleurs ce soir tout a été pensé, calculé pour nous faire la démonstration de ces inventions sur fond de musique gothique et dark d'un autre temps accentuée par le chant en latin torturé d'Olivier. Je comprends mieux le choix de cette ancienne église, ce côté intimiste avec le nombre limité de places car nous allons assister en ce samedi à des performances et à un concert exceptionnel, inégalable.
D'ailleurs ce soir tout a été pensé, calculé pour nous faire la démonstration de ces inventions sur fond de musique gothique et dark d'un autre temps accentuée par le chant en latin torturé d'Olivier. Je comprends mieux le choix de cette ancienne église, ce côté intimiste avec le nombre limité de places car nous allons assister en ce samedi à des performances et à un concert exceptionnel, inégalable.
La soirée débute par la "Danse des Capteurs" réalisée par Juliette, membre de la troupe Rosa†Chordis. Les sons du corps sont retranscris sur des pièces métalliques au niveau du ventre, de la tête et de la nuque entrecoupés de respirations et d'expirations. Saisissant !
Suite à cette première performance, le concert de Rosa†Crvx débute enfin. Tout le show musical est mêlé de diverses prestations où le public se retrouve au centre spectateur de ces expériences humaines et musicales.
Suite à cette première performance, le concert de Rosa†Crvx débute enfin. Tout le show musical est mêlé de diverses prestations où le public se retrouve au centre spectateur de ces expériences humaines et musicales.
Les performances que nous aurons eu la chance d'assister sont les "Drapeaux", deux membres de Rosa†Chordis debout sur des bidons en fer faisant virevolter d'immenses drapeaux sous l'emprise musicale de Rosa†Crvx. La "Cage", un homme nu à l'intérieur d'une cage en fer rappelant le temps de l'inquisition. Celle-ci est projetée au milieu du public contre une plaque d'acier qui fait office de gong, par deux hommes puissants tirant sur des cordes. Le son provoqué est bruyant.
La "Danse de la Terre", deux femmes nues à genoux dansent recouvertes d'argile et se recouvrent de terre avec des mouvements obsessionnels, épaulées par la musique enivrante du titre "Eli Elo", le tout avec un amas de fils de chanvre dans leur bouche. Pour mieux comprendre et ressentir cette danse captivante qui est un des grands moments de cette soirée pour ma part, voici ma vidéo :
L'"Octabasse", nous retrouvons encore une fois Juliette de la troupe Rosa†Chordis au-dessus d'une immense octabasse actionnant les cordes de cette dernière grâce à l'action de ses bras et ses jambes sur celles-ci, le tout entrainé par une poulie. Le résultat est vrombissant..
Voici un résumé frappant d'Olivier sur ses créations :
"Ces pièces, appelées Machines, sont destinées à être "jouées" ensemble et dans un même lieu. Créer un environnement complet afin d'isoler celui qui s'y trouve du monde extérieur. Emprisonner l'esprit pour le forcer à voir: mise en condition indispensable destinée à imposer la réflexion. Brusquer l'autre, le provoquer, le confronter à une autre réalité. C'est une agression contre l'esprit, certes, mais c'est l'unique moyen de susciter la réaction... " Olivier Tarabo.
Chaque prestation est impressionnante et ne laisse personne indifférent c'est indéniable. Le tout est parfaitement huilé entre les performances de Rosa†Chordis et la musique intemporelle de Rosa†Crvx.
"Ces pièces, appelées Machines, sont destinées à être "jouées" ensemble et dans un même lieu. Créer un environnement complet afin d'isoler celui qui s'y trouve du monde extérieur. Emprisonner l'esprit pour le forcer à voir: mise en condition indispensable destinée à imposer la réflexion. Brusquer l'autre, le provoquer, le confronter à une autre réalité. C'est une agression contre l'esprit, certes, mais c'est l'unique moyen de susciter la réaction... " Olivier Tarabo.
Chaque prestation est impressionnante et ne laisse personne indifférent c'est indéniable. Le tout est parfaitement huilé entre les performances de Rosa†Chordis et la musique intemporelle de Rosa†Crvx.
Pour en revenir à la musique du groupe rouennais, le show a duré environ 1h30 avec à l'arrière sous les voutes de l'ancienne église des projections de reportages sur Rosa†Crvx. Toutes les époques sont représentées ce samedi soir. Par exemple, nous avons eu les titres "Eli Elo" de l'album Procifere (1995), "Aglon" et "Incendere" de l'album Noctes Insomnes (1998) puis "Omnes Qvi Descendvnt" de l'album In Tenebris (2002).
Le groupe est composé d'Olivier à la guitare gothique et subtile puis au chant incantatoire dont les paroles sont en latin. Claude Feeny fait ressortir toute la froideur de son piano et les sons endiablés de ses cloches de différentes tailles superposées sur plusieurs étages. Benjamin Canu est à la cornemuse chantante. Hugo Lafitte est à la basse grave et à la contrebasse bourdonnante. Le BAM (batterie automate midi) est le batteur automate du groupe avec une précision froide et inquiétante. Puis la troupe de Rosa†Chordis dont les chœurs se marient à merveille avec tous les éléments musicaux du groupe, donnent de l'amplitude à l'ensemble.
Je vous fais partager de nouveau leur immense talent avec le titre aérien "Aglon" :
Je vous fais partager de nouveau leur immense talent avec le titre aérien "Aglon" :
La musique de Rosa†Crvx est totalement fascinante avec une atmosphère martiale et profonde. Personne ne peut rester insensible à telle manifestation. C'est un rituel qui m'a littéralement hypnotisé et qui fait encore écho dans mon esprit à l'heure actuelle.
Envoûtant et sublime...
Envoûtant et sublime...
Pour conclure, la soirée a tenue toutes ses promesses entre le talent amplifié de Sieben et la musique rituelle de Rosa†Crvx. Tous les deux font réfléchir sur notre place au milieu des éléments physiques et psychiques de l'univers et également sur nos craintes de la vie et de la mort.
Voyage initiatique...
Voyage initiatique...
excellentissime... vivine
RépondreSupprimerMerci Vivine :-)
SupprimerMerci beaucoup anonyme Vivine ! Cradelienne de son état !!
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