(Par Lucy Dayrone)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
Novembre 1994 | LP | Voices of Wonder | Metal atmosphérique | Norvège |
|
Line-up :
Finn-Olav : Guitare. Rune Hoemsnes : Batterie. Trond Engum : Guitare. Bernt Rundberget : Basse. Geir Nilsen : Guitare. Kari Rueslatten : Vocaux. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Tears Laid In Earth est une invocation.
Loin de se prétendre de la clique chamanique, de prôner le paganisme ou la sagesse spirituelle, The 3rd And The Mortal verse dans les titres de ce premier album des états d’âme, des maux d’esprits, la profondeur des sensations qui échappent à la masse, une prière constante implorant la délivrance, la mort ou la matérialisation de l’Autre.
Très personnellement, je dirai que ce groupe n’aura sorti qu’un seul et véritable album qui est celui-ci, dans lequel la fée Norvégienne, Kari Rueslatten prête une voix adaptée aux abysses des mots, dont le timbre colle à la musique comme un instrument à part entière. Grâce à cette voix qui fait tout, mais aussi à cette magie de la création qui a fait que Tears Laid In Earth soit une perle d’une incroyable pureté. Les albums qui suivront, ainsi que les chanteuses, n’arriveront jamais à égaler ces quelques divins titres.
A la première écoute, on sera mitigé tant les rythmes sont lents. Les hors temps de la batterie sont nombreux et, déstabilisants l’oreille, on pourrait presque croire à des palpitations, lorsque le cœur s’emballe soudainement pour rattraper des battements qu’il aurait manqué, tout anesthésié par le charme.
Pourtant… laissez tourner l’album, jusqu’à ce que la magie vous soit dévoilée. En vous s’ouvrira alors une porte dont la serrure n’avait jamais encore été pénétrée. La sublime sensation vient de cette clé que votre propre âme aura forgée depuis le premier titre, à votre insu.
Car cet album ne s’écoute pas, il se ressent.
La voix de Kari est une aigüe merveille de douceur qui jamais ne perturbe l’harmonie musicale. Le tempo, comme une lente drogue, contrôle des guitares tantôt gonflées de graves, tantôt relâchant des notes çà et là, corde par corde, ressemblant à une harpe électrique.
Les samples claviers sont presque imperceptibles et pourtant, ils sont maîtres de l’ambiance, en fond de scène. Des sons électroniques épurés, faibles, comme des oiseaux fabuleux, un ressac au loin, une modulation déformant des notes en spectres fuyants… D’ailleurs, sur les titres "Shaman" et "Song", nous avons le plaisir d’avoir Kari au synthétiseur, instrument qui va l’accompagner pour sa carrière solo ensuite…
Le dosage est savamment réalisé, laissant toujours en premier plan les guitares comme des sentinelles s’écartant au passage de la chanteuse, survolant les peaux d’une batterie très claire et si présente qu’elle en devient plus qu’un instrument de rythme : une autre voix, qui résonne, parfaite.
Et si parfois il n’y a qu’une basse donnant la réplique à Kari, comme dans le titre "Death Hymn" ou un a cappella fait de frissons pour "Vandring", l’ambiance mystique reste délicieusement ancrée dans chaque mélodie, qu’elle soit jouée ou chantée.
La musique a ses accents de carillon à vent, mêlant fougue et douceur, mais ce sont les mots qui introduisent dans l’âme les suppliques de l’être las.
"Why So Lonely" induit l’amour éternel, assurant dans une extrême douceur, le soutien à jamais acquis d’un inébranlable amour.
Loin de se prétendre de la clique chamanique, de prôner le paganisme ou la sagesse spirituelle, The 3rd And The Mortal verse dans les titres de ce premier album des états d’âme, des maux d’esprits, la profondeur des sensations qui échappent à la masse, une prière constante implorant la délivrance, la mort ou la matérialisation de l’Autre.
Très personnellement, je dirai que ce groupe n’aura sorti qu’un seul et véritable album qui est celui-ci, dans lequel la fée Norvégienne, Kari Rueslatten prête une voix adaptée aux abysses des mots, dont le timbre colle à la musique comme un instrument à part entière. Grâce à cette voix qui fait tout, mais aussi à cette magie de la création qui a fait que Tears Laid In Earth soit une perle d’une incroyable pureté. Les albums qui suivront, ainsi que les chanteuses, n’arriveront jamais à égaler ces quelques divins titres.
A la première écoute, on sera mitigé tant les rythmes sont lents. Les hors temps de la batterie sont nombreux et, déstabilisants l’oreille, on pourrait presque croire à des palpitations, lorsque le cœur s’emballe soudainement pour rattraper des battements qu’il aurait manqué, tout anesthésié par le charme.
Pourtant… laissez tourner l’album, jusqu’à ce que la magie vous soit dévoilée. En vous s’ouvrira alors une porte dont la serrure n’avait jamais encore été pénétrée. La sublime sensation vient de cette clé que votre propre âme aura forgée depuis le premier titre, à votre insu.
Car cet album ne s’écoute pas, il se ressent.
La voix de Kari est une aigüe merveille de douceur qui jamais ne perturbe l’harmonie musicale. Le tempo, comme une lente drogue, contrôle des guitares tantôt gonflées de graves, tantôt relâchant des notes çà et là, corde par corde, ressemblant à une harpe électrique.
Les samples claviers sont presque imperceptibles et pourtant, ils sont maîtres de l’ambiance, en fond de scène. Des sons électroniques épurés, faibles, comme des oiseaux fabuleux, un ressac au loin, une modulation déformant des notes en spectres fuyants… D’ailleurs, sur les titres "Shaman" et "Song", nous avons le plaisir d’avoir Kari au synthétiseur, instrument qui va l’accompagner pour sa carrière solo ensuite…
Le dosage est savamment réalisé, laissant toujours en premier plan les guitares comme des sentinelles s’écartant au passage de la chanteuse, survolant les peaux d’une batterie très claire et si présente qu’elle en devient plus qu’un instrument de rythme : une autre voix, qui résonne, parfaite.
Et si parfois il n’y a qu’une basse donnant la réplique à Kari, comme dans le titre "Death Hymn" ou un a cappella fait de frissons pour "Vandring", l’ambiance mystique reste délicieusement ancrée dans chaque mélodie, qu’elle soit jouée ou chantée.
La musique a ses accents de carillon à vent, mêlant fougue et douceur, mais ce sont les mots qui introduisent dans l’âme les suppliques de l’être las.
"Why So Lonely" induit l’amour éternel, assurant dans une extrême douceur, le soutien à jamais acquis d’un inébranlable amour.
"Why so lonely
Here you may rest
Lay your head down at my chest
Darkened days brighten
No more to frighten
Will you be mine
Until the end of time”
Here you may rest
Lay your head down at my chest
Darkened days brighten
No more to frighten
Will you be mine
Until the end of time”
Un rien vampirique pour “Salva Me”, toujours dans l’adieu d’une mort toute proche, la sensuelle image du suicide, le vide intérieur…
“I feel this familiar hunger
Cover my mind carry my conscience away
My beloved skin is aging
Heal me pure virgin
With that life giving blood of yours
Salva Me”
Cover my mind carry my conscience away
My beloved skin is aging
Heal me pure virgin
With that life giving blood of yours
Salva Me”
Puis “Oceana”, ma chanson préférée de l’album, définitivement. Elle ne parle pas de sirènes, de légendes merveilleuses, mais de la mer, elle, Oceana.
"Oceana carry with her
all the lost dreams
As a treasure
hidden underneath her waves”
all the lost dreams
As a treasure
hidden underneath her waves”
Un voyage à travers les éléments, le vent du nord, la lune, les collines, la prière incessante d’être emporté loin en-dessous, haut au-dessus, d’être utile à la Terre comme ils le sont tous tant… Note positive de fin d’album où l’espoir est donné par une Nature aimante.
Car l’essentiel y demeurera à jamais.
En ce qui concerne la pochette d’album, elle est des plus basiques. Un arbre en feuilles, mince et solitaire, dans un champ vide sur fond de forêt de sapins, dans des teintes rouges et violettes.
Le livret est très simpliste, les paroles pas vraiment lisibles imprimées en rouge sur fond de portraits des membres du groupe, dans une typographie penchée et pas assez grasse…
Hormis ce détail de pauvreté graphique, Tears Laid In Earth est pour moi un album d’anthologie.
Il est fait de sentiments si profonds, si purs dans leur noirceur, qu’on croirait presque que le CD n’est autre qu’un morceau de chair d’âme, là entre nos mains, vibrant de magie, n’attendant que notre oreille pour passer outre l’esprit…
Car l’essentiel y demeurera à jamais.
En ce qui concerne la pochette d’album, elle est des plus basiques. Un arbre en feuilles, mince et solitaire, dans un champ vide sur fond de forêt de sapins, dans des teintes rouges et violettes.
Le livret est très simpliste, les paroles pas vraiment lisibles imprimées en rouge sur fond de portraits des membres du groupe, dans une typographie penchée et pas assez grasse…
Hormis ce détail de pauvreté graphique, Tears Laid In Earth est pour moi un album d’anthologie.
Il est fait de sentiments si profonds, si purs dans leur noirceur, qu’on croirait presque que le CD n’est autre qu’un morceau de chair d’âme, là entre nos mains, vibrant de magie, n’attendant que notre oreille pour passer outre l’esprit…
Octobre 2011,
Rédigée par Lucy Dayrone.
Rédigée par Lucy Dayrone.
Sources :
Vidéo uploadée par PDestM sur YouTube pour le titre "Death-Hymn" : Copie d’une cassette vidéo de mauvaise qualité, mais la représentation étant d’époque, le charme est parfait.
Très belle description de ce merveilleux album, connu de peu gens (mais tant mieux peut-être, l'apprécier à sa juste valeur ne serait pas à la portée de tout le monde)
RépondreSupprimerMême s'il représente une unité parfaite, j'ai une petite préférence pour Atupoema.
Aussi, c'est vrai que s'ils sont un cran en dessous, je trouve quand même que l'EP Nightswan et Painting on glass sont assez géniaux.
Sinon, sais tu pourquoi certains exemplaires (dont le mien) ont la pochette verte plutôt qu'orange ?
Ravi d'être tombé sur cette page. Je lirai les autres chroniques...
Musicalement
Léo
Salutations Léo !
RépondreSupprimerEt bien là tu mes poses une colle royale...
J'ai eu beau chercher et chercher encore, je n'ai qu'un seul lien :
http://www.allmusic.com/album/tears-laid-in-earth-r460521
Sur celui-ci tu apprendras que ton édition et une réédition parue chez Phantom Records, un label anglais, avec pour seul changement cette couleur verte.
Rien d'autre nul part en parle, que ce soit leur site officiel, wikipedia, metal archives ou en mots clés sur google, je reviens bredouille et du coup insatisfaite !
Je ne savais pas qu'une telle pochette existait, et donc une réédition. Il n'est en vente nul part, je peux donc te dire que tu possèdes une rareté !
Alors peut-être est-ce que ce sera comme pour Katra, de l'album du même nom, bien qu'eux soient passés d'une version finlandaise à une version anglaise, en changeant simplement la couleur de l'album...?
C'est un peu la façon de faire en réedition si on regarde d'autres groupes... mais tout de même : pourquoi vert ?! Et là c'est mon côté poète qui cherche la raison de cette couleur !
Bien à toi,
Lucy