Anna Ternheim / The Tiny
Un moment d’apaisement…
(par Vlad Tepes)
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"Leaving on a mayday" tour (part 1).
Moment : 29/04/09.
Lieu : Café de la Danse (Paris 11ème).
Moment : 29/04/09.
Lieu : Café de la Danse (Paris 11ème).
Cela fait deux ans et demi et mes souvenirs demeurent toujours intacts…
Il s’agissait de mon tout premier contact live avec Anna Ternheim, dont je ne possédais alors qu’un EP en la qualité de "Lovers Dream & More Music for Psychotic Lovers". Je n’en connaissais donc que très peu sur la dame, et c’est bel et bien dans une optique de curiosité appuyée que je me dirigeais vers le Café de la Danse. J’arrivais relativement peu en avance, et toutes les places assises avaient été prises d’assaut. Je me plaçais donc dans cette si maigre fosse, qui fut très vite envahie ! Mais je me ravissais d’avance, celle-ci étant collée à une scène assez peu surélevée. Durant la soirée il y a aura eu de grotesques conflits entre les personnes assises et celles de la fosse : ces dernières se mettant debout, certaines personnes assises n’y voyaient plus rien. Je n’ai qu’un seul mot à dire à ceux qui cherchent le confort en allant à un concert : restez chez vous à regarder un simple DVD, et laissez les mélomanes en paix. Merci !!
Cette anecdote achevée, passons maintenant au cœur de ce qui nous intéresse…
Il s’agissait de mon tout premier contact live avec Anna Ternheim, dont je ne possédais alors qu’un EP en la qualité de "Lovers Dream & More Music for Psychotic Lovers". Je n’en connaissais donc que très peu sur la dame, et c’est bel et bien dans une optique de curiosité appuyée que je me dirigeais vers le Café de la Danse. J’arrivais relativement peu en avance, et toutes les places assises avaient été prises d’assaut. Je me plaçais donc dans cette si maigre fosse, qui fut très vite envahie ! Mais je me ravissais d’avance, celle-ci étant collée à une scène assez peu surélevée. Durant la soirée il y a aura eu de grotesques conflits entre les personnes assises et celles de la fosse : ces dernières se mettant debout, certaines personnes assises n’y voyaient plus rien. Je n’ai qu’un seul mot à dire à ceux qui cherchent le confort en allant à un concert : restez chez vous à regarder un simple DVD, et laissez les mélomanes en paix. Merci !!
Cette anecdote achevée, passons maintenant au cœur de ce qui nous intéresse…
La soirée débuta par The Tiny, duo suédois dont les membres accompagnèrent Anna Ternheim lors de toute cette tournée. Musicalement, le groupe propose une pop enfantine, dont la voix frêle de Ellekari Larsson-Sander peut en surprendre plus d’un. Certains accents de cette dernière peuvent faire penser à Björk, mais le parallèle s’arrête là, car la musique de The Tiny possède son propre univers. Cette prestation m’aura donné l’impression d’entendre des comptines aux accents parfois inquiétants, et des nuances pas toujours faciles à circonscrire. Et c’est justement cela qui en est ressorti, soit une musique relativement contrastée bien que minimaliste. En effet, The Tiny joue la carte de la sobriété avec talent. Beaucoup de modestie fut exprimée par le groupe, ce qui fait vraiment plaisir pour une musique aussi repliée sur elle-même. En somme, nous voyions déjà bien là un certain nombre de points communs avec ce qui allait suivre…
Pour conclure sur The Tiny, je conseillerais vivement cette formation à tout amateur de musique naïve, et à tous ceux aimant se balancer entre les mondes adulte et enfantin. Pour ma part, ce fut vraiment une excellente découverte !
La tension monta d’un cran alors que l’arrivée d’Anna approchait. A ce stade, tout le public présent dans la fosse se trouvait assis (moi y compris), ce qui sera le cas durant tout le début du set.
La voici arrivant enfin sur scène ! Bien entendu, ce fut le dernier album d’alors qui fut mis à l’honneur, l’excellent "Leaving on a mayday" (2008), avec trois morceaux d’affilée. Après un superbe Terrified, l’ambiance commença à s’électriser quelque peu avec un What have I done diablement efficace sur scène. C’est à ce moment-là qu’Anna nous invita moi et mes congénères de la fosse à nous lever. Et lorsque cela est demandé si gracieusement, je ne mis que quelques secondes à peine pour m’exécuter !
A partir de ce moment, je peux vraiment dire que je me suis plongé à corps et âme perdus dans ce concert. En effet, je me trouvais au troisième rang dans cette fosse, à peut-être moins d’un mètre de cette chère Anna. Et croyez-moi, vivre une musique aussi intimiste de manière aussi proximale, cela provoque en vous quelque chose de véritablement unique.
Bien entendu, "Leaving in a mayday" fut majoritairement représenté ce soir-là, constituant la moitié de la set-list. Mais cet opus aura su être exprimé dans toute sa diversité, que ce soit dans l’émotion exacerbée (My heart still beats for you), l’efficacité classieuse (Let it rain) ou la douce étrangeté (Black sunday afternoon).
Le concert alternera entre des morceaux en groupe plein (un Let it rain en apogée dans une telle configuration !) et des passages acoustiques où Anna se présenta seule avec sa guitare et sa douce voix. C’est ainsi que je restai médusé devant un To be gone superbe et me laissant dans une véritable contemplation auditive :
Pour présenter ce morceau inaugural du succès grandissant de l’artiste, Anna nous expliquera à quel point cette chanson constitue pour elle une véritable thérapie. Et vous conviendrez qu’avec une interprétation aussi touchante (les mimiques parlant d’elles-mêmes…), tous nos poils viennent à s’hérisser d’un seul coup…
Dans la continuité de "Somebody outside" (2004), Anna mettra tout le monde d’accord avec une interprétation certes très fidèle à la version studio mais absolument passionnante de I’ll follow you tonight :
En toute honnêteté, ce type de moments ne donne-t-il pas envie de tomber éperdument amoureux ? …
Le premier opus sera ainsi relativement bien représenté ce soir-là, au détriment d’un "Separation road" (2006) dont ne seront issus que deux morceaux. Toutefois, Anna aura su les faire briller, d’une part avec un Girl laying down méconnaissable d’intimisme et de profondeur (montrant que la production du second opus n’aura pas forcément mis en valeur les compositions qui s’y trouvent…). J’étais loin de penser qu’un morceau si efficace en studio puisse atteindre de telles cimes en live.
Et ne fut pas oublié l’absolument cultissime Lovers dream (dont je préfère malgré tout la version interprétée sur l’atypiquement beau "Lovers Dreams & More Music for Psychotic Lovers" de 2007), qui fut me concernant un des moments forts de cette soirée, pour des raisons toutes personnelles. En voici le déroulement :
Anna offrait ici une interprétation à la frontière de l’enfantin, avec notamment l’apport de claviers tout droit issus de l’univers de The Tiny (merci Ellekari !). De plus, le final montre bien cette touche rock qu’Anna porte très clairement en elle (et qui sera régulièrement exprimée tout au long du show), ce qui la rapproche par exemple d’une Fiona Apple. Le comparatif s’arrête là entre les deux femmes, mais il me tenait à cœur d’effectuer ce maigre rapprochement.
Restons justement sur ce feeling rock, qui sera présent en filigrane durant tout le set, comme si le rêve secret de notre belle suédoise était bel et bien de s’illustrer dans un tel registre. D’ailleurs l’illustre batteur qui accompagna Anna, Nino Keller, arrivera à s’exprimer de cette manière sur un certain nombre de passages (ce qui fut notamment visible sur le final de Lovers dream justement). Mais les talents de ce dernier se sont avérés bien plus larges, avec un feeling jazzy clairement identifiable, donnant à son jeu une complexité profondément enviable. Chapeau bas Mr !
Toutefois, le rôle de la formation en place demeurait clair : accompagner Anna. Ma remarque peut paraître anodine mais est pourtant d’une importance capitale (que ce soit pour le live comme pour l’exécution en studio). En effet, la subtile voix d’Anna exige un accompagnement très fin, tout juste présent mais point trop. Cet équilibre de funambule me semble très difficile à atteindre, et c’est pour cela que la dame s’entoure toujours d’excellents musiciens, capables de doser leur jeu pour servir au mieux la musique. Et je tiens à leur rendre hommage en ce live-report, car ils ont su servir au mieux l’univers hautement délicat d’Anna Ternheim, et ce n’est pas donné à tout le monde de faire preuve de tant de prévenance mélomaniaque…
Cette magique prestation d’Anna Ternheim se terminera par les deux titres majeurs de "Leaving on a mayday", au travers d’un My heart still beats for you vraiment impressionnant et me donnant automatiquement une soudaine envie de laisser mes larmes couler. D’ailleurs, Anna nous confiera ce soir-là qu’il s’agit de sa chanson préférée (sur ce qui était alors son dernier opus en date).
D’autre part, Anna nous offrit un Summer rain époustouflant d’émotion(s), accompagnée d’Ellekari Sander en seconde voix :
Que dire devant une telle magie ? Rien, absolument rien… nous restons bouche bée comme je le fus ce soir-là, littéralement hypnotisé et me laissant transporter loin… très loin… chut……
Cette soirée du 29 avril 2009 restera associée dans mon souvenir à une sensation profonde d’apaisement et de sérénité. Et ce grâce à Anna qui a empli le Café de la Danse d'un climat magique de bout en bout, entre intimisme et douce légèreté. Décrire l’ambiance de ce soir-là demeure vain, car il vous aurait fallu être là pour ressentir toutes les émotions se déposant sur la peau de l’auditeur ébahi, le faisant frissonner…
Et comme si le concert n’avait pas encore su délivrer assez de magie, Anna se rendit disponible après la prestation pour une séance de dédicace quasiment improvisée, se montrant d’une rare disponibilité. Car lorsque l’on connaît la célébrité de la dame en Suède, il est assez étonnant de constater autant de proximité vécue avec son public, et le sourire éclatant dont elle aura gratifié chacun des mélomanes venus humblement à sa rencontre… tel que moi.
Quelle soirée inoubliable !!!!!
What have I done to fall so hard for you… ?
Set-list Anna Ternheim :
1) Terrified
2) What have I done
3) Black Sunday afternoon
4) Girl laying down
5) No, I don’t remember
6) A French love
7) I’ll follow you tonight
8) Lovers dream
9) Damaged ones
10) Better be
11) Let it rain
12) I say no
Encore (1) :
13) To be gone
14) My secret
Encore (2) :
15) Summer rain
16) My heart still beats for you
1) Terrified
2) What have I done
3) Black Sunday afternoon
4) Girl laying down
5) No, I don’t remember
6) A French love
7) I’ll follow you tonight
8) Lovers dream
9) Damaged ones
10) Better be
11) Let it rain
12) I say no
Encore (1) :
13) To be gone
14) My secret
Encore (2) :
15) Summer rain
16) My heart still beats for you
Novembre 2011,
Remémoré par Vlad Tepes.
Remémoré par Vlad Tepes.
2012, on prend les mêmes et on recommence. Mêmes conflits entre spectateurs assis et spectateurs debout.
RépondreSupprimerLà où je te déteste, c'est au niveau photos : tu as une photo avec Anna ! Grr !
Au concert du 22 elle ne s'est pas montrée... seule petite déception de cette soirée, moi qui m'attendais à poser avec ma chanteuse préférée... :-( (Dave Ferguson m'a consolé ! Haha !)
Et oui! Et je faisais partie des quelques irréductibles à refuser de s'asseoir...
SupprimerTu vas me détester encore plus, mais j'ai même un second cliché pris avec la dame, datant de septembre 2009...
Mais moi aussi je suis déçu de ne pas avoir pu la croiser la semaine passée. Tu as raison : Dave est vraiment excellent et fort sympathique.