Mayhem
L’absolu du nihilisme / Nihilisme absolu
(par Vlad Tepes)
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″Ordo ad Chao″ tour
Moment : 17/12/07.
Lieu : La Locomotive (Paris 18ème).
Moment : 17/12/07.
Lieu : La Locomotive (Paris 18ème).
Nous nous situons en une froide nuit hivernale à la mythique Loco parisienne. J’y arrive tard, trop tard même pour assister aux premières parties, ce que je regrette partiellement aujourd’hui. En effet, y jouèrent Balrog (trop classique à mon goût) mais surtout Pantheon I (bien plus violent et original).
Mais de quel groupe ont-ils assurée la première partie, me demanderez-vous ? Et si je vous répondais les mythiques Mayhem…
″Ordo ad Chao″ est sorti il y a plus de 6 mois maintenant dans un franc éparpillement critique, tantôt idéalisé tantôt haï. Cette tournée fut particulièrement polémique elle-aussi, Attila Csihar proposant quasiment à chaque show du groupe un déguisement spécifique. Allant de l’accoutrement sombre et dérangeant (une momie, un arbre décharné, Hitler, un homme de glace, un condamné à mort par pendaison, ou encore un prêtre satanique) jusqu’au costume le plus grotesque et décalé (Bugs Bunny avec sa cagette, un cuisinier, un tas d’ordures, ou encore en Pirate des Caraïbes !). Beaucoup ont considéré qu’Attila avait été trop loin, ne respectant pas l’aspect ″sérieux″ que le black métal exige d’habitude, et donc ses codes et normes. Avant la date parisienne je n’avais pas réellement compris la démarche. Mais après, j’ai bel et bien saisi que l’apparat n’avait pas la moindre importance…
Ce soir-là, Attila arriva déguisé en général de la guerre 14-18 (certains diront même Pétain). L’aspect provocateur et malsain est évidemment allègrement ressorti, donnant un aspect dominateur et totalitaire à l’expression. Toutefois, c’est bel et bien la musique qui prit le pas sur l’accoutrement, à tel point que je finis par l’oublier au bout de quelques morceaux. Et oui, Attila a prouvé que ses performances vocales demeuraient effrayantes au possible, qu’il soit vêtu en général guerrier ou même en Bugs Bunny ! Il a su par ailleurs montrer que les fans de black métal sont pour certains aliénés à l’imagerie, au vu des quelques réactions hostiles durant la tournée hors-Paris (jet de cannette, arrachage de masque directement sur la scène). Or quand on est bon musicien, peu importe la tenue vestimentaire : seule compte la performance artistique.
Ce concert m’aura fortement marqué par l’ambiance qui y a régné : malsaine, noire. Nihiliste tout simplement. Dans une set-list assez variée, les morceaux du nouvel opus sont ressortis comme autant d’hymnes à la Mort absolue, dont Illuminate eliminate en fut une splendide représentation.
Attila a exprimé tout son potentiel théâtral, jouant avec un globe terrestre personnifiant notre propre fin, parfois enseveli sous la terre. La prestation fut d’un grand symbolisme, Attila prenant plaisir à faire brûler toutes les icônes des trois grandes religions monothéistes (représentées ici par un simple bout de papier). Mais au-delà de telles chimères, c’est l’humain tout entier que Mayhem sera venu détruire ce soir-là, personnifié sur un autre bout de papier par L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci (trônant au centre et brûlé en tout dernier).
Les autres musiciens sont apparus parfaitement en place, jusqu’à la prestation assez violente et enlevée d’Hellhammer. Bien entendu, c’est Blasphemer qui a su briller par son toucher si fin et technique, exprimant tous les reliefs (et même plus !) des compositions de Mayhem. Actuellement, son absence demeure un manque béant au sein du groupe…
La set-list hétérogène a su faire corps pour atteindre un seul et unique but : la Mort. Ce soir-là, j’ai eu le sentiment que chaque composition se trouvait soumise à ce seul objectif, comme aliénées au concept. L’atmosphère a su prendre le pas sur le contenu musical, comme si les notes venaient à se fondre dans un climat s’imposant à lui seul. Car l’odeur présente dans l’air était bien celle de la Mort, et c’est bien la première fois de mon existence que j’eus le sentiment que nous n’allions pas sortir vivants de cet enfer sonore. Il est assez particulier de ressentir cela à un concert.
Mayhem n’aura jamais reproduit un tel exploit artistique lors des postérieures prestations que j’ai pu voir du groupe. Même l’excellent show du Hellfest 2008 n’aura pas pu provoquer une aussi forte poussée émotionnelle, mais jouer en plein jour ne pouvait qu’être un handicap.
Mayhem a connu une apogée artistique avec ″Ordo ad Chao″, que ce soit en studio ou bien en live. Je me considère d’ailleurs comme un grand chanceux d’avoir pu vivre cet inhumain concert parisien, ponctué de la plus sombre des manières par un Life eternal… véritable hymne de Mort.
Ce soir-là, Mayhem a su donner vie à cette Mort, allant jusqu’aux tréfonds de sa création propre, puisant dans ses plus profondes ressources artistiques. C’est en incarnant le Chaos que vint la faux… ultime perception sonore.
Mais de quel groupe ont-ils assurée la première partie, me demanderez-vous ? Et si je vous répondais les mythiques Mayhem…
″Ordo ad Chao″ est sorti il y a plus de 6 mois maintenant dans un franc éparpillement critique, tantôt idéalisé tantôt haï. Cette tournée fut particulièrement polémique elle-aussi, Attila Csihar proposant quasiment à chaque show du groupe un déguisement spécifique. Allant de l’accoutrement sombre et dérangeant (une momie, un arbre décharné, Hitler, un homme de glace, un condamné à mort par pendaison, ou encore un prêtre satanique) jusqu’au costume le plus grotesque et décalé (Bugs Bunny avec sa cagette, un cuisinier, un tas d’ordures, ou encore en Pirate des Caraïbes !). Beaucoup ont considéré qu’Attila avait été trop loin, ne respectant pas l’aspect ″sérieux″ que le black métal exige d’habitude, et donc ses codes et normes. Avant la date parisienne je n’avais pas réellement compris la démarche. Mais après, j’ai bel et bien saisi que l’apparat n’avait pas la moindre importance…
Ce soir-là, Attila arriva déguisé en général de la guerre 14-18 (certains diront même Pétain). L’aspect provocateur et malsain est évidemment allègrement ressorti, donnant un aspect dominateur et totalitaire à l’expression. Toutefois, c’est bel et bien la musique qui prit le pas sur l’accoutrement, à tel point que je finis par l’oublier au bout de quelques morceaux. Et oui, Attila a prouvé que ses performances vocales demeuraient effrayantes au possible, qu’il soit vêtu en général guerrier ou même en Bugs Bunny ! Il a su par ailleurs montrer que les fans de black métal sont pour certains aliénés à l’imagerie, au vu des quelques réactions hostiles durant la tournée hors-Paris (jet de cannette, arrachage de masque directement sur la scène). Or quand on est bon musicien, peu importe la tenue vestimentaire : seule compte la performance artistique.
Ce concert m’aura fortement marqué par l’ambiance qui y a régné : malsaine, noire. Nihiliste tout simplement. Dans une set-list assez variée, les morceaux du nouvel opus sont ressortis comme autant d’hymnes à la Mort absolue, dont Illuminate eliminate en fut une splendide représentation.
Attila a exprimé tout son potentiel théâtral, jouant avec un globe terrestre personnifiant notre propre fin, parfois enseveli sous la terre. La prestation fut d’un grand symbolisme, Attila prenant plaisir à faire brûler toutes les icônes des trois grandes religions monothéistes (représentées ici par un simple bout de papier). Mais au-delà de telles chimères, c’est l’humain tout entier que Mayhem sera venu détruire ce soir-là, personnifié sur un autre bout de papier par L’homme de Vitruve de Léonard de Vinci (trônant au centre et brûlé en tout dernier).
Les autres musiciens sont apparus parfaitement en place, jusqu’à la prestation assez violente et enlevée d’Hellhammer. Bien entendu, c’est Blasphemer qui a su briller par son toucher si fin et technique, exprimant tous les reliefs (et même plus !) des compositions de Mayhem. Actuellement, son absence demeure un manque béant au sein du groupe…
La set-list hétérogène a su faire corps pour atteindre un seul et unique but : la Mort. Ce soir-là, j’ai eu le sentiment que chaque composition se trouvait soumise à ce seul objectif, comme aliénées au concept. L’atmosphère a su prendre le pas sur le contenu musical, comme si les notes venaient à se fondre dans un climat s’imposant à lui seul. Car l’odeur présente dans l’air était bien celle de la Mort, et c’est bien la première fois de mon existence que j’eus le sentiment que nous n’allions pas sortir vivants de cet enfer sonore. Il est assez particulier de ressentir cela à un concert.
Mayhem n’aura jamais reproduit un tel exploit artistique lors des postérieures prestations que j’ai pu voir du groupe. Même l’excellent show du Hellfest 2008 n’aura pas pu provoquer une aussi forte poussée émotionnelle, mais jouer en plein jour ne pouvait qu’être un handicap.
Mayhem a connu une apogée artistique avec ″Ordo ad Chao″, que ce soit en studio ou bien en live. Je me considère d’ailleurs comme un grand chanceux d’avoir pu vivre cet inhumain concert parisien, ponctué de la plus sombre des manières par un Life eternal… véritable hymne de Mort.
Ce soir-là, Mayhem a su donner vie à cette Mort, allant jusqu’aux tréfonds de sa création propre, puisant dans ses plus profondes ressources artistiques. C’est en incarnant le Chaos que vint la faux… ultime perception sonore.
Set-list Mayhem :
1) Deathcrush
2) Ancient skin
3) Illuminate eliminate
4) View from nihil (part I)
5) Freezing moon
6) Symbols of bloodswords
7) To daimonion
8) A time to die
9) My death
10) Anti
Encore (1) :
11) Pure fucking armageddon
Encore (2) :
12) Life eternal
Août 2012,
Remémoré par Vlad Tepes.
1) Deathcrush
2) Ancient skin
3) Illuminate eliminate
4) View from nihil (part I)
5) Freezing moon
6) Symbols of bloodswords
7) To daimonion
8) A time to die
9) My death
10) Anti
Encore (1) :
11) Pure fucking armageddon
Encore (2) :
12) Life eternal
Août 2012,
Remémoré par Vlad Tepes.
L’absolu du nihilisme.
Nihilisme absolu.
Nihilisme absolu.
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