jeudi 4 juillet 2013

Nahar - "The Strange Inconvenience" (2013)


(Par Gwenn)


Parution : Format : Label : Univers : Pays :
23 avril 2013 LP Avantgarde Music Black Metal/Doom France


Nahar – The Strange Inconvenience (2013)
Track-list :

1) Grey Concrete... Comfort
2) Puryfing Negativity
3) D.M.T.
4) Pessimist
5) An Atavistic Manner
6) Eléctric Equinox


Line-up de l'album :

Shaddar.V.H : Tous instruments.
Sorghal : Vocaux.

Membres additionnels :

Aucun.




Alerte enlèvement : En ce premier juin de cette année 2013, le soleil n’est pas revenu depuis l’été dernier. Les forces de l’ordre sont largement déployées sur tout le territoire français dans l’objectif de retrouver quelques rayons de vie qui feraient le grand bonheur de l’ensemble de la population. Celle-ci se voit obligée de subir des nuits bretonnes trempées et inattendues, plongée dans son affreuse torpeur dépressive. Certains sont au Prozac, d’autres au black metal. En retard pour ne pas changer, je découvre l’une des productions d’Avantgarde Music qui pour le coup, porte bien son nom en décelant des petits trésors alliant à la fois finesse et personnalité extrême. Mai 2013, le label nous propose trois opus créés par Thaw, Asofy et Nahar avec leur deuxième album "The Strange Inconvenience". Je fais le choix de poser ma plume sur ce dernier et de me pencher par la même un peu plus sur ce projet qui somme toute n’est pas né et c’est le cas de le dire ici, de la dernière pluie : Shaddar.V.H et Sorghal montent Nahar en 2000, c’est-à-dire avant la sortie du tout premier album de Nehëmah, "Light of a Dead Star" (2002). 


"A Strange Inconvenience" voit le jour dans un contexte où la France fait fureur avec des groupes qui comme le dirait un ami, font office de « flèches de lance ». Blut Aus Nord, Deathspell Omega, Merrimack, Aosoth, Cruxifiction. En dehors nous trouvons également des projets magnifiques comme ceux orchestrés par Ormenos (Kawir, Borgne, Enoïd), ou bien Déhà avec Imber Luminis, Maladie, et l’excellent Yhdarl. La scène dite « avantgardiste » et sombre tente de s’extirper de la classique médiocrité dépressive relative à la masse des formations officiant dans ce style. Il en ressort une dynamique tout à fait passionnante à partir du moment où chacun des groupes précités possède sa réelle spécificité et j’insiste beaucoup là-dessus. J’aime personnellement ces identités détachées.

Je réécoute en ce moment "La Fascination du Pire", premier album de Nahar sorti en novembre 2009, me demandant même si je ne préfèrerais pas celui-ci (et cet excellent titre qu’est Face of Extinction !). Souvent qualifié de brouillon en comparaison avec la seconde production, je lui vois à contrario à l’effet près ce que j’ai trouvé à la première écoute de "The Strange Inconvenience" : des rythmiques enivrantes, très noires ainsi que des répétitions sonores intelligentes. Les titres sont plus courts et le chant de Sorghal incise chirurgicalement les oreilles. Le duo d’ailleurs avec Shaddar.V.H fonctionne merveilleusement bien. Je sens également dans cet opus une extrême compréhension de la musique ce qui se vérifie par la polyvalence des musiciens (basse, guitare, chant, dans quelques formations). A mon sens c’est vraiment le chant qui définit l’identité du groupe.

Nous allons retrouver tout ça dans "The Strange Inconvenience" qui possède une palette presque plus fournie de sons, une production plus claire et un chant moins incisif laissant place à l’engourdissement progressif engendré par les instruments. Ceci dit le génie est d’avoir vraiment réussi à succéder au premier album avec une harmonie pas banale. Alors que certains affirmeront que Nahar s’affirme enfin, je me dis que ne serait-ce qu’à travers un titre comme Pessimist, nous sommes vraiment dans l’esprit de "La Fascination du Pire", non sans délice.

L’attaque par le biais de Grey Concrete... Comfort se fait par le chant de Sorghal qui assombrit à lui seul l’ensemble du titre. Nous sommes déjà dans quelque chose de moins boueux qu’en 2009, disons que l’ensemble laisse passer une certaine clarté. La deuxième partie du titre éclate dans une conclusion plus forte, un peu dissonante qui ne me déplaît pas.
Puryfing Negativity se pose dans une énergie claire et forte et encadrée par la noirceur du chant qui pour moi n’a pas régressé d’un iota avec le temps. L’ajout de voix féminines supplémentaires fioriture l’ensemble mais n’était pas obligatoire selon mes goûts. J’aime bien par contre les retours à des riffs crus issus de la vieille école. Alliés à des sons sentis, justes et de bon goût, ils prennent ainsi une certaine ampleur.

D.M.T est la phase un peu plongeante de l’album. Si l’auditeur d’adhère pas au concept il peut s’arrêter ici. On entre là dans la thématique de la répétition façon méthode Coué qui emporte les sens, ou bien les laisse sur place. Un interlude sans parole qui signe le disque.

Une fois emporté, le trio Pessimist/An Atavistic Manner/Eléctric Equinox s’organise alors comme une suite de plaisirs musicaux achevés dans un éraillement sonore. L’oreille chaude, l’esprit entre alors comme dans une motte de beurre dans le brillant alliage entre la luminosité des instruments et la voix goudronneuse de Sorghal, se faisant elle-même maîtresse des sons qui l’encadrent. La pièce maîtresse est selon moi An Atavistic Manner, un titre tribal et exquis qui martèle les sens avec délectation. Quel dommage personnellement, que cette base martiale ne soit pas reprise dans la finalité du morceau pourquoi pas de manière plus épurée.

Nous clôturerons cet avis modeste… avec une conclusion qui se fera sans appel, je préfère que l’on parle des deux albums de Nahar plutôt que de celui-ci uniquement. "The Strange Inconvenience" résiste aux écoutes successives, mais devient fascinant quand l’oreille se place préalablement dans "La Fascination du Pire".


Juin 2013,
Rédigée par Gwenn.




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2 commentaires:

  1. Merci de lire cette interview avant d'affirmer des choses fausses
    http://lachrymachristizine.blogspot.co.uk/2013/06/interview-with-nahar-fr.html

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  2. Monsieur ou Madame l'anonyme d'une, cette chronique a été écrite avant le 29 Juin et de deux, sur les fiches d'informations provenant d'Avantgarde Music destinées aux chroniqueurs, seul Sorghal y est mentionné. Un peu de jugeote, avant de commenter ainsi, merci bien.
    Le texte a été mis à jour.

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