(Par Gwenn)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
23 avril 2013 | LP | Avantgarde Music | Black Metal/Doom | France |
Track-list :
1) Grey Concrete... Comfort
2) Puryfing Negativity
3) D.M.T.
4) Pessimist
5) An Atavistic Manner
6) Eléctric Equinox
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Line-up de l'album :
Shaddar.V.H : Tous instruments.
Sorghal : Vocaux.
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Membres additionnels :
Aucun. |
Alerte enlèvement : En ce premier juin de cette année 2013, le soleil n’est pas revenu depuis l’été dernier. Les forces de l’ordre sont largement déployées sur tout le territoire français dans l’objectif de retrouver quelques rayons de vie qui feraient le grand bonheur de l’ensemble de la population. Celle-ci se voit obligée de subir des nuits bretonnes trempées et inattendues, plongée dans son affreuse torpeur dépressive. Certains sont au Prozac, d’autres au black metal. En retard pour ne pas changer, je découvre l’une des productions d’Avantgarde Music qui pour le coup, porte bien son nom en décelant des petits trésors alliant à la fois finesse et personnalité extrême. Mai 2013, le label nous propose trois opus créés par Thaw, Asofy et Nahar avec leur deuxième album "The Strange Inconvenience". Je fais le choix de poser ma plume sur ce dernier et de me pencher par la même un peu plus sur ce projet qui somme toute n’est pas né et c’est le cas de le dire ici, de la dernière pluie : Shaddar.V.H et Sorghal montent Nahar en 2000, c’est-à-dire avant la sortie du tout premier album de Nehëmah, "Light of a Dead Star" (2002).
"A Strange Inconvenience" voit le
jour dans un contexte où la France fait fureur avec des groupes qui comme le
dirait un ami, font office de « flèches de lance ». Blut Aus Nord, Deathspell Omega, Merrimack,
Aosoth, Cruxifiction. En dehors nous trouvons également des projets
magnifiques comme ceux orchestrés par Ormenos
(Kawir, Borgne, Enoïd), ou bien Déhà avec Imber Luminis, Maladie, et l’excellent Yhdarl. La scène dite
« avantgardiste » et sombre tente de s’extirper de la classique
médiocrité dépressive relative à la masse des formations officiant dans ce
style. Il en ressort une dynamique tout à fait passionnante à partir du moment
où chacun des groupes précités possède sa réelle spécificité et j’insiste
beaucoup là-dessus. J’aime personnellement ces identités détachées.
Je
réécoute en ce moment "La
Fascination du Pire", premier album de Nahar sorti en novembre 2009, me demandant même si je ne
préfèrerais pas celui-ci (et cet excellent titre qu’est Face of Extinction !). Souvent qualifié de brouillon en
comparaison avec la seconde production, je lui vois à contrario à l’effet près
ce que j’ai trouvé à la première écoute de "The Strange Inconvenience" :
des rythmiques enivrantes, très noires ainsi que des répétitions sonores
intelligentes. Les titres sont plus courts et le chant de Sorghal incise chirurgicalement les oreilles. Le duo d’ailleurs
avec Shaddar.V.H fonctionne
merveilleusement bien. Je sens également dans cet opus une extrême
compréhension de la musique ce qui se vérifie par la polyvalence des musiciens (basse, guitare, chant, dans quelques
formations). A mon sens c’est vraiment le chant qui définit l’identité du
groupe.
Nous
allons retrouver tout ça dans "The
Strange Inconvenience" qui possède une palette presque plus fournie de
sons, une production plus claire et un chant moins incisif laissant place à
l’engourdissement progressif engendré par les instruments. Ceci dit le
génie est d’avoir vraiment réussi à succéder au premier album avec une harmonie
pas banale. Alors que certains affirmeront que Nahar s’affirme enfin, je me dis que ne serait-ce qu’à travers un
titre comme Pessimist, nous sommes
vraiment dans l’esprit de "La Fascination
du Pire", non sans délice.
L’attaque
par le biais de Grey Concrete...
Comfort se fait par le chant de Sorghal
qui assombrit à lui seul l’ensemble du titre. Nous sommes déjà dans quelque
chose de moins boueux qu’en 2009, disons que l’ensemble laisse passer une
certaine clarté. La deuxième partie du titre éclate dans une conclusion plus
forte, un peu dissonante qui ne me déplaît pas.
Puryfing Negativity se pose
dans une énergie claire et forte et encadrée par la noirceur du chant qui pour
moi n’a pas régressé d’un iota avec le temps. L’ajout de voix féminines
supplémentaires fioriture l’ensemble mais n’était pas obligatoire selon mes
goûts. J’aime bien par contre les retours à des riffs crus issus de la vieille
école. Alliés à des sons sentis, justes et de bon goût, ils prennent ainsi une
certaine ampleur.
D.M.T est la phase un peu
plongeante de l’album. Si l’auditeur d’adhère pas au concept il peut s’arrêter
ici. On entre là dans la thématique de la répétition façon méthode Coué qui
emporte les sens, ou bien les laisse sur place. Un interlude sans parole qui
signe le disque.
Une
fois emporté, le trio Pessimist/An Atavistic Manner/Eléctric Equinox s’organise alors comme une suite de plaisirs
musicaux achevés dans un éraillement sonore. L’oreille chaude, l’esprit entre
alors comme dans une motte de beurre dans le brillant alliage entre la
luminosité des instruments et la voix goudronneuse de Sorghal, se faisant elle-même maîtresse des sons qui l’encadrent. La
pièce maîtresse est selon moi An
Atavistic Manner, un titre tribal et exquis qui martèle les sens avec
délectation. Quel dommage personnellement, que cette base martiale ne soit pas
reprise dans la finalité du morceau pourquoi pas de manière plus épurée.
Merci de lire cette interview avant d'affirmer des choses fausses
RépondreSupprimerhttp://lachrymachristizine.blogspot.co.uk/2013/06/interview-with-nahar-fr.html
Monsieur ou Madame l'anonyme d'une, cette chronique a été écrite avant le 29 Juin et de deux, sur les fiches d'informations provenant d'Avantgarde Music destinées aux chroniqueurs, seul Sorghal y est mentionné. Un peu de jugeote, avant de commenter ainsi, merci bien.
RépondreSupprimerLe texte a été mis à jour.