Carnival In Coal / Colossus / Infected Society
Kings of the Carnival Creation…
(par Bloodhound)
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Moment : 30/05/14.
Lieu : La Lune des Pirates (Amiens).
Lieu : La Lune des Pirates (Amiens).
« Les clowns moqueurs, les jongleurs de
boules, les acrobates, les magiciens, tout le monde danse en liesse. La
frénésie et le désir virevoltent en une étrange sarabande déguisée. Entrez le
carnaval ! Joignez-vous la fête ! ». Voilà donc 15 ans que "Vivalavida", cet ovni tonitruant, a
forcé le passage de nos vierges cages à miel, tel un glaviot purulent dans la
soupe (avouez que c’est plus parlant qu’un pavé à la con dans la mare,
non ?). Aussi adulé que conspué, cet album, fruit illégitime d’un accouplement
non consenti entre Barney Greenway et Donna Summer un soir de pleine lune, a eu
le mérite de ne laisser aucun des inconscients qui s’aventurèrent à l’écouter
indifférent. Pourtant, 4 albums et quelques (trop) rares dates live plus tard,
le duo infernal finit par se séparer, chacun partant de son côté vers de nouveaux
horizons musicaux. Le temps passa, et passa encore. Jusqu’à ce qu’une nouvelle
inattendue tombe fin 2013 sur vos médias favoris : à l’occasion de
l’anniversaire de leur cultissime 1er album, Arno allait, le temps
de quelques dates, relancer la machine Carnival
In Coal… sans Axel. C’est ce qu’on appelle une petite bombe. Et les
mesquins commentaires (anonymes comme de juste) de tomber et de déblatérer sur
la chose, comme si leurs auteurs étaient décideurs sur le sujet ou que
leur point de vue stérile pouvait intéresser quiconque. Ouvrons donc ici une
petite parenthèse : si vous êtes du lot et que vous venez en ces
pages en quête de scoop graisseux visant à repaître votre insatiable soif de
bile, passez immédiatement votre chemin ; tout cela ne concerne en effet
que les principaux intéressés, que nous estimons énormément tous 2, et en
conséquence, il ne sera fait aucune remarque déplacée à ce sujet ici. Fin de la
parenthèse. Après cette impérative petite mise au point, passons au sujet qui
nous amène, la date amiénoise de cette mini-tournée.
Il
y a encore peu de monde lorsque nous arrivons pour l’ouverture des portes et la
salle commence à peine à se remplir lorsque les Amiénois d’Infected Society investissent la scène. Avec déjà 3 splits et un
EP à leur actif, c’est à coups de machette que le groupe s’est frayé
un chemin dans l’underground et le ton est donné dès les 1ers accords : c’est
du métal, et du brutal ! Croisement entre un bon Grind des familles et un
vieux Thrash sépulturien, le moins que l’on puisse dire c’est que ça
défouraille sec ! Alors que les fans de Daniel Guichard ont déjà quitté les lieux avec empressement (bobo
ventre ?), le parterre n’a guère le temps de s’échauffer que ça s’agite
déjà et le cauchemar des quelques photographes présents ce soir commence… Oui,
le public amiénois est rustre et il vaut mieux avoir les côtes bien rembourrées
si par mégarde on s’aventure dans la fosse…
Composé d’un trio (basse, guitare et chant), nos bûcherons pas
contents envoient du bois et quand le tronc vous retombe sur le coin de la
gueule, ça fait (très) mal ! (à moins que ce ne fut un slammer fou, je
sais plus…). D’aucun regretteront l’absence de batteur… certes, un massif
cogneur ajouterait une touche brutus à la chose, mais est-ce bien utile tant
nos gaillards ont de la puissance et de la hargne à revendre… On peut même dire
que les percussions synthétiques apportent une froideur industrielle inattendue
et bienvenue, comme un environnement dominé par la machine contre laquelle
notre braillard de Brédin hurle sa révolte. C’est couillu, jouissif, inspiré et
apte à rendre le sonotone de Mémé obsolète… Un groupe à suivre de (très)
près (et en prenant soin d’éviter les coups de rangeos du voisin, ça va de
soi) !
Set-list Infected
Society :
1) Intro
2) Youth of
Horror
3) Stop Think
Change
4) Old School
Traditional Butchery
5) Ultimate
Slavery
6) Life Eraser
7) Victims of
Procreation
8) Infected
Society
9) Together the
End
10) Organ Burst
11) Everybody’s
Guilty
12) Acid
Disfigured Whore
13) Raw Quad
Orgy
14) Outro
15) Sandblasted
Skin (Pantera cover)
La sueur dégoulinante sur nos omoplates n’a guère
le temps de congeler que voilà déjà les Nordistes de Colossus, venus défendre leur récent 2e album, et dont
on se demande si la scène sera assez vaste pour les accueillir tous : 1
batteur, 2 guitaristes (dont une demoiselle ma foi bien charmante), 1 bassiste
et… 2 chanteurs ! Mais en se serrant les coudes, ça tient (après tout les Gypsy Kings tiennent bien tous dans une
caravane, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils tiennent leurs guitares à
la verticale mais là n’est pas le sujet…).
Assénant un « néo Death » aux
rythmiques quelque peu répétitives, les 2 grogneurs se donnent la réplique avec
énergie mais peinent à chauffer un public local peu réceptif (il n’est jamais
évident de s’imposer face à un auditoire qui ne connaît pas votre répertoire,
surtout s’il n’est pas venu pour ça). Fort heureusement pour eux, ils ne sont
pas venus seuls et « leur » public sait mettre l’ambiance avec un
hymne qui ne ferait pas tâche au sein des tribunes du stade Bollaert (Lens),
apportant même une paradoxale bouffée de fraîcheur entre ces lourds (au propre
comme au figuré) morceaux. Efficace, certes, mais à petite dose (et jamais
entre les repas).
« Si le Seigneur reprenait ta vie, maintenant,
tu serais condamné pour l’éternité ! ». Il avait sans doute raison,
le « vieux de Charleroi »… Mais pour le moment, nous sommes surtout
condamnés à subir la kitchissime Nuiiiiit
Magiiiiiique de Catherine Lara,
conduisant notre impatience au supplice. Arno, est là, toisant la salle
désormais comble, semblant prendre un malin plaisir à cette double torture. "Vivalavida" a donc 15 ans, et pour
cette occasion, l’album sera joué en intégralité, cédant ainsi à une certaine
mode. Pas de surprise à attendre quant aux titres, lesquels seront bien
sûr interprétés dans l’ordre, mais
plutôt quant à leur nouvelle transposition live.
Après un tonitruant In Darkness Dwells Vice qui laisse présager une fin de soirée fort
remuante, Arno ne manque pas de
rendre hommage à son vieux complice d’antan en rappelant qu’il a écrit les
morceaux interprétés ce soir. Le line-up de cette tournée, d’ailleurs, diffère
totalement de celui que vous avez peut-être eu la chance de voir dans le milieu
des années 2000 : outre Arno au chant (manquerait plus qu’il ne soit pas
là non plus) qu’on ne présente plus, nous avons donc Romain Caron (John Makay, déjà dans CiC live à l’époque) et Fabien
« Fack » Desgardins (Decline
Of Humanity et… Infected Society)
aux guitares, Matthieu Merklen (Mercyless)
à la basse, Sam Santiago (ex-Gorod
et futur… Vulsorebh-Ientaw) à la batterie et Emmanuel Rousseau (6 :33 et Orakle) aux claviers ; bref, un beau petit bataillon de
mercenaires prêts à en découdre : ce soir, ça va être la guerre !
Privé de ses artifices de studio, Carnival In Coal se doit de retourner
aux sources, nous offrant une prestation roots comme on osait à peine en
rêver ; car, si on évoque généralement les influences Disco dont il
est saupoudré, leur répertoire reste avant tout du Metal extrême, et bien
téméraire serait celui qui oserait prétendre le contraire ce soir : la
performance tient en effet bien plus de Napalm
Death que des Village People !
Saluons au passage les performances de l’ami Fack
qui enchaîne avec brio son 2ème set de la soirée (où il troquera même
le temps de l’autopsie sur Narrow-Minded
Sexist Pig la guitare contre la flûte),
d’Arno, bien sûr, dont l’incroyable palette vocale ne tarit pas avec le
temps, mais surtout celle, remarquable, de Romain qui a su, à l’oreille (oui
monsieur !), reconstituer les sonorités d’origine et qui, outre les
backing vocals, assure également le rôle de sampler humain en interprétant la
voie asexuée ouvrant Entrez le Carnaval
ou encore le sadique professeur de médecine de Narrow-Minded… : un artiste décidément complet !
Sauvage, la performance n’en est pas moins
dénuée d’une certaine émotion, quand par exemple le public reprend en choeur le
mythique couplet des « zhuît’es »
sur Yeah, Oystaz… Enfin, après un
endiablé Dressed Like Pazuzu, la
prestation s’achève avec un Maniac de
folie, la géniale reprise de la bande originale du film "Flashdance" résumant presque autant la démarche musicale du
groupe que leur propre répertoire.
Et
voilà, ainsi s’achève cette 3ème date de cette mini-tournée hommage,
ô combien importante puisque dans sa ville d’origine. Le temps a passé mais le
plaisir reste entier de pouvoir ré-entendre ces morceaux qui ont marqué notre
jeunesse dépravée (mais ça, c’était
avant…) ; tout comme de recroiser
toutes ces bonnes vieilles bouilles d’antan au milieu d’anonymes nouvelles
têtes juvéniles…
La roue tourne… La barbe grisonne et les
articulations accusent de plus en plus mal le coup après quelques pogos d’anthologie…
Ainsi va la vie… « Vivalavida di
mierda ! ».
Set-list Carnival
In Coal :
1)
Intro :
Nuit Magique (Catherine Lara)
2)
In Darkness Dwells Vice
3)
Entrez le Carnaval
4) Urine
Facewash
5) Got Raped
6) Yeah, Oystaz
7) Narrow-Minded
Sexist Pig
8) A Swedish
Winter Tale
9) She-Male
Whoregasm
10) XXX Dog
Petting
11) Dressed Like
Pazuzu
12) Maniac (Michael Sembello cover)
Juin 2014,
Une Lune des Pirates bondée comme au bon vieux temps amiénois !
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