jeudi 17 juillet 2014

Carnival In Coal / Colossus / Infected Society - Live Amiens 2014



Carnival In Coal / Colossus / Infected Society

Kings of the Carnival Creation…

(par Bloodhound)




Moment : 30/05/14.
Lieu : La Lune des Pirates (Amiens).


Carnival In Coal / Colossus / Infected Society @ La Lune des Pirates, Amiens 30/05/2014


                « Les clowns moqueurs, les jongleurs de boules, les acrobates, les magiciens, tout le monde danse en liesse. La frénésie et le désir virevoltent en une étrange sarabande déguisée. Entrez le carnaval ! Joignez-vous la fête ! ». Voilà donc 15 ans que "Vivalavida", cet ovni tonitruant, a forcé le passage de nos vierges cages à miel, tel un glaviot purulent dans la soupe (avouez que c’est plus parlant qu’un pavé à la con dans la mare, non ?). Aussi adulé que conspué, cet album, fruit illégitime d’un accouplement non consenti entre Barney Greenway et Donna Summer un soir de pleine lune, a eu le mérite de ne laisser aucun des inconscients qui s’aventurèrent à l’écouter indifférent. Pourtant, 4 albums et quelques (trop) rares dates live plus tard, le duo infernal finit par se séparer, chacun partant de son côté vers de nouveaux horizons musicaux. Le temps passa, et passa encore. Jusqu’à ce qu’une nouvelle inattendue tombe fin 2013 sur vos médias favoris : à l’occasion de l’anniversaire de leur cultissime 1er album, Arno allait, le temps de quelques dates, relancer la machine Carnival In Coal… sans Axel. C’est ce qu’on appelle une petite bombe. Et les mesquins commentaires (anonymes comme de juste) de tomber et de déblatérer sur la chose, comme si leurs auteurs étaient décideurs sur le sujet ou que leur point de vue stérile pouvait intéresser quiconque. Ouvrons donc ici une petite parenthèse : si vous êtes du lot et que vous venez en ces pages en quête de scoop graisseux visant à repaître votre insatiable soif de bile, passez immédiatement votre chemin ; tout cela ne concerne en effet que les principaux intéressés, que nous estimons énormément tous 2, et en conséquence, il ne sera fait aucune remarque déplacée à ce sujet ici. Fin de la parenthèse. Après cette impérative petite mise au point, passons au sujet qui nous amène, la date amiénoise de cette mini-tournée.





Infected Society_logo

Brédin (Infected Society)

                Il y a encore peu de monde lorsque nous arrivons pour l’ouverture des portes et la salle commence à peine à se remplir lorsque les Amiénois d’Infected Society investissent la scène. Avec déjà 3 splits et un EP  à leur actif, c’est  à coups de machette que le groupe s’est frayé un chemin dans l’underground et le ton est donné dès les 1ers accords : c’est du métal, et du brutal ! Croisement entre un bon Grind des familles et un vieux Thrash sépulturien, le moins que l’on puisse dire c’est que ça défouraille sec ! Alors que les fans de Daniel Guichard ont déjà quitté les lieux avec empressement (bobo ventre ?), le parterre n’a guère le temps de s’échauffer que ça s’agite déjà et le cauchemar des quelques photographes présents ce soir commence… Oui, le public amiénois est rustre et il vaut mieux avoir les côtes bien rembourrées si par mégarde on s’aventure dans la fosse…

Infected Society


Composé d’un trio  (basse, guitare et chant), nos bûcherons pas contents envoient du bois et quand le tronc vous retombe sur le coin de la gueule, ça fait (très) mal ! (à moins que ce ne fut un slammer fou, je sais plus…). D’aucun regretteront l’absence de batteur… certes, un massif cogneur ajouterait une touche brutus à la chose, mais est-ce bien utile tant nos gaillards ont de la puissance et de la hargne à revendre… On peut même dire que les percussions synthétiques apportent une froideur industrielle inattendue et bienvenue, comme un environnement dominé par la machine contre laquelle notre braillard de Brédin hurle sa révolte. C’est couillu, jouissif, inspiré et apte à rendre le sonotone de Mémé obsolète… Un groupe à suivre de (très) près (et en prenant soin d’éviter les coups de rangeos du voisin, ça va de soi) !




Set-list Infected Society :

1) Intro
2) Youth of Horror
3) Stop Think Change
4) Old School Traditional Butchery
5) Ultimate Slavery
6) Life Eraser
7) Victims of Procreation
8) Infected Society
9) Together the End
10) Organ Burst
11) Everybody’s Guilty
12) Acid Disfigured Whore
13) Raw Quad Orgy
14) Outro
15) Sandblasted Skin (Pantera cover)





Colossus_logo

La sueur dégoulinante sur nos omoplates n’a guère le temps de congeler que voilà déjà les Nordistes de Colossus, venus défendre leur récent 2e album, et dont on se demande si la scène sera assez vaste pour les accueillir tous : 1 batteur, 2 guitaristes (dont une demoiselle ma foi bien charmante), 1 bassiste et… 2 chanteurs ! Mais en se serrant les coudes, ça tient (après tout les Gypsy Kings tiennent bien tous dans une caravane, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils tiennent leurs guitares à la verticale mais là n’est pas le sujet…).

Colossus

Assénant un « néo Death » aux rythmiques quelque peu répétitives, les 2 grogneurs se donnent la réplique avec énergie mais peinent à chauffer un public local peu réceptif (il n’est jamais évident de s’imposer face à un auditoire qui ne connaît pas votre répertoire, surtout s’il n’est pas venu pour ça). Fort heureusement pour eux, ils ne sont pas venus seuls et « leur » public sait mettre l’ambiance avec un hymne qui ne ferait pas tâche au sein des tribunes du stade Bollaert (Lens), apportant même une paradoxale bouffée de fraîcheur entre ces lourds (au propre comme au figuré) morceaux. Efficace, certes, mais à petite dose (et jamais entre les repas).







Carnival In Coal_logo

Arno Strobl (Carnival In Coal)

« Si le Seigneur reprenait ta vie, maintenant, tu serais condamné pour l’éternité ! ». Il avait sans doute raison, le « vieux de Charleroi »… Mais pour le moment, nous sommes surtout condamnés à subir la kitchissime Nuiiiiit Magiiiiiique de Catherine Lara, conduisant notre impatience au supplice. Arno, est là, toisant la salle désormais comble, semblant prendre un malin plaisir à cette double torture. "Vivalavida" a donc 15 ans, et pour cette occasion, l’album sera joué en intégralité, cédant ainsi à une certaine mode. Pas de surprise à attendre quant aux titres, lesquels seront bien sûr  interprétés dans l’ordre, mais plutôt quant à leur nouvelle transposition live.

Fabien « Fack » Desgardins (Carnival In Coal)

Après un tonitruant In Darkness Dwells Vice qui laisse présager une fin de soirée fort remuante, Arno ne manque pas de rendre hommage à son vieux complice d’antan en rappelant qu’il a écrit les morceaux interprétés ce soir. Le line-up de cette tournée, d’ailleurs, diffère totalement de celui que vous avez peut-être eu la chance de voir dans le milieu des années 2000 : outre Arno au chant (manquerait plus qu’il ne soit pas là non plus) qu’on ne présente plus, nous avons donc Romain Caron (John Makay, déjà dans CiC live à l’époque) et Fabien « Fack » Desgardins (Decline Of Humanity et… Infected Society) aux guitares, Matthieu Merklen (Mercyless) à la basse, Sam Santiago (ex-Gorod et futur… Vulsorebh-Ientaw) à la batterie et Emmanuel Rousseau (6 :33 et Orakle) aux claviers ; bref, un beau petit bataillon de mercenaires prêts à en découdre : ce soir, ça va être la guerre !

Matthieu Merklen & Fabien « Fack » Desgardins (Carnival In Coal)

Privé de ses artifices de studio, Carnival In Coal se doit de retourner aux sources, nous offrant une prestation roots comme on osait à peine en rêver ; car, si on évoque généralement les influences Disco dont il est saupoudré, leur répertoire reste avant tout du Metal extrême, et bien téméraire serait celui qui oserait prétendre le contraire ce soir : la performance tient en effet bien plus de Napalm Death que des Village People !

Arno Strobl (Carnival In Coal)

Saluons au passage les performances de l’ami Fack qui enchaîne avec brio son 2ème set de la soirée (où il troquera même le temps de l’autopsie sur Narrow-Minded Sexist Pig la guitare contre la flûte),  d’Arno, bien sûr, dont l’incroyable palette vocale ne tarit pas avec le temps, mais surtout celle, remarquable, de Romain qui a su, à l’oreille (oui monsieur !), reconstituer les sonorités d’origine et qui, outre les backing vocals, assure également le rôle de sampler humain en interprétant la voie asexuée ouvrant Entrez le Carnaval ou encore le sadique professeur de médecine de Narrow-Minded… : un artiste décidément complet !

Arno Strobl (Carnival In Coal)

Sauvage, la performance n’en est pas moins dénuée d’une certaine émotion, quand par exemple le public reprend en choeur le mythique couplet des « zhuît’es » sur Yeah, Oystaz… Enfin, après un endiablé Dressed Like Pazuzu, la prestation s’achève avec un Maniac de folie, la géniale reprise de la bande originale du film "Flashdance"  résumant presque autant la démarche musicale du groupe que leur propre répertoire.

Arno Strobl (Carnival In Coal)

                Et voilà, ainsi s’achève cette 3ème date de cette mini-tournée hommage, ô combien importante puisque dans sa ville d’origine. Le temps a passé mais le plaisir reste entier de pouvoir ré-entendre ces morceaux qui ont marqué notre jeunesse dépravée (mais ça, c’était avant…) ;  tout comme de recroiser toutes ces bonnes vieilles bouilles d’antan au milieu d’anonymes nouvelles têtes juvéniles…

Carnival In Coal

La roue tourne… La barbe grisonne et les articulations accusent de plus en plus mal le coup après quelques pogos d’anthologie… Ainsi va la vie… « Vivalavida di mierda ! ».




Set-list Carnival In Coal :

1)  Intro : Nuit Magique (Catherine Lara)
2) In Darkness Dwells Vice
3) Entrez le Carnaval
4) Urine Facewash
5) Got Raped
6) Yeah, Oystaz
7) Narrow-Minded Sexist Pig
8) A Swedish Winter Tale
9) She-Male Whoregasm
10) XXX Dog Petting
11) Dressed Like Pazuzu
12) Maniac (Michael Sembello cover)


Juin 2014,
Rédigé par Bloodhound.




Carnival In Coal / Colossus / Infected Society @ La Lune des Pirates, Amiens 30/05/2014

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