(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
9 mars 2015 (monde) 10 mars 2015 (Etats-Unis) |
LP | Kaotoxin Records | Death Metal | Belgique |
Track-list :
1) Sepulcher of Malevolence
2) Crypts of Blood
3) Obedience to Pestilence
4) Invocation of Sublime Death
5) Cries of Nihility *
6) Temple of Lust and Fire
7) Cerebro Veneficium
8) Ov Madness
9) Goddess of Sins
* LP Bonus track |
Line-up de l'album :
Andrea Vissol : Basse, chant. Rafaël Sellekaerts : Guitare. Mathias Boulougouris : Guitare. Laye Louhenapessy : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Les
Belges de Dehuman sont de retour
avec leur second full-length. Le premier, dénommé "Black Throne of All Creation" était sorti dans les bacs en 2012 ; bien que ne
manquant pas de bonnes intentions, les gentlemen de Dehuman n'avaient pas frappé si fort que ça dans la scène Death
metal moderne. La même année sortait "A
Perfect Absolution" de Gorod,
"Reign Supreme" de Dying Fetus et "Torture" de Cannibal Corpse : autant dire que le travail des petits gars
de Dehuman était passé inaperçu.
Sans doute un peu déçu, le quatuor est reparti la queue entre les jambes mais
pas les oreilles baissées. Il a même commencé à montrer les crocs...
Bien décidés à montrer ce qu'ils savent faire, Dehuman étoffent leur discographie
encore juvénile avec un tout nouveau méfait. Et là, ils se posent bien comme il
faut dans la scène Death Metal européenne.
Présenté avec un artwork franchement soigné bien qu'un peu cliché,
Dehuman ont fait de leur "Graveyard of Eden" un album qui va
tourner un bon moment chez moi ; et peut-être aussi chez vous si vous êtes
friands de Death Metal qui sent bon le cadavre sauce revival, avec des relents plus modernes qui nous arrivent tout droit
des pays de l'Est. "Graveyard of
Eden" cumule les bons côtés des deux courants en mélangeant le tout
très savamment, à commencer par le son. La production fait la part belle aux
guitares qui ronflent comme chez Entombed,
à la batterie qui tape juste (ce son de caisse claire !) et au chant qui est
très bien arrangé. En revanche, il faut vraiment tendre l'oreille pour
percevoir la basse, noyée dans toute cette violence.
Dès le premier morceau, on comprend qu'on va passer un sale quart
d'heure de quarante minutes. Sepulcher of
Malevolence donne le ton avec ses plus de 5'30'', n'offrant aucun temps mort.
Il vous laisse là, curieux d'entendre la suite mais un peu méfiant. Quarante
minutes aussi denses, c'est difficile à avaler : l'an dernier, les Grecs
de Dead Congregation avaient
parfaitement réussi à aérer leur chef-d’œuvre et les bonhommes de Dehuman s'en sortent bien aussi.
Même si le second titre Crypts
of Blood continue dans la lancée du premier avec un Death metal rapide et
expéditif, ne proposant que blasts furieux et riffs goûteux. "Graveyard of Eden" laisse à
l'auditeur l'occasion de reprendre son souffle à partir du troisième titre. Pas
de chant clair, pas de petit arpège en clean piqué au metal prog : un mid
tempo aérien soutenu par des voix criées qu'on pourrait attribuer à Joseph
Duplantier. À partir de là, Dehuman
commence à faire preuve d'un bon goût qui va sans doute leur offrir quelques
dates en Europe avec du beau monde. La plupart des titres qui suivent propose
une petite pause mélodique où le batteur repose ses bras, sans doute un peu
engourdis par toute cette avalanche de blasts. Mais, en plus de ces envolées
malsaines (parce que oui, même si ça tape moins vite, ça tape toujours de façon
très vicieuse), on a droit à d'excellents solos.
Encore un bon point pour "Graveyard
of Eden" : ça joue bien, et ça le montre. Les accalmies de tempo
sont parfois accompagnées de solos de guitare parfaitement exécutés et qui
trouvent très bien leur place dans la structure du morceau, et dans l'album
plus généralement. Si on voulait râler, on pourrait se plaindre des deux premières
minutes de Goddess of Sins, dernier
titre de l'album qui nous donne à écouter un lead pas spécialement inspiré et
qui casse un peu le rythme du disque. Mais bon.
À côté de ça, on trouve sur cet album le fantastique Temple of Lust and Fire, très
intelligemment placé après la première moitié du disque, là où sa partie moyenne
perd de son intérêt. Cette cinquième composition est une démonstration parfaite
de tout le talent des Belges car tout y est : riffs monstrueux de
violence, break assassin, solo placé là où il faut et qui ferait pleurer Decapitated (époque "Winds of Creation"). Véritable tour
de force, Temple of Lust and Fire est
un morceau exceptionnel sur tous les points et nous laisse présager du meilleur
pour un éventuel troisième album. Et, dans son sillage, Cerebro Veneficium balaie les restes de notre cervelle avec un
hymne Death metal aux riffs dérangeants et acérés.
Album récupérant de bonnes choses un peu partout (le riff
blackisant au début d’Invocation of
Sublime Death, les ambiances BM orthodoxe qui traînent dans cette même
chanson et dans la suivante), "Graveyard
of Eden" met la barre assez haut en matière de Death pour cette année
2015. On revient à l'album avec grand plaisir et on ferme les yeux sur les
passages moins inspirés, car Dehuman
fait rarement dans le remplissage.
Mars
2015,
Rédigé par
Inquisitor.
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