(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
6 mai 2016 | LP | Earache Records | Thrash Metal | Etats-Unis |
Track-list :
1) Charging the Void
2) Cygnus Terminal
3) LCD (Liquid Crystal
Disease)
4) Mountains Above the Sun
5) Ultimate Artificer
6) Pteropticon
7) Psychotropia
8) Pillars of Sand
9) Collapse
10) Recharging the Void
|
Line-up de l'album :
David DiSanto : Guitare, chant. Erik Nelson : Guitare. Frank Chin : Basse. Blake Anderson : Batterie. |
Membres additionnels :
RoseMary Fiki et Naeemah Z. Maddox : Choeurs (sur Charging the Void et Recharging the Void). |
Les
chroniques de Thrash se font très rares sur Psychopathia, d'où la nécessité de
parler d'un groupe qui en vaut la peine. Une valeur sûre, solide. Un groupe à
la réputation sans tâche, que ce soit en studio ou sur scène. Oui, je vous
parle bien de Vektor !
Formation
active depuis 2004 et nous ayant déjà gratifiés de deux albums ("Black
Future" en 2009 et "Outer Isolation" en 2011), les
Américains remettent le couvert en mai 2016 avec le bien nommé "Terminal
Redux". Comme dit plus haut dans cette chronique, Vektor c'est
à chaque fois un gros pain dans la gueule. Le groupe allie la sauvagerie et la
vélocité du Thrash à la technique et la mélodie du Prog. Des musiciens
irréprochables et jamais en panne d'inspiration, dont la légende dit qu'ils
peuvent jouer les morceaux en live aussi bien que sur disques. Nous verrons
cela cet été au Motocultor Festival. D'ici là, concentrons-nous sur le
troisième opus de nos amis thrasheux.
Le
premier extrait sur lequel j'étais tombé (Ultimate
Artificer il me semble) ne m'avait pas convaincu. J'avais laconiquement
commenté sur Facebook : « C'est
Vektor qui fait du Vektor », à quoi on m'avait répondu : « C'est sûr qu'ils ne font pas du
Aznavour ». Certes. Je n'étais pas donc pas très emballé. MAIS... J'ai
écouté LCD (Liquid Crystal Disease)
quelques jours plus tard : j'ai alors eu l'immédiate certitude que "Terminal
Redux" serait, comme ses prédécesseurs, en lice pour le titre d'album
de l'année.
Fondamentalement,
rien n'a changé dans Vektor : on retrouve les cris écorchés de DiSanto,
les guitares accordées un ton plus aigu que le Mi standard, les tempi rapides
et bien sûr des morceaux à rallonge aux structures alambiquées. À ma
connaissance, Vektor est l'unique groupe dans le style, ou du moins
l'unique groupe à réussir aussi bien la recette.
Les
petits gars ont quand même mis cinq (longues) années à pondre une suite à "Outer
Isolation", et ils n'ont rien apporté de nouveau ? Mensonge,
trahison ! Je suis mauvaise langue. Les bases sont là, bien sûr, mais sont
renforcées par de nouvelles idées comme des chœurs féminins sur le premier et
le dernier morceau de l'album. Et ça marche. On trouve aussi vers la fin de "Terminal
Redux" une ballade que je qualifierais de
(attention) : « Power Thrash progressif ». À l'image de Watain
qui en avait surpris plus d'un avec le morceau They Rode On sur l'album "The Wild Hunt", Vektor
joue la carte de la mélancolie. Par ailleurs, on remarque une réelle réflexion
dans la construction de l'album : "Terminal Redux"
commence doucement avec les chœurs et samples de Charging the Void, puis les riffs presque jazzy/funky de Cygnus Terminal. Deux morceaux très
longs (respectivement 9'11 et 8'15) définitivement plus portés par les
influences progressives de Vektor. Et, en troisième position de l'album,
LCD.
Ouille.
La violence monte d'un cran avec ce morceau au pouvoir destructeur immense. Les
Américains ont su parfaitement allier l'efficacité primaire du Thrash avec des
mélodies plus développées, une rythmique moins débile qu'un « tchouka
tchouka ». On atteint des sommets en matière de composition, de puissance,
de maîtrise des riffs. Vektor ont décelé l'essence même du Thrash, et
l'ont distillée pour l'incorporer dans leurs digressions mélodiques presque
baroques. Impossible de rester de marbre à l'écoute de la troisième composition
de "Terminal Redux".
On
reprend son souffle avec Mountains Above the
Sun, qui marque une rupture avec la suite du disque qui se veut plus
compacte, plus directe, plus véloce. Plus Thrash, tout simplement. Peu de
choses à dire sur le milieu de l'album : ça tabasse. C'est du Vektor
comme on le connaît, comme on l'a entendu dans le passé. Nos cervicales
subissent, mesure après mesure, la fureur du quatuor américain. Si je voulais
faire preuve de cynisme, je dirais que pendant trois morceaux, le groupe est un
peu en roue libre et qu'il nous donne pas plus que ce qu'on attend. Mais c'est
tout de même nettement plus que ce que peuvent offrir les autres formations du
style ; laissons de côté cette remarque de chroniqueur aigri.
De la
bagarre, donc. Ce n’est pas plus mal. Mais revenons à ce que je disais
précédemment quant à l'agencement des morceaux dans l'album. Le milieu de
l'album est ainsi l'apogée en termes de vitesse et de violence. Les morceaux
sont bien entendu plus courts (encore que 5 minutes pour du Thrash, ça reste
long) et ont moins tendance à la digression. Puis survient la fameuse ballade, Collapse qui ralentit considérablement
la cadence et nous met en condition pour Recharging
the Void, chef-d'œuvre de fin d'album comme savent le faire Vektor.
À noter que Pillars of Sand est un
excellent morceau-pivot qui permet de faire la bascule du changement de rythme,
tout comme LCD (Liquid Crystal Disease)
dont j'aurai définitivement trop parlé dans cette chronique.
Les 23
dernières minutes de l'album (soit un bon tiers) sont donc monopolisées par
seulement deux morceaux, qui représentent l'univers musical de Vektor. À
la fois épiques, vicieux et complexes, Pillars
of Sand et Recharging the Void
sont deux preuves supplémentaires de l'éminence de Vektor par rapport
aux autres groupes du même style. Taclant d'un seul coup toute la scène Thrash
et Prog, "Terminal Redux" respire la maturité et l'excellence.
C'est une œuvre née de nuits blanches, de crampes et de bières fraîches. Il est
difficile de concevoir la quantité de travail qu'ont dû fournir Vektor
pour délivrer un tel album. Alors la seule chose qu'on puisse faire pour les
remercier, c'est d'acheter l'album en quatorze exemplaires, et d'aller apporter
notre soutien lors des concerts.
Mai 2016,
Rédigée par Inquisitor.
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