(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
29 juin 2015 | LP | Black Bow Records (vinyle) Autoproduction (CD) |
Technical Death Metal | Pays de Galles |
Line-up de l'album :
Chris Haughey : Chant. Mathew Barnes : Guitare et saxophone. Joe Harvatt : Guitare. Tom Shortt : Basse. Rich Lewis : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Premier
groupe originaire du Pays de Galles chroniqué pour le webzine, et à vrai dire
je me demande si j'en connais ne serait-ce qu'un autre. C'est donc avec les
cinq lascars d’Intensive Square que je vais remplir les pages virtuelles
de ce formidable média qu'est Internet, avec leur premier album "Anything
That Moves" pour être plus précis. Sorti sur Black Bow Records
(inconnu au bataillon pour ma part), le premier effort se pare d'un artwork
plutôt tordu représentant une chimère humanoïde. Tordu, le mot est lancé.
Vous aimez Meshuggah ? Y'a intérêt, sinon
vous risquez de passer complètement à côté de ce "Anything That Moves"
dont le quintet suédois est la principale influence. Dans le son, déjà, puisque
la production est ultra-moderne et bien compressée, avec des sons de guitare et
de batterie très propres. Seule la basse se permet de baver un peu, donnant un
chouette côté organique à l'ensemble, ce qui est bienvenu compte tenu de la
nature très mécanique de la musique dIntensive Square.
Une
machine bien huilée dirigée par des musiciens au niveau technique
irréprochable, mais à l'esprit peut-être trop encombré par "Catch 33"
ou "Nothing". On sent énormément l'influence de Meshuggah
dans les compositions des Gallois, et ce tout au long de l'album. Le riffing,
le rythme extrêmement saccadé et complexe, l'utilisation presque maladive de
mesures asymétriques : même le chant crié est un vibrant hommage à la performance
vocale de Jens Kidman. Mais, pas de panique, puisqu'un élément perturbateur
amène un léger vent de fraîcheur.
Vous
avez peut-être remarqué, en jetant un coup d'oeil au line-up, la présence d'un
saxophoniste au sein de la formation. C'est LA vraie bonne idée de ce "Anything
That Moves" : un sax très typé free jazz, à la limite de
l'avant-garde, qui vient poser quelques notes dans cinq des huit titres de
l'album. Un cri strident et torturé qui sonne comme une plainte de la machine
qui s'emballe après plus de 45 minutes de marche forcée. Car, oui, Intensive
Square fait dans la longueur : sur 8 morceaux, 4 d'entre eux affichent
6 minutes ou plus au compteur. Oui, encore à la mode « Meshuggesque »
mais avec beaucoup moins de temps morts.
"Anything
That Moves" est un condensé de la violence de Meshuggah. Exit
les passages atmosphériques, les pistes de guitare inversées, les petits cleans
cristallins : l'album des Gallois offre 45 minutes non-stop de Death Metal
technique et extrême. Assez dur à avaler, j'en conviens. Mais c'est également
une vraie force : une homogénéité remarquable, tant dans l'intensité que
dans les sonorités. Intensive Square ne se perd jamais en digressions,
n'en fait jamais trop. On comprend que les musiciens savent où ils vont, qu'ils
savent ce qu'ils font, et en résulte un sentiment de cohésion extrêmement
puissant. Et, je le rappelle, ce n'est que le premier album de la formation.
On
pourra également trouver à Intensive Square des airs de Martyr ou
bien Scarve, encore deux belles références en matière de Tech Death bien
barré. Il ne reste plus à l'élève qu'à trouver sa voie. Intensive Square
doit affirmer sa patte qu'on peut déjà entr'apercevoir avec les cuivres
sus-cités et quelques passages plus lourds, typés Stoner, notamment sur Kings
qui ferme le disque. J'ai pris beaucoup de plaisir à écouter ce premier
album, qui est un excellent augure pour la suite de leur carrière. Espérons
qu'ils sauront prendre un peu de recul sur cette première galette, et digérer
de nouvelles influences.
Mai 2016,
Rédigée par Inquisitor.
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