mercredi 20 juillet 2016

Onirism - "Cosmic Dream" (2016)


(Par Lucy Dayrone)


Parution : Format : Label : Univers : Pays :
1er février 2016 LP Autoproduction Epic Symphonic Black Metal France


Onirism - Cosmic Dream (2016)
Track-list :

1) Purple Sky (Introduction)
2) Beginning of a New Era
3) From the End to the Origins
4) Ephemeral World I
5) Ephemeral World II
6) At the heart of the desert for the eternity (Introduction)
7) The Curse of Ahriman
8) The Old Man
9) Darkness
10) Weavers of Time
11) Baneful Glows in the Night Sky (Introduction)
12) Cosmic Dream



Line-up de l'album :

Wrath : Guitares, basse, vocaux, boîte à rythmes, claviers, programmations, paroles, production, mixage et mastering.

Membres additionnels :

Aucun.




Il m'aura fallu un peu de temps avant de pouvoir vous présenter cet album. Il faut l'écouter pour comprendre qu'en effet, on ne fait la critique d'une telle œuvre en un ou deux tours de CD. Il a tourné dans la platine, celui-ci ! Et toujours du début à la fin, avec le même émerveillement : nous avons à faire à un pur chef-d'œuvre. Voilà qui est dit.

Antoine Guibert (guitariste session live de Belenos et guitariste de Hentgarm) est le seul créateur d'Onirism. Un one-man band fascinant, de la composition à l'interprétation, musicale et vocale, ou comment un être inspiré peut donner le jour à un rêve nouveau, que l'on peut entendre, ressentir, et même toucher...
Un digipack simple mais efficace, tout illustré par Benjamin Moreau, dans des tons verts et rouges, ambiance cosmique, entre nébuleuses et planètes...


Onirism_logo
L'aventure commence par un ciel violet – Purple Sky – une introduction douce, mélodieuse, sur fond de percussions qui font penser à l'Orient, mais loin du cliché de la caravane que l'on visualise : c'est bien un ciel constellé de rêves que l'on visualise, avec des notes de synthé étirées comme des étoiles filantes, nous invitant à chevaucher les pistes de cet album, pour y découvrir les perles du monde avec notre guide Antoine.

Et sans plus attendre, Beginning of a New Era nous fait témoin de cette ère nouvelle qui s'accompagne d'une guitare, parfaite amante déchaînée de cette batterie qui fait accélérer notre céleste cavalcade !
Les nappes de synthé se mêlent à merveille à cette course folle pour offrir à la voix gutturale d'Antoine – guide ailé – une touche musicale très personnelle.
Je dois avouer qu'à partir de 03:24 minutes, pour moi c'est le frisson total, avec des jeux de guitares sensationnels, portant le chant dans un rythme particulier presque comme une incantation, et j'en suis presque à me demander si quelque chose ne va pas surgir de mon cœur tant on est à ce point imprégné par la création musicale de cette oeuvre qu'est "Cosmic Dream".

From the End to the Origins va dans la continuité d'un metal symphonique puissant, à la fois énergique et contrôlé, qui m'offrira au bout de deux minutes le souvenir du frisson ressenti sur le titre précédant. C'est la guitare, avec de lancinantes notes, qui tire l'âme plus haut encore. La voix n'est pas exceptionnelle mais franchement très agréable, douce dans sa puissance, ce qui rend l'écoute vraiment très agréable.

Puis... Ephemeral World I... l'Orient, à nouveau, comme une respiration nouvelle. Merveilleusement composé, ce titre est une douceur sucrée que l'on savoure sur la couche d'une litière ou à dos de chameau. Le rêve continue, plus rythmé, avec de légers chœurs ça-et-là pour faire écho à tous les instruments qui à leur tour ne forme plus qu'une voix. Sans aucun doute ma piste préférée dans tout cet album, car elle mêle savamment musique du monde, onirisme et black metal. En effet, la guitare qui réapparaît soudainement – comme on entend d'abord les sabots du destrier avant de voir l'armure du cavalier – est d'un goût exquis, un souffle qui fait repartir le feu après la poésie des braises invitant à la méditation.

Ephemeral World II poursuit avec une intro musicale tout à fait symphonique, au rythme saccadé bientôt rompu par le retour de cette voix à laquelle je m'attache irrémédiablement, comme à un fil.

"In the middle of a crowd
And yet, still so alone
Here, I'm at home
In this unknown place"

Je crois que de tout l'album, ce titre est le plus abouti, le plus travaillé, tout en lyrisme musical, chaque note incarnant presque un personnage fantastique ne vivant que le temps de sa résonance...

At the Heart of the Desert for the Eternity reprend la sensation de Ephemeral World I, plus rapide, plus cadencé, dans un éblouissant jeu de percussions.

Onirism - "Cosmic Dream" (2016)

The Curse of Ahriman reprend très soudainement, peut-être un peu trop, vers un metal symphonique très speed qui nous électrocute ! Cela est finalement comme un avertissement car cette chanson est offerte au démon Ahriman, lui qui aime tant asservir l'être humain. Titre tout à fait epique et symphonique !

Puis nous rencontrons un vieil homme avec The Old Man dans un metal tout aussi speed mais déjà plus nuancé, qui colle donc parfaitement à ce conte où la démence suinte de la mélodie.

"He took refuge in his madness, creating his own world
That reflected his troubling personality
An oniric place where the fear has gone
He was master of these places but victim of his dementia"

Darkness est de par ses paroles un morceau purement doom, et la musique, quoique symphonique, prend des accents de metal depressif, toutefois très bien mené, assez pour ne pas que l'on sombre trop loin, trop vite, comme s'il fallait vivre cela pour apprécier la suite... Une envolée de désespoir, un cri symphonique, une supplique musicale...

"I waited for you, take me with you
To make the pain disappear
Leaving the place to the void
Free me from all this
That makes me anxious"

Avec ce titre, on peut voir toute l'étendue du génie d'Antoine, qui maîtrise sans le moindre mal plusieurs styles de composition. Un artiste à part entière, un passionné qui travailla de janvier 2014 à août 2015 sur la production, le mixage et la masterisation de cet album !

La guitare et la basse sont des instruments réels, joués par l'artiste, tout le reste est issu de la programmation : quel talent quand on voit ce que ces heures de travail ont données ! Beaucoup diront qu'on n’est pas vraiment musicien si on ne joue pas de tous les instruments, et je trouve cela assez navrant car de nos jours la programmation est à part entière un instrument aux multiples possibilités. Il n'est pas donné à tous d'avoir une oreille aussi délicate que celle d'Antoine Guibert pour créer une si belle œuvre.

Weavers of Time est la piste la plus longue de cet opus. On y retrouve un metal plus accéléré, des plages plus douces, au rythme plus lent, un solo de guitare épargné de fioritures, suffisamment authentique pour que sa mise en avant ne me lasse en rien. Pour ne pas s'endormir sur nos lauriers et profiter de la chevauchée interstellaire, le rythme accéléré reprend toujours au bon moment !

Baneful Glows in the Night Sky, troisième introduction de l'album avec les pistes 1 et 6, est comme une vision angélique, lumineuse, douce, rassurante. Et vient se greffer à ce moment de paix absolue le Cosmic Dream en dernier titre, plein d'ardeur et de fougue, emprunt d'apocalypse. Notre guide s'en va rejoindre les toiles tandis que nous expirons sur la dernière note emprunte de silence... pour renaître face au digipack. Quel voyage !

Quel voyage...
Chers amis mélomanes, vous qui ne sauriez vivre sans musique, sans le parcours électrique du son de la guitare en vos veines : vous procurer "Cosmic Dream" est selon moi une nécessité, tant par soutien pour ce one-man band d'exception que par nécessité vitale. Il y a de la magie dans cet album, capable de vous retourner les sens si, et seulement si, parcourir l'univers à dos de comète ne vous effraie pas !

Juillet 2016,
Rédigée par Lucy Dayrone.

Wrath d'Onirism
@ Fanny Paris


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