Sinistro
Sombre lumière…
(par Vlad Tepes)
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"Semente" tour
Moment : 11/04/16.
Lieu : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
Moment : 11/04/16.
Lieu : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
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Depuis
que j’ai découvert le concept-EP "Cidade"
il y a plus de 6 mois maintenant, j’avoue être totalement tombé sous le charme
du groupe lusitanien Sinistro.
Depuis le décès des excellents Ava Inferi, j’aspirais à découvrir de nouvelles
et doomesques sonorités en provenance de cette culture si particulière, ce que Sinistro a su m’offrir avec style et
atypisme. Ainsi, dès que le second opus "Semente" fut disponible – soit le 8 avril dernier – je me ruai
littéralement dessus et ne pouvais donc manquer la tournée de présentation de
ce dernier, la toute première de leur carrière.
C’est
donc seulement 3 jours plus tard que nos sensibles Portugais avaient donné
rendez-vous à leur public grandissant, à la Mécanique Ondulatoire parisienne.
Quel honneur que d’assister à leur toute première prestation dans la
ville-lumière !
En ce
11 avril, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y avait pas foule,
montrant que Sinistro reste encore à
ce stade un groupe underground malgré un talent qui devrait pourtant exploser à
la face du monde. Ainsi, il n’y avait pas grand risque de se marcher dessus
dans la fosse, et c’était plutôt fait pour me plaire ; car je n’aurai pas
supporté que l’on vienne me gâcher ce concert pour quelque éthylique motif.
Sans
surprise la prestation débuta avec Partida,
titre d’introduction de "Semente".
Un son lourd investit alors la salle, alors que le micro de Patricia dévoila des
défaillances, à savoir être réglé très en-deçà en termes de volume !
Quelle frustration ! Ce problème va s’avérer persistant du début jusqu’à
la fin du concert, provoquant un déséquilibre fâcheux en termes d’équilibrage
des différents éléments de la musique de Sinistro.
Pourtant, dès Partida Patricia
Andrade effectua une performance gigantesque de puissance et de présence. Etant
positionné non loin du micro, je pus apprécier les infinies nuances de sa voix
et surtout la façon dont elle réussit à la modeler. Lors de ce premier titre,
les variations vocales allèrent bon train, montant et descendant avec
prestance. Au bout de quelques minutes, j’en finis presque par oublier ce souci
permanent de micro, tellement le rendu vocal fut superbe et d’une qualité irréprochable.
N’oublions pas la partie instrumentale qui quant à elle fut toute en lourdeur,
mais non pour autant dénuée de finesse. Partida
a d’emblée montré un ensemble cohérent où tous les éléments ont su
harmonieusement s’imbriquer pour offrir un tout solide et assuré.
Poursuivant
avec "Semente" – dont sera
composée la quasi intégralité de la set-list ce soir – c’est le plus calme
(mais non pour autant apaisé) Corpo
Presente. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le titre porte très
bien son nom car le corps – ou plutôt les corps – ont imposé toute leur force
sur cette petite scène, comme vous pouvez le constater sur cette première
vidéo :
De son
côté Patricia a donné bien plus qu’une simple performance vocale, interprétant
de par sa voix ainsi que son corps ce morceau difficile à cerner. D’ailleurs le
grain de l’instrumentation s’est avéré différent de celui de la version studio,
accentuant le caractère étrange de la composition. Un petit régal mes amis
!
La
lourdeur revint en charge avec le titre suivant, pièce centrale de "Semente" : Relíquia. Plus calme sur sa première
partie (hormis la stricte introduction première, d’une lourdeur étouffante),
Patricia a pu envahir l’espace et continuer à nous dévoiler toute la
sensibilité de sa voix, d’une justesse exemplaire. Quant à elles, les guitares
auront su emboiter le pas entre lourdeur et précision. D’ailleurs les deux
guitaristes auront apporté de nouvelles couches à leurs parties respectives,
alors que Patricia déploya sa voix durant la seconde partie de Relíquia. Ainsi, la dimension
claire/obscure aura été parfaitement respectée et sublimée…
Le
titre suivant est particulièrement cher à mon cœur, à la fois de par une
musicalité à la sensibilité manifeste ainsi que des paroles à la fois sobres et
profondes : Estrada.
Tout
comme peut l’exprimer le titre, mon âme est littéralement partie à des
kilomètres et des kilomètres, naviguant en moi-même au son de ces magnifiques
mélodies, dont le solo final en fut l’apothéose. Il est compliqué pour moi de
poser des mots sur ce moment-ci car l’émotion fut extrêmement intense…
Le
titre suivant n’en fut pas moins intense, même si apportant une tonalité très
différente : Cidade (parte 2).
Seule composition à ne pas être extraite de "Semente", la seconde partie du concept-EP de 2013 me fit
voyager vers Lisbonne, dans ses ruelles les plus sombres. J’avoue regretter que
l’EP dans son intégralité n’ait pas été joué car l’ensemble des deux parties
forme un tout particulièrement cohérent, mais le facteur temps aurait induit une
sous-représentation du second opus, ce qui est assez compréhensible ;
toutefois, cela ne retire en rien ma frustration et donc mon aspiration
profonde à entendre "Cidade"
à l’avenir dans son entièreté ! Mais revenons-en à ce titre en
particulier, à la croisée de l’obscurité, de la contemplation et de la folie.
Je fus particulièrement friand du monologue cyclique, laissant l’opportunité à
Patricia d’exprimer son grand talent en termes de composition : saisissant !
Et une fois de plus nous aurons eu le droit à un solo brillant et
particulièrement inspiré.
Sans
le savoir le dernier morceau était déjà arrivé malheureusement avec Fragmento, ultime pièce de "Semente". Comme attendu la
prestation fut de haute volée, grâce notamment à la poussée vocale de Patricia,
ne s’offrant aucune limite. Ainsi, cela fut à l’image de l’ensemble de la
prestation où les multiples couches me sont apparues illimitées. Et puis cet
entêtant final qui tourne et tourne encore, éternellement…
Comment
pourrais-je résumer cette prestation ? N’ai-je d’ailleurs pas déjà tout
dit ? Car l’ensemble des éloges que j’ai pu proférer montre bien
l’admiration sans borne que je peux avoir pour Sinistro, et dont ce concert fut en quelque sorte l’apothéose. En
effet, chaque membre a révélé un haut niveau d’excellence, donnant le sentiment
d’avoir réalisé de très multiples tournées par le passé. Car combien de groupes
peuvent prétendre atteindre un tel niveau à la fois technique et émotionnel dès
la première tournée ? Je pense qu’ils se comptent sur les doigts d’une
main. Ici à Paris tout a transpiré l’expérience et une maitrise absolue de leur
art, où chaque note et chaque mot furent sentis jusqu’au bout des ongles. J’ai
rarement assisté à une prestation si convaincante et je pense que ce moment
restera gravé encore longtemps dans ma mémoire. Mon seul regret est que Sinistro s’est produit dans une trop
petite salle, bien trop réduite pour l’immensité de son talent. Mais je reste
persuadé que la suite est pavée de gloire sur leur chemin car leur univers est
gigantesque, déployé. D’ailleurs les bandes vidéo qui furent diffusées durant
toute leur prestation me fait penser que le groupe a la pleine capacité de
réaliser un concept artistique global permettant de réunir à la fois musique et
approche cinématographique…
Je
rajouterais à cela que Sinistro fait
partie de ces rares groupes capables d’exprimer une âme portugaise, comme a pu
le faire Ava Inferi (je vous renvoie
à la vidéo de The Living End par
exemple) ou Moonspell avec quelques
uns de ses albums ("Darkness and
Hope" en tête). Car il est extrêmement difficile de saisir et de
transmettre telle culture dans un registre électrique, et je ressens dans Sinistro cette poésie et cette
contemplation lusitaniennes, et je ne peux que vous renvoyer en premier lieu à
l’EP "Cidade"…
Set-list Sinistro :
1) Partida
2) Corpo Presente
3) Relíquia
4) Estrada
5) Cidade (parte 2)
6) Fragmento
Mai/juin 2016,
Rédigé par Vlad Tepes.
Versão em Português
Sinistro
Luz escura…
(por Vlad Tepes)
|
"Semente" tour
Momento : 11/04/16.
Lugar : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
Momento : 11/04/16.
Lugar : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
Desde que descobri o conceito-EP "Cidade", há mais de 6 meses atras,
tenho que confessar que estou totalmente subjugado pela banda lusitana Sinistro. Desde que faleceram os
excelentes Ava Inferi, que ansiava descobrir novas e melancólicas sonoridades
provenientes dessa particular cultura. E os Sinistro conseguiram oferecer-me isto com estilo e atipismo. Então,
desde que o segundo álbum "Semente"
ficou disponível – ou seja a 8 de Abril – lancei-me a ele e não poderia faltar
à digressão de apresentação, a primeira da carreira da banda.
Apenas
3 dias depois os nossos Portugueses marcaram um encontro com o seu público, na
parisiense Mécanique Ondulatoire. Foi uma honra assistir ao primeiro concerto
na Cidade das Luzes!
Neste 11 de Abril, não havia muita gente, mostrando que Sinistro ainda permanece uma banda
underground apesar do seu talento, que deveria explodir na cara do mundo.
Então, não havia grande risco de batermos uns contra os outros, o que não me
desagradou; porque não teria suportado que alguém me viesse estragar o concerto
por qualquer motivo.
Sem surpresa a concerto começou com Partida,
primeira canção de "Semente".
A sala foi investida por um som pesado, ao passo que o micro de Patrícia
divulgou algumas deficiências, estando regulado muito baixo comparativamente
aos instrumentos! Uma enorme frustração! Esse problema foi persistente do
início até o fim do concerto, provocando um incomodante desequilíbrio na música
dos Sinistro. No entanto, desde Partida patrícia Andrade efetuou uma
gigantesca interpretação em termos de potência e de presença. Posicionado perto
do micro, eu pude apreciar as infinitas matizes da voz dela e sobretudo a
maneira que a consegue modelar. Durante essa primeira canção, as variações
vocais foram numerosas, ascendendo e descendendo com prestígio. Depois de
alguns minutos, quase me esqueci do problema de micro, dado o esplêndido
resultado vocal com uma qualidade impecável. Não nos devemos esquecer da parte
instrumental que por seu lado foi muito pesada, mas também com muita subtileza.
Partida apresentou um conjunto
coerente onde todos os elementos foram harmoniosamente articulados para
oferecer um todo solido e seguro.
Prosseguindo com "Semente"
– da qual quase todo o repertorio foi constituído nesta noite – foi o mais
calmo Corpo Presente. O nome dado à
canção faz todo o sentido porque o corpo – ou seja os corpos – impuseram toda a
sua força neste pequeno palco, como se pode o ver neste primeiro vídeo:
Por seu lado Patrícia ofereceu muito mais que uma simples interpretação
vocal, fazendo nascer da sua voz e do seu corpo esta canção difícil de cercar.
Alias a textura dos instrumentos foi muito diferente daquela que encontramos no
disco, acentuando o caracter estranho da composição. Uma delícia meus amigos!
O caracter pesado voltou com a canção que se seguiu, peça central de
"Semente": Relíquia. Mais calma na sua primeira
parte (exceto a severa primeira introdução, dum sufocante peso), Patrícia
invadiu o espaço e continuou a desvendar toda a sensibilidade da sua voz, duma
exatidão exemplar. Falando das guitarras, elas foram pesadas e precisas. Aliás
os seus guitarristas trouxeram novas camadas em cada uma das suas respetivas
partes, enquanto Patrícia desenvolveu a sua voz durante a segunda parte de Relíquia. Então, a dimensão clara-escura
foi perfeitamente respeitada e sublimada...
A canção seguinte é muito importante para mim, por causa da sua
musicalidade com uma evidente sensibilidade, tal como a sua letra, ao mesmo
tempo, sóbria e profunda: Estrada.
O meu espirito fugiu para bem longe, navegando em mim com estas
magníficas melodias, cujo solo final foi apoteótico. Torna-se muito complicado
para mim, transmitir por palavras este particular momento porque a emoção foi
mesmo muita intensa...
A canção seguinte foi tão intensa quanto a precedente, mesmo trazendo um
toque muito diferente: Cidade (parte 2).
A única composição a não ser extraída de "Semente", a segunda parte do EP-conceito de 2013 fez-me viajar
até Lisboa, nas suas ruelas escuras. Confesso ter pena de não ter ouvido o EP
inteiro porque o conjunto das duas partes forma um todo particularmente
coerente. O fator tempo teria induzido uma sub-representação do segundo disco,
o que pode ser compreensível, no entanto, isso não me tira a frustração e
portanto mantem-se a minha profunda aspiração a ouvir "Cidade" na sua totalidade! Mas
voltando a essa particular canção, entre escuridão, contemplação e loucura. Fui
mesmo muito apreciador do cíclico monólogo, que permitiu que Patrícia
exprimisse o seu gigante talento. Falando de composição: admirável! Mais uma
vez a solo foi brilhante e muito inspirador.
Sem me aperceber já estávamos, infelizmente, na última canção Fragmento, ultima peça de "Semente". Tal como esperava, a
interpretação foi de alto calibre, graças ao impulso vocal de Patrícia, sem
limites. Então, foi o que se passou durante todo o concerto onde todas as
camadas me apareceram ilimitadas. E depois, este final perturbador que roda e
roda ainda, eternamente...
Como posso resumir este concerto ? Se calhar já disse tudo? Porque
o conjunto dos elogios que tenho proferido mostra toda a admiração sem limites
que tenho pelos Sinistro, e este
concerto foi duma certa maneira uma apoteose. Com efeito, cada um dos membros
exprimiu um alto nível de excelência, dando o sentimento de ter realizado
múltiplas digressões no passado. Porque quantas bandas conseguem atingir tal
nível, tanto técnico que emocional, desde a primeira digressão? Penso que são
muito poucas de fato. Aqui em Paris tudo revelou experiencia e absoluto
controlo da sua arte, onde cada nota e cada palavra foram sentidas de uma ponta
a outra. Raramente eu assisti a interpretações tão convincentes e penso que
este momento ficará gravado na minha memória por muito tempo. Só tenho pena que
a sala de concertos tenha sido tão pequena, demasiado mínima para a imensidão
do talento de Sinistro. Mas estou
convencido que o que se segue será pavimentado de glória, porque apresentam um
universo gigante e bem desenvolvido. Alias os vídeo transmitidos durante a
interpretação fizeram-me crer que a banda pode conseguir realizar um conceito
artístico global que permita reunir musica e abordagem de cinema...
Queria acrescentar a isto que Sinistro
faz parte das raras bandas capaz de exprimir a alma portuguesa, como já o
conseguiram fazer Ava Inferi (vocês
tem que ver o vídeo The Living End
por exemplo) ou Moonspell com alguns
discos ("Darkness and Hope"
em primeiro lugar). Porque é mesmo muito complicado entender e transmitir essa
cultura num registo elétrico. Sendo Sinistro
toda essa poesia e essa contemplação lusitanas, tenho que remeter-vos em
primeiro lugar ao EP Cidade"…
Repertorio Sinistro :
1) Partida
2) Corpo Presente
3) Relíquia
4) Estrada
5) Cidade (parte 2)
6) Fragmento
Maio/Junho
de 2016,
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