Interview JB Le Bail
(Svart Crown)
(par Hostlost)
|
Denis
"Metallic" m'a contacté un soir pour me proposer une interview de JB
Le Bail, frontman de Svart Crown,
groupe dont je suis archi fan depuis la sortie du monstrueux "Profane". Ma réaction au départ fut
d'abord l'étonnement. Je baigne dans la sphère métallique depuis 30 ans mais
n'ai jamais fait d'interview. Qu'à cela ne tienne, impossible pour moi de
refuser un tel cadeau. L'occasion était trop bonne pour poser des questions qui
sortent des sentiers battus afin de mieux cerner ce personnage ô combien
sympathique et sincère. Cet entretien avec ce talentueux musicien sera à jamais
gravé dans ma caboche…
Pourtant tout ne fut pas simple. Le groupe revient des
Etats-Unis ; la veille ils étaient à Nantes au Ferrailleur et se sont
tapés Los Angeles-Francfort, Francfort-Paris, Paris-Nantes… Après 2 semaines de
tournée à dormir dans un tour bus, les musiciens sont crevés. Je cherche dans
les backstage mon interlocuteur : JB est sous la douche. JB fait la
sieste. JB fait la grosse sieste... Finalement l'interview fut réalisée
"au calme" dans les loges pendant le concert d'A.O en compagnie de membres de Benighted.
Je n'en menais pas large...
Hostlost : Salut JB ! Je te remercie de consacrer un
peu de ton temps à cette interview pour Psychopathia Melomania.
JB Le Bail : Mais avec plaisir !
Hostlost : Vous avez joué en fin d'année au warm-up
du Gohelle Fest au Métaphone à Oignies auprès entre autres de Benighted, Leng
Tch'e et Carcariass. Qu'avez-vous pensé de cette soirée ? C'était un peu une
soirée entre potes non ?
JB : Oui, c'était une soirée entre potes ! Belle affiche assez
éclectique, de bons groupes avec HYPNO5E également que l'on aime beaucoup, de
très bonnes conditions, du monde, belle salle, bel accueil ... Ce fut une très
belle soirée !
Hostlost : Vous revenez d'une tournée américaine aux
côtés de Marduk et Incantation. Qu'est-ce que ça fait de jouer avec deux
grosses pointures pareilles ?
JB : C'est toujours gratifiant car ce sont des groupes qu'on écoutait
plus jeune. J'ai toujours été fan de Marduk et d'Incantation et lorsqu'on nous
a proposé le package on était très heureux parce que ça correspond vachement
bien à ce qu'on fait. Il s'avère que ce sont des gens très sympas, humbles et
faciles à vivre donc ça rajoute au fait que ça s'est très bien passé. Ce n'est
que du positif ce genre de choses...
Hostlost : Quels sont tes retours par rapport à la
dernière fois ?
JB : C'est dans une certaine continuité positive. Le groupe se
développe là-bas de façon progressive (je ne dirais pas de façon exponentielle
non plus). On monte en volume et commençons à avoir un petit following. On a vu
dans certaines villes où l'on était passé sur la tournée précédente des visages
familiers, des gens qui nous connaissaient, le merch qui circulait avant le
concert... Ce sont des signes encourageants. Cette tournée s'est mieux passée
avec plus de monde, plus de merch donc c'est sur une bonne lancée. On espère y
retourner avant l'été car les visas coûtent assez chers et ne sont valables
qu'un an. Ce territoire va devenir un peu "tampon".
Hostlost : Quels sont vos meilleurs souvenirs et les
pires ?
JB : Le meilleur fut celui du concert de Los Angeles quasiment complet
avec presque 800 personnes.
Hostlost : J'ai regardé plusieurs fois ce concert
disponible sur YouTube où l'on voyait un public plus qu'enthousiaste !
JB : Ouais, carrément ! On avait joué il y a deux ans dans cette même
salle avec Deïcide mais plus tôt. La salle était très clairsemée, les gens
étaient venus après notre set. C'est toujours frustrant dans ce cas de figure-là
lorsqu'il y a du monde et que les gens viennent après, c'est une soirée un peu
loupée. Sur cette date-là on a pris une revanche cette fois-ci ! Le pire
souvenir fut l'annulation à Oakland à cause d'un groupuscule antifasciste.
Hostlost : Justement, as-tu un mot à rajouter à ce
propos ?
JB : Je n'ai pas forcément trop envie de commenter parce que ça ne sert
à rien. Ce sont des gens qui ne méritent pas que l'on parle d’eux. Ça arrive à
un point où ils prennent des cibles faciles. Il n'y a jamais de fumée sans feu,
je suis d'accord avec ça. Peut-être que ça va choquer certaines personnes mais
je pense que l'on peut à un moment donné fermer ses écoutilles et que chacun
fasse sa vie, mais de là à faire interdire un groupe comme Marduk qui est venu
plein de fois aux U.S. sans jamais de problème et qui tourne constamment en
Europe... Dans ces cas-là il faut interdire Slayer, Bolt Thrower qui parlait de
guerre ou Sabaton. A un moment il faut raison garder mais je pense que ça se
passe dans un contexte bizarre avec l'élection de Donald Trump... Les gens qui
sont dans la révolte et la protestation le sont encore plus maintenant. Il y a
des contestations pour tout et n'importe quoi. Il suffit qu'il y ait un petit
vent de fumée, ça s'est propagé rapidement. Ce sont des minos en manque de
sensation qui ont fait annuler ce concert et qui nous, nous mettent dans
l'embarras.
Hostlost : Avez-vous eu le temps de visiter un peu ?
JB : Pas beaucoup parce qu'on était en bus cette fois-ci. Le bus qui
part tôt le matin puis trace la route. On a joué dans des endroits qui
n'étaient pas forcément en centre-ville avec des horaires de passage bien
définis donc on avait pas trop le temps de faire quoi que ce soit. On a pu se
balader vite fait mais on a moins visité que la dernière fois car avec le van
on était plus indépendants, c'était plus simple.
Hostlost : Tu es une personne très calme en dehors
de la scène mais une fois dessus c'est tout le contraire. Où puises-tu cette
colère ?
JB : Je ne sais pas. Avant de commencer un set nous sommes des lions en
cage. Lorsqu'on est sur scène, il faut qu'on exorcise. Je suis calme de manière
générale mais en concert c'est cathartique. Le show c'est notre espace d’expression.
Faire cette musique en amont, le fait de la créer c'est quelque chose d’important.
Cela permet d'expulser plein de choses. Toute cette négativité ambiante... On
reste des personnes sensibles puisqu'on aime faire de la musique, de l’art. Le
Metal c'est notre façon à nous de nous vider donc forcément sur scène ça va de
pair, on se transforme un peu... Je ne peux pas l’expliquer.
Hostlost : Hormis sur "Khimba Rites", qui est un morceau plus posé, vos concerts sont
composés de titres très violents. C'est pied-au-plancher tant au niveau musical
que vocal. As-tu des techniques, des remèdes pour protéger tes cordes vocales ?
JB : Pas vraiment. C'est pas mal psychologique. C'est comme quand tu
vas tomber malade, dans ta tête si tu te dis que ça va aller, tu ne tomberas
pas malade. Quand tu commences à te laisser abattre, à te laisser aller...
C'est marrant mais pour les cordes vocales et même pour la nuque ou le dos, le
fait d'enchaîner les concerts c'est plus facile de faire ça sur une tournée de
20/30 jours que de faire ça sur une date isolée. Quand on n’a pas joué depuis
longtemps ou faire une répète, et se lâcher, le lendemain ça va être dur. Concernant
la voix je n'ai pas trop de soucis.
Hostlost : Pas d'infusion de miel/citron et autres
remèdes ?
JB : Ça a pu m'arriver d'avoir des petites extinctions de voix mais non
je ne fais rien.
Hostlost : Venons-en à votre nouvel album, "Abreaction", qui est votre 4ème
album et qui sort dans quelques jours sur Century Media. Pourquoi avoir choisi
comme thème l'esprit vaudou ?
JB : C'est un thème qui m'a toujours plu depuis longtemps. Déjà sur le
1er album "Ages of Decay"
on avait un titre qui parlait de çà et là tout l'univers s'est bien imbriqué. L'inspiration
m'est venue comme ça. La thématique principale tourne autour du vaudou, du
culte rituel africain aussi. Ça parle de plein d'autres choses, beaucoup de
secondes lectures également. C'était l'ambiance du moment, une envie de faire
des morceaux un peu plus ethniques sur certaines parties et une recherche
d'ambiance un peu plus poussée.
Hostlost : As-tu lu des livres sur le sujet, écouté
des disques en dehors de la sphère metal pour t'en inspirer ?
JB : Oui. Concernant les livres j'ai toujours mes classiques, mes
auteurs notamment Jean-Christophe Grangé qui a sorti un livre récemment sur le
culte africain (Lontano). C'est toujours une belle source d’inspiration. J'aime
beaucoup ses descriptions très noires, écrivant de façon pertinente et assez
belle à chaque fois. Après c'était surtout des films, des séries. Par exemple Angel Heart qui a été une très grosse inspiration.
L'un des derniers morceaux que j'ai composé, Orgasmic Spiritual Ecstasy, je l'ai composé en regardant ce film. Il
y avait comme une communion entre ce que je voyais et ce que je jouais... J'ai
beaucoup aimé la 1ère saison de True
Detective, l'univers des bayous, la nouvelle Orléans, tout ce mysticisme...
Hostlost : J'ai vu aussi dans une interview que tu
parlais de Wardruna et de Chelsea Wolfe...
JB : Exactement. Par contre depuis quelques années, je ne vais pas dire
que je ne m'y intéresse plus, mais je suis moins consommateur régulier de metal...
Parce que ça fait longtemps, je ne sais pas... Je deviens peut-être un vieux
con (rires). Je reste bloqué sur les
groupes que j'aimais quand j'étais plus jeune. Il y a tellement de sorties que
j'ai du mal à trouver des bons groupes hormis Ulcerate et Dead Congregation qui
ont déjà une dizaine d’années. En dehors de ça j'ai eu de très gros coups de
cœur notamment avec Wovenhand. Je ne sais même pas comment les décrire. C'est
un groupe de rock un peu shamanique, possédé et qui ont un aspect très ethnique,
tribal. Ça m'a beaucoup inspiré ainsi que Chelsea Wolfe et Wardruna sur des
parties plus atmosphériques et dark. Ce sont des groupes qui m'ont beaucoup marqué.
Hostlost : "Abreaction"
possède de nombreux passages ambiancés qui permettent à l'auditeur de reprendre
son souffle mais aussi pour mieux resserrer l'étreinte ensuite avec des riffs
plus furieux. Souhaitiez-vous faire un album plus accessible ?
JB : Plus accessible ? Je ne sais pas. Plus direct et moins prise de
tête que ce que pouvait être "Profane"
où là je pense qu'on a été au bout de ce qu'on pouvait faire en termes de défi
dans la façon de le jouer. C'était dur à faire. On a poussé notre truc au plus loin.
Il y avait un désir de revenir à quelque chose de plus simple avec un accordage
un peu différent, de laisser un peu plus respirer, de laisser un peu plus vivre
les morceaux, jouer plus sur les ambiances donc forcément ça devient plus accessible.
Après, moi j'avais envie de faire autre chose au niveau vocal parce que je ne
me sentais pas de refaire un album d'une heure avec que du growl. Cet album s'y
prêtait bien pour faire du chant plus mélodique parce que ce sont des notes qui
sont vraiment jouées. La composition du chant est venue de façon un peu plus
différente avec l'envie de faire les choses différemment. Dans un sens c'est
plus accessible mais ça reste un peu ce qu'on a toujours fait.
Hostlost : En passant, il y a des passages qui me
font penser à du Gojira...
JB : Oui, je pense aussi. Dans la technique vocale, ce que je fais en termes
de tessiture mélodique avec un chant provenant de la gorge... C'est une
influence en plus. Eux, harmoniquement parlant, ça va sur d'autres gammes,
d'autres thèmes mais Svart Crown est plus evil. Notre ancien label manager,
Laurent Merle de Listenable Records, qui avait signé Gojira nous appelait les
Evil Gojira. Svart Crown c'est le Gojira du mal ! Ça nous faisait marrer !
Pourquoi pas... Avec Gojira, ce qui nous rapproche, ce sont les mêmes racines
avec Morbid Angel surtout. C'est notre point commun.
Hostlost : Avez-vous prévu de sortir un clip vidéo ?
(Ma question tombe à plat depuis ...)
JB : Oui. Il va sortir prochainement. On a tourné un clip au mois de
novembre et devrait sortir d'ici la fin de la semaine.
Hostlost : Pour quel morceau ?
JB : Orgasmic Spiritual Ecstasy.
Hostlost : Avec l'ajout de ce 4ème album,
il va commencer à être difficile d'établir une set-list sans mettre de côté
certains hits de votre discographie. Comment faites-vous pour contenter tout le
monde ?
JB : (rires) C'est la prise
de tête. On essaye de faire un set équilibré. Avec le temps on sait les
morceaux qui fonctionnent, ceux qui fonctionnent moins, ceux que l'on a envie
de jouer et ceux que l'on ne veut plus jouer. Mais avant tout c'est de se faire
plaisir, que chacun se sente épanoui. On a pas envie de faire une set-list et
que quelqu'un ne le sente pas ou n'est pas à 100%. Après c'est de choisir un
ordre en fonction du temps de jeu qui nous est alloué. Avec "Abreaction" on a plus de passages
qui nous laissent respirer par les atmosphères. On peut donc choisir des morceaux
un peu plus violents des précédents albums et jouer des titres plus calmes du
dernier mais pas forcément... On a choisi trois morceaux du nouvel album qu'on
a mis en ligne et qui le représente bien. Ce sont peut-être les trois morceaux
les plus forts et après on modifiera un peu pour éviter la routine et s'ennuyer
en faisant des concerts.
Hostlost : Tu as dit dans une récente interview
qu'un groupe qui ne tourne pas pour défendre son disque aura très peu de chance
de lui offrir une seconde vie. Je me doute que tu dois tenir ta langue mais aurons-nous
le plaisir de vous voir sur une longue tournée française, sur des festivals en
France et à l'étranger ?
JB : J’espère. On travaille dessus. Là, cette date tombe un peu entre
deux car l'album n'est pas officiellement sorti même s'il est disponible au
stand merch. C'est trop frustrant de travailler sur un disque, passer deux ans
de sa vie à le réaliser... il y a trop de sorties le jour J, la compétition
fait rage. Malheureusement il faut voir ça comme une espèce d'économie de marché.
Je n'aime pas dire ça mais les autres groupes sont un peu des concurrents. Donc,
après pour faire vivre l'album il y a des gens qui peuvent se contenter de
mettre en ligne leur disque et c'est très bien. Je respecte tout à fait. Moi je
trouve que c'est trop frustrant de mettre autant d'énergie, d'argent et de
temps pour après le mettre sur Facebook et il se passe quoi ? Rien. C'est le
live qui fait vivre l'album où l'on redécouvre les morceaux en concert quand on
a la chance d'avoir de belles tournées qui durent un an ou deux... Jouer un peu
partout, là on a vraiment l'impression d'avoir tiré et donné le plus possible
pour ce disque . C'est beau. C'est comme ça que je vois les choses...
Hostlost : Que devient Clément, votre guitariste
hurleur de 2008 à 2015 ?
JB : J'ai des nouvelles assez régulières car on n’habite pas loin. Lui
a décidé quand il est parti d'arrêter cette musique-là. Il a mis sur pied
d'autres formations. Il continue à créer de la musique et est très actif. Il va
commencer à sortir du son dans pas très longtemps. Il a repris son groupe de
black metal qui s'appelle Hyrgal. Après il a un autre groupe, Oorthian, qui est
plus dans le doom sludge. Il chante également avec Pillars, groupe plutôt doom
assez noir qui est basé dans les Alpes-Maritimes. Il avait envie de jouer plus
souvent en répèt’ et de faire sa propre musique donc finalement il fait la
musique qu'il aime et c'est cool pour lui en tout cas.
Hostlost : 5 mots pour décrire ta personnalité ?
JB : (rires) Indécis,
ambitieux, fainéant aussi des fois, réservé...
Hostlost : Ça fait 4... (rires)
Hostlost : Viandard ou vegan ?
JB : Viandard ! Je comprends le fait d'être vegan mais j'aime trop la viande.
Hostlost : As-tu une drogue de prédilection ?
Les gars de Benighted : LE METAL !
(Rires dans la
pièce)
JB : Euh !? Elle est diffusée comment cette interview ? Allez... Le
rhum arrangé !
Hostlost : Désir inexploré à ce jour ?
Les gars de Benighted : Le fist !
(Rires gras)
JB : Je ne vois pas...
Hostlost : Vivre de ta musique ?
JB : Oui ! Exactement !
Hostlost : Si tu n'avais pas été musicien, quel
métier aurais-tu voulu exercer ?
JB : J'aurais bien aimé tenir un bar resto ou un café-concert... Un
truc dans le genre.
Hostlost : Avec quel groupe vous êtes-vous le mieux
entendu sur la route ?
JB : Eux (en montrant les gars de
Benighted), ça se passe bien mais on n’a pas fait beaucoup de concerts
encore alors on verra avec le temps (rires).
On a fait une longue tournée avec Ulcerate et même s'ils étaient vegans, ça
c'était chiant (rires), mais plus
sérieusement c'est le groupe avec lequel on a le plus tourné et ça s'est
toujours très bien passé.
Hostlost : Avez-vous des desideratas particuliers
sur votre rider ?
JB : Qu'il soit respecté...
Hostlost : Quelle est la salle la plus étrange où
vous avez joué ?
JB : Le problème c'est que ça peut souvent rimer avec nul. Il y a quand
même une paire de salles bien pourries où l'on a joué. Ce qui me revient à
l'esprit c'était en Bulgarie, dans la banlieue de Varna. On a joué dans une
espèce de repère de bikers-gitans où la salle était composée de plusieurs types
de caravanes qu'ils avaient ouvertes entre elles. La scène était encastrée et
devait faire 3m, c'était comme une pièce avec des murs remplis de CD’s. On
était à même le sol et avons dormi dans des caravanes. C'était une espèce de
camp de gitans. C'était n'importe quoi. Un concert vraiment étrange.
Hostlost : Votre pire moment avec Svart Crown ?
JB : Il y en a quelques-uns... Quand on est dans l'adversité c'est là
qu'on se révèle le mieux. On a ce truc qui fait qu'on arrive à se sortir les
tripes où l'on essaye toujours dans une situation compliquée, complexe voire
nulle de rendre ça bien. On a eu des coups durs, des annulations de dernières minutes.
Aux U.S. il y a deux ans avec Entombed, on s'est fait un peu éjecté du tour,
c'était dur et vraiment pas agréable. On a pris un van et on a suivi le reste
de la tournée. Finalement cela s'est avéré être une super expérience. Il y a eu
aussi la tournée avec Marduk en Europe avec la panne de bus. Ce fut vraiment chiant.
Il n'y avait pas de solution de rechange. On est rentré chez nous. Vraiment un
gros sentiment d'injustice...
Hostlost : Votre meilleur moment ?
JB : Notre 1er Hellfest en 2011 parce que c'était pour nous
notre première grosse scène. Il y avait plus de 1000 personnes, une grosse
appréhension. J'ai surtout vu ça comme un beau cadeau. C'est en plus marrant
car ça se passe au mois de juin et c'est un peu la fête de fin d’année. Toute
l'année tu t'es entraîné, tu as fait tes gammes et puis tu es récompensé. Je
pense que beaucoup de groupes voient les choses de cette manière. Le Hellfest
c'est la récompense pour le travail accompli. En plus ce qui était bien c'est
que l'on revenait d'une tournée française avec Septic Flesh au mois de mai. Quand
on est monté sur scène, les 1ers rangs étaient composés de visages que l'on
avait croisé pendant cette tournée, des copains aussi. On a eu un support
vraiment incroyable. Ça reste un souvenir incroyable et on a senti que les gens
étaient contents pour nous. C'était génial !
Hostlost : Pays, ville où tu ne t'es jamais senti à
l'aise et pourquoi ?
JB : Je dirais l’Allemagne. J'aimais bien la Pologne avant mais c'est
devenu plus difficile pour les concerts moins underground. Les conditions
d'accueil sont devenues tellement cheap que ça en devient compliqué. Non,
l'Allemagne je ne me suis jamais senti à l'aise avec son public. Ça n'a jamais
trop matché. Les allemands attendent quelque chose de straight. Notre musique
est trop hybride. On n’a jamais eu de feeling avec eux.
Hostlost : Pays, ville où tu te sens le plus à
l'aise et pourquoi ?
JB : Paris, ça a toujours été de très bons concerts. Les Etats-Unis
c'est en train de devenir bien. Il y a un public fervent, qui est dedans, qui
applaudi et donne de la voix.
Hostlost : Tu es président pour une journée. Quelle
est ta 1ère mesure ?
JB : J'aimerais bien limiter à 5 fois le salaire entre patron et employés.
Que l'écart entre le plus gros et le plus petit ne soit que de 5... bien que ça
soit déjà énorme ! Ça ne passera jamais mais je trouve que c'est quelque chose
de tellement logique...
Hostlost : 1er album acheté ?
JB : C'était un single. Je ne sais plus. Ça devait être une merde des
années 80...
Hostlost : Le 1er qui t'a marqué alors ?
JB : Offspring / "Americana".
Hostlost : Dernier album acheté ?
JB : Ça remonte à super longtemps ! Secret of the Moon, l'album avec la
pomme ("Privilegivm").
C'était en 2010 et je n'ai rien acheté depuis... Je suis incorrigible !
Hostlost : Bah voilà le 5ème mot pour te
décrire !!!
JB : (rires) Ouais ! Le type
est incorrigible. Il fait de la musique, demande aux fans d'acheter nos disques
et il n'en achète pas... C'est un paradoxe. Je comprends les gens qui les achètent.
C'est pour ça qu'on s'efforce de sortir des beaux produits mais moi à titre
personnel ce n'est plus ma façon de consommer de la musique. Avec Spotify tout
ça... Ça en devient grisant. On a perdu le fait d'acheter sa galette, de la
mettre sur sa platine et de s'écouter un disque en entier. Ça donnait envie de
s'imprégner du truc mais là avec le streaming on écoute un morceau parfois sans
le finir. Je m'aperçois que je suis horrible dans ma façon d'écouter de la
musique dorénavant...
Hostlost : Je te laisse le mot de la fin pour les
lecteurs de Psychopathia Melomania...
JB : Merci pour cette interview. C'était cool !
Hostlost : Mes questions n'étaient pas trop dures ?
JB : Un peu mais c'était bien ! C'était ta 1ère interview en
plus ? Faut bosser chez Ardisson ou Ruquier ! Sucer c'est pas tromper ? (rires)
Février 2017,
Dirigée par Hostlost.
Psychopathia Melomania tient particulièrement à remercier Hostlost pour sa première collaboration avec notre webzine ainsi qu'une nouvelle fois, Valérie pour Century Media Records.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire