(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
1er décembre 2017 | LP | Goathorned Productions | Black Metal | Colombie |
Line-up de l'album :
Fr. M.H. DCXVI : Basse, paroles. Fr. D.M : Chant, guitares. ? : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Cette année 2017 aura été particulièrement riche
en sorties Black Metal de qualité : Aosoth, Merrimack, The Great Old Ones,
Asagraum, Bestia Arcana et j'en passe. Difficile pour un groupe émergent
tel qu’Ignis Haereticum de se trouver une place sur une scène déjà riche
et en pleine effervescence. Le trio, actif depuis 2004 mais ayant changé de nom
en 2007 (anciennement Demogorgon), n'a sorti qu'un EP, un single, un
split et finalement un album en 2014 intitulé "Luciferian Gnosis".
L'année suivante, le batteur quitte le groupe pour raisons personnelles et Ignis
Haereticum devient un duo. Ce nouvel album, "Autocognition of Light",
a été enregistré avec un batteur de session à l'identité inconnue.
Le groupe se décrit comme « un conduit, les messagers de quelque chose bien plus grand que
nous ». Les Colombiens font partie de cette mouvance d'un Black metal ritualiste
et orthodoxe qui se veut plutôt spirituel dans ses textes et met l'emphase sur
les ambiances. Ainsi, le disque s'ouvre avec Glorious Wounds, un titre à
l'introduction lancinante. Les guitares montrent les crocs, menaçantes, et Ignis
Haereticum referme brutalement ses mâchoires sur vos oreilles. Alternant
accélérations blastées et arpèges malsains, "Autocognition of Light"
trouve assez rapidement sa vitesse de croisière et n'en change pas vraiment.
L'approche des compositions se voudrait être proche de ce qu'on entend chez Ascension
mais le manque de prise de risques de la part des Latinos empêche le disque de
véritablement décoller et de nous offrir
le rituel qu'on nous a promis.
L'ensemble fonctionne raisonnablement
bien : un couple de guitares tranchantes mais un peu sales, une basse bien
plus présente que chez les autres formations, une batterie solide et agressive,
et enfin une voix écorchée très linéaire. La litanie s'installe, c'est
indéniable, et "Autocognition of Light" parvient à vraiment
créer un lien entre l'auditeur et cette mystérieuse entité évoquée par les
membres du groupe. Mais cette connexion est trop ténue, et les habitués du
genre ne seront jamais mis en difficulté par Ignis Haereticum. Alors que
certains albums ont la capacité de transporter votre âme hors de votre
enveloppe charnelle pour l'amener dans des dimensions à la noirceur indicible
(je pense notamment à "Si Monumentum Requires, Circumspice" de
Deathspell Omega ou à "Near Death Revelations" de Blaze
of Perdition), "Autocognition of Light" manque d'impact et
de noirceur. Les maître-étalons sont là, et le duo n'a pas les outils pour les
égaler.
Cependant, il reste clair que Frater M.H. DCXVI
et Frater D.M ont suffisamment bûché leur sujet. D'une durée de quarante
minutes, ce second opus pourrait tout de même vous surprendre non pas par son
audace mais par sa malveillance. On connaît la musique, mais les blasts qui
suivent les breaks mid-tempos sont toujours véloces et accrocheurs. La rondeur
de la quatre cordes ajoute également un vrai cachet à Ignis Haereticum
en rendant la musique plus organique et naturelle. Même s'il est facile d'accès
pour les initiés, cet album n'est jamais ennuyeux, et jamais mauvais.
Les mélodies sont inspirées, les rythmiques
destructrices : "Autocognition of Light" est un disque de
BM dans la moyenne haute de ce qu'on a pu entendre ces dernières années. Il est
d'ailleurs une assez bonne porte d'entrée pour les plus frileux à ce style,
tant la production (BST Studio) fait le compromis entre la clarté et la saleté. Malgré un
contenu efficace, ce nouvel album d’Ignis Haereticum ne repousse pas les
limites du Black orthodoxe et aura ainsi du mal à marquer cette année 2017, ou
bien même l'histoire du BM tout court.
Novembre 2017,
Rédigée par Inquisitor.
Liens officiels
Où se procurer l’objet ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire