Une conversation avec Jason Mendonça…
(Akercocke) (par Vlad Tepes & Guy) |
10 ans
que nous attendions cela, 10 longues et interminables années ! Enfin Akercocke marque en cette année 2017 son
grand retour avec un opus qui a su une fois de plus surprendre son auditoire, "Renaissance in Extremis", paru le 25 août dernier via
Peaceville Records.
Une dizaine de jours avant cette
infernale date, nous nous sommes longuement entretenus avec le vocaliste et
guitariste d’Akercocke, Jason Mendonça. Nous avons tenté de
percer quelques mystères au sujet de ce nouvel opus ainsi que foule d’autres
concernant l’ensemble de leur passionnant parcours. C’est donc avec curiosité
et humour que nous avons abordé ce grand Mr, vous offrant ici une longue
conversation…
CHAPITRE
1 : Renaissance… finally!
Guy & Vlad Tepes : “Look at me
Jason… Look at me I command You!! Look at the glass, look… deeper… And please
answer to this interview…”
Akercocke va révéler son sixième album intitulé
"Renaissance in Extremis"
le 25 août prochain. Il marque le retour sous la bannière de Peaceville Records, qui avait édité
votre second opus "The Goat of
Mendes" en 2001. Cela a-t-il une signification particulière pour toi
ou s’agit-il d’une simple question d’opportunité ?
Jason Mendonça : Il n’y a pas de signification particulière au-delà du fait
que Peaceville sont des gens bien.
Il est facile de travailler avec eux et ils font un excellent travail.
Guy & Vlad : Tu as dit au magazine français Hard’n’Heavy en 2007 que
tout ce qui avait été dit sur Earache
Records était vrai. Etait-il si compliqué de divorcer avec eux ?
Pourquoi le nouvel album n’est pas signé sur ton propre label Goat Of Mendes ? Est-il toujours
actif d’ailleurs ?
Jason : La séparation avec Earache
a été tout sauf difficile. Nous avons rempli notre contrat de trois albums et
sommes passés joyeusement à autre chose. Goat
of Mendes est inactif pour le moment. Je n’ai tout simplement pas le temps
de me consacrer à la gestion d’un label. J’adorerais mais d’autres efforts ont
ma priorité pour le moment.
Guy & Vlad : Deux titres de "Renaissance
in Extremis" ont été dévoilés, Inner
Sanctum et Disappear. Chacun nous
aura surpris par sa densité et par une atmosphère différente de celle qui a pu
régner sur tout ce que nous avons pu connaitre d’Akercocke jusqu’en 2007, à savoir une aura démoniaque manifeste. Tu
peux imaginer à quel point "Renaissance
in Extremis" est attendu, donc à quoi peut-on s’attendre de sa part ?
Est-il comparable à cette citation de Charles Baudelaire, « La plus grande malice du Diable est de faire croire qu’il
n’existe pas » ?
Jason : Le nouveau matériel possède toujours la forte marque de
fabrique d’Akercocke. D’une certaine
manière il est notre sortie la plus diversifiée jusqu’à présent. Sur le plan
sonique, je pense qu’il est le meilleur album que nous ayons fait. L’atmosphère
a toujours été importante et intrinsèque à ce que nous faisons. "Renaissance in Extremis" couvre
beaucoup de territoires musicaux. Il y a beaucoup de lumière et d’ombre.
Guy & Vlad : Il semble qu’avec ce nouvel opus vous allez combler vos
die-hard fans puisque vous sortez une box contenant 3 disques, rien que
cela ! Aviez-vous ce souhait de réparer l’insupportable attente infligée à
vos fans ? Parlez-nous de ce second disque de raretés : s’agit-il
d’enregistrements récents ou plutôt de titres semés au long de votre
carrière ?
Jason : Le livre et la box s’avèrent être quelque chose de vraiment
spécial. Nous avons produit beaucoup d’efforts concernant le contenu. Nous
avons demandé à un super-fan ce qu’ils voudraient savoir. Cette personne a
écrit une série de questions auxquelles David et moi avons répondu séparément. Il
y a de très nombreuses photos inédites, flyers et autres documents dans ses
pages. Les trois disques comprennent l’enregistrement de notre tout premier
concert ainsi que quelques titres inédits et des chansons atmosphériques.
Guy & Vlad : "Renaissance in
Extremis" comporte donc un live datant de 1998, soit l’année de sortie
de votre démo. Ceci peut paraitre étonnant pour certains observateurs car Akercocke est sorti de l’ombre en 2001,
puis surtout en 2005. A part l’inédit Salomé,
l’ensemble de la set-list est exclusivement réservée au premier opus "Rape of the Bastard Nazarene".
Signifie-t-il que cette première œuvre tient une place particulière à vos yeux
ou cette prestation au Red Eye Club possède une symbolique spécifique pour Akercocke ?
Jason : Ce fut notre tout premier concert en tant qu’Akercocke et est par conséquent
significatif. Le Red Eye Club fut où nous avons commencé en tant qu’entité
live. Il s’agissait d’une petite salle près du centre de Londres. Très chaude
et moite. Nous avons apprécié de nombreuses soirées là-bas.
Guy & Vlad : Le troisième disque possède également trois bonus s’étalant
de 2002 à 2004, et étant tous consacrés au mythique "The Goat of Mendes". Il me semble que vous soyez très
attachés, tout comme nous d’ailleurs, aux premières œuvres d’Akercocke. Nous nous trompons ?
Jason : Je pense que l’inclusion du matériel de cette époque fut
partiellement motivée par le fait que nous en sommes propriétaires. Je pense
que nous sommes fans du matériel de la première heure. Personnellement, je ne
suis ni plus ou moins en faveur de cette période par rapport aux dernières
réalisations. David par contre considère “The
Goat of Mendes” comme sa sortie favorite d’Akercocke.
Guy & Vlad : Les premières dates de la tournée ont été annoncées à
destination du Royaume-Uni et de l’Irlande. Peut-on espérer une ou plusieurs
dates en France ? Au Hellfest 2018 par exemple ? Et qu’en est-il du
Inferno Fest en Norvège ?
Jason : Gardez un œil sur les réseaux sociaux. De nouvelles dates
européennes seront annoncées dans les deux prochains mois. Je ne peux pas en
dire plus pour le moment car les contrats sont encore en train d’être négociés.
Il y aura en tous les cas de bonnes nouvelles à venir.
Guy & Vlad : Peut-être une tournée avec vos frères de sang Talanas ?
Jason : Ce serait génial. Malheureusement, la réalité est que nous
avons rarement notre mot à dire sur les groupes avec lesquels nous sommes
amenés à jouer.
CHAPITRE 2 : Infernal old rites…
Guy & Vlad : Il nous semble qu’Akercocke
a toujours été une entité unique dans le monde de la musique extrême.
Pourtant nous avons le sentiment que le groupe est par ailleurs totalement
sous-évalué et n’a jamais eu toute la reconnaissance qu’il méritait. Partages-tu
ce point de vue ? Et si oui, comment l’expliques-tu ?
Jason : Et bien, tout d’abord merci beaucoup. Ensuite, je pense
qu’il est évident que la musique d’Akercocke
n’est pas faite pour tout le monde. Je pense que certaines personnes préfèrent
ce qui se répète. J’aime ce qui se répète. Prends par exemple Motörhead ou AC/DC. Ils ont fait tellement de disques qui sonnaient de la même
manière. Il s’agit malgré tout d’excellents albums ! Je pense que si nous
étions restés coincés dans un seul style, il aurait été bien plus facile à plus
de monde d’accrocher au groupe. Mais si nous avions fait cela, nous ne serions
pas Akercocke. Nous ne serions qu’un
groupe de death métal de plus. Quel est l’intérêt de ça ? Il y a déjà des
tonnes de bons groupes de death métal. Nous n’en avons plus besoin. Les fans d’Akercocke ont tendance à être ouverts
d’esprit et écoutent plein de musiques différentes, tout comme nous.
Guy & Vlad : Akercocke est
une entité très influente, notamment dans la scène britannique. Nous la
percevons à l’image de la mère toute-puissante du film The Brood de David Cronenberg : enfantant de multiples enfants
monstrueux, à son image. A ce titre, David Gray est investi dans deux projets, Voices et The Antichrist Imperium qui ont tous deux été considérés comme de
potentiels projets post-Akercocke
durant sa longue absence. Quel regard portes-tu sur ces deux rejetons qui ne
peuvent dissimuler leur filiation à Akercocke
sur un certain nombre d’éléments musicaux et parfois même extra-musicaux ?
Jason : Je pense qu’ils sont tous deux d’excellents groupes. Très
différents d’Akercocke selon moi. Peut-être y a-t-il des nuances d’Akercocke dans leurs enregistrements.
Je ne les entends pas vraiment moi-même. Voices
fait en particulier un excellent travail en bâtissant un style unique qui
leur est propre. J’ai
écouté leur nouvel album inédit. Crois-moi, il est superbe. Je sais que Matt Wilcock et David ont eux aussi concocté du
nouveau matériel pour The Antichrist
Imperium. Je suspecte fortement de ces cinglés un nouveau bloc de folie
death métallique éprouvante et hyper technique.
Guy
& Vlad : En avril 2011 nous avons eu le grand
privilège de revoir Akercocke sur
scène, en plein cœur de la campagne française au Chaulnes Metal Fest. Ce bref
retour scénique fut marqué par très peu de dates il nous semble ?
Qu’est-ce qui a motivé cette courte résurrection et était-ce alors trop tôt
pour qu’elle puisse s’incarner plus en avant ? Nous étions très heureux de
vous voir à ce concert mais un peu surpris de vous y voir en habit civil. Est-ce la fin du
costume-cravate ?
Jason : C’était un bon week-end. Nous avons joués au Inferno Festival en Norvège le jour précédent.
Les deux
concerts étaient très sympas. Les costumes sont de l’histoire ancienne mon
gars. Il s’agit du vieux Akercocke.
C’est 2017 !
Guy & Vlad : Fait assez rare pour être souligné dans le domaine des
musiques extrêmes, chacune des vidéos d’Akercocke
possède un caractère absolument marquant. De plus chacune d’elle représente
quatre facettes de son art musical : Infernal
Rites, Horns of Baphomet, Leviathan et Axiom. Avec le recul et une exigence qui ne semblent pas faiblir,
quel regard portes-tu sur ces originaux objets esthétiques ?
Jason : Avec tendresse. Nous avons réalisés nous-mêmes les premières
vidéos. Elles sont épouvantables mais nous avons pris beaucoup de plaisir à les
faire. J’ai appris de nouvelles choses également depuis. Leviathan a été filmé par le photographe de Kerrang, Paul Harries. Je
pense qu’il a fait du bon boulot. Toutefois, personnellement je trouve qu’il
manque la meilleure partie du titre dans le montage de la vidéo. En fait je
n’aime pas beaucoup ce titre. Je trouve intéressant que les fans continuent à
le réclamer tout le temps. Axiom a
été tourné sur un film 16mm par une excellente réalisatrice qui s’appelle Erica Herbert. Je pense qu’elle a fait
quelque chose de vraiment spécial. La vidéo possède une qualité onirique que
j’adore. Nous avons récemment réalisé une nouvelle vidéo pour le titre One Chapter Ends for Another to Begin. Elle
a été créée par Khaled Lowe. C’est
un mec super talentueux qui a conçu une vidéo collant parfaitement à la
chanson.
Guy & Vlad : J’ai lu qu’une vidéo avait été réalisée pour The Goat mais nous n’avons jamais réussi
à la trouver. S’agit-il d’une rumeur ou bien d’un trésor bien gardé par Akercocke ?
Jason : Elle existe bel et bien quelque part. Mais je n’ai aucune
idée d’où.
Guy & Vlad : En écoutant "Antichrist"
récemment, nous avons ressenti qu’il s’agissait d’un album incompris. Son seul défaut
fut d’arriver après le chef-d’œuvre "Words
That Go Unspoken, Deeds That Go Undone". A-t-il été boudé par les fans et fut-il
une cause du split qui s’est produit plusieurs mois après ?
Jason : Cela avait un peu à voir avec le fait que je ne pense pas
que ce soit un très bon album. Les chansons sont bonnes. Nous avons eu de gros
problèmes techniques durant l’enregistrement. Plus nous essayions de les
réparer et plus c’était pire. Nous avons une phrase en anglais – “polishing a
turd” (NDLR : … qui signifie
"polir une crotte" !). C’est un peu comme ça que j’ai
ressenti les choses.
CHAPITRE
3 : Words that go digressing…
Guy & Vlad : Celtic Frost, Death, Morbid Angel… as-tu une petite idée pour une prochaine reprise ? Si
tu devais choisir un titre “non-Métal“, lequel serait-ce ?
Jason : J’ai toujours voulu reprendre Halloween de Siouxsie and
the Banshees. Pas sûr que nous pourrions la sortir mais ce serait drôle d’essayer.
Guy & Vlad : En 1987, Motörhead
a invité Michael Palin sur Rock’n’Roll
pour un psaume mémorable. As-tu déjà songé à convier (par exemple) Terry Jones
sur mouse organ pour le prochain
album ?
Jason : Jusqu’à maintenant, non. Maintenant que tu as mentionné
Terry Jones pour le mouse organ, je
ne pourrai trouver le repos jusqu’à ce que cette idée tienne devienne réalité.
Guy & Vlad : "Words
That Go Unspoken, Deeds That Go Undone" est l’apogée de votre discographie.
Si tu nous accordes telle comparaison,
sa fusion de New Wave et de Metal extrême a pour nous la même approche que Carnival In Coal qui a mixé du disco
avec du grindcore sur "Vivalavida"
(1999). Serais-tu d’accord avec nous si nous te disions qu’Akercocke est aux années 80 ce que Carnival In Coal est aux années 70 ?
Jason : Hmm... je pense que ce que partagent Akercocke et Carnival In
Coal sont l’excentricité et l’humour de gauche. Le travail de Carnival in Coal est exceptionnellement
bizarre et je les aime pour cela.
Guy & Vlad : Est-ce que votre fan number
one a vraiment « tous les
t-shirts » ?
Jason : C’est complètement fou de voir tous les t-shirts que portent
les fans. Les
très vieux et originaux existent toujours. C’est beau à voir. J’adore voir les
très rares. C’est assez touchant.
Guy & Vlad : Nous n’avons jamais trouvé de quel film est extrait le
sample qui introduit Praise the Name of
Satan sur "Choronzon". Pourrais-tu
nous aider s’il-te-plait ?
Jason : Avec plaisir. C’est un épisode de la
"Hammer House of Horror"
qui s’appelle Guardian of the Abyss. Trouve-le et regarde-le immédiatement. Il est excellent !
Guy & Vlad : Qui a dit « La fin
des mondes est le Mot Abrahadabra » ? Rowan Atkinson
? Aleister Crowley ? Theresa May ?
Jason : Crowley ? Theresa May devrait commencer à utiliser la magie énochienne.
Cela aurait autant de sens que ses excuses en politique.
Guy & Vlad : Les deux premiers albums d’Akercocke se caractérisent par une atmosphère satanique à la
dimension rituelle, leur donnant un cachet à part. Cela correspondait-il à une
idéologie structurée ou bien à une vision esthétique autonome ? Avez-vous
d’ailleurs songé à l’époque à enregistrer un album entier d’incantations
akercockiennes ?
Jason : Tout était plutôt ad hoc. Il n’y avait pas de vision
fondamentale. Un cadre libre a émergé d’une morale collective, partagée et
infernale. Nous étions bien plus intéressés par une pensée perturbatrice que
par une structure. J’ai souvent pensé faire un album conçu seulement avec une
voix humaine. J’ai fait quelques expérimentations par le passé. Certaines assez
intéressantes. Ecoute un titre de Lorenz
Attractor qui s’appelle The Suffering
of Kabul. Je l’ai conçue entièrement avec des vocaux et des percussions.
Guy & Vlad : A chaque fois que j’écoute "The Goat of Mendes", j’ai sans cesse l’impression que mon
voisin utilise sa perceuse… Aurais-tu une solution pour moi ?
Jason : Fais un sample de la perceuse de ton
voisin. Fais un titre à partir de ça. Ne lui donne aucune royalties.
Guy & Vlad : Sur Conjuration
("Rape of the Bastard Nazarene"),
tu invoques des noms démoniaques tells que Lucifer ou… Chameron. Aujourd’hui,
tu invoques toujours "David Chameron" ?
Jason : Le djinn est malheureusement déjà sorti de sa bouteille. Et
si tu peux le remettre dedans, je t’aiderai à remettre le bouchon.
Guy & Vlad : La démo de Salem
Orchid a été publiée sur une réédition du premier opus d’Akercocke. Considères-tu aujourd’hui
que les deux entités sont musicalement scindées ou s’agit-il uniquement d’une
question de line-up et/ou de nom ? Y a-t-il d’autres titres qui n’ont
jusqu’à présent pas été révélés au grand public ?
Jason : Il y a des projets d’enregistrer un album de Salem Orchid. Peut-être même l’année
prochaine. Il y a plusieurs titres qui n’ont jamais été publiés.
Guy & Vlad : Très rapidement, pourrais-tu me donner ton album favori
(metal ou non) ? Ton film préféré ? Ton livre préféré ? Quelle est ta
quête ? Quelle est la couleur favorite ?
Jason : L’album favori (actuellement) est “Secrets of the Beehive” de David
Sylvian. Le film favori est “The
Devils” réalisé par Ken Russell.
Le livre favori est “Faust” par Robert Nye. Ma quête est de chercher le
Saint Graal. Ma couleur favorite est le vert. Le vert des courses britanniques
spécifiquement.
Guy & Vlad : Akercocke a
toujours choqué les puritains en Angleterre avec son attitude et ses paroles
anti-chrétiennes. En mai 2007, toi et David êtes passés sur la BBC irlandaise,
pour une confrontation mémorable avec deux fervents catholiques que je
qualifierais d’extrémistes. Des polémiques issues des milieux religieux
ont-elles été récurrentes pour Akercocke
jusqu’en 2007 ?
Jason : Pas vraiment. Miséricordieusement, nous n’avons pas eu
beaucoup à nous soucier des fanatiques religieux.
Guy & Vlad : Le monde a beaucoup changé depuis 2007, et nous sommes
certains que tu défends les mêmes positions contre la religion. Mais dans ce
domaine de peur, Akercocke pourrait-il
aussi attaquer les islamistes ?
Jason : En fait, même si je ne peux demeurer moi-même dans une
organisation religieuse, je suis également un fervent adepte du "à chacun
son truc" et "vivre et laisser vivre".
Guy & Vlad : Dieu pourrait-il sauver (Kerry) King ?
Jason : Dieu n’existe pas. Les gens devraient plutôt vénérer Slayer.
Guy & Vlad : Nous sommes particulièrement friands des artworks d’Akercocke qui ne souffrent d’aucune
comparaison possible avec d’autres groupes. A ce titre la représentation de la
femme pourrait être qualifiée de dégradante pour un œil non distancié et peu
sensible à l’esthétisme. Avez-vous eu des conflits ouverts avec quelque organisation
féministe de bas étage ?
Jason : Non. Heureusement que non.
Guy & Vlad : « This is
the end, my only friend »… Nous
te remercions pour le temps accordé à répondre et à supporter nos multiples
questions, même les plus farfelues. Nous te laissons donc le mot de la fin,
qu’il soit lié à Akercocke ou à
toute autre thématique non abordée dans cette interview qui te tiendrait à
cœur…
Jason : Merci infiniment pour une
interview franchement peu conventionnelle. Probablement le plus de questions
auxquelles j’ai répondu en une seule séance !
Bon chance,
Jason.
Août 2017,
Réalisée par Vlad Tepes & Guy.
Réalisée par Vlad Tepes & Guy.
Nous remercions
chaleureusement Jason pour avoir
pris le temps de répondre à cette dense interview !
Notre gratitude est
immense.
A conversation with Jason Mendonça…
(Akercocke) (by Vlad Tepes & Guy) |
We’ve been waiting for this for 10 years now, 10 long
and never-ending years! Finally Akercocke
is coming back in 2017 with a brand new album which once again surprised
its audience, "Renaissance
in Extremis", published on the 25th of August through
Peaceville Records.
Ten days before the release, we had a long discussion
with the singer and guitar player of Akercocke,
Jason Mendonça. We tried to
unveil some secrets about the new album as well as lots about the whole band’s
path. So it’s with curiosity and humour that we approached Mr Mendonça,
offering you a long conversation…
CHAPTER 1: Renaissance…
finally!
Guy & Vlad Tepes: “Look at me
Jason… Look at me I command You!! Look at the glass, look… deeper… And please
answer to this interview…”
Akercocke will release
its sixth album entitled "Renaissance
in Extremis" on the 25th of August. It marks the return
under the banner of Peaceville Records,
which edited the second full-length album "The Goat of Mendes" in 2001. Do you see any particular meaning
to that or is it just a simple opportunity?
Jason
Mendonça: There’s no significance beyond the
fact that Peaceville are good
people. They are easy to deal with and do a great job.
Guy & Vlad: You said on French mag Hard’n’Heavy in 2007 that
everything which was told about Earache
Records was right. Was it difficult to divorce with them? Why isn’t the new
album signed on your own Goat of Mendes
label? Is it still active by the way?
Jason:
Parting
company with Earache was anything
but difficult. We completed our three albums contract and happily moved on. Goat of Mendes is inactive for now. I
simply don’t have the time to devote to running a label. I would love to but
other endeavours take priority at the moment.
Guy & Vlad: Two songs from "Renaissance in Extremis" have been unveiled, Inner Sanctum and Disappear. Each one surprised us with its thickness and with a very
different atmosphere we’ve been used to – from the beginning of Akercocke until 2007 – we mean an
obvious demonic aura. You can imagine that "Renaissance in Extremis" is very awaited by your old fans, so
what can we expect from it? Is it similar to Charles Baudelaire’s quotation: « La plus grande malice du Diable est
de faire croire qu’Il n’existe pas » / « The greatest Devil’s mischief is making believe He doesn’t
exist »?
Jason:
The
new material still bears the strong hallmarks of Akercocke. It is in some ways our most diverse outing to date.
Sonically, I think it’s the best sounding album we’ve made. Atmosphere has always
been important and intrinsic to what we do. "Renaissance in Extremis" covers lots of musical territory.
There’s a lot of light and shade.
Guy & Vlad: It seems that you’ll fulfill your die-hard fans
releasing a box set including 3 discs, nothing less! Did you wanted to fix the
unbearable waiting inflicted to your fans? Talk us a little bit about the
second disc full of unreleased songs: is it recent recordings or songs spread
along your carrier?
Jason:
The
book and the box set have turned out to be something really special. We put a
lot of effort into the content. We asked an uber-fan what they would want to
know. That person wrote a series of questions that David and I answered in isolation.
There are tons of never before seen pictures, flyers and more within the pages.
The three discs include a recording of our first ever live show as well as some
unreleased songs and atmospheric tracks.
Guy & Vlad: So "Renaissance
in Extremis" includes a live show from 1998, the year your demo was
released. It can appear surprising to some observers because Akercocke got out from the dark in 2001,
then in 2005. Apart from the Salomé
song, the entire set-list is exclusively dedicated to the first album "Rape of the Bastard Nazarene". Is
it means this particular one has a special rank to you or this performance at
Red Eye Club possesses a symbolic significance for Akercocke?
Jason:
It
was our first ever gig as Akercocke
and is therefore particularly significant. The Red Eye Club was where we
started as a live entity. It was a tiny venue near central London. Very hot and
sweaty. Many great nights were enjoyed there.
Guy & Vlad: The third disc includes three bonus songs from 2002
to 2004, all given to "The Goat of
Mendes" album. It seems that you’re pretty much attached – as we are –
to the first Akercocke works. Are we
wrong?
Jason:
I
guess the inclusion of the material from that period was partially driven by
the fact that we own it. I think we are fond of the earlier material.
Personally, I am not more or less in favour of that period over later releases.
David however considers “The Goat of
Mendes” to be his favourite Akercocke
release.
Guy & Vlad: The first tour dates have been announced for United
Kingdom and Ireland. Can we hope a (or some) date(s) in France? At Hellfest
2018 for example? And what about Norway’s Inferno Fest?
Jason:
Keep
an eye on social media. New European dates will be announced in the next two
months. I can’t say too much at the moment as contracts are still being
negotiated. There’s good news ahead however.
Guy & Vlad: A tour with your blood brothers Talanas maybe?
Jason:
That
would be fun. Sadly, the reality is that we seldom have any say over who we get
to play with.
CHAPTER 2: Infernal old
rites…
Guy & Vlad: It seems to us Akercocke
has always been a unique band within extreme music. However we feel that it has
been fully underrated and never had all the gratefulness it deserved. Do you
agree with such point of view? And if yes, how do you explain that?
Jason:
Well,
thank you firstly. Secondly, I think that it’s clear that Akercocke’s music isn’t for everyone. I think some people enjoy
repetition. I enjoy repetition. Take Motörhead
or AC/DC for example. They made so
many records that kind of sounded the same. They’re still great records! I
think if we had stuck to one style, it might have been easier for more people
to get into the band. The thing is, had we done that, we wouldn’t be Akercocke. We would be just another
Death Metal band. What’s the point of that? There are loads of great DM bands
already. We don’t need any more. Akercocke
fans tend to be open minded people who listen to lots of music, just as we do.
Guy & Vlad: Akercocke
had and still has a major influence, in particular on the British scene. We
perceive it just like the omnipotent mother of David Cronenberg’s movie The Brood: giving birth to multiple
ghastly children, reflecting his own personality. In this respect David Gray is
invested in two side-projects, Voices
and The Antichrist Imperium, which
have been both considered as possible post-Akercocke
projects during its long absence. How do you look at these two entities that
cannot hide their filiation with Akercocke
concerning various musical and sometimes extra musical elements?
Jason:
I
think they are both great bands. Very different to Akercocke from my perspective. Perhaps there are tinges of Akercocke in their recordings. I don’t
really hear them myself. Voices in
particular are doing a really good job of carving out a unique style for
themselves. I’ve heard their latest, unreleased album. Trust me, it’s superb. I
know Matt Wilcock and David have also been concocting some new Antichrist Imperium material. I strongly
suspect another slab of punishing, uber-technical Death Metal madness from
those lunatics.
Guy & Vlad: In April 2011 we had the huge privilege hearing Akercocke live on stage, in the middle
of French countryside at Chaulnes Metal Fest. This brief scenic return
contained just a few shows if we’re not wrong? What motivated this short
resurrection and was it too soon to be incarnate further? We were very happy to see you at this show but a little surprised
seeing you in “civil” outfit. Is it the end of “costume/neck-tie” clothing?
Jason:
That
was a happy weekend. We played Inferno Festival in Norway the day before. Both
shows were great fun. The suits are long gone mate. That was old Akercocke. It’s 2017!
Guy & Vlad: It is pretty rare inside extreme music seeing such
mind-blowing videos as the ones from Akercocke.
Each one represents four different facets from its musical art: Infernal Rites, Horns of Baphomet, Leviathan
and Axiom. Retrospectively and with
undamaged required level, how do you look at these original aesthetic objects?
Jason:
With
fondness. We made the early videos ourselves. They are terrible but we had a
lot of fun making them. I learnt a few new skills too. Leviathan was filmed by Kerrang
photographer Paul Harries. I think
he did a great job. Personally however, I find the video edit of the song
misses the best part. I actually don’t like the song very much. I find it
interesting that the fans still ask for it all the time. Axiom was shot on 16mm film by a great filmmaker called Erica Herbert. I think she made
something quite special. The video has a dreamlike quality about it that I
like. We have recently released a new video for the song One Chapter Ends for Another to Begin. This was made by Khaled Lowe. He’s a super-talented dude
who has made a video that suits the song perfectly.
Guy & Vlad: I’ve read that a video has been made for the song The Goat but we never found it. Is it a
rumour or a treasure still kept by Akercocke?
Jason:
It
does exist somewhere. Where however, I have no idea.
Guy & Vlad: Listening to "Antichrist" recently, we felt that it was a misunderstanding
album. Its only defect was to come after your masterpiece "Words That Go Unspoken, Deeds That Go Undone".
Was it sulked by the fans and was it a cause of the split which came a few
months later?
Jason:
It
had little to do with much other than I don’t think it’s a particularly good
record. The songs are alright. We had some serious technical issues during the
recording. The more we tried to fix them, the more it got worse. We have a
phrase in English – “polishing a turd”. It felt a bit like that.
CHAPTER 3: Words that go
digressing…
Guy & Vlad: Celtic Frost,
Death, Morbid Angel… Any idea for a next cover song? And if you had to
choose a “non-Metal“ track, what would it be?
Jason:
I
have always wanted to cover Halloween
by Siouxsie and the Banshees. Not
sure if we could pull it off but it would be fun to try.
Guy & Vlad: In 1987, Motörhead
invited Michael Palin on Rock’n’Roll
for a memorable psalm. Have you ever thought of an apparition of (for example)
Terry Jones on “mouse organ” for the next album?
Jason:
Until
now, no. Now that you’ve mentioned Terry Jones on the mouse organ, I cannot
rest until this idea of yours becomes reality.
Guy & Vlad: "Words
That Go Unspoken, Deeds That Go Undone" is the apogee of your
discography. If you accord us such comparison, its fusion of New Wave and
Extreme Metal has for us the same approach Carnival
In Coal who mixed Disco with grindcore on "Vivalavida" (1999). Would you agree with us if we say that Akercocke is for 80’s what Carnival in Coal is for 70’s?
Jason:
Hmm...
I think what Akercocke and Carnival in Coal share is eccentricity
and leftfield humour. Carnival in Coal’s
work is uniquely bizarre and I love them for it.
Guy & Vlad: Does your fan number one really got « all the T-shirts »?
Jason:
It’s
crazy some of the shirts we see the fans wearing. The really old, original ones
are still around. It’s great to see. I love seeing the really rare ones. Quite
touching really.
Guy & Vlad: We’ve never find from which movie was extracted the
sample which introduces Praise the Name
of Satan on "Choronzon".
Could you help us please?
Jason:
With
pleasure. It’s an episode from "Hammer
House of Horror" called Guardian
of the Abyss. Locate and watch immediately. It’s great!
Guy & Vlad: Who said « The
ending of the words is the Word Abrahadabra »? Rowan Atkinson? Aleister
Crowley? Theresa May?
Jason:
Crowley?
Theresa May should begin using Enochian magick. It would make about as much
sense as her excuse for politics.
Guy & Vlad: The two first albums of Akercocke are characterized by its satanic atmosphere with a ritual
dimension. Was it linked to a structured ideology or a self-governing aesthetic
vision? Back then, have you ever thought recording an entire album with
akercockian incantations?
Jason:
Everything
was rather ad hoc. There was no overarching vision. A loose framework came from
collective, shared, infernal ethics. We were more interested in disruptive
thinking than structures. I’ve often thought of releasing an album made solely
with the human voice. I’ve done experiments in the past. Some were quite
interesting. Check out a track by Lorenz
Attractor called The Suffering of
Kabul. I made it solely with vocals and percussion.
Guy & Vlad: Every time I listen to "The Goat of Mendes", I always think hearing my neighbour using
his drill… Any solution for me?
Jason:
Take
a sample of your neighbour’s drill. Make a track out of it. Don’t give him or
her any of the royalties.
Guy & Vlad: On Conjuration
("Rape of the Bastard Nazarene"),
you invoke demonic names as Lucifer or… Chameron… Today, could you still invoke
“David Chameron”?
Jason:
The
djinn is already out of the bottle sadly. If you can get him back in, I’ll help
you push the cork in.
Guy & Vlad: The Salem
Orchid demo has been published on a republication of Akercocke’s first album. Do you consider today those two entities
as divided musically or is it just a matter of line-up and/or band name? Are
there other unpublished songs that could be revealed one day?
Jason:
There
are plans to record a Salem Orchid
album. Maybe even next year. There are many songs that are
unpublished.
Guy & Vlad: Very quickly, can you tell me what is your favorite
album (metal or not)? Your favorite movie? Your favorite book? What is your
quest? What is your favorite colour?
Jason:
Fave
album (today) is “Secrets of the Beehive”
by David Sylvian. Fave movie is “The Devils” directed by Ken Russell. Favourite book is “Faust” by Robert Nye. My quest is to seek the holy grail. My favourite colour
is green. British racing green specifically.
Guy & Vlad: Akercocke
always choked puritans in England with antichristian attitude and lyrics. In
May 2007, you and David were on Irish BBC, for a memorable confrontation with
two fervent Catholics I would qualify as extremists. Some polemics coming from
religious circles have been regular for Akercocke
till 2007?
Jason:
Not
really. Mercifully, we haven’t had too much bother from religious zealots.
Guy & Vlad: The world changed a lot since 2007, and we’re sure
you’ve got the same position against religion. But in this fear area, could Akercocke also attack Islamists dogma?
Jason:
Actually,
whilst I cannot abide in organized religion personally, I am also a great
believer in "each to their own" and "live and let live".
Guy & Vlad: Could God save (Kerry) King?
Jason:
God
does not exist. People should worship Slayer
instead.
Guy & Vlad: We’re especially fond of Akercocke’s artworks which are unrivalled. In this respect woman’s
representation could be qualified as degrading to some eyes suffering a lack of
distance and also not very sensitive to aestheticism. Did you have open
conflicts with some third-rate feminist organisations?
Jason:
Nope.
Thank fully not.
Guy & Vlad: « This is
the end, my only friend »… We must thank you for the time dedicated
answering and bearing our multiple questions, even the most harebrained. So we
give you the last word, linked to Akercocke
or something completely different not approached in this interview which
matters to you…
Jason:
Thank
you very much for a most unconventional interview. Quite possibly the most
questions I have ever addressed in one sitting!
Bon chance,
Jason.
August 2017,
Directed by Vlad Tepes & Guy.
Directed by Vlad Tepes & Guy.
We want to warmly thank Jason
for taking the time to answer this
thick interview!
Our gratitude is tremendous.
for taking the time to answer this
thick interview!
Our gratitude is tremendous.
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