Insomnium / Tribulation / Inlandsys
The Children of the Night
(par Inquisitor)
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"Winter's Gate" European tour part II tour.
Moment : 05/04/18.
Lieu : Le Metronum (Toulouse).
Un concert d'Insomnium ? Oui,
pourquoi pas. Cela rattrapera peut-être leur prestation correcte du Motocultor
2017, qui était bien trop sage pour être inoubliable. Mais ? Que
vois-je ? Qu'apprends-je ? Mes petits protégés de Tribulation qui
se greffent à l'affiche ? Ça change tout ! Levez la grand-voile, tous
à vos postes, souquez les artimuses, direction le Metronum sans plus attendre.
N'ayant pas écrit de live-report des Suédois lors de la date du mois de janvier
avec Wintersun et Arch Enemy, ce sera pour moi une occasion
supplémentaire de vous parler d'une de mes formations favorites du moment. En
toute objectivité, bien évidemment.
Encore une fois, Tribulation se retrouve
en première partie d'un groupe assez différent à la fan-base pas nécessairement
ouverte. Mais pas de panique, j'ai foi en le talent de mes vampires préférés.
Ayant sorti "Down Below" le 26 janvier dernier, le quatuor
continue sa tournée promo. Quant à Insomnium, fer de lance de la scène
Death mélo actuelle, ils continuent à présenter "Winter's Gate",
suite sympathique du très réussi "Shadows of the Dying Sun". "Winter's
Gate" étant sorti il y a 18 mois maintenant, on peut s'attendre à un
show rodé et solide des Finlandais. Et puis, pour ouvrir cette soirée, les
locaux Inlandsys ont planté leur drapeau sur la scène du Metronum.
L'occasion pour bibi de découvrir un peu la scène locale que je ne connais
finalement pas tant que ça. Comme d'habitude, merci au webzine et à SPM pour
l'invitation.
Début de soirée assuré par un cru du coin, pas
courant lors des dates SPM ! Mais c'est un superbe coup de pouce offert à Inlandsys
qui ont sorti leur album le 10 mars de cette année, soit à peine un mois avant
ce concert. Niveau timing, c'est absolument parfait ! C'est donc cinq Toulousains
gonflés à bloc et motivés comme jamais qui ont pris place sur le bel espace
scénique du Metronum, salle désormais bien connue de mes services.
Puisant assurément leur inspiration dans la scène
Death mélo scandinave, Inlandsys a présenté ses compositions à un public
encore assez clairsemé et engourdi. On sent le groupe tendu, peut-être pas
encore habitué à un espace de jeu tel que celui-ci ! Malgré le stress et
quelques problèmes techniques (notamment la casse d'une corde du
guitariste/chanteur), les camarades ont assuré cette première partie. Pour un
groupe encore relativement jeune car n'ayant sorti qu'un album et un EP jusqu'à
aujourd'hui, il faut saluer le professionnalisme des musiciens.
Avec un Death mélodique aux claviers
grandiloquents soutenus par un chant aux accents black metal, Inlandsys
a sans doute pu conquérir les fans du genre. Les riffs solides et étonnamment
lourds, allant flirter avec Ensiferum ou Amon Amarth, se marient
agréablement avec des claviers plus délicats et mélancoliques qui font tout le
sel de la musique d'Inlandsys. L'ensemble saupoudré de quelques solos et
leads démontre une certaine maturité musicale étonnante pour un premier album.
Hélas, le son trop imprécis ne nous permettra pas de profiter pleinement du
travail de nos chers Toulousains. Mais une écoute plus poussée à la maison a
permis de révéler le potentiel d'Inlandsys, loin d'être inintéressant.
Une ouverture ma foi alléchante qui, je l'espère,
aura permis aux artistes de renforcer sa fan base du coin et de vendre quelques
CD. Je les reverrai avec plaisir quand l'occasion se présentera.
Mes esgourdes sont prêtes pour la deuxième partie
du délicieux concert de Tribulation du 22 janvier au Bikini. Pas la même
salle, mais qu'importe, je sais que mes Suédois sauront faire trembler le
Metronum. Avec un accueil assez mitigé de la part du public ce fameux soir
d'hiver, le groupe avait cependant conquis une partie de la salle qui était
venue pour les têtes d'affiche, les autres écrivant des énormités sur leurs
live-reports qui m'ont fait dresser les cheveux sur la tête. Comment passer à
ce point à côté de l'univers musical d'un groupe ? C'est sûr que Tribulation
est plus difficile d'accès que le Death moderne anémique et insipide d'Arch
Enemy, mais faites quand même un effort... Bref.
Alors oui, les gars de Tribulation portent du corpse paint, mais ne font pas de
black metal (du moins, n'en font plus depuis "The Horror"). Et
alors ? Ce mélange subtil et indescriptible des styles demande un bon
paquet d'écoutes avant de révéler toutes ses saveurs, comme un magnifique
Barley Wine vieilli en fût de bourbon qui laisserait de marbre les amateurs de
Heineken. J'ai moi-même mis du temps avant d'apprécier à leur juste valeur les
albums de Tribulation tant leur richesse est immense. Fort d'un "Down
Below" tout nouveau tout chaud sorti le 26 janvier, le groupe entame
le concert avec un morceau issu de cette dernière sortie.
Les guitares très medium à la saturation timide
feront encore une fois tâche dans la soirée qui fait plutôt la part belle aux
grains plus modernes que je ne renierais pas. Allant encore plus loin dans le
rock 70's avec "Down Below", Tribulation joue à fond la
carte de l'ambiance psychédélique et horrifique avec un plateau simple et
épuré, décoré d'un backdrop et de deux kakemonos à l'effigie d'une étrange
créature squelettique. Le concert s'ouvre sur Lady Death, titre
largement relayé pour la promotion de l'album alors qu'il n'en est pas le
meilleur représentant selon moi... Mais la magie opère. Le rituel a débuté et
je suis immédiatement possédé.
Fort heureusement, le groupe présente une set-list
assez différente de celle délivrée quelques mois plus tôt au Bikini. Au revoir Motherhood
of God (snif...) mais bonjour Randa et autres merveilles issues de "Formulas
of Death", seconde
sortie de Tribulation. La moitié du concert sera consacrée à "Down
Below", et l'autre aux anciens morceaux. Mais toujours rien de "The
Horror", dommage. Un petit morceau plus extrême que les autres aurait
secoué un peu le Metronum qui a très bien accueilli le combo à ma plus grande
joie.
Enchainant les tubes de son répertoire, Tribulation
évolue de plus avec un show lumière d'une qualité rarement vue. Ayant
choisi le vert comme couleur dominante (ce qui est plutôt rare, vous en
conviendrez), le groupe acquiert une identité qui lui est propre et qui lui
sied à merveille. Le côté fantastique/horrifique du groupe est ainsi mis en
relief et leur musique en a été sublimée. C'était un véritable régal pour les
yeux et bien sûr pour les oreilles, les Suédois ayant eu droit à un excellent
mix.
Avec leur look atypique (les deux guitaristes
Adam Zaars et Johannes Andersson étant tous deux très androgynes) et le jeu de
scène excentrique d'Andersson, aucun doute que Tribulation aura laissé
ce soir une profonde empreinte dans l'esprit des Toulousains venus assister ce
soir à cette date. Certains et certaines sont probablement restés hermétiques à
l'univers proposé par les musiciens, et je ne puis que compatir tant ces
quarante-cinq minutes furent pour moi trois quarts d'heure de bonheur intense.
Tous parfaitement au point sur leur instrument et profitant au maximum de la
scène, l'énergie étrange qui se dégage du quatuor ne peut pas laisser indifférent
une personne normalement constituée. Hélas, avec deux dates à la suite dans la
ville rose, il est peu probable que les squelettes ressortent de leur placard
pour venir traîner dans nos contrées de sitôt. Mais j'attendrai.
Set-list Tribulation :
1) Lady Death
2) Melancholia
3) In the Dreams of the Dead
4) Randa
5) Ultra Silvam
6) Nightbound
7) The Lament
8) Strange Gateways Beckon
Le temps de reprendre mes esprits de cette claque
qu'était Tribulation, le plateau a été changé pour la tête d'affiche,
les princes du Death mélo Insomnium. Vous avez une heure pour me faire
changer d'avis, les mecs ! L'été dernier sur les planches de ce fameux
festival breton qu'est le Motocultor, j'avais été émerveillé par les
compositions mais un peu blasé par un manque évident de fougue des zicos. Et un
peu peiné aussi par l'absence d'un claviériste, qui manquait à l'appel selon
moi.
Le décor de scène aussi simple et efficace que
celui des Suédois est plongé dans le noir tandis que démarrent les samples
(sacrebleu) de "Winter's Gate" que le groupe jouera ce soir
dans son intégralité. C'est à dire une
seule et unique piste de quarante minutes. Certes, divisée en plusieurs
parties, mais qui fut jouée sans interruption tout comme la version album.
Ayant été prévenu par les fans de groupe présents dans la salle avant le début du
concert, je ne savais pas si j'allais pouvoir tenir. Sans pour autant me donner
des boutons, Insomnium n'est pas ma tasse de thé.
Et pourtant ! Quel enchantement, quelle
grâce ! Malgré le fait que les compères ne soient toujours que quatre, la
mayo prend sans trop forcer. La cohérence du morceau/album Winter's Gate
et la maestria des Finlandais fonctionnent très, très bien. Avec une fois
encore un lightshow (que je soupçonne avoir été réalisé par la même personne
que pour Tribulation) d'une pertinence exceptionnelle, tout en finesse
et en élégance. Beaucoup de tons bleutés et violets qui soulignaient la
mélancolie de la musique, avec des effets originaux et inattendus qui ont
largement contribué à la réussite de ce concert. Le ou la responsable de ces
shows ne lira sûrement jamais ce live-report, mais je me dois de lui adresser
toutes mes félicitations pour ces quelques minutes d'enchantement.
Alors que les solos et leads défilent, joués par
une paire de guitaristes très en forme, le constat se fait un peu plus
amer : le côté répétitif d’Insomnium commence à me taper sur le
système. Aussi bon les Finlandais soient-ils, je ne peux m'empêcher de
ressentir une certaine lassitude grandir. Je me surprends à bailler plusieurs
fois et, même si While We Sleep me sort un peu hors de ma torpeur, je
retombe dans un état semi-comateux où je me laisse bercer par les mélodies. Le
manque de dynamique de la musique des vikings aura eu raison de moi, et bien
que ce fut un moment agréable, je ne pourrai pas m'empêcher de dire qu’Insomnium,
c'est « bien mais chiant ».
Restons honnêtes : c'est tout de même le
haut du panier qui a joué devant nous, petits Toulousains. Les parties vocales
ont été brillamment exécutées par Niilo Sevänen et Ville Friman, y compris le
chant clair. Le groupe dégageait une réelle aisance sur scène, acquise au fil
des années par le travail et les kilomètres parcourus à arpenter les festivals
et autres salles de concert. Notons également qu'à mon sens, Tribulation
faisaient moins tâche sur l'affiche qu'à côté d’Arch Enemy.
Set-list Insominum :
"Winter's
Gate", Pt.1 – 7
1) The Primeval Dark
2) While We Sleep
3) Mortal Share
4) Down with the Sun
5) Weather the Storm
6) Ephemeral
7) The
Promethean Song
Encore :
8) Only One Who Waits
Une fin de saison très satisfaisante pour SPM qui nous aura régalés cette année à
Toulouse. Bien que certains se permettent de râler en sous-entendant que l'asso
fait jouer toujours les mêmes groupes, je n'aurais (presque) pas vu deux fois
les mêmes artistes en deux ans. Sans parler de la diversité proposée dans les
styles : heavy, black, death, thrash, power, hardcore, deathcore... Merci
beaucoup, merci énormément à cette asso qui organise toujours avec brio ses
dates dans des lieux fantastiques, et je meurs d'envie de voir ce que ces
gredins nous réservent pour 2018/2019.
Ce qui est sûr, c'est que votre serviteur sera encore là pour vous dire
comment ça s'est passé.
Mai 2018,
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