vendredi 20 juillet 2018

Insomnium + Tribulation + Inlandsys - Live Toulouse (avril 2018)



Insomnium / Tribulation / Inlandsys

The Children of the Night

(par Inquisitor)



"Winter's Gate" European tour part II tour.
Moment : 05/04/18.
Lieu : Le Metronum (Toulouse).


Insomnium + Tribulation + Inlandsys @Le Metronum, Toulouse 05/04/2018



Un concert d'Insomnium ? Oui, pourquoi pas. Cela rattrapera peut-être leur prestation correcte du Motocultor 2017, qui était bien trop sage pour être inoubliable. Mais ? Que vois-je ? Qu'apprends-je ? Mes petits protégés de Tribulation qui se greffent à l'affiche ? Ça change tout ! Levez la grand-voile, tous à vos postes, souquez les artimuses, direction le Metronum sans plus attendre. N'ayant pas écrit de live-report des Suédois lors de la date du mois de janvier avec Wintersun et Arch Enemy, ce sera pour moi une occasion supplémentaire de vous parler d'une de mes formations favorites du moment. En toute objectivité, bien évidemment.

Encore une fois, Tribulation se retrouve en première partie d'un groupe assez différent à la fan-base pas nécessairement ouverte. Mais pas de panique, j'ai foi en le talent de mes vampires préférés. Ayant sorti "Down Below" le 26 janvier dernier, le quatuor continue sa tournée promo. Quant à Insomnium, fer de lance de la scène Death mélo actuelle, ils continuent à présenter "Winter's Gate", suite sympathique du très réussi "Shadows of the Dying Sun". "Winter's Gate" étant sorti il y a 18 mois maintenant, on peut s'attendre à un show rodé et solide des Finlandais. Et puis, pour ouvrir cette soirée, les locaux Inlandsys ont planté leur drapeau sur la scène du Metronum. L'occasion pour bibi de découvrir un peu la scène locale que je ne connais finalement pas tant que ça. Comme d'habitude, merci au webzine et à SPM pour l'invitation.



Inlandsys_logo

Début de soirée assuré par un cru du coin, pas courant lors des dates SPM ! Mais c'est un superbe coup de pouce offert à Inlandsys qui ont sorti leur album le 10 mars de cette année, soit à peine un mois avant ce concert. Niveau timing, c'est absolument parfait ! C'est donc cinq Toulousains gonflés à bloc et motivés comme jamais qui ont pris place sur le bel espace scénique du Metronum, salle désormais bien connue de mes services.

Puisant assurément leur inspiration dans la scène Death mélo scandinave, Inlandsys a présenté ses compositions à un public encore assez clairsemé et engourdi. On sent le groupe tendu, peut-être pas encore habitué à un espace de jeu tel que celui-ci ! Malgré le stress et quelques problèmes techniques (notamment la casse d'une corde du guitariste/chanteur), les camarades ont assuré cette première partie. Pour un groupe encore relativement jeune car n'ayant sorti qu'un album et un EP jusqu'à aujourd'hui, il faut saluer le professionnalisme des musiciens.

Avec un Death mélodique aux claviers grandiloquents soutenus par un chant aux accents black metal, Inlandsys a sans doute pu conquérir les fans du genre. Les riffs solides et étonnamment lourds, allant flirter avec Ensiferum ou Amon Amarth, se marient agréablement avec des claviers plus délicats et mélancoliques qui font tout le sel de la musique d'Inlandsys. L'ensemble saupoudré de quelques solos et leads démontre une certaine maturité musicale étonnante pour un premier album. Hélas, le son trop imprécis ne nous permettra pas de profiter pleinement du travail de nos chers Toulousains. Mais une écoute plus poussée à la maison a permis de révéler le potentiel d'Inlandsys, loin d'être inintéressant.
Une ouverture ma foi alléchante qui, je l'espère, aura permis aux artistes de renforcer sa fan base du coin et de vendre quelques CD. Je les reverrai avec plaisir quand l'occasion se présentera.




Tribulation_logo

Mes esgourdes sont prêtes pour la deuxième partie du délicieux concert de Tribulation du 22 janvier au Bikini. Pas la même salle, mais qu'importe, je sais que mes Suédois sauront faire trembler le Metronum. Avec un accueil assez mitigé de la part du public ce fameux soir d'hiver, le groupe avait cependant conquis une partie de la salle qui était venue pour les têtes d'affiche, les autres écrivant des énormités sur leurs live-reports qui m'ont fait dresser les cheveux sur la tête. Comment passer à ce point à côté de l'univers musical d'un groupe ? C'est sûr que Tribulation est plus difficile d'accès que le Death moderne anémique et insipide d'Arch Enemy, mais faites quand même un effort... Bref.

Alors oui, les gars de Tribulation  portent du corpse paint, mais ne font pas de black metal (du moins, n'en font plus depuis "The Horror"). Et alors ? Ce mélange subtil et indescriptible des styles demande un bon paquet d'écoutes avant de révéler toutes ses saveurs, comme un magnifique Barley Wine vieilli en fût de bourbon qui laisserait de marbre les amateurs de Heineken. J'ai moi-même mis du temps avant d'apprécier à leur juste valeur les albums de Tribulation tant leur richesse est immense. Fort d'un "Down Below" tout nouveau tout chaud sorti le 26 janvier, le groupe entame le concert avec un morceau issu de cette dernière sortie.

Les guitares très medium à la saturation timide feront encore une fois tâche dans la soirée qui fait plutôt la part belle aux grains plus modernes que je ne renierais pas. Allant encore plus loin dans le rock 70's avec "Down Below", Tribulation joue à fond la carte de l'ambiance psychédélique et horrifique avec un plateau simple et épuré, décoré d'un backdrop et de deux kakemonos à l'effigie d'une étrange créature squelettique. Le concert s'ouvre sur Lady Death, titre largement relayé pour la promotion de l'album alors qu'il n'en est pas le meilleur représentant selon moi... Mais la magie opère. Le rituel a débuté et je suis immédiatement possédé.

Fort heureusement, le groupe présente une set-list assez différente de celle délivrée quelques mois plus tôt au Bikini. Au revoir Motherhood of God (snif...) mais bonjour Randa et autres merveilles issues de "Formulas of Death", seconde sortie de Tribulation. La moitié du concert sera consacrée à "Down Below", et l'autre aux anciens morceaux. Mais toujours rien de "The Horror", dommage. Un petit morceau plus extrême que les autres aurait secoué un peu le Metronum qui a très bien accueilli le combo à ma plus grande joie.

Enchainant les tubes de son répertoire, Tribulation évolue de plus avec un show lumière d'une qualité rarement vue. Ayant choisi le vert comme couleur dominante (ce qui est plutôt rare, vous en conviendrez), le groupe acquiert une identité qui lui est propre et qui lui sied à merveille. Le côté fantastique/horrifique du groupe est ainsi mis en relief et leur musique en a été sublimée. C'était un véritable régal pour les yeux et bien sûr pour les oreilles, les Suédois ayant eu droit à un excellent mix.

Avec leur look atypique (les deux guitaristes Adam Zaars et Johannes Andersson étant tous deux très androgynes) et le jeu de scène excentrique d'Andersson, aucun doute que Tribulation aura laissé ce soir une profonde empreinte dans l'esprit des Toulousains venus assister ce soir à cette date. Certains et certaines sont probablement restés hermétiques à l'univers proposé par les musiciens, et je ne puis que compatir tant ces quarante-cinq minutes furent pour moi trois quarts d'heure de bonheur intense. Tous parfaitement au point sur leur instrument et profitant au maximum de la scène, l'énergie étrange qui se dégage du quatuor ne peut pas laisser indifférent une personne normalement constituée. Hélas, avec deux dates à la suite dans la ville rose, il est peu probable que les squelettes ressortent de leur placard pour venir traîner dans nos contrées de sitôt. Mais j'attendrai.

Set-list Tribulation :

1) Lady Death
2) Melancholia
3) In the Dreams of the Dead
4) Randa
5) Ultra Silvam
6) Nightbound
7) The Lament
8) Strange Gateways Beckon




Insomnium_logo

Le temps de reprendre mes esprits de cette claque qu'était Tribulation, le plateau a été changé pour la tête d'affiche, les princes du Death mélo Insomnium. Vous avez une heure pour me faire changer d'avis, les mecs ! L'été dernier sur les planches de ce fameux festival breton qu'est le Motocultor, j'avais été émerveillé par les compositions mais un peu blasé par un manque évident de fougue des zicos. Et un peu peiné aussi par l'absence d'un claviériste, qui manquait à l'appel selon moi.

Le décor de scène aussi simple et efficace que celui des Suédois est plongé dans le noir tandis que démarrent les samples (sacrebleu) de "Winter's Gate" que le groupe jouera ce soir dans son intégralité.  C'est à dire une seule et unique piste de quarante minutes. Certes, divisée en plusieurs parties, mais qui fut jouée sans interruption tout comme la version album. Ayant été prévenu par les fans de groupe présents dans la salle avant le début du concert, je ne savais pas si j'allais pouvoir tenir. Sans pour autant me donner des boutons, Insomnium n'est pas ma tasse de thé.

Et pourtant ! Quel enchantement, quelle grâce ! Malgré le fait que les compères ne soient toujours que quatre, la mayo prend sans trop forcer. La cohérence du morceau/album Winter's Gate et la maestria des Finlandais fonctionnent très, très bien. Avec une fois encore un lightshow (que je soupçonne avoir été réalisé par la même personne que pour Tribulation) d'une pertinence exceptionnelle, tout en finesse et en élégance. Beaucoup de tons bleutés et violets qui soulignaient la mélancolie de la musique, avec des effets originaux et inattendus qui ont largement contribué à la réussite de ce concert. Le ou la responsable de ces shows ne lira sûrement jamais ce live-report, mais je me dois de lui adresser toutes mes félicitations pour ces quelques minutes d'enchantement.

Alors que les solos et leads défilent, joués par une paire de guitaristes très en forme, le constat se fait un peu plus amer : le côté répétitif d’Insomnium commence à me taper sur le système. Aussi bon les Finlandais soient-ils, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine lassitude grandir. Je me surprends à bailler plusieurs fois et, même si While We Sleep me sort un peu hors de ma torpeur, je retombe dans un état semi-comateux où je me laisse bercer par les mélodies. Le manque de dynamique de la musique des vikings aura eu raison de moi, et bien que ce fut un moment agréable, je ne pourrai pas m'empêcher de dire qu’Insomnium, c'est « bien mais chiant ».

Restons honnêtes : c'est tout de même le haut du panier qui a joué devant nous, petits Toulousains. Les parties vocales ont été brillamment exécutées par Niilo Sevänen et Ville Friman, y compris le chant clair. Le groupe dégageait une réelle aisance sur scène, acquise au fil des années par le travail et les kilomètres parcourus à arpenter les festivals et autres salles de concert. Notons également qu'à mon sens, Tribulation faisaient moins tâche sur l'affiche qu'à côté d’Arch Enemy.


Set-list Insominum :
"Winter's Gate", Pt.1 – 7
1) The Primeval Dark
2) While We Sleep
3) Mortal Share
4) Down with the Sun
5) Weather the Storm
6) Ephemeral
7) The Promethean Song

Encore :

8) Only One Who Waits


Une fin de saison très satisfaisante pour SPM qui nous aura régalés cette année à Toulouse. Bien que certains se permettent de râler en sous-entendant que l'asso fait jouer toujours les mêmes groupes, je n'aurais (presque) pas vu deux fois les mêmes artistes en deux ans. Sans parler de la diversité proposée dans les styles : heavy, black, death, thrash, power, hardcore, deathcore... Merci beaucoup, merci énormément à cette asso qui organise toujours avec brio ses dates dans des lieux fantastiques, et je meurs d'envie de voir ce que ces gredins nous réservent pour 2018/2019.  Ce qui est sûr, c'est que votre serviteur sera encore là pour vous dire comment ça s'est passé.

Mai 2018,
Rédigé par Inquisitor.



Insomnium + Tribulation + Inlandsys @Le Metronum, Toulouse 05/04/2018

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