(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
26 janvier 2018 | LP | Century Media Records | Metal psychédélique | Suède |
Line-up de l'album :
Johannes Andersson : Basse, chant. Adam Zaars : Guitare. Jonathan Hulten : Guitare, piano. Oscar Leander : Batterie. |
Membres additionnels :
Martin Ehrencrona : Instruments additionnels. Anna von Hausswolff : Chœurs (sur Purgatorio). |
Depuis la sortie de son premier album "The
Horror" en 2009, Tribulation n'a eu de cesse de subir une
dégringolade de violence – l'inverse d'une escalade de violence, je viens de
l'inventer – à chaque nouvel opus. D'un Black/Death suédois graveleux et
classique, le quatuor est passé sur "The Formulas of Death" à
des compositions nettement moins efficaces mais infiniment plus recherchées,
aux influences progressives. Puis
arrive "The Children of the Night" avec son feeling rock 70's
encore plus poussé. La fan-base de la première heure de Tribulation
a pleuré alors que le groupe s'est constitué une nouvelle foule d'aficionados
plus friands de ces guitares moins saturées et de ces quelques claviers
délicieusement rétro. Et avec "Down Below", le groupe continue
de baisser le gain des amplis et de monter les médiums.
Pas de panique, mesdames et messieurs ! Même si "Down Below" montre encore moins les crocs que ses grands frères, on est encore loin de cette bouillie pop qu'est la musique des infâmes Ghost. Le vampire suédois peut encore mordre et saura sucer lentement votre sang : j'ai mis quelques écoutes à rentrer dans ce nouvel album, comme je l'avais fait pour "The Children of the Night" qui reste le chef-d'œuvre absolu du groupe. A moins que ce ne soit "The Formulas of Death"... Bref. "Down Below" commence plutôt doucement avec un The Lament assez représentatif de l'album : un peu plus de guitares clean que ce dont on avait l'habitude, et aussi un peu plus de reverb dans les leads. La couleur est annoncée très vite : on a calmé le jeu.
Ces leads d'ailleurs, qui parsèment tout
l'album, en font la saveur. Sans atteindre un niveau technique ahurissant, on
perçoit pourtant une très bonne maîtrise de la six cordes et surtout un toucher
excellent qui amène beaucoup de groove aux riffs et solos de "Down Below".
La force de Tribulation n'a jamais été les rythmiques – bien qu'elles
soient très catchy – et cet album le montre d'autant plus que les autres
puisque le tempo général a été revu à la baisse. Très peu de double pédale et
de blasts dorénavant, l'approche de la batterie lorgne plus vers le heavy metal
que ses penchants extrêmes. Je vous avais prévenus !
Un élément en revanche sur lequel Tribulation
n'a pas fait de concession est la voix de Johannes Andersson qui est exactement
la même que sur les autres enregistrements. Ecorchée, très medium et finalement
assez banale, le groupe ne s'est pas suffisamment « hipsterisé » pour
incorporer quelques voix claires dans ses compositions. Non pas que cela
m'aurait déplu, mais j'imagine que c'est la prochaine étape. On a encore une
fois droit à quelques claviers bien vintage pour soutenir discrètement les
guitares, ou appuyer les mélodies comme sur l'interlude Purgatorio.
Des racines Death metal de "The Horror",
il ne reste finalement plus grand chose hormis les éructations de Johannes et
tout de même quelques refrains assez sombres comme celui de Subterranea par
exemple. Tribulation a définitivement ancré sa musique dans cette époque
où le CD n'était encore qu'un prototype, où Gibson faisait encore de bonnes
guitares : les années 1970. Des guitares au son de la basse en passant par
la batterie très naturelle, en ajoutant à l'ensemble une jolie reverb et une
dynamique qui laisse agréablement respirer chaque instrument : "Down
Below" a le son de l'époque. Et même si je ne suis pas spécialement
sensible à ce choix artistique (la majorité de la musique que j'écoute étant
produite après 1990), il faut reconnaître que cela a beaucoup de charme et
fonctionne à merveille avec la musique de Tribulation.
On peut reprocher à "Down Below"
d'être linéaire, trop hétérogène dans son écriture et de manquer de tubes
absolus comme le sont The Motherhood of God sur "The Children of
the Night", ou encore When the Sky is Black with Devils sur "The
Formulas of Death". Mais l'album possède quand même un paquet de bons
passages et suffisamment de très bons passages pour justifier plusieurs écoutes
approfondies. Nightbound est une réussite de bout en bout avec ses leads
entêtants et parvient presque à atteindre l'incroyable intensité des précédents
exploits des Suédois, The World et sa rythmique dansante ou encore Subterranea
avec son refrain lourd et puissant.
Bien que je considère ce nouveau bébé moins
abouti que ses prédécesseurs, il n'en reste pas moins un très bon cru.
Largement plus inspirées par Pink Floyd ou Led Zeppelin que n'ont
jamais été les mélodies de Tribulation, elles continuent dans ce chemin
progressif/psychédélique initié par "The Formulas of Death".
On regrette une durée bien en-deçà de ce à quoi nous avait habitué le groupe,
la faute à des morceaux moins longs et plus accrocheurs. "Down Below"
demande un peu moins d'efforts à l'écoute que ses pairs mais cela n'empêche pas
d'être agréable à l'oreille et de demander un minimum de concentration pour
bien saisir les subtilités des compositions de Tribulation.
Mars 2018,
Rédigée par Inquisitor.
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