(Par Gabriel Leroy)
Objet Chantant Non Identifié
Hors du temps, hors du monde, comme un regard innocemment posé dans le vague, c’est là que les situeront leurs fans. Cocteau Twins, cet insolite trio Ecossais apparu au début des années 80 compte encore aujourd’hui de nombreux admirateurs. Et s’il s’est dissout en 1998 il n’a pu disparaitre de l’affectif de ceux qui l’ont adulé à l’époque. Car celui qui s’est laissé effleurer par les vocalises sublimes et mystérieuses d’Elisabeth Fraser, qui s’est laissé prendre dans la transe des boucles lancinantes de Robin Guthrie ne peut qu’avoir été touché de grâce et avoir gardé en lui une intime et durable fascination pour cette attachante entité.
Formé de ce couple et augmenté de Simon Raymonde (qui en 1984 remplaça le bassiste originel Will Heggie), le groupe aura une importance considérable aux côtés de Dead Can Dance à l’époque ou fleurissait la musique indie du Label anglais 4AD.
Objet Chantant Non Identifié
Hors du temps, hors du monde, comme un regard innocemment posé dans le vague, c’est là que les situeront leurs fans. Cocteau Twins, cet insolite trio Ecossais apparu au début des années 80 compte encore aujourd’hui de nombreux admirateurs. Et s’il s’est dissout en 1998 il n’a pu disparaitre de l’affectif de ceux qui l’ont adulé à l’époque. Car celui qui s’est laissé effleurer par les vocalises sublimes et mystérieuses d’Elisabeth Fraser, qui s’est laissé prendre dans la transe des boucles lancinantes de Robin Guthrie ne peut qu’avoir été touché de grâce et avoir gardé en lui une intime et durable fascination pour cette attachante entité.
Formé de ce couple et augmenté de Simon Raymonde (qui en 1984 remplaça le bassiste originel Will Heggie), le groupe aura une importance considérable aux côtés de Dead Can Dance à l’époque ou fleurissait la musique indie du Label anglais 4AD.
Le son Cocteau Twins
Malgré une certaine et parfois frustrante simplicité dans beaucoup de leurs compositions, leur son si particulier, si soigneusement produit, devint vite une référence : Une boite à rythme, des synthétiseurs, des nappes d’arpèges de guitares cristallines, des réverbérations, une pléthore d’effets éthérés y accueillent le chant polymorphique inouï d’une sirène d’origine sélénite. Ou était-ce une femme ? Ce son déverse des cieux et des océans de sonorités où l’oreille doit plonger ou léviter à la recherche de petites choses brillantes et précieuses.
Certes, à l’exception du premier album plus inquiétant il faudra voguer constamment dans le domaine de la douceur et de la mélancolie. Il semble que l’énergie première du groupe soit exempte de toute forme d’agressivité. Leur musique est plutôt comme une drogue lénitive, une invitation à la sérénité, un caléidoscope sonore qui vous dit « Ecoute, ne bouge pas et laisse lentement le monde bouger ». Et lorsque l’on sait que les membres du groupe ont souffert d’addiction à la drogue, cette comparaison n’a plus rien d’étonnant.
Malgré une certaine et parfois frustrante simplicité dans beaucoup de leurs compositions, leur son si particulier, si soigneusement produit, devint vite une référence : Une boite à rythme, des synthétiseurs, des nappes d’arpèges de guitares cristallines, des réverbérations, une pléthore d’effets éthérés y accueillent le chant polymorphique inouï d’une sirène d’origine sélénite. Ou était-ce une femme ? Ce son déverse des cieux et des océans de sonorités où l’oreille doit plonger ou léviter à la recherche de petites choses brillantes et précieuses.
Certes, à l’exception du premier album plus inquiétant il faudra voguer constamment dans le domaine de la douceur et de la mélancolie. Il semble que l’énergie première du groupe soit exempte de toute forme d’agressivité. Leur musique est plutôt comme une drogue lénitive, une invitation à la sérénité, un caléidoscope sonore qui vous dit « Ecoute, ne bouge pas et laisse lentement le monde bouger ». Et lorsque l’on sait que les membres du groupe ont souffert d’addiction à la drogue, cette comparaison n’a plus rien d’étonnant.
Un style très « Arty »
Tout en laisser-aller, sans route à suivre, sans message délivré, l’art des Cocteau Twins est d’une totale futilité dans le sens noble du terme. De l’art pour l’art, de l’émerveillement hypnotique né d’une envie naturelle de s’exprimer. Il jaillit de ce détachement mélancolique un aspect mystique renforcé par une autre particularité du groupe, les paroles, aussi sibyllines qu’esthétiques. Le mystère a longtemps plané sur la signification des mots s’échappant des lèvres d’Elisabeth. Elle-même se disait tricheuse car la vérité est qu’ils n’en ont pas. Les mots sont choisis pour leurs sonorités, pour leur champ sémique et leurs connotations. C’est la nature même de la poésie poussée à sa plus essentielle expression, l’émotion débarrassée de tout discours. Une innocence, une inconscience, une matière proche de celle du rêve, des échos pleins de nos secrets sans réponse. Les écouter c’est arrêter de réfléchir pour ressentir, fondre et frissonner. Et c’est tout naturellement que l’auditeur sous l’abstraction de ces caresses vocales trouvera ses propres réponses, s’il en désire, sa perle unique au fond des eaux énigmatiques.
Tout en laisser-aller, sans route à suivre, sans message délivré, l’art des Cocteau Twins est d’une totale futilité dans le sens noble du terme. De l’art pour l’art, de l’émerveillement hypnotique né d’une envie naturelle de s’exprimer. Il jaillit de ce détachement mélancolique un aspect mystique renforcé par une autre particularité du groupe, les paroles, aussi sibyllines qu’esthétiques. Le mystère a longtemps plané sur la signification des mots s’échappant des lèvres d’Elisabeth. Elle-même se disait tricheuse car la vérité est qu’ils n’en ont pas. Les mots sont choisis pour leurs sonorités, pour leur champ sémique et leurs connotations. C’est la nature même de la poésie poussée à sa plus essentielle expression, l’émotion débarrassée de tout discours. Une innocence, une inconscience, une matière proche de celle du rêve, des échos pleins de nos secrets sans réponse. Les écouter c’est arrêter de réfléchir pour ressentir, fondre et frissonner. Et c’est tout naturellement que l’auditeur sous l’abstraction de ces caresses vocales trouvera ses propres réponses, s’il en désire, sa perle unique au fond des eaux énigmatiques.
Autopsie
Si l’on se penche froidement sur les mots qui sont chantés, si l’on veut analyser ce qui ne peut l’être, comme ouvrant au scalpel le ventre d’une fée, l’on y trouvera par exemple dans Wax and Wane du premier album « Carrying prose - Broke my real friend - The devil might steady - We wax and we wane ». Nous serions bien en peine de trouver un sens précis à cet enchainement. Pourtant les connotations ne sont pas pour autant sans effet. L’on imaginera peut-être un univers littéraire, un ami perdu, la menace du mal, peut-être du diable, le cours de la vie qui croit et décroit comme la lune. L’ambiance est oppressante mais rien n’est explicable. Tout n’est qu’évocation. Dans un autre morceau nous trouverons « Tragedienne - We'll fast follow genius - Meridian - We're taking ya's to war » qui nous ferait penser à la guerre de sécession tandis que plus loin nous serons dans la totale incompréhension devant les volutes de « He must smoke spum dames by our lay - Charge are we nicks he'll needs our first very edge - Now beautiful I'll tell my mind - Cloud mannered a lot ». Ce non-sens n’est pas fait pour être lu, il prend d’autres proportions une fois porté par les inflexions du chant. Il est impénétrable, mais il pénètre. Jetez le scalpel et la fée virevolte à nouveau.
On notera que plus les albums sont anciens plus le sens est obscur. Les derniers albums devenant plus clairs et personnels perdront d’ailleurs beaucoup de leur intérêt.
Si l’on se penche froidement sur les mots qui sont chantés, si l’on veut analyser ce qui ne peut l’être, comme ouvrant au scalpel le ventre d’une fée, l’on y trouvera par exemple dans Wax and Wane du premier album « Carrying prose - Broke my real friend - The devil might steady - We wax and we wane ». Nous serions bien en peine de trouver un sens précis à cet enchainement. Pourtant les connotations ne sont pas pour autant sans effet. L’on imaginera peut-être un univers littéraire, un ami perdu, la menace du mal, peut-être du diable, le cours de la vie qui croit et décroit comme la lune. L’ambiance est oppressante mais rien n’est explicable. Tout n’est qu’évocation. Dans un autre morceau nous trouverons « Tragedienne - We'll fast follow genius - Meridian - We're taking ya's to war » qui nous ferait penser à la guerre de sécession tandis que plus loin nous serons dans la totale incompréhension devant les volutes de « He must smoke spum dames by our lay - Charge are we nicks he'll needs our first very edge - Now beautiful I'll tell my mind - Cloud mannered a lot ». Ce non-sens n’est pas fait pour être lu, il prend d’autres proportions une fois porté par les inflexions du chant. Il est impénétrable, mais il pénètre. Jetez le scalpel et la fée virevolte à nouveau.
On notera que plus les albums sont anciens plus le sens est obscur. Les derniers albums devenant plus clairs et personnels perdront d’ailleurs beaucoup de leur intérêt.
Chaque âge a son charme
Sur leur parcours les Cocteau Twins ont semé précautionneusement huit vrais albums ainsi que plusieurs compilations, EP et collaborations. Si la sensibilité fut toujours de mise, les ambiances ont changé au fil des ans, suivant l’évolution humaine des membres du groupe. Leur premier album Garlands très particulier, très cold wave, presque malsain, laissait un sentiment de froidure envoûtante, une pureté authentique. C’est à mon sens l’album le plus fascinant. Puis l’étrangeté grise se pare de teintes plus vivantes et de variations avec Head Over Heels où le groupe explore sa créativité. Vient ensuite l’instant magique d’élégance et de préciosité avec Treasure, album phare, écrin parfaitement scellé autour de joyaux finement ciselés. Après deux compilations (et un passage dans le collectif This Mortal Coil avec leur merveilleuse reprise de Song to the Siren de Tim Buckley) sort l’album Victorialand, un très bel opus atmosphérique, évanescent, presque impalpable. C’est par la suite que le changement de cap s’effectue. Un album charnière va suivre, Blue Bell Knoll, restant encore délicieusement flou il se fait plus accessible et oriente le groupe vers une pop féérique sucrée qui perd un peu de ce savant dosage entre froideur et douceur. Le groupe s’assagit un peu trop, vend son âme musicale à la facilité d’écoute et s’endort un peu sur ses splendeurs vocales. Signés sous un « Major Label » les jolis mais très immédiats Heaven or Las Vegas et Four-Calendar Café achèveront d’ôter le voile d’ombre. L’ambiance s’y fait un peu trop doucereuse selon moi, la musique trop mielleuse. Malgré tout cette dream-pop délicate et agréable gardera toujours quelques charmes pour les amoureux de la première heure, surtout grâce à la virtuosité et la sensibilité unique de sa chanteuse. Un dernier Milk and Kisses malgré tout réussi et faisant mine de revenir un peu en arrière sera fatal au groupe fatigué et marquera la fin du merveilleux voyage.
Aujourd’hui tandis que les deux hommes du groupe continuent leur chemin dans des projets solo, Elisabeth Fraser prête encore sa voix divine à bon nombre de connaisseurs. Citons Massive Attack, Yann Thiersen et Peter Jackson pour sa bande son de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
Sur leur parcours les Cocteau Twins ont semé précautionneusement huit vrais albums ainsi que plusieurs compilations, EP et collaborations. Si la sensibilité fut toujours de mise, les ambiances ont changé au fil des ans, suivant l’évolution humaine des membres du groupe. Leur premier album Garlands très particulier, très cold wave, presque malsain, laissait un sentiment de froidure envoûtante, une pureté authentique. C’est à mon sens l’album le plus fascinant. Puis l’étrangeté grise se pare de teintes plus vivantes et de variations avec Head Over Heels où le groupe explore sa créativité. Vient ensuite l’instant magique d’élégance et de préciosité avec Treasure, album phare, écrin parfaitement scellé autour de joyaux finement ciselés. Après deux compilations (et un passage dans le collectif This Mortal Coil avec leur merveilleuse reprise de Song to the Siren de Tim Buckley) sort l’album Victorialand, un très bel opus atmosphérique, évanescent, presque impalpable. C’est par la suite que le changement de cap s’effectue. Un album charnière va suivre, Blue Bell Knoll, restant encore délicieusement flou il se fait plus accessible et oriente le groupe vers une pop féérique sucrée qui perd un peu de ce savant dosage entre froideur et douceur. Le groupe s’assagit un peu trop, vend son âme musicale à la facilité d’écoute et s’endort un peu sur ses splendeurs vocales. Signés sous un « Major Label » les jolis mais très immédiats Heaven or Las Vegas et Four-Calendar Café achèveront d’ôter le voile d’ombre. L’ambiance s’y fait un peu trop doucereuse selon moi, la musique trop mielleuse. Malgré tout cette dream-pop délicate et agréable gardera toujours quelques charmes pour les amoureux de la première heure, surtout grâce à la virtuosité et la sensibilité unique de sa chanteuse. Un dernier Milk and Kisses malgré tout réussi et faisant mine de revenir un peu en arrière sera fatal au groupe fatigué et marquera la fin du merveilleux voyage.
Aujourd’hui tandis que les deux hommes du groupe continuent leur chemin dans des projets solo, Elisabeth Fraser prête encore sa voix divine à bon nombre de connaisseurs. Citons Massive Attack, Yann Thiersen et Peter Jackson pour sa bande son de la trilogie du Seigneur des Anneaux.
Une empreinte laissée
La formation discrète, culte pour beaucoup, sans avoir l’air d’y toucher aura tout de même laissé une trace diaphane mais profonde sur la face musicale cachée de cette époque. Et leur son continue encore d’influencer de nombreux groupes alternatifs actuels comme par exemple Warpaint.
Outre la qualité de sa production et à travers ses faiblesses dont une certaine naïveté musicale, pour ma part je retiendrai de ce groupe deux choses, d’une part l’esprit artistique extrêmement original et fascinant de leurs premiers albums et d’autre part l’art vocal incomparable de leur chanteuse.
Si le monde devait s’achever, que ce soit sans tourmente, sur le regard perdu de Liz, comme une note tenue sur ses lèvres tremblantes jusqu'à l’infime fin de toute vibration.
La formation discrète, culte pour beaucoup, sans avoir l’air d’y toucher aura tout de même laissé une trace diaphane mais profonde sur la face musicale cachée de cette époque. Et leur son continue encore d’influencer de nombreux groupes alternatifs actuels comme par exemple Warpaint.
Outre la qualité de sa production et à travers ses faiblesses dont une certaine naïveté musicale, pour ma part je retiendrai de ce groupe deux choses, d’une part l’esprit artistique extrêmement original et fascinant de leurs premiers albums et d’autre part l’art vocal incomparable de leur chanteuse.
Si le monde devait s’achever, que ce soit sans tourmente, sur le regard perdu de Liz, comme une note tenue sur ses lèvres tremblantes jusqu'à l’infime fin de toute vibration.
Juillet 2011,
Rédigée par Gabriel Leroy.
Rédigée par Gabriel Leroy.
Discographie :
1982 - Garlands (LP, 4AD)
1983 - Lullabies (EP,4AD)
1983 - Peppermint Pig (EP, 4AD)
1983 - Head Over Heels (LP, 4AD)
1983 - Sunburst Ans Snowblind (EP, 4AD)
1984 - The Sprangle Maker (EP, 4AD)
1984 - Treasure (EP, 4AD)
1985 - Aikea-Guinea (EP, 4AD)
1985 - Tiny Dynamite (EP, 4AD)
1985 - Echoes in a Shallow Bay (EP, 4AD)
1985 - The Pink Opaque (Compilation, 4AD)
1986 - Victorialand (LP, 4AD)
1986 - The Moon and The Melodies (LP en collaboration avec Harold Budd, 4AD)
1986 - Love’s Easy Tears (EP, 4AD/Relativity)
1988 - Blue Bell Knoll (LP, 4AD)
1990 - Heaven or Las Vegas (LP, 4AD/Capitol)
1990 - Iceblink Luck (Single, 4AD/Capitol)
1990 - Heaven or Las Vegas (Single, 4AD/Capitol)
1993 - Four-Calendar Café (LP, Fontana/Capitol)
1993 - Evangeline (Single, Fontana/Capitol)
1994 - Bluebeard (Single, Fontana/Capitol)
1994 - Twinlights (EP, Fontana/Capitol)
1994 - Otherness (EP, Fontana/Capitol)
1996 - Milk and Kisses (LP, Fontana/Capitol)
1996 - Tishbite 1 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Tishbite 2 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Violaine 1 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Violaine 2 (Single, Fontana/Capitol)
1999 - BBC sessions (Compilation, Bella Union)
1999 - Stars and Topsoils (Compilation, 4AD)
Sites officiels du groupe :
Site
Myspace
Facebook
Labels :
4AD
Fontana Distribution
1982 - Garlands (LP, 4AD)
1983 - Lullabies (EP,4AD)
1983 - Peppermint Pig (EP, 4AD)
1983 - Head Over Heels (LP, 4AD)
1983 - Sunburst Ans Snowblind (EP, 4AD)
1984 - The Sprangle Maker (EP, 4AD)
1984 - Treasure (EP, 4AD)
1985 - Aikea-Guinea (EP, 4AD)
1985 - Tiny Dynamite (EP, 4AD)
1985 - Echoes in a Shallow Bay (EP, 4AD)
1985 - The Pink Opaque (Compilation, 4AD)
1986 - Victorialand (LP, 4AD)
1986 - The Moon and The Melodies (LP en collaboration avec Harold Budd, 4AD)
1986 - Love’s Easy Tears (EP, 4AD/Relativity)
1988 - Blue Bell Knoll (LP, 4AD)
1990 - Heaven or Las Vegas (LP, 4AD/Capitol)
1990 - Iceblink Luck (Single, 4AD/Capitol)
1990 - Heaven or Las Vegas (Single, 4AD/Capitol)
1993 - Four-Calendar Café (LP, Fontana/Capitol)
1993 - Evangeline (Single, Fontana/Capitol)
1994 - Bluebeard (Single, Fontana/Capitol)
1994 - Twinlights (EP, Fontana/Capitol)
1994 - Otherness (EP, Fontana/Capitol)
1996 - Milk and Kisses (LP, Fontana/Capitol)
1996 - Tishbite 1 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Tishbite 2 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Violaine 1 (Single, Fontana/Capitol)
1996 - Violaine 2 (Single, Fontana/Capitol)
1999 - BBC sessions (Compilation, Bella Union)
1999 - Stars and Topsoils (Compilation, 4AD)
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