Doom Over Paris VI
Marche ataraxienne…
(par Vlad Tepes & Metallic)
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Moment : 25/11/12.
Lieu : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
Lieu : La Mécanique Ondulatoire (Paris 11ème).
Texte et vidéos : Vlad Tepes.
Photos et vidéos : Metallic.
Photos et vidéos : Metallic.
Groupes :
Chaos E.T. Sexual | Barabbas | Marche Funèbre |
Ataraxie | Isole |
Après seulement quelques mois de la précédente édition, voici que nous revient extrêmement vite le Doom Over Paris pour sa sixième apparition, et ce pour notre plus grand plaisir.
Une fois de plus, le Doom Over Paris est placé sous le signe de l’éclectisme, et ce dès son introduction au travers des franciliens de Chaos E.T. Sexual. Premier point de surprise en est l’absence de batterie, supplantée ici par une table de mixage. J’avoue que l’absence de batterie a tendance à me placer sur la défensive, d’autant plus que le groupe ne pratique pas à proprement-parler du doom. D’ailleurs, le groupe blaguera à ce sujet en lançant : « alors il faut qu’on fasse du doom ? ». Je rapprocherais Chaos E.T. Sexual plus volontiers du trip-hop que du doom, d’autant que le groupe ne possède aucun élément métallique. Le feeling relève plus du rock que du métal, au travers d’ambiances assez variées. D’une part, nous avons trouvé une musique atmosphérique et sombre, tel que ce Novaya Zemlaya issu de leur premier opus "Ov" :
D’autre part, de la lumière s’est invitée dans des compositions à la dimension d’ouverture, tel que ce Damas issu du second opus à paraitre en octobre prochain :
Au final, ce court concert fut une assez bonne surprise, même si cette configuration instrumentale (sans aucun chant d’ailleurs) n’est à-priori pas faite pour mes oreilles. Pourtant je n’ai jamais caché une sensibilité curieuse envers Tricky et à plus forte raison Portishead.
Chaos E.T. Sexual est donc un groupe à découvrir, et l’avenir a pour sûr des choses à nous apprendre sur eux.
Changement radical d’ambiance avec les franciliens de Barabbas ! Le décor se plante doomesquement, la croix du pied de micro me faisant penser à nos chers Candlemass.
Stylistiquement parlant, le groupe pratique une musique lourde et accrocheuse m’évoquant le doom/stoner d’un Cathedral (seconde période, vous m’aurez compris). Car les riffs sont gras et bougrement efficaces, sans délaisser l’aspect mélodique malgré tout. Et la parenté entre Saint Stephan et Gaz Jennings m’a paru évidente, ce qui est loin d’être un désagrément. Toutefois, nous sentons bien que Barabbas fait avant toute chose du rock’n’roll, dans ses aspects les plus théâtraux et provocateurs. A ce titre, l’entrée en matière de ce soir fut un crachat de jet de bière par Saint Rodolphe !
Manifestement content d’être là, le groupe décide de venir haranguer la foule, le vocaliste venant à plusieurs reprises titiller des personnes dans l’audience, cherchant véritablement l’interaction (ce qui ne sera pas le cas avec tous !) pour rendre le plus vivant possible ce show.
Il faut bien avouer que chaque composition fait mouche et il demeure très difficile de résister à l’appel du headbanging ! Au-delà de l’efficacité, on perçoit tout de même un véritable travail d’écriture et le groupe aura su éviter toute redondance. Vous pouvez d’ailleurs le constater sur le morceau le plus joyeux du set (dixit Saint Rodolphe !), Le couteau ou l’abime :
Même si n’étant pas forcément grand connaisseur de ce style de doom, j’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ce show. Toutefois, il n’y manquait que quelques éléments pour parfaire cette prestation : sur une scène plus grande, j’y aurai bien vu une ou deux sorcières, dans le but d’accentuer l’aspect théâtral. Chers damnés de Barabbas, pensez-y !
Donc si nous synthétisons ce show, Barabbas aura su proposer une musique de qualité, respectueuse de ses racines et parfaitement exécutée. L’aspect théâtral aura permis de donner encore plus corps aux compositions, tout en instaurant en parallèle un climat bon enfant. Ainsi, je ne peux que conseiller à tout doomeux qui se respecte de venir assister à une grand messe de Barabbas !
Après ce moment de rock’n’roll sombre, le Doom Over Paris en revint à des considérations plus classiques (par rapport à ma culture doomesque j’entends) avec les belges de Marche Funèbre.
Le groupe pratique un doom/death mélodique assez varié ; contrastée, leur musique m’aura parfois décontenancée. En effet, au sein de morceaux plutôt longs beaucoup de chapitres se succèdent, et s’est posée à moi la question de l’homogénéité. Car parfois j’ai eu quelque difficulté à ressentir le fil rouge sur certaines compositions (ce qui est propre à ce concert parisien). En tous les cas, ne peut leur être reproché de sombrer dans la facilité ou dans l’immédiateté, car l’on perçoit chez Marche Funèbre une véritable volonté de recherche. Vous pouvez d’ailleurs le constater par vous-mêmes sur ce long On wings of Azrael :
Un ensemble d’éléments semble en filiation directe avec les mythiques My Dying Bride, sans toutefois que Marche Funèbre en soit un quelconque clone. C’est donc une certaine nostalgie qui aura été mobilisée chez moi, me renvoyant à ce style de doom/death qui me berce depuis si longtemps maintenant.
Un seul morceau ne m’aura pas convaincu, le death métal de Roots of grief. En effet, il aura cassé la dynamique du concert, n’établissant pas de réelle connexion avec le restant de la set-list.
Au final, je suis resté quelque peu sur ma faim à l’issu de ce concert, ne sachant pas encore quelle idée précise me faire de la musique de Marche Funèbre. Fort heureusement, l’occasion m’était donnée d’assister à un second concert du groupe le 22 décembre 2012 en terre rouennaise…
Je suis donc resté assez frustré de cette prestation, ayant été touché par une majorité d’éléments, mais n’arrivant pas encore à reconstituer le puzzle de leur musique. De plus, on ne sentait pas totalement Marche Funèbre à l’aise sur scène, ce qui à mon sens sembla être dû à un éclairage que je qualifierai d’anti-doom/death ! En effet, il est plus compliqué de générer une atmosphère sombre et introspective au sein de lumières éclatantes et joviales. Le concert rouennais aura su me confirmer l’importance du décorum pour qu’un groupe se sente plus en confiance.
A l’issue de cette prestation de Marche Funèbre, j’attendais donc avec curiosité la suite des opérations le 22 décembre… suspense chers mélomanes…
Le motif de mon déplacement ce soir était en tout premier lieu Ataraxie, desquels je ne me lasse jamais en live ni même en studio d’ailleurs. A ce sujet, mon dernier concert du groupe commençait à sérieusement dater du fait qu’il s’agissait de la prestation donnée deux ans plus tôt pour la quatrième édition du Doom Over Paris. Une attente si longue est trop largement excessive pour mes doomesques oreilles…
Le concert de ce soir débute par l’éponyme et indispensable L’ataraxie. Dans une interprétation assez proche de celle pratiquée ces dernières années, ce fut un réel plaisir que de se laisser porter à nouveau par cette mélancolie sentant bon la pierre et toute sa froideur.
Le ton est pesant et doomesque à souhait. Et même si l’interprétation de ce soir se révéla sans surprise, la qualité est ici évidente et aboutie… une fois de plus.
Ataraxie bascula ensuite sur le second opus avec le lancinant Walking through the land of falsity. Il me sembla n’avoir pas entendu ce titre en live depuis si longtemps, une éternité devrais-je dire.
Cette longue marche vers la crasse et la désespérance fit toujours autant mouche, où la tonalité du gris s’imposa et se chronicisa au fil des minutes. Et c’est d’ailleurs bien pour cela que les lumières un peu trop flashy de la Mécanique Ondulatoire allaient quelque peu à contre-sens du climat. Autant dire que je fus capté et captivé, malgré que je connaisse ce Walking through the land of falsity par cœur.
Dans la juste continuité du climat de ce soir, Ataraxie en revint à son premier opus avec le titre éponyme Slow transcending agony. Assez peu joué en live, je fus malgré tout toujours assez réceptif à son interprétation sur planches (dont celle de juin 2008 à l’Emporium Galorium de Rouen).
Et je dois bien avouer que ce soir-là cette douloureuse introspection m’a surpris par sa profondeur. Car le désespoir fut particulièrement poignant, et il ne l’aura jamais autant été pour ma part. Aussi lourd que souhaité, ce rouleau-compresseur s’est acharné à nous écraser de tout son poids, dans une version bien plus lente que la version studio. Implacable, Slow transcending agony montra que le premier opus, bien que moins extrême qu’"Anhédonie", ne peut pour autant être occulté ou remplacé en termes d’émotions massives. A la fois pesant et fin, l’équilibre parfait fut trouvé, notamment au niveau du duo guitaristique.
Moi qui percevait Slow transcending agony comme un morceau secondaire ces dernières années, mon ressenti mue peu à peu et je réussis aujourd’hui à véritablement m’approprier cette longue agonie… ne pouvant qu’être transcendé.
Aussi étrange que cela puisse paraître, nous en arrivâmes déjà au dernier morceau de ce trop court concert. Ataraxie nous présenta ici un tout nouveau titre issu du troisième opus à venir. Voici que surgit à forte vitesse Face the loss of your sanity :
Je fus très surpris par une vitesse d’exécution assez inhabituelle pour du Ataraxie, d’autant plus dès ses premières secondes. A ce stade, nous pouvions déjà penser que le troisième opus allait une fois de plus nous prendre au dépourvu ! Les éléments plutôt black métalliques me firent penser à la regrettée entité Hyadningar (cette observation se joue bien plus sur le terrain de l’intuition que de l’objectivité). La lourdeur ne mit pas longtemps à reprendre ses droits, au travers d’une rythmique pachydermique qui nous est plus familière les concernant. Et c’est d’ailleurs dans ce balancement régulier entre frénésie et tellurisme que Face the loss of your sanity va trouver son identité première. Le final donnera vainqueur ce second pôle thymique, avec une certaine lumière il me semble ou du mois un désespoir qui se réchauffe quelque peu.
Comme vous pouvez le constater, Face the loss of your sanity est un titre riche en contrastes, et il s’avère nécessaire de s’y plonger de très nombreuses fois pour en saisir toute l’essence. Passionnant !
Après un concert d’Ataraxie, il m’est toujours difficile de me replonger dans autre chose. Et étant donné l’identité plus "légère" d’Isole, il était clairement prévisible que mon ressenti n’irait pas bien loin. Isole pratique un doom mélodique, style auquel je suis très largement réfractaire, m’ennuyant très rapidement à l’écoute d’un Swallow The Sun par exemple…
Et bien je suis passé totalement à côté de ce concert d’Isole, dont pourtant bon nombre d’amateurs s’était déplacé. En effet, le tout m’est apparu trop convenu, me renvoyant à trop de sonorités préalablement crées par d’autres entités. En voici une petite illustration sonore juste ici :
Je partis donc avant la fin car Isole pratique une musique qui m’est complètement extérieure.
Cette sixième édition du Doom Over Paris a une fois de plus été placée sous le signe de l’éclectisme, ici encore plus accru que pour sa cinquième édition. Défendant à la fois les valeurs sûres tout comme les ovnis, le pari risqué est réussi, permettant d’éviter une vision dogmatique du doom. Courageuse initiative que celle des Acteurs de l’Ombre… que vive le doom !
Une fois de plus, le Doom Over Paris est placé sous le signe de l’éclectisme, et ce dès son introduction au travers des franciliens de Chaos E.T. Sexual. Premier point de surprise en est l’absence de batterie, supplantée ici par une table de mixage. J’avoue que l’absence de batterie a tendance à me placer sur la défensive, d’autant plus que le groupe ne pratique pas à proprement-parler du doom. D’ailleurs, le groupe blaguera à ce sujet en lançant : « alors il faut qu’on fasse du doom ? ». Je rapprocherais Chaos E.T. Sexual plus volontiers du trip-hop que du doom, d’autant que le groupe ne possède aucun élément métallique. Le feeling relève plus du rock que du métal, au travers d’ambiances assez variées. D’une part, nous avons trouvé une musique atmosphérique et sombre, tel que ce Novaya Zemlaya issu de leur premier opus "Ov" :
D’autre part, de la lumière s’est invitée dans des compositions à la dimension d’ouverture, tel que ce Damas issu du second opus à paraitre en octobre prochain :
Au final, ce court concert fut une assez bonne surprise, même si cette configuration instrumentale (sans aucun chant d’ailleurs) n’est à-priori pas faite pour mes oreilles. Pourtant je n’ai jamais caché une sensibilité curieuse envers Tricky et à plus forte raison Portishead.
Chaos E.T. Sexual est donc un groupe à découvrir, et l’avenir a pour sûr des choses à nous apprendre sur eux.
Changement radical d’ambiance avec les franciliens de Barabbas ! Le décor se plante doomesquement, la croix du pied de micro me faisant penser à nos chers Candlemass.
Stylistiquement parlant, le groupe pratique une musique lourde et accrocheuse m’évoquant le doom/stoner d’un Cathedral (seconde période, vous m’aurez compris). Car les riffs sont gras et bougrement efficaces, sans délaisser l’aspect mélodique malgré tout. Et la parenté entre Saint Stephan et Gaz Jennings m’a paru évidente, ce qui est loin d’être un désagrément. Toutefois, nous sentons bien que Barabbas fait avant toute chose du rock’n’roll, dans ses aspects les plus théâtraux et provocateurs. A ce titre, l’entrée en matière de ce soir fut un crachat de jet de bière par Saint Rodolphe !
Manifestement content d’être là, le groupe décide de venir haranguer la foule, le vocaliste venant à plusieurs reprises titiller des personnes dans l’audience, cherchant véritablement l’interaction (ce qui ne sera pas le cas avec tous !) pour rendre le plus vivant possible ce show.
Il faut bien avouer que chaque composition fait mouche et il demeure très difficile de résister à l’appel du headbanging ! Au-delà de l’efficacité, on perçoit tout de même un véritable travail d’écriture et le groupe aura su éviter toute redondance. Vous pouvez d’ailleurs le constater sur le morceau le plus joyeux du set (dixit Saint Rodolphe !), Le couteau ou l’abime :
Même si n’étant pas forcément grand connaisseur de ce style de doom, j’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ce show. Toutefois, il n’y manquait que quelques éléments pour parfaire cette prestation : sur une scène plus grande, j’y aurai bien vu une ou deux sorcières, dans le but d’accentuer l’aspect théâtral. Chers damnés de Barabbas, pensez-y !
Donc si nous synthétisons ce show, Barabbas aura su proposer une musique de qualité, respectueuse de ses racines et parfaitement exécutée. L’aspect théâtral aura permis de donner encore plus corps aux compositions, tout en instaurant en parallèle un climat bon enfant. Ainsi, je ne peux que conseiller à tout doomeux qui se respecte de venir assister à une grand messe de Barabbas !
Set-list Barabbas :
1) Horizon Golgotha
2) Barabbas
3) Le couteau ou l’abime
4) Le sabbat dans la cathédrale
5) Quatre cavaliers
1) Horizon Golgotha
2) Barabbas
3) Le couteau ou l’abime
4) Le sabbat dans la cathédrale
5) Quatre cavaliers
Après ce moment de rock’n’roll sombre, le Doom Over Paris en revint à des considérations plus classiques (par rapport à ma culture doomesque j’entends) avec les belges de Marche Funèbre.
Le groupe pratique un doom/death mélodique assez varié ; contrastée, leur musique m’aura parfois décontenancée. En effet, au sein de morceaux plutôt longs beaucoup de chapitres se succèdent, et s’est posée à moi la question de l’homogénéité. Car parfois j’ai eu quelque difficulté à ressentir le fil rouge sur certaines compositions (ce qui est propre à ce concert parisien). En tous les cas, ne peut leur être reproché de sombrer dans la facilité ou dans l’immédiateté, car l’on perçoit chez Marche Funèbre une véritable volonté de recherche. Vous pouvez d’ailleurs le constater par vous-mêmes sur ce long On wings of Azrael :
Un ensemble d’éléments semble en filiation directe avec les mythiques My Dying Bride, sans toutefois que Marche Funèbre en soit un quelconque clone. C’est donc une certaine nostalgie qui aura été mobilisée chez moi, me renvoyant à ce style de doom/death qui me berce depuis si longtemps maintenant.
Un seul morceau ne m’aura pas convaincu, le death métal de Roots of grief. En effet, il aura cassé la dynamique du concert, n’établissant pas de réelle connexion avec le restant de la set-list.
Au final, je suis resté quelque peu sur ma faim à l’issu de ce concert, ne sachant pas encore quelle idée précise me faire de la musique de Marche Funèbre. Fort heureusement, l’occasion m’était donnée d’assister à un second concert du groupe le 22 décembre 2012 en terre rouennaise…
Je suis donc resté assez frustré de cette prestation, ayant été touché par une majorité d’éléments, mais n’arrivant pas encore à reconstituer le puzzle de leur musique. De plus, on ne sentait pas totalement Marche Funèbre à l’aise sur scène, ce qui à mon sens sembla être dû à un éclairage que je qualifierai d’anti-doom/death ! En effet, il est plus compliqué de générer une atmosphère sombre et introspective au sein de lumières éclatantes et joviales. Le concert rouennais aura su me confirmer l’importance du décorum pour qu’un groupe se sente plus en confiance.
A l’issue de cette prestation de Marche Funèbre, j’attendais donc avec curiosité la suite des opérations le 22 décembre… suspense chers mélomanes…
Set-list Marche Funèbre :
1) The well that drowns me
2) On wings of Azrael
3) Roots of grief
4) Valley of tears
1) The well that drowns me
2) On wings of Azrael
3) Roots of grief
4) Valley of tears
Le motif de mon déplacement ce soir était en tout premier lieu Ataraxie, desquels je ne me lasse jamais en live ni même en studio d’ailleurs. A ce sujet, mon dernier concert du groupe commençait à sérieusement dater du fait qu’il s’agissait de la prestation donnée deux ans plus tôt pour la quatrième édition du Doom Over Paris. Une attente si longue est trop largement excessive pour mes doomesques oreilles…
Le concert de ce soir débute par l’éponyme et indispensable L’ataraxie. Dans une interprétation assez proche de celle pratiquée ces dernières années, ce fut un réel plaisir que de se laisser porter à nouveau par cette mélancolie sentant bon la pierre et toute sa froideur.
Le ton est pesant et doomesque à souhait. Et même si l’interprétation de ce soir se révéla sans surprise, la qualité est ici évidente et aboutie… une fois de plus.
Ataraxie bascula ensuite sur le second opus avec le lancinant Walking through the land of falsity. Il me sembla n’avoir pas entendu ce titre en live depuis si longtemps, une éternité devrais-je dire.
Cette longue marche vers la crasse et la désespérance fit toujours autant mouche, où la tonalité du gris s’imposa et se chronicisa au fil des minutes. Et c’est d’ailleurs bien pour cela que les lumières un peu trop flashy de la Mécanique Ondulatoire allaient quelque peu à contre-sens du climat. Autant dire que je fus capté et captivé, malgré que je connaisse ce Walking through the land of falsity par cœur.
Dans la juste continuité du climat de ce soir, Ataraxie en revint à son premier opus avec le titre éponyme Slow transcending agony. Assez peu joué en live, je fus malgré tout toujours assez réceptif à son interprétation sur planches (dont celle de juin 2008 à l’Emporium Galorium de Rouen).
Et je dois bien avouer que ce soir-là cette douloureuse introspection m’a surpris par sa profondeur. Car le désespoir fut particulièrement poignant, et il ne l’aura jamais autant été pour ma part. Aussi lourd que souhaité, ce rouleau-compresseur s’est acharné à nous écraser de tout son poids, dans une version bien plus lente que la version studio. Implacable, Slow transcending agony montra que le premier opus, bien que moins extrême qu’"Anhédonie", ne peut pour autant être occulté ou remplacé en termes d’émotions massives. A la fois pesant et fin, l’équilibre parfait fut trouvé, notamment au niveau du duo guitaristique.
Moi qui percevait Slow transcending agony comme un morceau secondaire ces dernières années, mon ressenti mue peu à peu et je réussis aujourd’hui à véritablement m’approprier cette longue agonie… ne pouvant qu’être transcendé.
Aussi étrange que cela puisse paraître, nous en arrivâmes déjà au dernier morceau de ce trop court concert. Ataraxie nous présenta ici un tout nouveau titre issu du troisième opus à venir. Voici que surgit à forte vitesse Face the loss of your sanity :
Je fus très surpris par une vitesse d’exécution assez inhabituelle pour du Ataraxie, d’autant plus dès ses premières secondes. A ce stade, nous pouvions déjà penser que le troisième opus allait une fois de plus nous prendre au dépourvu ! Les éléments plutôt black métalliques me firent penser à la regrettée entité Hyadningar (cette observation se joue bien plus sur le terrain de l’intuition que de l’objectivité). La lourdeur ne mit pas longtemps à reprendre ses droits, au travers d’une rythmique pachydermique qui nous est plus familière les concernant. Et c’est d’ailleurs dans ce balancement régulier entre frénésie et tellurisme que Face the loss of your sanity va trouver son identité première. Le final donnera vainqueur ce second pôle thymique, avec une certaine lumière il me semble ou du mois un désespoir qui se réchauffe quelque peu.
Comme vous pouvez le constater, Face the loss of your sanity est un titre riche en contrastes, et il s’avère nécessaire de s’y plonger de très nombreuses fois pour en saisir toute l’essence. Passionnant !
Set-list Ataraxie :
1) L’ataraxie
2) Walking through the land of falsity
3) Slow transcending agony
4) Face the loss of your sanity
1) L’ataraxie
2) Walking through the land of falsity
3) Slow transcending agony
4) Face the loss of your sanity
Après un concert d’Ataraxie, il m’est toujours difficile de me replonger dans autre chose. Et étant donné l’identité plus "légère" d’Isole, il était clairement prévisible que mon ressenti n’irait pas bien loin. Isole pratique un doom mélodique, style auquel je suis très largement réfractaire, m’ennuyant très rapidement à l’écoute d’un Swallow The Sun par exemple…
Et bien je suis passé totalement à côté de ce concert d’Isole, dont pourtant bon nombre d’amateurs s’était déplacé. En effet, le tout m’est apparu trop convenu, me renvoyant à trop de sonorités préalablement crées par d’autres entités. En voici une petite illustration sonore juste ici :
Je partis donc avant la fin car Isole pratique une musique qui m’est complètement extérieure.
Cette sixième édition du Doom Over Paris a une fois de plus été placée sous le signe de l’éclectisme, ici encore plus accru que pour sa cinquième édition. Défendant à la fois les valeurs sûres tout comme les ovnis, le pari risqué est réussi, permettant d’éviter une vision dogmatique du doom. Courageuse initiative que celle des Acteurs de l’Ombre… que vive le doom !
Janvier/Février 2013,
Rédigé par Vlad Tepes.
Rédigé par Vlad Tepes.
Un très grand MERCI à vous, Vlad et Metallic, pour ce live report ! Que le Saint Riff Rédempteur vous couvre de bénédictions pour des siècles et des siècles !
RépondreSupprimerSaint Stéphane
Merci beaucoup Saint Stéphane, car ce fut un plaisir que de vivre ce show de Barabbas. En espérant qu'à l'avenir, vous teniez compte de ma proposition, car les sorcières sont elles-aussi amatrices du Saint Riff Rédempteur !
SupprimerA très bientôt en de doomesques contrées...
Amen!!!
RépondreSupprimerSaint Rodolphe
Absolument, ce live-report clôture la grand messe du 25 novembre dernier, et encore merci pour cette sincère prestation !
SupprimerA très bientôt pour de doomesques rythmiques !