Cradle of Filth / God Seed / Blynd
Vampiric orgasm…
(par Vlad Tepes)
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"Creatures from the Black Abyss" tour.
Moment : 08/12/12.
Lieu : Matrix (Bochum, Allemagne).
Moment : 08/12/12.
Lieu : Matrix (Bochum, Allemagne).
Groupes :
Blynd | God Seed | Cradle of Filth |
1. Let there be blood…
Mais que le temps est long entre deux concerts de mes chers vampires britanniques, ceux que l’on ne présente plus depuis si longtemps, les immortels… les provocateurs… les damnés Cradle of Filth. En effet, les deux prestations françaises de l’année passée me semblaient tellement enfouies dans ma mémoire, et il me fallait donc une sérieuse et incisive piqûre de rappel. C’est pour cela que votre serviteur a décidé cette année de s’offrir une part de lion de cette tournée "Creatures from the Black Abyss", soit trois concerts rien que pour ce mois de décembre 2012 !
Mon périple cradelien débuta par une date dans un petit club allemand, le Matrix de Bochum. Malgré le risque de tempête de neige, je décida malgré tout d’affronter les éléments hostiles car rien ne peut m’empêcher d’assister à une prestation de mes chers vampires. D’ailleurs, je livrerais aux lecteurs courageux en toute fin toute de live-report quelques éléments vous permettant de comprendre pourquoi le terme de "périple" prend définitivement tout son sens pour ce concert allemand…
Revenons donc à cette salle du Matrix, où les vigils non-anglophones semblent assez attentifs à ce qu’aucun appareil-photo professionnel ni appareil vidéo ne rentre. Mais cela était sans compter sur ma perspicacité, ne reculant devant rien pour vous livrer le live-report le plus complet possible !
2. Cyprus metal ?
Je n’aurai pas grand mal à me faufiler dans la fosse pour assister à la première formation métallique chypriote qu’il m’ait été donné de voir, Blynd. Et bien je dois dire que le nom est à l’image de leur musique : clichesque et vide. Je m’explique.
La musique du groupe est ce que j’aurai tendance à qualifier de basiquement "métal" car le seul but sembla être de produire du riff direct et convenu, car chaque note apparut trop prévisible. Pourtant fort sympathique, Blynd ne fut capable d’apporter la moindre originalité dans son court set, oscillant entre passages agressifs (au sens le plus basique du terme) et mélodies indigestes. En effet, ces dernières m’ont désagréablement rappelées toute cette vague de heavy death mélodique, soit à l’aspect commercial et outrageusement moderne.
Pour moi, Blynd est vraiment un groupe à oublier, tant le manque d’identité s’avère criant.
3. God is dead…
Je pensais que Rotting Christ devait prendre la suite des chypriotes, mais après vérification ces derniers ne reprenaient la tournée qu’à partir du 11 décembre. C’est ainsi God Seed qui prit la suite des opérations…
Pour ceux qui ont déjà pu voir le groupe sur scène (soit en tant que God Seed ou bien en usant – à tort – le nom de Gorgoroth en 2008), God Seed présente un décorum épuré, soit dépourvu de toute croix ou de tout corps nu. Malgré tout, les corpse-paints restent de mise tout comme l’attitude rampante de Gaahl. A ce titre, l’homme est à la hauteur de ce que nous connaissons de lui, avec toujours cette prestance diabolique : Gaahl conserve intact cet aspect théâtral qui est en grande partie à l’origine de sa renommée.
Musicalement parlant, les vieux démons semblent revenir (en référence notamment au Hellfest 2009), à savoir que le son fut relativement plat et manquant d’aspérités. D’ailleurs, il me fut difficile parfois de reconnaître certains morceaux que je connais pourtant par cœur (je pense à ceux issus du "Ad Majorem Sathanas Gloriam" de Gorgoroth). Je pense que cela est dû au genre pratiqué, mais il est regrettable de ne pas reconnaître certaines pièces musicales préalablement connues.
En termes de set-list, God Seed alternera à parts égales entre son premier album "I begin" (Indie Recordings, 2012) et des titres issus des opus de Gorgoroth. "Ad Majorem Sathanas Gloriam" (Regain Records, 2006) aura la part belle avec quatre titres, contre un seul issu de "Twilight of the Idols (In conspiracy with Satan)" (Nuclear Blast, 2003) :
J’avoue que ces titres de Gorgoroth font mouche à chaque fois, même si je persiste à trouver qu’il manque ce petit quelque chose qui ferait toute la différence, et je pense en premier lieu à Carving a giant (n’est pas Frost qui veut, n’est-ce pas ?) comme vous pouvez l’entendre sur cette vidéo :
Les morceaux issus de "I begin" m’auront laissé assez partagé. Un titre comme Alt liv apporte une marque singulière (avec sa ligne de basse entêtante et ses vocaux épiques), comme vous pouvez l’entendre sur cette vidéo :
Mais ce n’est pas le cas pour d’autres titres trop convenus (This from the past ou encore Awake). Il me semble donc à brûle-pourpoint que God Seed ne s’est pas encore totalement affranchi de Gorgoroth, ce qui est assez logique étant donné que Gaahl et King ov Hell ont écrit un chapitre de l’histoire de ce dernier. Toutefois, God Seed a bien plus à gagner en se différenciant de manière franche et définitive de Gorgoroth, ce qui ne me semble pas encore effectif. Mais il faudra que je me plonge dans "I begin" pour en avoir le cœur net. Toutefois, certains morceaux issus du premier album ont su tirer leur épingle du jeu, comme ce Aldrande Tre :
Malgré ces quelques critiques, God Seed m’aura quand même permis de passer un bon moment, ce qui est dû en grande partie à la présence singulière de Gaahl. Ce dernier, quand il s’en donna la peine, nous offrit quelques cris assez intéressants, comme le montre par exemple cette vidéo du nouveau morceau From the running of blood :
Set-list God Seed :
1) Sign of an open eye (Gorgoroth cover)
2) Awake
3) Aldrande tre
4) Carving a giant (Gorgoroth cover)
5) From the running of blood
6) Wound upon wound (Gorgoroth cover)
7) Exit – Through carved stones (Gorgoroth cover)
8) Alt liv
9) Prosperity and beauty (Gorgoroth cover)
10) This from the past
4. From the Cradle to Mastery !
Tous ceux qui me connaissent savent que mon déplacement ne se justifiait que pour une seule et unique obsession : Cradle of Filth. Malgré que le dernier opus "The Manticore and Other Horrors" (Peaceville Records, 2012) n’aura pas laissé une marque indélébile sur mon âme et mon cœur, l’immersion live demeure pour moi un rituel depuis le 15 novembre 1998 (concert parisien au défunt Elysée-Montmartre). Et je pense que cela sera éternellement le cas et ce jusqu’à ma mort.
Un sourire s’imprime sur mon visage alors que les minutes décèdent peu à peu… Mon âme trépigne, puis mon cœur sursaute dès que surgit Tiffauges des noires enceintes. Prosternons-nous…
L’euphorie gagne l’audience à mesure que chaque membre investit la scène, dont le point culminant sera l’arrivée du mythique Dani Filth, alors que les instruments rugissent un épique Tragic kingdom. Cela fut la première surprise de la set-list, car à ma connaissance ce titre n’a été que peu joué sur scène et il s’agissait de la toute première fois pour moi. Autre élément de surprise, le groupe a restructuré sa set-list au courant du mois de novembre, ne démarrant pas par l’enchainement The unveiling of O / The abhorrent. Symboliquement, cela peut nous conduire à réfléchir à la place que Cradle of Filth réserve dès à présent à "The Manticore and Other Horrors", ce sur quoi nous reviendrons dans la suite de notre propos…
Pour en revenir à Tragic kingdom, le son n’aura pas été des plus clairs et j’avoue avoir eu quelque appréhension à retrouver la même sonorisation que pour God Seed. Fort heureusement, cela n’aura pas été le cas et le son s’améliorera au fil de la prestation. Malgré un son manquant d’aspérités (ce qui est par ailleurs dû à la composition elle-même, où les claviers prennent le pas sur les guitares), ce fut un réel plaisir que d’entendre enfin ce morceau sur scène, du fait de se replonger dans le brillant "Godspeed on the Devil’s Thunder" (Roadrunner Records, 2008).
Décidés à en découdre, nos britanniques enchaîneront sur Cthulhu dawn, très enlevé. Immanquablement, cela aura exhumé chez moi certains souvenirs scéniques, l’interprétation de ce soir me rappelant celle des deux shows à l’Elysée-Montmartre les 23 et 24 novembre 2000. Nostalgie quand tu nous tiens… Autant dire que l’atmosphère était enfiévrée dans la fosse, ce qui ne constituait que des prémisses…
En effet, après un trait d’humour dont Dani Filth est coutumier, j’aurai l’immense privilège d’entendre pour la toute première fois en live Funeral in Carpathia… et quelle beauté ! Excessivement peu joué en live, cela constitue un précieux présent (… pour les cœurs empoisonnés n’est-ce pas ? …) pour les plus avertis des amateurs filthiens. Rythmiquement parlant, le groupe aura choisi de se rapprocher grandement de la vitesse originelle, mettant de côté la Be quick or be dead version (version trop rapide présente sur le EP "From the Cradle to Enslave" ; 1999, Music For Nations). Ainsi, Cradle of Filth nous a offert un véritable retour aux sources avec cette interprétation, que ce soit un Marthus respectant quasiment à la lettre chaque coup de caisse claire ou un Dani Filth enchaînant avec brio ses fameux cris suraigus absolument inhumains. Epique et classieux de bout en bout, ce Funeral in Carpathia aura été d’un niveau équivalent à sa version studio, ce qui nous renvoie directement à l’interprétation grandiose de Heaven torn asunder l’année passée.
Pris d’une frénésie old-school, c’est un Summer dying fast qui prendra la suite des hostilités. Ses riffs ravageurs fleuraient le bon vieux temps de 1994, et ont su établir un assez juste compromis entre la version effective de "The Principle of Evil made Flesh" (1994, Cacophonous Records) et celle présente sur "Bitter Suites to Succubi" (2001, AbraCadaver). A la fois puriste et moderne, il fut difficile de résister à cet assaut qui manifestement a ravi l’audience.
Ce premier chapitre du show aura été placé sous le signe de la virulence et d’un retour aux sources, ce à quoi succéda un second plus direct et catchy. Lilith immaculate constituait le titre parfait pour effectuer la jonction entre ces deux parties, à la fois très enlevé ainsi qu’entêtant. La première chose à constater est l’impressionnante vitesse d’exécution de Marthus, qui nous en aura mis plein la vue et les oreilles dès les premières secondes du titre : autant dire que la version studio parait bien proprette à côté ! Le reste du titre sera assez fidèle, même si nous ne pouvons que regretter que les vocaux de Caroline Campbell soient systématiquement lésés voir oubliés par l’équipe technique. Ainsi, nous ne l’entendrons absolument pas sur ses premières parties vocales, ce qui s’améliorera sensiblement par la suite. Je regrette amèrement cela car les vocaux féminins sont particulièrement cruciaux sur ce Lilith immaculate.
Indispensable à toute set-list du groupe depuis des années, Nymphetamine (Fix) fera ainsi son entrée. Le temps où j’éprouvais une certaine réticence à l’écouter en live quelques années en arrière est révolu. En effet, le groupe nous aura offert cette version excellente qu’ils interprètent depuis 2009, où la magnificence des chœurs y est pour beaucoup. Constatez-le vous-mêmes sur cette vidéo :
Parallèlement, Dani Filth s’avèra plus fidèle ce soir-là à la version studio, tout comme apparaissant plus rigoureux dans ses vocaux.
A ce stade du concert, on pourrait légitimement s’étonner de n’avoir pas encore entendu le moindre extrait du dernier opus en date, le très efficace "The Manticore and Other Horrors". C’est ainsi que débarqua le celtic-frostien For your vulgar delectation. Même si étant loin d’être le meilleur morceau de l’album, il faut bien avouer qu’il demeure taillé pour la scène, car direct et immédiat. Et bien cet interlude dark’n’roll fut des plus délectables, c’est le moins que l’on puisse dire !
A ma grande surprise, le morceau suivant est très peu joué sur scène : Born in a burial gown. En effet, la seule fois où je l’aurai entendu précédemment, ce fut lors du festival Tatoo the Planet en septembre 2001 à Paris Bercy. Ce fut donc avec plaisir que je retrouva de nouveau sur planches ce morceau, et je vous le fais partager ici :
Assez fidèle à l’originale, l’interprétation fut très rock’n’roll, soit dans la logique continuité de For your vulgar delectation.
Puis le changement de climat s’imposa dès la présentation d’un titre-phare de tout bon concert cradelien : si je vous dis "forêt", à quoi pensez-vous ? Oui, celle-ci appelle votre nom pour nous servir un The forest whispers my name dont il demeure impossible de se lasser. Ambiancé comme ce titre se doit de l’être, ce fut notamment Marthus qui nous fit démonstration de ses talents en matière de rapidité. Les blasts effectués ce soir-là m’ont tout simplement sidéré par leur fluidité et cette aisance de jeu. Cela faisait bien longtemps que la batterie n’avait pas été si illustre à un show cradelien. Hallucinant !
Après une pause bien méritée, résonna The unveiling of O, nous rappelant malgré tout que ce concert est bel et bien en support de "The Manticore and Other Horrors". Je trépigna d’impatience, espérant en mon esprit le violent The abbhorent. Et je fus déçu car il fut écarté de la set-list, comme en atteste cette dernière où The abbhorent y figure pourtant bien. C’est ainsi que vint plus rapidement que prévu le mythique Cruelty brought thee orchids. Autant dire que l’interprétation fut absolument superbe, même si quelque peu inférieure à celle comprise entre 2009 et 2011. Délectez-vous ici de son symphonisme fondamental :
Et pour être tout à fait honnête, il s’agit toujours d’un très grand moment que d’entendre ce morceau d’anthologie, issu d’un album portant ce même statut. Culte !
Poursuivant au rang des morceaux systématiquement joués sur scène depuis de nombreuses années, Her ghost in the fog en fait allègrement partie. Je m’en suis parfois lassé sur scène, mais l’interprétation donnée en juin 2011 au Hellfest m’aura réconcilié avec cette brumeuse composition. Ce soir-là à Bochum, cette réconciliation fut scellée car je dois bien avouer que l’interprétation fut en tous points excellente. Mais l’obsessionnel que je suis fut notamment ravi d’entendre à nouveau les chœurs grandiloquents qui firent la grandeur du titre en studio, comme vous pouvez l’entendre ici :
Car trop de fois les aspects les plus symphoniques du morceau furent lésés, mais pas ce soir-là à Bochum ! Je fus ainsi très agréablement surpris de redécouvrir le plaisir de vivre ce Her ghost in the fog sur scène. Et le puriste que je suis fut récompensé…
Le début de mon précédent discours concernant Her ghost in the fog peut tout à fait s’appliquer au titre final : From the cradle to enslave. Car je l’ai entendu de très nombreuses fois depuis que je harcèle Cradle of Filth en live ! Mon appréhension fut d’autant plus grande que je n’ai jamais vraiment affectionné ce titre, que ce soit en studio ou bien en live. Paradoxalement et ne m’attendant à rien, je fus très agréablement surpris là aussi par ce dark’n’roll symphonique, qui manifestement se bonifie avec le temps. Je pris un plaisir manifeste, malgré des vocaux quelque peu imprécis de la part de notre cher Dani Filth. Après l’interprétation de ce soir, j’en vins même à considérer que From the cradle to enslave avait tout à fait sa place dans n’importe quel show cradelien, permettant d’allier les éléments fondamentaux de l’identité cradelienne à une structure catchy et rock’n’roll. Je n’aurai pas cru avoir un tel point de vue en 1999, croyez-moi !
Que dire du show de ce soir ? Et bien en tout premier lieu, je ne peux que confesser ma jubilation d’avoir pu revoir les mythiques Cradle of Filth après 17 mois de latence (le dernier concert remontant à juillet 2011 pour le festival Léz’Arts Scéniques en Alsace). Car cela est toujours un grand moment, et peu importe le contexte pour moi.
Plus particulièrement pour ce show à Bochum, le son ne fut malgré tout pas vraiment idéal, un peu trop brouillon à mon goût sur certains morceaux. Car tout comme pour God Seed, le rendu manquait de guitares, ce qui plaçait trop en avant les autres éléments. L’effet bénéfique de cela fut d’offrir la possibilité d’entendre à merveille les vocaux hallucinants de Dani Filth. D’ailleurs, il nous faut parler de ce point précis, pour faire taire quelque peu les nombreux sots détracteurs. Ces derniers déclarent depuis fort longtemps que le sieur Filth ne possède plus ses capacités vocales d’antan ; toutefois, j’entends ce discours depuis si longtemps qu’il en devient grossier d’ignorance et de bêtise. En effet, Dani Filth a montré ce soir-là une grande rigueur, même si sur certains morceaux il fut plus approximatif (From the cradle to enslave, For your vulgar delectation). Mais de manière globale, il a montré un chant maitrisé et d’une puissance que des centaines de vocalistes métalliques (et même en dehors…) peuvent lui envier à en périr !
Le reste de la troupe cradelienne répondit présent pour nous offrir une prestation quasi impeccable : une Caroline Campbell lyrique à souhait, un Marthus effréné et le couple Allender/McIlroy hargneux. Quant à lui, le nouveau bassiste Daniel Firth fut fidèle en termes d’interprétation, respectant à la lettre les compositions cradeliennes.
Quant à elle, la set-list s’est avérée variée et profondément respectueuse du cradelien averti, avec de somptueuses surprises (Funeral in Carpathia, Tragic kingdom), de belles redécouvertes (Her ghost in the fog, From the cradle to enslave), et une hargne épique et acérée (Summer dying fast, The forest whispers my name). Toutefois, nous ne pouvons que constater que le nouvel album a été sous-représenté ce soir-là avec comme unique représentant le très direct For your vulgar delectation (parfois représenté par deux ou trois morceaux sur d’autres dates antérieures). Que cela signifie-t-il ? Le groupe est-il déjà lassé par cet opus ? Je le crois très honnêtement, ce qui est loin de me déplaire car je n’en suis pas un fervent admirateur.
Set-list Cradle of Filth :
Tiffauges 1) Tragic kingdom 2) Cthulhu dawn 3) Funeral in Carpathia 4) Summer dying fast 5) Lilith immaculate 6) Nymphetamine (Fix) 7) For your vulgar delectation 8) Born in a burial gown 9) The forest whispers my name The unveiling of O 10) Cruelty brought thee orchids 11) Her ghost in the fog 12) From the cradle to enslave Sinfonia |
5. L’histoire d’un périple…
Cette virée à Bochum se fit contre vents-et-marrées… ou plutôt contre neige et verglas ! En effet, la nuit postérieure à ce concert me conduisit à dormir dans ma voiture, dans un froid absolument glacial. Mais le pire m’attendait dès le lendemain matin, où je me suis trouvé pris au piège dans une tempête de neige. Car les implacables flocons tombèrent toute la nuit durant sans discontinuer, pour ainsi me bloquer sur une satanée autoroute allemande. Est venu à ma rescousse un policier sacrément agressif et n’étant pas décidé à décrocher la moindre parole anglophone (mais bien décidé à me faire engager de sérieux frais sur mes pneumatiques… voleur !). Heureusement je réussis à convaincre le dépanneur de me laisser repartir avec quelques astuces de déplacement. Après tout cela, je pense avoir triplé la durée initiale de mon trajet.
Je peux vous certifier que je rentra chez moi soulagé, ayant échappé à une méchante galère !! On ne m’y reprendra plus. Pourtant je me dis que j’aurai quand même réussi à assister à une grande soirée, ce qui me conduit à l’idée terminale de ce premier live-report cradelien (cuvée 2012, entendons-nous bien…) : que ne ferait-on pas pour cette immortelle entité sanguinaire ? … et bien tout !!!
Décembre 2012/Janvier 2013,
Rédigé par Vlad Tepes.
Rédigé par Vlad Tepes.
Cradle of Filth / God Seed / Blynd
Vampiric orgasm…
(by Vlad Tepes)
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"Creatures from the Black Abyss" tour.
Moment : 08/12/12.
Location : Matrix (Bochum, Allemagne).
Moment : 08/12/12.
Location : Matrix (Bochum, Allemagne).
Bands :
Blynd | God Seed | Cradle of Filth |
1. Let there be blood…
Time was so extended between two concerts of my beloved English vampires, the ones that don’t need to be presented for so long, the immortals… the provocative… the damned Cradle of Filth. Indeed, the French shows of last year seem so buried in my memory, so I needed a serious booster. That’s why your servant decided this year to offer himself a lion piece for this "Creatures from the Black Abyss" tour, doing three shows in December 2012 !
The first date of my filthy trek started in a little German club, the Matrix located in Bochum. Despite the risk of snowfall, I decided to battle against the hostile elements because nothing can stop me when I want to see Cradle on stage. In fact, I’ll talk you about this on the very end of this report, to let you understand why the notion of "trek" strictly makes sense for this German show…
But let’s go back to this room of the Matrix, where the non-English speaking seems pretty watchful of not letting in any video camera or too much sophisticated camera. But they didn’t knew my perspicacity, because I didn’t step back to offer you the most complete report !
2. Cyprus metal ?
It wasn’t difficult at all sneaking in to the front to hear the first performance for tonight, the Cypriot guys from Blynd. And I must say that their name and their music are pretty close : cliché and empty. I must explain myself.
The music of the band is what I can call basically "metal" because the only goal seems to produce direct riffing, and every note appears too predictable. However nice, Blynd didn’t show any originality in their set, oscillating between aggressive moments (in the most basic notion) and indigestible melodies. Indeed, these last ones have remembered me this melodic heavy death trend, so a commercial and too modern music.
According to me, Blynd is a band to forget, because the lack of identity is too enormous.
3. God is dead…
I thought Rotting Christ must play that night, but I’ve forgot they were on tour starting the 11th of December. So God Seed began his show…
For those that have seen the band live on stage, God Seed presented that night an uncluttered decorum, without any cross or naked body. But the band still has the corpse-paints, and also the creeping attitude of Gaahl. In fact, the man was equal than his last performances, with a real diabolical presence.
Musically speaking, the old demons seemed to come back (talking about the Hellfest 2009), because the sound was very flat and without roughness. And it was sometimes difficult for me to recognize some Gorgoroth songs (the ones from the "Ad Majorem Sathanas Gloriam" album). Maybe this is a problem of genre, but this is unfortunate at the same time.
In the setlist, God Seed had alternate between his first album "I begin" (Indie Recordings, 2012) and some recent tracks from Gorgoroth. The "Ad Majorem Sathanas Gloriam" album (Regain Records, 2006) has had four tracks, but only one for the "Twilight of the Idols (In conspiracy with Satan)" album (Nuclear Blast, 2003) :
I must admit that these tracks from Gorgoroth are always excellent to hear, even if I think that it missed this little magic thing, talking in first place to the Carving a giant track, as you can hear right here :
The tracks from the "I begin" album have left me torn. A track like Alt liv possesses its own identity (with a heady bass line and epic vocals), as you can hear on this video :
But this isn’t the case for other tracks like This from the past or Awake. It seems that God Seed is still linked to Gorgoroth, which is pretty logical. However, I hope that the band will soon free itself from it. But I need to dive into the "I begin" album to be sure. Some tracks from this album are more original like this Aldrande Tre :
Despite some critics, God Seed was good on stage, which is due essentially to the presence of Gaahl. Because he offered us some great screams, as you can hear it right here in the From the running of blood video :
Set-list God Seed :
1) Sign of an open eye (Gorgoroth cover)
2) Awake
3) Aldrande tre
4) Carving a giant (Gorgoroth cover)
5) From the running of blood
6) Wound upon wound (Gorgoroth cover)
7) Exit – Through carved stones (Gorgoroth cover)
8) Alt liv
9) Prosperity and beauty (Gorgoroth cover)
10) This from the past
4. From the Cradle to Mastery !
People who are close to me know that my travel had one and only obsession : Cradle of Filth. Despite the last album "The Manticore and Other Horrors" (Peaceville Records, 2012) didn’t print an indelible trace on my heart and soul, the live flooding is an intimate ritual since the 15 of November 1998 (a show in Paris at the defunct Elysée-Montmartre). And I think that it will be eternal until death takes us.
The minutes are dying on and a smile draws itself on my face… My soul stamps, then my heart jumps when came Tiffauges. Let’s bow down now…
The euphoria was growing in the audience when each member entered the stage, and the most higher point was the coming of Dani Filth… when the instruments roared on an epic Tragic kingdom. This was the very first surprise of the present set list, and it was the first time I’ve heard it on stage. The another surprise is that the band changed its set list during November, not starting with The unveiling of O / The abhorrent. Symbolically speaking, it can make us think about the rank of "The Manticore and Other Horrors" in the discography of the Filth, which we’ll discuss later…
Speaking about Tragic kingdom again, the sound wasn’t the clearest and I must admit having some apprehension to get back with the same sound as the one for God Seed. Fortunately, this wasn’t the case and the sound was getting better and better. Despite a lack of roughness (which is due to the track itself, where the keys are much more ahead than the guitars), it was a true pleasure hearing finally this track on stage, and going back to the brilliant "Godspeed on the Devil’s Thunder" (Roadrunner Records, 2008).
The band seemed decided to battle, and our British vampires followed on with Cthulhu dawn, pretty spirited. Plain, were exhumed a recollection of the two shows done at the Elysée-Montmatre the 23 and 24 of November 2000. Nostalgia… The atmosphere was on fire, and it was just the beginning…
Indeed, after a little humor of Dani Filth, I had the huge luck to hear for the very first time on stage Funeral in Carpathia… and what a beauty ! In fact, this track hasn’t been played much live, and tonight in Bochum this was a present (… for the poison-hearted, right ? …) for the most aware of the filthy lovers. Rhythmically speaking, the band chose to stay on the original speed, putting aside the Be quick or be dead version (too speed version that can be found on the "From the Cradle to Enslave" EP ; 1999, Music For Nations). So Cradle of Filth offered us a return to the roots with such an interpretation, with Marthus strictly respecting every stroke of snare drum or Dani Filth stringing together his famous and inhuman high-pitched screams. Epic and class at every moment, Funeral in Carpathia was put at the equal high level of the studio version, which can be compared to the grandiose interpretation of Heaven torn asunder last year.
Frenetically old-school, Summer dying fast took place. Its devastating riffs smelled the old good times of 1994, and were an excellent compromise between the version of "The Principle of Evil made Flesh" (1994, Cacophonous Records) and the one of "Bitter Suites to Succubi" (2001, AbraCadaver). Puristic and modern, it was difficult to not resist at this assault which the audience loved.
The first chapter of the show was under the banner of virulence and a real return to an old-school feeling, and then a more catchy and direct chapter began. Lilith immaculate was the perfect song to make the junction between these two parts, at the same time spirited and also heady. The first thing I noticed was the impressive execution’s speed of Marthus : the studio version seemed so neat in comparison with this live interpretation ! The rest of the track was faithful to the original, even if you could regret that the vocals of Caroline Campbell are always forgotten by the crew. So, we didn’t herd at all the opening of her vocals, which have been better thereafter. It is such a pity because the feminine vocals on Lilith immaculate are very important.
Essential in every set list of the band for years, Nymphetamine (Fix) arrived. There was a time when I had a reluctance hearing it live, but it is definitely over. Indeed, Cradle offers us an excellent version since 2009, where the choirs are crucial. You can observe it on this video :
Alongside, Dani Filth was that night pretty faithful to the studio version, and also more rigorous in his vocals.
At this point, we could be surprised not having heard any track from the new album "The Manticore and Other Horrors". So For your vulgar delectation came ! Even if it isn’t the best track of the album, we must admit that this is a perfect track from live shows, because it is direct and immediate. This dark’n’roll interlude was truly delectable !
It was surprising to me hearing the next track, which doesn’t appeared pretty often : Born in a burial gown. Indeed, the only time I’ve heard it was at the Tatoo the Planet festival in September 2001 in Paris. So it was enjoyable getting back with it on stage, and I share it with you right here :
Pretty close to the original version, the interpretation was in a certain rock’n’roll spirit, so in the continuity of For your vulgar delectation.
Then happened another atmosphere with the presentation of a mandatory filthy track : if I tell you "forest", what do you think about ? Yes, it calls your name with The forest whispers my name ! As great as we expected it to, Marthus did an impressive demonstration of his talents. That night the blast-beats have stupefied me. It was a long time ago since the drums haven’t been so great. Mind-blowing !
After a short and deserved break, we could hear The unveiling of O, reminding us that this show was in support of "The Manticore and Other Horrors". I was trampling on, hoping the venue of The abbhorent. But it was removed from the set list, as you can see on the bottom right-hand corner. So came the mythical Cruelty brought thee orchids. I must say that the interpretation was magnificent, even it was a bit inferior to the one from 2009 to 2011. You can delight yourself with this fundamental symphonism right here :
To be honest, it is always a big moment hearing this song, from a cult album !
Still in the category of the important tracks to play live, we can find Her ghost in the fog. Sometimes I’ve been tired hearing it, but I was reconciled thanks to the Hellfest show (France) in june 2011. That night in Bochum, the reconciliation was sealed because the interpretation has been excellent on every point. And I was glad hearing the grandiose choirs, as you can hear right here :
Because so much times the more symphonic aspects of the studio song have been damaged, but not that night in Bochum ! I was happily surprised rediscovering the track live on stage. So the purist that I am has been rewarded…
What I initially talk you about Her ghost in the fog can also be applied for the final song of the show : From the cradle to enslave. Because I’ve heard it so many times since I harass the band live ! My apprehension was also so big because I don’t like the studio version. Paradoxically and expecting myself to nothing, I was pleasantly surprised by this symphonic dark’n’roll, which seems to improve itself from year to year. I had a massive delight, despite imprecise vocals from our dearest Dani Filth. After the interpretation of tonight, I could consider From the cradle to enslave as logical in every filthy show, binding the primary elements of the identity of Cradle of Filth with some catchy and rock’n’roll elements. I wasn’t expecting such a point of view thirteen years ago, believe me !
So, what can we tell about this tonight’s show ? First of all, I must confess my everlasting jubilation seeing and hearing the mythical Cradle of Filth after 17 months of latency. This is always a big moment.
Tonight in Bochum, the sound wasn’t so good, a little too rough on some tracks. As for God Seed, there wasn’t enough guitars according to me. But the beneficial effect was offering a perfect depiction of Dani Filth’s vocals. And so, we must shut off some detractors saying his vocal capacities would be inferior than before. We’re all wrong ! In fact, Dani Filth showed a big rigor, even he was a little approximate on some songs (From the cradle to enslave, For your vulgar delectation). But in a global view, he showed a mastered singing, with such a power that hundreds of metallic vocalists can hardly touch !
The rest of the filthy band offered us an impeccable live performance : Caroline Campbell was lyrical as I wanted ; Marthus was unbridled ; and the partners Allender/McIlroy was vicious. Daniel Firth, the new bass player, was pretty faithful.
The set list was varied and deeply respectful of the informed filthy lover, with magnificent surprises (Funeral in Carpathia, Tragic kingdom), some great rediscoveries (Her ghost in the fog, From the cradle to enslave), and an epic and sharp spite (Summer dying fast, The forest whispers my name). However, we can see that the new album has been under-represented, with the only song For your vulgar delectation. What does it mean ? The band is already tired of it ? I strongly believe it…
Set-list Cradle of Filth :
Tiffauges 1) Tragic kingdom 2) Cthulhu dawn 3) Funeral in Carpathia 4) Summer dying fast 5) Lilith immaculate 6) Nymphetamine (Fix) 7) For your vulgar delectation 8) Born in a burial gown 9) The forest whispers my name The unveiling of O 10) Cruelty brought thee orchids 11) Her ghost in the fog 12) From the cradle to enslave Sinfonia |
5. The Tale of a journey…
That trip to Bochum has been so complicated because of snow and black ice ! Indeed, the night just after the show I had to sleep in my car because of the weather, in an absolute freezing cold. But the worst awaited me in the morning, where I fell hemmed in a snow storm. The snowflakes fell all night long, and I couldn’t move on a German highway. An aggressive cop came to help me but wasn’t disposed to talk a little bit of English with me (but wanted to make me pay all my tires… robber !). Fortunately I tried to convince the repair man to let me go with some good tricks. After all that, I think I had tripled the initial length of my trip.
I can certify that I came back home eased, having escape to a pure chore !! But I’m telling myself that I’ve succeeded and lived a great live evening, which lead me to the final idea of this first filthy report (only for 2012…) : what could I do to see and hear this immortal and bloody entity ? … everything !!!
December 2012/January 2013,
Written and translated by Vlad Tepes.
Written and translated by Vlad Tepes.
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