Angmar / Darkenhöld / Fhoi Myore / Lutece
Black Metal d'appellation certifiée...
(par Metallic)
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La Croisade Noire
Moment : 05/05/13.
Lieu : Le Klub (Paris 1er).
Organisateur(s) : Battle'S Beer.
Moment : 05/05/13.
Lieu : Le Klub (Paris 1er).
Organisateur(s) : Battle'S Beer.
Après
avoir malheureusement raté la veille l'excellente date proposée au Glaz'Art,
celle de Nifelheim, Volcano, Seide et The Stone, je
ne pouvais pas non plus louper celle qui va se tenir aujourd'hui au Klub.
De plus
ce soir, la concurrence est rude puisqu'il y a non pas une soirée Black Metal
mais deux. D'un côté au Glaz'Art celle organisée par Pavillon
Noir avec les italiens de Forgotten
Tomb, Isole et les français de Nocturnal Depression. Le premier
groupe, malgré une qualité certaine m'a déçu au Hellfest 2012 donc je privilégie la deuxième soirée qui se tient au
Klub. Elle est organisée par l'association Battle'S Beer.
Dommage que ces deux concerts tombent en même temps. Heureusement tout n'est
pas perdu pour le premier concert puisque Gwenn était ce samedi soir à Toulouse
pour cette tournée de Forgotten Tomb.
Puis de
toute manière je préfère privilégier un plateau totalement composé de groupes
de Black Metal français, à savoir Angmar,
Darkenhöld, Fhoi Myore et Lutece.
La
soirée débutera au premier sous-sol du Klub avec un peu de retard. Ce qui me
laissera le temps de jeter un œil au niveau du merchandising. Il ne fallait pas
rater le stand de Battle'S Beer et
surtout l'édition papier du dernier numéro de leur e-mag avec nous, notamment
une interview de Diamond Eyed Princess et
une autre de Lutece. Un autre stand
était présent, celui du label Ossuaire
Records avec des CD d'excellents groupes tels que Fhoi Myore justement.
Après ce premier tour d'horizon de la salle, le premier groupe à jouer
ce soir est Lutece. Justement ils
font l'actualité ces derniers jours puisqu'ils ont gagné la finale parisienne
du Headbang Contest, donc
l'honneur d'être présents sur l'affiche du Motocultor Festival
ce mois d'août. Une belle reconnaissance pour ce groupe et le Black Metal
français. Je ne connais pas forcément Lutece,
je ne peux donc pas donner mon avis sur leur victoire mais bravo au
groupe !
Lutece va
tout donner ce soir car le groupe a de l'énergie à revendre après cette
victoire. Et encore ils se retiennent du fait de la petitesse de la salle du
Klub et qu'ils soient 5 sur scène. Ça commence à faire beaucoup pour jouer. Pas
évident pour le chanteur qui dégage une telle rage et intensité sur scène,
surtout avec son imposant micro composé de 5 têtes de mort qu'il sera par
moment obligé de descendre de scène.
La musique de Lutece pas
forcément originale n'en demeure pas moins efficace et de qualité. Le rythme
est soutenu, les parties de guitares et de batterie sont rapides. Seul le
chanteur est looké, enfin typé Black Metal avec des paras, torse nu et son
pentacle. Il n'a pas forcément le gabarit des chanteurs habituels mais se veut
très impliqué et vit sa musique à fond.
Apparemment une grande partie du public est venue pour Lutece. J'ai passé pour ma part un bon
moment et je leur souhaite de poursuivre ainsi tout en gardant la tête sur les
épaules.
Le
groupe suivant est distribué entre autre par Battle'S Beer, il s'agit de Fhoi
Myore. J'ai lu différents articles les concernant et je n'en ai entendu que
du bien.
Des
fans sont là, tout comme mon voisin, qui n'est autre que le guitariste de Normannorum, excellent groupe de Pagan
Black Metal normand et qui me dit sans mal qu'il est venu spécialement pour
eux ; il les écoute sans cesse depuis plusieurs jours. Je suis moi-même
très curieux de les entendre sur scène.
Les membres du groupe ont un look Pagan assez basique. Le chanteur et le
bassiste sont pieds nus et portent un long short déchiré. Le chanteur a
également un micro posé sur une tige englobée d'une branche de bois. Micro
plutôt original dois-je dire. Et des maquillages Black Metalliques plutôt
légers et un peu couleur craie blanche. Dommage que les autres membres du
groupe n'aient pas le même look. Du coup j'ai du mal à définir l'identité de Fhoi Myore. Par exemple, un des
guitaristes porte une cotte de maille. Enfin bref je ne suis pas là pour
contempler un défilé de mode, place donc à la musique !
Et
celle-ci se veut brutale, incisive, Pagan, primitive et violente. Pas de
communication avec le public, le groupe n'en a que faire et se veut concentré
et froid. Peut-être pas très à l'aise sur scène car peu habitués à faire de la
scène.
Ça ne
m'empêchera pas de me prendre un pavé dans la tête malgré une certaine
linéarité dans la musique de Fhoi Myore.
Elle est excellente et la représentation primitive de l'homme face à la nature
est bien mise en avant. Le chanteur en arrive presque à hurler comme une bête
j'en ai l'impression par moment, c'est saisissant.
Le public bougeait davantage sur Lutece,
là il est en pleine découverte, enfin une partie. Fhoi Myore qui jusqu'ici maîtrisait son sujet fut perturbé par la
guitare récalcitrante du musicien de session. Il s'arrêta de jouer plusieurs
fois et sortit même de scène un petit moment. Il revient mais rien n'y fait, il
est vraiment gêné. Il joue comme il peut, comme si de rien n'était mais le son
qui sort de sa guitare est très désagréable, mauvais et fort, ce qui gâchera un
peu le dernier morceau joué. Le musicien s'en est bien sorti tout en essayant
de rester le plus discret possible.
La
musique de Fhoi Myore est vraiment
excellente mais sur scène il faudrait qu'ils revoient un peu leur présence
scénique et l'image de chaque membre.
Fidèle
à ses racines, le groupe ne demande qu'à grandir.
Le
groupe pour qui je suis venu principalement ce soir est Darkenhöld. Des niçois qui propose un Black Metal à prédominance
médiévale et avec des claviers typés années 90. Leur deuxième album "Echoes from the Stone Keeper" sorti
fin octobre 2012 chez Those Oppose Records
est une pure merveille dans le genre. Je le conseille vivement, et tout comme
pour Fhoi Myore vous pouvez
retrouver cet album dans le merchandising de Battle'S Beer. La totalité des ventes est reversée aux groupes,
l'association ne fait aucun profit, il est important de le signaler.
En
tant que spectateur je trouve le Klub trop petit mais loin de ce que doit se
dire Darkenhöld. Ils sont 6 sur
scène et la configuration est telle qu'il est impossible aux musiciens de
circuler une fois positionnés et impossible également de placer un troisième
micro pour le guitariste Aldébaran. Puis le claviériste se retrouve vraiment au
bord et en retrait de la bordure de la sortie de la scène. C'est dommage mais
c'est mieux que rien. Je les vois pour la première fois donc je ne vais pas me
plaindre.
Ici les
membres de Darkenhöld ont une identité
vestimentaire médiévale commune au groupe et à sa thématique. Le chanteur Cervantes
porte même une cape avec une capuche et ne reproduit pas les mêmes erreurs que
par le passé, voir le live-report de mon confrère Vlad lors de leur précédent
passage au Klub justement ici : http://www.psychopathia-melomania.com/2011/03/himinbjrg-nydvind-darkenhold-heol.html
Cervantes
a apporté sur scène une grande fiole d'eau ou peut-être de la potion magique,
ou bien encore une petite poire artisanale. Que sais-je ?
Une
fois les préparatifs terminés, Darkenhöld
démarre son show sur un titre, celui du même nom que porte le deuxième album "Echoes From the Stone Keeper". Ce morceau est juste un des hymnes
old-school et médiéval de ce dernier album. Il le représente parfaitement, est magnifique
et prenant. Sur scène il est un peu plus difficile de ressentir toutes ces
émotions ressenties avec le CD. C’est mieux que rien, et il faut se contenter
du Klub.
Difficile
pour les musiciens de bouger sur scène tellement ils sont serrés et Cervantes
n’est pas plus à l’aise avec sa cape, enfin sa capuche. Vous me direz, vu la
chaleur il doit être difficile de la garder plus longtemps surtout avec des
cheveux mi-longs. Il l’enlèvera assez vite tout comme sa cape pendant le
deuxième titre de la soirée.
Je vous parlais d’hymne auparavant mais chaque chanson d’"Echoes From the Stone Keeper" est un hymne, enfin une perle musicale.
C’est à chaque fois un délice. Et là Wyvern
Solitude Chant ne viendra pas me contredire. Ici cette offrande est bien
plus guerrière et brutale. Il suffit d’entendre les cris de Cervantes et Aboth
derrière les fûts, il ne les ménage point. Je vous laisse juger ici en vidéo :
L’incorporation
d’un deuxième guitariste en plus d’Aldébaran est une vraie richesse et permet
au public de mieux entendre les nombreuses subtilités de l’album. D’ailleurs ce
guitariste a l’esprit guerrier et rageur contrairement à Aldébaran, plus
réservé mais qui ne manque pas d’émotion et de technicité à la guitare. Pendant
le final instrumental, Cervantes se retire et se place en retrait pour laisser place au bassiste Alexandre qui peut ainsi
s’exprimer davantage et montrer ses talents de bassiste. Cervantes enleva donc
pendant ce temps-là sa fameuse cape.
Darkenhöld a apparemment choisi une set-list équitable
entre ses deux albums, et nous entendons maintenant le titre Ghouls and the Tower de l’album "A Passage to the Towers...". Nous
retrouvons quelques riffs similaires avec le titre précédent. Le deuxième album
est de toute manière dans la continuité du premier ; il est juste mieux
produit et les claviers y sont plus majestueux. Citadel of Obsidian Slumber est un excellent cru du premier album.
Les racines old-school sont bien présentes et les claviers y sont imposants et
grandioses. Je m’en prends plein les yeux et les oreilles.
Avec March of the Sylvan Beasts tiré du
deuxième album, les claviers comme dit précédemment sont bien meilleurs et
majestueux. Cette chanson plus calme se situe dans des riffs mid-tempo pour la
plupart du temps. Malgré tout le rythme sera soutenu jusqu’à la fin du titre. Crimson Legions est une excellente
transition avec le précédent titre. Ce morceau est assez guerrier et je
remarque l’introduction de passage un peu plus Speed, Heavy et rock’n’roll.
Là où Darkenhöld est meilleur et excelle, c’est
dans ses morceaux les plus épiques et Cleaving
the Ethereal Waves nous le démontre indéniablement avec ici des parties
atmosphériques plus prononcées. Oui épique est le mot car même dans un Klub, ça
a son petit effet. Mesnie Hellequin du
deuxième album "Echoes From the
Stone Keeper" n’est pas le
morceau le plus intéressant en soi car la recette est très similaire aux
précédents morceaux mais je trouve qu’il est une très bonne introduction au
morceau qui va suivre. Je remarque une nette influence norvégienne par moment,
une ancienne évidemment, celle de Dimmu
Borgir.
Et justement Darkenhöld reprend
le morceau For all tid de ce célèbre
groupe norvégien, tiré de leur premier album éponyme qui date de 1994. Si on
met de côté la partie médiévale et qu’on se concentre sur la partie mélodique
et atmosphérique, il est clair que je pense fortement à Dimmu Borgir.
Le
groupe français s’en sort très bien et fait une très belle reprise. Elle se
veut entraînante et guerrière. Par contre, pas évident pour Cervantes de
partager son micro avec Aldébaran pour les chœurs. Nous n’entendions peut-être
pas assez les claviers mais cette reprise était assez fidèle dans l’ensemble je
trouve.
Un
très bon concert de Darkenhöld qui
pourrait être mille fois meilleur dans une salle digne de ce nom, avec un son
adéquat et de la place pour accueillir tous les musiciens devant la scène, avec
des micros pour tout le monde. Avec les moyens du bord, le groupe niçois n’a
pas démérité, ne s’est pas démonté et s’est donné à fond. Les musiciens sont
tous très bons et il est rare d’entendre un groupe de Black Metal dans ce style
sur Paris. Le seul reproche que je puisse faire c’est pour Cervantes. Il a un
problème pour occuper la scène et passe beaucoup trop de temps à replacer sa
chevelure et le micro, le resserrer, etc. Du coup, même s’il paraît concentré
il n’a pas l’air à l’aise sur scène. Il semble perfectionniste et vouloir tout
contrôler. Ce qui peut être une bonne chose mais à l’extrême ça peut gâcher le
plaisir d’un fan comme je le suis justement. C’est une des fausses notes de ce
concert donc : Cervantes s’il te plait la prochaine fois, lâche-toi et vis
ton concert à fond !
Maintenant,
le concert terminé, je ne demande qu’à revoir Darkenhöld car j’ai entendu de belles choses ce soir. Il faut comme
le bon vin, laisser le groupe s’affiner avec le temps et façonner ses réglages
sur scène.
A très
bientôt j’espère.
Set-list Darkenhöld :
1) Echoes from
the Stone Keeper
2) Wyvern
Solitude Chant
3) Ghouls and the Tower
4) Citadel of
Obsidian Slumber
5) March of the
Sylvan Beasts
6) Crimson
Legions
7) Cleaving the
Ethereal Waves
8) Mesnie
Hellequin
9) For all tid (Dimmu Borgir cover) |
Pour
terminer cette soirée en beauté, c'est Angmar
qui s'y colle. Je ne les ai jamais vus sur scène alors je ne sais pas trop à
quoi m'attendre. Il y a bien longtemps que je n'ai pas écouté leur musique, j'espère
donc être surpris.
Je
remarque pendant les préparatifs de la scène que chaque musicien est doté d'un
micro. Je suppose donc que nous entendrons différents chants, ce qui risque
d'être fort intéressant.
Une fois que la musique d'Angmar
retentit après de moult essais de réglages des retours de chaque musicien,
celle-ci se veut profondément intense. J'accroche immédiatement à cette
ambiance puissante et hypnotique. Je ne reconnais pas les morceaux car je n'ai
écouté que trop peu ce groupe et je le regrette, car je suis littéralement
scotché devant la scène, possédé par la musique d'Angmar.
Le
bassiste se plaint beaucoup de problèmes de son et des retours sur scène. Il ne
sera pas vraiment pas gâté tout au long du concert mais ça ne se ressentira pas
trop dans le public. Et heureusement avec une telle musique. Angmar nous propose un Black Metal
transcendantal avec d'assez longs morceaux. Ces longueurs sont utiles pour
exprimer toute l'essence du groupe et asseoir l'ambiance qu'il désire. Je suis
impressionné par l'atmosphère qui se dégage de la musique de ce groupe, elle m'hypnotise
complètement. Et ce qui m'a également surpris et séduit c'est l'alternance des
3 voix très inspirées. Les mecs s'en donnent à cœur joie.
Il n'y
a pas à dire c'est la grosse claque !
Un invité surprise se révélera à nous sur l'avant-dernier titre Perdition. Je ne l'avais pas reconnu
mais il s'agit de Vestal l'actuel chanteur de Merrimack/Anus Mundi et
j'apprendrai par la suite que c'est également un ex-Angmar. Ce qui explique sûrement sa présence ce soir je pense. En
tous les cas il est très possédé et on aperçoit aisément toutes ses cicatrices,
ce qui rajoute ce côté dépressif et tiraillé à son jeu de scène. Dommage que
nous n'entendions pas assez son chant au micro, sa prestation aurait eu plus
d'effet. C'est un très bon moment malgré tout.
Le concert d'Angmar prendra
fin après le morceau Le Paria. Je
n'ai pas vu le temps passer tellement la musique est prenante et emplie
d'émotions. D'ailleurs difficile de retourner à la réalité après une telle
expérience, après un tel concert. Angmar
est une valeur sûre, il faut vraiment soutenir ce groupe malheureusement pas
assez mis en avant sur la scène française. Donc merci à Battle'S Beer pour les avoir programmer.
Set-list Angmar :
1) Lachrimae
Mundi
2) Unborn of the
Ancient Times
3) 13ème Rêve
4) Quand le ciel devient noir
5) Perdition
6) Le Paria |
La
soirée fut bien excellente, et quatre groupes de qualité ont foulé le sol du
Klub. Merci à ces derniers et à l'association Battle'S Beer qui a un don certain pour toujours nous proposer des
affiches si affriolantes.
Longue
vie au Black Metal français et à la scène Underground en général !
Juin/Juillet 2013,
Rédigé par Metallic.
Rédigé par Metallic.
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