Hellfest 2013
Day 1...
(par Vlad Tepes, Stephane Rip, Gwenn & Minerva)
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Moment : 21/06/2013.
Lieu : Complexe du Val de Moine (Clisson, 44).
Informations : Cliquez-ici.
Day 2 : Live-report.
Day 3 : Live-report.
Lieu : Complexe du Val de Moine (Clisson, 44).
Informations : Cliquez-ici.
Day 2 : Live-report.
Day 3 : Live-report.
Auteurs :
Vlad Tepes : textes/vidéos/photos.
Stephane Rip : photos/textes.
Gwenn : photos.
Minerva Photography : photos.
Vlad Tepes : textes/vidéos/photos.
Stephane Rip : photos/textes.
Gwenn : photos.
Minerva Photography : photos.
Chaque
année, le troisième week-end du mois de juin est, pour beaucoup de personnes
telles que moi, le moment réservé au plus étrange des pèlerinages : le Hellfest !! En effet, et ce sans
aucune exception depuis 2006, ce qui constitue un des plus grands festivals
métal d’Europe est un rendez-vous incontournable pour moi, apportant toujours
son lot de surprises et de concerts cultes. Autrement dit, l’affiche importe
peu pour ma part, car la programmation demeure si touffue que chaque mélomane y
trouvera toujours son compte.
Pendant ce temps, du côté
de Stephane…
Me voilà en route pour Clisson où va se dérouler le Hellfest 2013, mon 6ème
d'affilée mais surtout mon premier en tant que photographe accrédité. Alors
même si l'affiche de cette année est pour moi la moins alléchante de toutes, je
suis gonflé à bloc pour profiter de faire un maximum de photos. Puis l'ambiance
du Hellfest, je la connais bien
maintenant. Peu de festivals peuvent se targuer d’avoir un décor aussi poussé
et un esprit autant "familial", et cela malgré le succès grandissant
et un public de plus en plus nombreux.
Welcome to Hell…
Fest !
Groupes :
Main Stage 01 |
Main Stage 02 |
The Altar |
Twisted Sister | Vektor | Evoken |
Kreator | Between the Buried and Me | |
Helloween | Asphyx |
The Temple |
The Valley |
The Warzone |
The Great Old Ones | Black Breath | Sick Of It All |
Stille Volk | Pallbearer | |
Hate | Neurosis | |
Týr | ||
Aura Noir | ||
Absu | ||
Primordial | ||
Carpathian Forest | ||
God Seed |
10h30 : Le café avalé et l'appareil en main, me voici devant l'entrée du site sous forme de cathédrale identique à l'an dernier. Un rapide tour du site confirme mes pensées : le décor du Hellfest est présent partout. Que se soit sous formes de sculptures ou de bars aménagés dans des containers, l'empreinte "post-apocalyptique " est partout..
Vektor n'est jamais venu au Hellfest. Donc pour un aficionado du
festival et un amateur de thrash comme moi, cela fait deux très bonnes raisons
de voir les Américains.
Pour être honnête, j'avais seulement entendu parler d'eux
(en bien…) mais pas eu le temps de me pencher sur les deux albums sortis en
2009 et 2011. Je me suis vite rendu compte qu'il fallait que je remédie à cela
en rentrant.
Le thrash de Vektor
tranche comme une lame de rasoir. C'est technique, carré et les passages death
se mêlent parfaitement à la voix de David DiSanto (croisement entre Mille
Petrozza de Kreator, et Chuck
Schuldiner le mythique leader de Death).
Pendant ce temps, du côté de Vlad…
La journée
débuta calmement pour moi et ma Fée de Sang sous la Temple, où les joyeux païens de Týr avaient pour intention d’enflammer la scène. J’ai toujours
entendu grand bien de la musique des féroïens, et j’abordai donc ce moment avec
curiosité.
Malheureusement
Týr ne fut pas à la hauteur de mes
attentes, car leur pagan métal m’a bien trop renvoyé à de très nombreuses
formations du genre. Sans tomber dans la vulgarité de bon nombre d’entités
pagan, le groupe n’aura malgré tout pas su faire preuve d’une audace que
j’espérais tant.
Si je dois rationaliser
quelque peu, Týr pratique malgré
tout une musique de qualité, comme vous le montre cet hymne anti-nazi qu’est Shadow of the Swastika :
Malgré
tout, je resta sur ma déception, et laisse donc la musique de Týr à ceux qui sauront pleinement
l’apprécier !
Moi et
ma Fée de Sang primes ensuite la direction de l’Altar pour aller à la rencontre d’un groupe culte de la scène du
funeral doom : Evoken. J’avais
vu le groupe il y a quelques années lors d’une prestation parisienne, et
j’avoue en avoir gardé un bien morne souvenir.
Je fus ici agréablement
surpris (ce qui provoqua donc l’effet inverse de Týr au niveau du rapport attente/ressenti), Evoken piochant à la fois dans du funeral doom typique ainsi que
dans du death/doom (et non du doom/death, au vu de la rythmique
charpentée du morceau auquel je pense !). Le contraste aura ainsi permis
de dynamiser ce concert avec équilibre, et je m’y suis clairement retrouvé
cette fois-ci au Hellfest. Et je tiens par ailleurs à souligner la profondeur
de la voix de John Paradiso, assez saisissante.
Malgré
tout (et à l’instar de l’excellente réputation du groupe), Evoken ne m’aura pas conquis jusqu’au bout des ongles, et il me
manqua ce je ne sais quoi qui aurait pu me faire basculer d’un bon concert vers
un concert bouleversant. Il me semble que la musique du groupe prenne bien plus
d’ampleur en studio que sur scène à mon humble avis…
Ce fut ensuite aux Norvégiens d’Aura Noir de prendre place sous la Temple, sans grande conviction initiale
de ma part. En effet, je me souviens avoir vu le groupe à domicile, au Hole in the Sky de 2009 (à Bergen) et
je n’en conservais pas une trace mémorable (ce qui est notamment dû à la très
forte agitation de la fosse !). Je me présentais donc devant la Temple sans attente particulière…
Bien entendu, aura été choisi un titre
entièrement écrit par Jeff Hanneman,
et personnellement je me serai plutôt orienté vers les titres malsains et
mid-tempo de "Diabolus in Musica" (Desire
ou Overt enemy entre autres
exemples…), mais cela ne colle pas à l’univers old-school d’Aura Noir !).
Techniquement parlant, c’est bien le
sieur Blasphemer qui m’aura le plus
impressionné. En effet, sa vitesse d’exécution a atteint des sommets, et dont
la précision n’a rien à envier à la lame la plus affûtée. Autrement dit, je
passa une grande partie du concert à admirer son jeu, me demandant comment une
main humaine pouvait demeurer aussi épileptique. Pour vous aider à mesurer mon
ressenti, l’unique fois où telle chose s’était produite, ce fut devant Trey
Azagthoth ! Possédant un feeling inimitable (Ava Inferi…) et une technique hors-norme (Aura Noir !), Blasphemer reste un des plus grands guitaristes
que je connaisse.
Suite à cette maigre digression, ce concert d’Aura Noir m’aura pleinement convaincu de me plonger dans la
discographie du groupe, pour m’injecter en intra-veineuse une bonne dose de
thrash sans compromis et respectueux des traditions.
Pendant ce temps, dans
l’esprit de Stephane…
16h, l'heure d'Aura Noir !
J'attendais ce moment depuis longtemps, n'ayant pas pu les voir lors de leur
dernier passage à Clisson en 2009. BIM BAM BOUM est assez représentatif de la claque
que j'ai prise. Alors Apollyon ne porte pas les peintures de guerre comme avec
Immortal, ok... Aggressor a peut-être le cul vissé sur un tabouret (le
malheureux a perdu l'usage de ses pieds suite a un accident), ok ok... Mais
leur mélange black/thrash joué avec tant d'énergie, moi je suis bon client. J'ai
beau ne pouvoir faire que la moitié du concert, c'est un régal, et le public
présent sous le chapiteau qui couvre la Altar
et la Temple a l'air conquis autant
que moi.
Quelques mètres me séparent donc du pit de la Altar où Between the Buried and Me va commencer à jouer. J'ai la chance d'être dans les premiers photographes à pouvoir shooter, et tant mieux car je ne suis pas plus emballé que ça par les 2-3 morceaux auxquels j'assiste. Il faut dire qu’après Aura Noir, pas facile pour moi d’enchaîner.
J'aurai eu le temps de shooter une fin de titre d’Absu, et le peu que j'ai vu des américains est vraiment intéressant. Les limiter au black métal serait une erreur je pense. Mais je ne peux pas me faire véritablement une idée en trois minutes de l'empreinte musicale du groupe.
Ce sera la même chose pour Pallbearer : seulement quelques minutes pour apprécier leur doom rock. Autant vous dire qu'en faisant des photos, ce n'est pas forcement simple !
Pendant
ce temps, dans la boite crânienne de Vlad…
Déjà placé pour Primordial, moi et ma Fée de Sang en profitons pour regarder la fin du concert d’Asphyx. Leur death/doom a valeur légendaire et il me fallait me pencher dessus. Mais mon plaisir tourna court en raison d’un son peu agréable, un peu trop brut à mon goût.
De plus, le chant de Martin
van Drunen ne m’aura pas non plus convaincu que cela, manquant de précision
dans les parties les plus torturées. Je dois bien avouer le trouver plus
pertinent au sein de Hail of Bullets.
Dommage…
Mais notre placement devant la Temple avait pour objectif d’assister à l’un
des concerts les plus attendus pour ma part en ce vendredi : Primordial. Les ayant vus à de
multiples reprises, le souffle épique fonctionne à chaque fois, et aujourd’hui
n’y aura pas fait exception.
Toutefois, les opérations
ont très mal démarrées, le concert ayant débuté 25 minutes en retard du fait
d’un problème d’avion. O frustration quand tu nous tiens !! Le groupe se
mis donc en place très rapidement, A.A. Nemtheanga ayant malgré tout pris soin
de s’orner d’un corpse-paint bien à lui. Les hostilités démarrèrent par No grave deep enough, nous plongeant
dans l’ambiance, avec un groupe décidé à tout donner dans le peu de temps qui
lui est imparti :
Epique et intense : voilà les deux
qualificatifs qui s’appliqueront aussi bien pour ce morceau que pour le restant
de la prestation.
Laissant quelque peu la virulence de
côté, la mélancolie envahit alors la Temple
avec Bloodied yet unbowed. Ce titre
très épique a parfaitement fait ressortir la force évocatrice de la musique de Primordial, amenant avec lui toute la
fosse, même avec autant de mélancolie épique. A ce titre, j’ai envie de faire
un parallèle avec Gallows hymn (à
moindre mesure entendons-nous bien), où nos Irlandais arrivent à transporter
avec des émotions à priori peu fédératrices. D’ailleurs, je peste et peste
encore de n’avoir pas encore entendu ce morceau sur scène…
Quoi de dire de plus après ce
visionnage ? Et bien je pense que vous aurez parfaitement compris de
vous-mêmes où je voulais en venir…
Pour achever ce court set, ce fut sur le virulent Empire falls que les hostilités se sublimèrent. Sans grande
surprise pour une set-list de Primordial,
l’effet est malgré tout intact à chaque interprétation. Et il est impossible de
ne pas reprendre à gorge déployée « For
hollow victories » !! Irrésistible, il fallait être dans la fosse
pour saisir la portée de cette fougue, alors que des images de falaises en
flamme passaient en notre esprit…
Primordial est un groupe qui brille
aussi bien par la qualité de sa musique que par la qualité de son front-man. A
ce titre, il est assez comparable à Fernando Ribeiro de Moonspell, malgré un
style pratiqué très différent. Et autant ne pas y aller par quatre
chemins : Primordial est un
grand groupe, maitrisant à la perfection son sujet autant en studio qu’en live.
A ce titre, un mauvais concert du groupe n’existe pas, et la présente
prestation ne l’aura nullement démenti.
Set-list Primordial :
1) No grave deep
enough
2) Bloodied yet unbowed
3) The coffin
ships
4) Empire falls
Pendant ce temps, dans le
Main esprit de Stephane…
18h35, et ma première "désillusion" de pit photo
allait arriver. Twisted Sister joue,
mais à voir ma position dans la file d'attente je ne serai jamais dans la dernière
vague qui pourra shooter. J'arriva plus ou moins à prendre une ou deux photos
de l'entrée du pit mais pas plus. C'est dommage parce que même en étant pas du
tout un fan de Glam, je dois dire que j'ai rarement assisté à une communion
comme cela entre un public et un groupe.
Dee Snider est un chef
d'orchestre, il s'amuse avec le public et a toujours le mot pour faire rire.
Les classiques s'enchaînent, et le public chante à chaque refrain. Twisted Sister enflamma purement et simplement
la Main Stage.
S'il y a bien un groupe que je ne me lasserai jamais
de voir c'est bien Kreator. Alors
c'est compliqué pour moi d'être objectif, et j'aurai envie de dire que c'était
presque parfait. Comme d'habitude la set-list comporta des titres de presque
toutes les époques.
Pas vraiment de surprise donc du coté des Allemands, ça
déroule et l'ambiance du public sur la Main
Stage est survoltée. Vu du pit photo c'est un souvenir que je ne suis pas
prêt d'oublier.
Résultat, je traîne
devant Kreator et je me rends compte
de mon erreur monumentale en arrivant devant la queue au pit photo pour Whitesnake. C'est peine perdu, je ne
serai jamais dans les trois premières vagues autorisées.
Pendant ce temps-là, dans le noir esprit de
Vlad…
Le plus
souvent, je suis un des premiers à me précipiter à un concert de black métal
norvégien, et ce malgré des sensibilités et orientations assez diverses au sein
de ce genre prolifique. Je restai ainsi curieux de voir Carpathian Forest pour la première fois sur scène. L’image que je
pouvais en avoir était héritée de leur premier DVD live "We’re going to Hollyood for this – Live
perversions" (et oui, il y a un second DVD sorti en 2010, mais bien
plus confidentiel…), avec notamment cette mise en scène complètement
hors-normes sur Sadomasochistic !
Malheureusement, et ce au
bout de quelques morceaux seulement, la déception m’a envahi. En effet, la
prestation fut placée sous la plus récente orientation stylistique du groupe, à
savoir une alliance entre punk et black métal. Ainsi, le climat oscilla entre
rock’n’roll très direct et black métal norvégien classique. Or, ma conception
du black métal norvégien de surcroit se trouve en dehors d’une telle alliance,
qui serait presque selon moi contre-nature. En effet, le True Norwegian Black
Metal au sens où je l’entends s’inspire directement de "Transilvanian hunger" de
Darkthrone, à savoir une musique à la fois crue et noire jusqu’au bout des
ongles. Or, cette prestation de Carpathian
Forest manqua pour moi de noirceur, préférant des rythmiques très directes,
comme ce Mask of the Slave :
Dans ce
morceau précisément, il y a des éléments que j’aime beaucoup (la toute première
rythmique par exemple), et d’autres que je qualifierai de dispensables (la
rythmique thrashy débutant après deux minutes de vidéo). Ainsi, il m’aura été
difficile d’apprécier des morceaux en intégralité, le tout me tiraillant.
Pourtant, il y aura bien eu
des morceaux qui m’auront convaincus, ceux prenant le parti du black métal
norvégien exclusivement, tel que cet excellent The frostbitten woodlands of Norway :
Mais je
n’aurais pas suffisamment retrouvé cette noire ambiance pour aller jusqu’au
bout de la prestation, accentué par le fait que Nattefrost ne m’a pas semblé
complètement investi dans son rôle de frontman ce soir-là, manquant à mon sens
de violence.
Je
sortis donc frustré par cette prestation, et aurai préféré rencontrer le Carpathian Forest des origines, le plus
cru possible. Mais ma déception est noyée sous l’engouement manifeste du public
présent. Ceci nous montre que chacun possède sa propre définition du True
Norwegian Black Metal…
En y réfléchissant bien,
j’avoue par contre avoir envie de voir sur scène le projet solo de Nattefrost, car nous assisterions là à
une débauche ultime où le punk le plus noir pourrait s’exprimer sans borne.
Nattefrost, si tu lis ces lignes, puisses-tu entendre mon appel de débauche…
Pendant ce temps-là, du
côté de Stephane…
Afin d'éviter la même bêtise
que plus tôt, je ne tarda pas à bouger en direction du pit de la Main Stage pour Helloween. Je les ai déjà vus une paire de fois mais je me dis que
puisqu'il s'agit de têtes d'affiches, en ramener des photos serait une bonne
idée. On se rend vite compte que penser comme ça peut vraiment vous faire
perdre un temps fou…
Retour à la torture d’âme de Vlad sous
tente…
Pour achever cette première
journée de Hellfest, et après force hésitation entre God Seed et Neurosis (programmés strictement de
manière simultanée), moi et ma Fée de Sang décidâmes de privilégier les
Américains. Deux arguments auront fait pencher la balance en faveur de Neurosis : 1) J’avais d’ores et
déjà assisté à trois excellents concerts de God Seed en décembre dernier, lors de la fameuse tournée Creatures from the Black Abyss
(accompagnant les sanglants Cradle of
Filth). 2) Durant des années, j’ai fantasmé autour du concert de Neurosis donné au Hellfest 2007, que
j’étais dans l’obligation de rater du fait de devoir me placer convenablement
pour Emperor (qui jouait juste après
eux sur l’autre scène). Malgré tout, je ne regrette nullement cette occasion
manquée de 2007, Emperor m’ayant offert un des plus grands concerts de toute
mon existence. Mais je ne pouvais m’empêcher de rester hautement curieux devant
le rendu de Neurosis sur une scène,
le groupe ayant tendance à me fasciner sur disque. Nous nous précipitâmes donc
sous la Valley, non sans une petite
pensée pour God Seed…
Sans aucune concession, la prestation démarra avec Eye, petit joyau de brutalité de 1996 :
Sans aucune concession, la prestation démarra avec Eye, petit joyau de brutalité de 1996 :
Ecrasant
à souhait, il fallut d’emblée reconnaitre que les Américains n’avaient rien
perdu de leur violence, nous assénant une série de coups au visage au travers
de blocs de pierre. L’image peut paraitre excessive… "peut paraitre"
en effet…
Tout sembla retomber
lorsque les premières notes de My heart
for deliverance se firent entendre (issu du dernier opus du groupe, "Honour found in decay" ; 2012,
Neurot Recordings), juste avant une reprise de décibels, inscrivant une
certaine continuité avec Eye :
Puis le
tout retomba en de subtiles notes, comme si la rage et l’angoisse s’évaporaient
progressivement. Ces deux mouvements thymiques successifs finirent par se
fondre l’un dans l’autre, générant une sensation assez saisissante de lumière,
voir d’apaisement. My heart for
deliverance s’est avéré être un assez beau morceau, et ambitieux cela est
évident.
Une nappe atmosphérique fit
glisser le climat vers quelque chose de plus oppressant, une sorte de lourdeur
rampante… voici At the end of the road :
Après
cette très longue introduction, l’obscurité s’évaporera quelque peu avant de
laisser place à un déluge de décibels, déployant cette rage si caractéristique
de Neurosis. Cette si soudaine
catharsis se développa elle aussi de manière rampante, n’offrant à l’auditeur
aucune reprise de souffle.
La
structure de ce titre est très intéressante car étant littéralement scindée en
deux, laissant autant de place au malaise qu’à la catharsis. Et quel exutoire
incroyable de radicalité, ultime…
Le morceau qui suivit me
mit le sourire aux lèvres, me renvoyant 14 ans en arrière, et le titre éponyme Times of Grace vint m’écraser de tout
son poids :
Par
endroits assez différent rythmiquement par rapport à la version studio, le
titre conserva intacte cette sensation d’écrasement, alliée à un certain aspect
rampant. En effet, ce riff magnifiquement doomesque suite à la cinquième minute
sembla faire table rase de toute aspérité sur ce sol brûlant. Car il fleura bon
une sorte de décomposition existentielle et tellurique. Je me dois de me
répéter : Ultime.
L’atmosphère gagna une
certaine "douceur" avec le début de Distill (wtaching the swarm) :
… avant
une nouvelle entreprise de destruction sonique. Toutefois, ici la massivité
laissa la place à la dissonance au travers de guitares étranges. C’est
d’ailleurs cette étrangeté qui envahi la seconde partie du morceau, où des sons
atmosphériques et peu représentables introduisirent à une forme d’abattement.
Ce moment du show s’orienta
vers le dernier opus de Neurosis,
avec pour commencer At the well :
C’est
bien d’étrangeté qu’il s’agissait une fois de plus, dans un titre mid-tempo qui
ne me transporta pas comme les autres. Pourtant très ambiancé, je suis resté
plutôt extérieur au morceau, peut-être par manque de rage suffisante.
De
plus, un idiot dans la fosse commença sa large entreprise de brisage de
testicules en règles (ce que vous entendez d’ailleurs sur l’enregistrement
durant la partie calme à la sixième minute). Cela ne m’aida pas du tout à
entrer dans ce At the well pourtant
très convaincant (objectivement parlant j’entends). Dommage…
De manière assez
surprenante, le show se fit plus mélodique avec We all rage in gold :
Assez
inhabituel pour ce que je connaissais du groupe, j’eus un peu de mal à entrer
dans la toute première partie du morceau, aidé par la bêtise de certains
membres du public, incapable de… excusez-moi du peu… fermer leurs
gueules !!! Je ne comprendrais jamais les gens incapables de respecter les
musiciens. Pourtant très bon, je suis quand même passé à côté de cet excellent
titre.
Puis Neurosis en revint à quelque chose de plus opaque, de plus sombre
aussi. Voici pour vous Bleeding the pigs :
Une
voix étrange se répandit sur fond de sentiment d’ascension. Aux roulements
intrigants se mêla une certaine tristesse, une puissance latente ne demandant
qu’à exploser. Ceci ne se fit que partiellement, laissant l’auditeur dans une
frustration volontaire. Ce Bleeding the
pigs fut vraiment très intrigant !
Mais déjà le concert toucha
à sa fin, célébré par un illustre morceau… Locust
Star :
C’est
donc la désespérance qui vint clôturer ce concert hellfestien, non sans une
rage absolue dans les vocaux. Tellurique, le sol en trembla avant de se noircir
considérablement…
Alors quoi penser de ce concert de Neurosis ? … Je commencerai par
dire que je ne regrette nullement de les avoir privilégiés à God Seed, car la
prestation s’est apparentée à un énorme bloc de roche qui nous tombe sur l’âme.
Massif ! Neurosis a vraiment
donné ce sentiment de rouleau compresseur que rien ne peut arrêter. D’ailleurs,
les très longs interludes présents entre chaque titre ont donné ce sentiment de
masse, de bloc pierreux.
Mais vous pourriez me dire que ce n’est
pas aussi simple, et vous auriez tout à fait raison. Car même si le déluge
sonore caractérise parfaitement la musique des Américains, il y a également
énormément de subtilités entre et dans chaque morceau. Sans faire scission dans
les compositions, toutes ces finesses sont là pour mettre en valeur et
alimenter ce que je nommerai une "apocalypse sonore". Les contrastes
sont ici rois, servant la destruction du monde et de chaque parcelle
d’humanité. Sur ce sentiment précis, ils se rapprochent de 1349 en arrivant à créer ce sentiment d’apocalypse, cette angoisse
de mort imminente…
De manière bien plus concrète, et ce
malgré le fait d’avoir été très impressionné par cette prestation, toutes les
conditions n’étaient pas réunies pour que ce moment soit parfait. D’une part,
le son n’était pas idéal et un peu trop gorgé de basses. Ainsi, il me tarde de
pouvoir les voir en salle avec une sonorisation plus précise. D’autre part, je
ne reviendrai pas sur l’irrespect de certains membres de la fosse, et en
particulier d’un ver de terre particulièrement décérébré.
Pour conclure, je dirai que cette excellente prestation des Américains
fut quelque peu gâchée par certains paramètres, ne faisant me concernant
qu’ajourner un concert dantesque où nous nous mettrons purement et simplement à
genoux devant la puissance de Neurosis !!
Set-list Neurosis :
1) Eye
2) My heart for
deliverance
3) At the end of
the road
4) Times of
grace
5) Distill
(watching the swarm)
6) At the well
7) We all rage
in gold
8) Bleeding the pigs
9) Locust star
Pendant ce temps, du côté
coreux de Stephane…
Pour finir, j'ai pu
shooter le premier morceau de Sick Of It
All, mais le mauvais côté c'est que le titre était très très court. Je
resta un petit peu dans la foule, et les New-Yorkais furent ultra efficaces
comme à leur habitude. La palme du public le plus déchaîné sera décernée sans
aucun doute à celui de la Warzone à la fin de du week-end.
Diaporama complet par Stephane Rip pour la journée du vendredi :
Comme
vous pouvez le voir, cette journée de Hellfest
fut particulièrement riche en émotions et en regards. Elle n’eut pas la même
couleur en termes aussi bien de fond que de forme entre moi et Stephane comme
vous avez pu le constater. Toutefois, la passion nous aura réunis dans la
pluralité naissante de ce Hellfest
cuvée 2013…
Juillet/Août 2013,
Rédigé
par Vlad Tepes & Stephane Rip,Et photos déposées par Gwenn.
Psychopathia Melomania tient à remercier particulièrement Minerva Photography pour les photos qu'elle a partagé avec notre webzine et celui pour lequel elle travaille, le webzine italien Italia di Metallo.
Parcourir les deux autres journées :
- Samedi 22 : http://www.psychopathia-melomania.com/2013/09/hellfest-2013-live-clisson-samedi.html
- Dimanche 23 : http://www.psychopathia-melomania.com/2014/05/hellfest-2013-live-clisson-dimanche.html
Terriblement excellent !!
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