lundi 12 août 2013

Hellfest 2013 - Live Clisson (Vendredi 21/06/2013)




Hellfest 2013

Day 1...

(par Vlad Tepes, Stephane Rip, Gwenn & Minerva)



Moment : 21/06/2013.
Lieu : Complexe du Val de Moine (Clisson, 44).

Informations : Cliquez-ici.
Day 2 : Live-report.
Day 3 : Live-report.


Auteurs :

Vlad Tepes : textes/vidéos/photos.
Stephane Rip : photos/textes.
Gwenn : photos.
Minerva Photography : photos.


Hellfest 2013


Chaque année, le troisième week-end du mois de juin est, pour beaucoup de personnes telles que moi, le moment réservé au plus étrange des pèlerinages : le Hellfest !! En effet, et ce sans aucune exception depuis 2006, ce qui constitue un des plus grands festivals métal d’Europe est un rendez-vous incontournable pour moi, apportant toujours son lot de surprises et de concerts cultes. Autrement dit, l’affiche importe peu pour ma part, car la programmation demeure si touffue que chaque mélomane y trouvera toujours son compte.

Pendant ce temps, du côté de Stephane…
Me voilà en route pour Clisson où va se dérouler le Hellfest 2013, mon 6ème d'affilée mais surtout mon premier en tant que photographe accrédité. Alors même si l'affiche de cette année est pour moi la moins alléchante de toutes, je suis gonflé à bloc pour profiter de faire un maximum de photos. Puis l'ambiance du Hellfest, je la connais bien maintenant. Peu de festivals peuvent se targuer d’avoir un décor aussi poussé et un esprit autant "familial", et cela malgré le succès grandissant et un public de plus en plus nombreux.


Welcome to HellFest !

Hellfest 2013


Groupes :



Main Stage 01

Main Stage 02

The Altar

Twisted Sister Vektor Evoken
Kreator Between the Buried and Me
Helloween Asphyx



The Temple

The Valley

The Warzone

The Great Old Ones Black Breath Sick Of It All
Stille Volk Pallbearer
Hate Neurosis
Týr
Aura Noir
Absu
Primordial
Carpathian Forest
God Seed




10h30 : Le café avalé et l'appareil en main, me voici devant l'entrée du site sous forme de cathédrale identique à l'an dernier. Un rapide tour du site confirme mes pensées : le décor du Hellfest est présent partout. Que se soit sous formes de sculptures ou de bars aménagés dans des containers, l'empreinte "post-apocalyptique " est partout..






The Great Old Ones_logo
The Great Old Ones

The Great Old Ones

The Great Old Ones

The Great Old Ones







Stille Volke_logo

Stille Volk

Stille Volk

Stille Volk

Stille Volk





Hellfest 2013






Vektor_logo


Vektor


Vektor n'est jamais venu au Hellfest. Donc pour un aficionado du festival et un amateur de thrash comme moi, cela fait deux très bonnes raisons de voir les Américains.

Pour être honnête, j'avais seulement entendu parler d'eux (en bien…) mais pas eu le temps de me pencher sur les deux albums sortis en 2009 et 2011. Je me suis vite rendu compte qu'il fallait que je remédie à cela en rentrant.

Vektor

Vektor


Le thrash de Vektor tranche comme une lame de rasoir. C'est technique, carré et les passages death se mêlent parfaitement à la voix de David DiSanto (croisement entre Mille Petrozza de Kreator, et Chuck Schuldiner le mythique leader de Death).

Très bonne découverte donc que ce premier groupe qui m'a aussi permis de prendre la température du pit photo des Main Stages qui, pour le moment, n’était pas encore très élevée.



Vektor

Vektor








Hate_logo

Hate

Hate

Hate

Hate







Týr_logo


Pendant ce temps, du côté de Vlad…

La journée débuta calmement pour moi et ma Fée de Sang sous la Temple, où les joyeux païens de Týr avaient pour intention d’enflammer la scène. J’ai toujours entendu grand bien de la musique des féroïens, et j’abordai donc ce moment avec curiosité.


Heri Joensen (Týr)


Malheureusement Týr ne fut pas à la hauteur de mes attentes, car leur pagan métal m’a bien trop renvoyé à de très nombreuses formations du genre. Sans tomber dans la vulgarité de bon nombre d’entités pagan, le groupe n’aura malgré tout pas su faire preuve d’une audace que j’espérais tant.

Si je dois rationaliser quelque peu, Týr pratique malgré tout une musique de qualité, comme vous le montre cet hymne anti-nazi qu’est Shadow of the Swastika :




Malgré tout, je resta sur ma déception, et laisse donc la musique de Týr à ceux qui sauront pleinement l’apprécier !





Týr

Týr

Týr

Týr





Hellfest 2013







Black Breath_logo

Black Breath

Black Breath

Black Breath

Black Breath

Black Breath







Evoken_logo

John Paradiso (Evoken)

John Paradiso (Evoken)


Moi et ma Fée de Sang primes ensuite la direction de l’Altar pour aller à la rencontre d’un groupe culte de la scène du funeral doom : Evoken. J’avais vu le groupe il y a quelques années lors d’une prestation parisienne, et j’avoue en avoir gardé un bien morne souvenir.

Je fus ici agréablement surpris (ce qui provoqua donc l’effet inverse de Týr au niveau du rapport attente/ressenti), Evoken piochant à la fois dans du funeral doom typique ainsi que dans du death/doom (et non du doom/death, au vu de la rythmique charpentée du morceau auquel je pense !). Le contraste aura ainsi permis de dynamiser ce concert avec équilibre, et je m’y suis clairement retrouvé cette fois-ci au Hellfest. Et je tiens par ailleurs à souligner la profondeur de la voix de John Paradiso, assez saisissante.




Malgré tout (et à l’instar de l’excellente réputation du groupe), Evoken ne m’aura pas conquis jusqu’au bout des ongles, et il me manqua ce je ne sais quoi qui aurait pu me faire basculer d’un bon concert vers un concert bouleversant. Il me semble que la musique du groupe prenne bien plus d’ampleur en studio que sur scène à mon humble avis…


John Paradiso (Evoken)

Nyarlathotep (Evoken)





La Denrée du Hellfest (Hellfest 2013)







Aura Noir_logo

Apollyon (Aura Noir)

Blasphemer (Aura Noir)


Ce fut ensuite aux Norvégiens d’Aura Noir de prendre place sous la Temple, sans grande conviction initiale de ma part. En effet, je me souviens avoir vu le groupe à domicile, au Hole in the Sky de 2009 (à Bergen) et je n’en conservais pas une trace mémorable (ce qui est notamment dû à la très forte agitation de la fosse !). Je me présentais donc devant la Temple sans attente particulière…

… et quelle claque !!! Autant j’étais resté froid en 2009, autant ici le concert des Norvégiens m’aura électrisé ! Ce show d’Aura Noir aura bien entendu exalté le thrash old-school, armé d’une respectueuse cover de Slayer à titre d’hommage en cette année 2013, avec Fight till Death :



Bien entendu, aura été choisi un titre entièrement écrit par Jeff Hanneman, et personnellement je me serai plutôt orienté vers les titres malsains et mid-tempo  de "Diabolus in Musica" (Desire ou Overt enemy entre autres exemples…), mais cela ne colle pas à l’univers old-school d’Aura Noir !).

Parallèlement à cette cover, la horde norvégienne aura enchainé des brûlots tous plus endiablés les uns que les autres, dans une frénésie absolument exquise. Car aucun temps mort ne sera permis, dans une sorte d’autel dressé à la gloire du headbanging ! Car il m’aura été impossible de résister à tel appel, tellement nos Norvégiens auront mis toute leur conviction dans ce set. Vous en voulez une preuve irréfutable ? Et bien voici l’effréné Deep tracts of hell :



Techniquement parlant, c’est bien le sieur Blasphemer qui m’aura le plus impressionné. En effet, sa vitesse d’exécution a atteint des sommets, et dont la précision n’a rien à envier à la lame la plus affûtée. Autrement dit, je passa une grande partie du concert à admirer son jeu, me demandant comment une main humaine pouvait demeurer aussi épileptique. Pour vous aider à mesurer mon ressenti, l’unique fois où telle chose s’était produite, ce fut devant Trey Azagthoth ! Possédant un feeling inimitable (Ava Inferi…) et une technique hors-norme (Aura Noir !), Blasphemer reste un des plus grands guitaristes que je connaisse.

Suite à cette maigre digression, ce concert d’Aura Noir m’aura pleinement convaincu de me plonger dans la discographie du groupe, pour m’injecter en intra-veineuse une bonne dose de thrash sans compromis et respectueux des traditions.



Apollyon (Aura Noir)

Blasphemer (Aura Noir)



Pendant ce temps, dans l’esprit de Stephane…

16h, l'heure d'Aura Noir ! J'attendais ce moment depuis longtemps, n'ayant pas pu les voir lors de leur dernier passage à Clisson en 2009. BIM BAM BOUM est assez représentatif de la claque que j'ai prise. Alors Apollyon ne porte pas les peintures de guerre comme avec Immortal, ok... Aggressor a peut-être le cul vissé sur un tabouret (le malheureux a perdu l'usage de ses pieds suite a un accident), ok ok... Mais leur mélange black/thrash joué avec tant d'énergie, moi je suis bon client. J'ai beau ne pouvoir faire que la moitié du concert, c'est un régal, et le public présent sous le chapiteau qui couvre la Altar et la Temple a l'air conquis autant que moi.


Apollyon (Aura Noir)

Blasphemer (Aura Noir)


Apollyon (Aura Noir)

Blasphemer (Aura Noir)


Apollyon & Kristian Valbo (Aura Noir)

Apollyon (Aura Noir)





Apollyon (Aura Noir)

Aura Noir

Apollyon (Aura Noir)

Blasphemer (Aura Noir)





Hellfest 2013







Between the Buried and Me_logo


Between the Buried and Me

Between the Buried and Me


Quelques mètres me séparent donc du pit de la AltarBetween the Buried and Me va commencer à jouer. J'ai la chance d'être dans les premiers photographes à pouvoir shooter, et tant mieux car je ne suis pas plus emballé que ça par les 2-3 morceaux auxquels j'assiste. Il faut dire qu’après Aura Noir, pas facile pour moi d’enchaîner.



Between the Buried and Me

Between the Buried and Me

Between the Buried and Me








Absu_logo


Absu


J'aurai eu le temps de shooter une fin de titre d’Absu, et le peu que j'ai vu des américains est vraiment intéressant. Les limiter au black métal serait une erreur je pense. Mais je ne peux pas me faire véritablement une idée en trois minutes de l'empreinte musicale du groupe.



Absu



Absu

Absu

Absu

Absu








Pallbearer_logo


Pallbearer


Ce sera la même chose pour Pallbearer : seulement quelques minutes pour apprécier leur doom rock. Autant vous dire qu'en faisant des photos, ce n'est pas forcement simple !



Pallbearer




Hellfest 2013







Asphyx_logo


Pendant ce temps, dans la boite crânienne de Vlad…

Déjà placé pour Primordial, moi et ma Fée de Sang en profitons pour regarder la fin du concert d’Asphyx. Leur death/doom a valeur légendaire et il me fallait me pencher dessus. Mais mon plaisir tourna court en raison d’un son peu agréable, un peu trop brut à mon goût.




De plus, le chant de Martin van Drunen ne m’aura pas non plus convaincu que cela, manquant de précision dans les parties les plus torturées. Je dois bien avouer le trouver plus pertinent au sein de Hail of Bullets. Dommage…






Primordial_logo

A.A. Nemtheanga (Primordial)


Mais notre placement devant la Temple avait pour objectif d’assister à l’un des concerts les plus attendus pour ma part en ce vendredi : Primordial. Les ayant vus à de multiples reprises, le souffle épique fonctionne à chaque fois, et aujourd’hui n’y aura pas fait exception.

Toutefois, les opérations ont très mal démarrées, le concert ayant débuté 25 minutes en retard du fait d’un problème d’avion. O frustration quand tu nous tiens !! Le groupe se mis donc en place très rapidement, A.A. Nemtheanga ayant malgré tout pris soin de s’orner d’un corpse-paint bien à lui. Les hostilités démarrèrent par No grave deep enough, nous plongeant dans l’ambiance, avec un groupe décidé à tout donner dans le peu de temps qui lui est imparti :




Epique et intense : voilà les deux qualificatifs qui s’appliqueront aussi bien pour ce morceau que pour le restant de la prestation.

Laissant quelque peu la virulence de côté, la mélancolie envahit alors la Temple avec Bloodied yet unbowed. Ce titre très épique a parfaitement fait ressortir la force évocatrice de la musique de Primordial, amenant avec lui toute la fosse, même avec autant de mélancolie épique. A ce titre, j’ai envie de faire un parallèle avec Gallows hymn (à moindre mesure entendons-nous bien), où nos Irlandais arrivent à transporter avec des émotions à priori peu fédératrices. D’ailleurs, je peste et peste encore de n’avoir pas encore entendu ce morceau sur scène…

Puis la mélancolie se poursuivit de belle manière avec The coffin ships, interprété à la perfection et dans un engouement manifeste partagé entre le groupe et l’audience. En voici un complet aperçu avec cette vidéo :



Quoi de dire de plus après ce visionnage ? Et bien je pense que vous aurez parfaitement compris de vous-mêmes où je voulais en venir…

Pour achever ce court set, ce fut sur le virulent Empire falls que les hostilités se sublimèrent. Sans grande surprise pour une set-list de Primordial, l’effet est malgré tout intact à chaque interprétation. Et il est impossible de ne pas reprendre à gorge déployée « For hollow victories » !! Irrésistible, il fallait être dans la fosse pour saisir la portée de cette fougue, alors que des images de falaises en flamme passaient en notre esprit…


A.A. Nemtheanga (Primordial)


Primordial est un groupe qui brille aussi bien par la qualité de sa musique que par la qualité de son front-man. A ce titre, il est assez comparable à Fernando Ribeiro de Moonspell, malgré un style pratiqué très différent. Et autant ne pas y aller par quatre chemins : Primordial est un grand groupe, maitrisant à la perfection son sujet autant en studio qu’en live. A ce titre, un mauvais concert du groupe n’existe pas, et la présente prestation ne l’aura nullement démenti.




Set-list Primordial :

1) No grave deep enough
2) Bloodied yet unbowed
3) The coffin ships
4) Empire falls


A.A. Nemtheanga (Primordial)

A.A. Nemtheanga (Primordial)

A.A. Nemtheanga (Primordial)

A.A. Nemtheanga (Primordial)




Hellfest 2013






Twisted Sister_logo

Dee Snider (Twisted Sister)


Pendant ce temps, dans le Main esprit de Stephane…

18h35, et ma première "désillusion" de pit photo allait arriver. Twisted Sister joue, mais à voir ma position dans la file d'attente je ne serai jamais dans la dernière vague qui pourra shooter. J'arriva plus ou moins à prendre une ou deux photos de l'entrée du pit mais pas plus. C'est dommage parce que même en étant pas du tout un fan de Glam, je dois dire que j'ai rarement assisté à une communion comme cela entre un public et un groupe.

Dee Snider est un chef d'orchestre, il s'amuse avec le public et a toujours le mot pour faire rire. Les classiques s'enchaînent, et le public chante à chaque refrain. Twisted Sister enflamma purement et simplement la Main Stage





Hellfest 2013







Kreator_logo

Kreator

Kreator


S'il y a bien un groupe que je ne me lasserai jamais de voir c'est bien Kreator. Alors c'est compliqué pour moi d'être objectif, et j'aurai envie de dire que c'était presque parfait. Comme d'habitude la set-list comporta des titres de presque toutes les époques.


Kreator

Kreator

Kreator


Pas vraiment de surprise donc du coté des Allemands, ça déroule et l'ambiance du public sur la Main Stage est survoltée. Vu du pit photo c'est un souvenir que je ne suis pas prêt d'oublier.

Résultat, je traîne devant Kreator et je me rends compte de mon erreur monumentale en arrivant devant la queue au pit photo pour Whitesnake. C'est peine perdu, je ne serai jamais dans les trois premières vagues autorisées.


Kreator

Kreator





Hellfest 2013






Carpathian Forest_logo

Pendant ce temps-là, dans le noir esprit de Vlad…

Le plus souvent, je suis un des premiers à me précipiter à un concert de black métal norvégien, et ce malgré des sensibilités et orientations assez diverses au sein de ce genre prolifique. Je restai ainsi curieux de voir Carpathian Forest pour la première fois sur scène. L’image que je pouvais en avoir était héritée de leur premier DVD live "We’re going to Hollyood for this – Live perversions" (et oui, il y a un second DVD sorti en 2010, mais bien plus confidentiel…), avec notamment cette mise en scène complètement hors-normes sur Sadomasochistic !

Malheureusement, et ce au bout de quelques morceaux seulement, la déception m’a envahi. En effet, la prestation fut placée sous la plus récente orientation stylistique du groupe, à savoir une alliance entre punk et black métal. Ainsi, le climat oscilla entre rock’n’roll très direct et black métal norvégien classique. Or, ma conception du black métal norvégien de surcroit se trouve en dehors d’une telle alliance, qui serait presque selon moi contre-nature. En effet, le True Norwegian Black Metal au sens où je l’entends s’inspire directement de "Transilvanian hunger" de Darkthrone, à savoir une musique à la fois crue et noire jusqu’au bout des ongles. Or, cette prestation de Carpathian Forest manqua pour moi de noirceur, préférant des rythmiques très directes, comme ce Mask of the Slave :




Dans ce morceau précisément, il y a des éléments que j’aime beaucoup (la toute première rythmique par exemple), et d’autres que je qualifierai de dispensables (la rythmique thrashy débutant après deux minutes de vidéo). Ainsi, il m’aura été difficile d’apprécier des morceaux en intégralité, le tout me tiraillant.

Pourtant, il y aura bien eu des morceaux qui m’auront convaincus, ceux prenant le parti du black métal norvégien exclusivement, tel que cet excellent The frostbitten woodlands of Norway :



Mais je n’aurais pas suffisamment retrouvé cette noire ambiance pour aller jusqu’au bout de la prestation, accentué par le fait que Nattefrost ne m’a pas semblé complètement investi dans son rôle de frontman ce soir-là, manquant à mon sens de violence.

Cette prestation de Carpathian Forest renvoie à la sacro-sainte définition du True Norwegian Black Metal, somme toute très personnelle. Et cette subjectivité mienne me conduit à la perception selon laquelle je rattache aujourd’hui bien plus le groupe au punk et au rock’n’roll qu’au black métal norvégien. J’entends déjà certains lecteurs venir à moi avec leurs lames affûtées…

Je sortis donc frustré par cette prestation, et aurai préféré rencontrer le Carpathian Forest des origines, le plus cru possible. Mais ma déception est noyée sous l’engouement manifeste du public présent. Ceci nous montre que chacun possède sa propre définition du True Norwegian Black Metal…

En y réfléchissant bien, j’avoue par contre avoir envie de voir sur scène le projet solo de Nattefrost, car nous assisterions là à une débauche ultime où le punk le plus noir pourrait s’exprimer sans borne. Nattefrost, si tu lis ces lignes, puisses-tu entendre mon appel de débauche…




Carpathian Forest

Carpathian Forest

Carpathian Forest

Carpathian Forest





Carpathian Forest

Carpathian Forest

Carpathian Forest

Carpathian Forest

Carpathian Forest




Hellfest 2013







Helloween_logo


Helloween

Helloween



Pendant ce temps-là, du côté de Stephane…

Afin d'éviter la même bêtise que plus tôt, je ne tarda pas à bouger en direction du pit de la Main Stage pour Helloween. Je les ai déjà vus une paire de fois mais je me dis que puisqu'il s'agit de têtes d'affiches, en ramener des photos serait une bonne idée. On se rend vite compte que penser comme ça peut vraiment vous faire perdre un temps fou…


Helloween







God Seed_logo

Gaahl (God Seed)

Gaahl (God Seed)

Gaahl (God Seed)

God Seed





Hellfest 2013







Neurosis_logo

Steve Von Till (Neurosis)


Retour à la torture d’âme de Vlad sous tente…

Pour achever cette première journée de Hellfest, et après force hésitation entre God Seed et Neurosis (programmés strictement de manière simultanée), moi et ma Fée de Sang décidâmes de privilégier les Américains. Deux arguments auront fait pencher la balance en faveur de Neurosis : 1) J’avais d’ores et déjà assisté à trois excellents concerts de God Seed en décembre dernier, lors de la fameuse tournée Creatures from the Black Abyss (accompagnant les sanglants Cradle of Filth). 2) Durant des années, j’ai fantasmé autour du concert de Neurosis donné au Hellfest 2007, que j’étais dans l’obligation de rater du fait de devoir me placer convenablement pour Emperor (qui jouait juste après eux sur l’autre scène). Malgré tout, je ne regrette nullement cette occasion manquée de 2007, Emperor m’ayant offert un des plus grands concerts de toute mon existence. Mais je ne pouvais m’empêcher de rester hautement curieux devant le rendu de Neurosis sur une scène, le groupe ayant tendance à me fasciner sur disque. Nous nous précipitâmes donc sous la Valley, non sans une petite pensée pour God Seed…



Scott Kelly (Neurosis)


Sans aucune concession, la prestation démarra avec Eye, petit joyau de brutalité de 1996 :



Ecrasant à souhait, il fallut d’emblée reconnaitre que les Américains n’avaient rien perdu de leur violence, nous assénant une série de coups au visage au travers de blocs de pierre. L’image peut paraitre excessive… "peut paraitre" en effet…

Tout sembla retomber lorsque les premières notes de My heart for deliverance se firent entendre (issu du dernier opus du groupe, "Honour found in decay" ; 2012, Neurot Recordings), juste avant une reprise de décibels, inscrivant une certaine continuité avec Eye :



Puis le tout retomba en de subtiles notes, comme si la rage et l’angoisse s’évaporaient progressivement. Ces deux mouvements thymiques successifs finirent par se fondre l’un dans l’autre, générant une sensation assez saisissante de lumière, voir d’apaisement. My heart for deliverance s’est avéré être un assez beau morceau, et ambitieux cela est évident.

Une nappe atmosphérique fit glisser le climat vers quelque chose de plus oppressant, une sorte de lourdeur rampante… voici At the end of the road :



Après cette très longue introduction, l’obscurité s’évaporera quelque peu avant de laisser place à un déluge de décibels, déployant cette rage si caractéristique de Neurosis. Cette si soudaine catharsis se développa elle aussi de manière rampante, n’offrant à l’auditeur aucune reprise de souffle.

La structure de ce titre est très intéressante car étant littéralement scindée en deux, laissant autant de place au malaise qu’à la catharsis. Et quel exutoire incroyable de radicalité, ultime…

Le morceau qui suivit me mit le sourire aux lèvres, me renvoyant 14 ans en arrière, et le titre éponyme Times of Grace vint m’écraser de tout son poids :



Par endroits assez différent rythmiquement par rapport à la version studio, le titre conserva intacte cette sensation d’écrasement, alliée à un certain aspect rampant. En effet, ce riff magnifiquement doomesque suite à la cinquième minute sembla faire table rase de toute aspérité sur ce sol brûlant. Car il fleura bon une sorte de décomposition existentielle et tellurique. Je me dois de me répéter : Ultime.

L’atmosphère gagna une certaine "douceur" avec le début de Distill (wtaching the swarm) :



… avant une nouvelle entreprise de destruction sonique. Toutefois, ici la massivité laissa la place à la dissonance au travers de guitares étranges. C’est d’ailleurs cette étrangeté qui envahi la seconde partie du morceau, où des sons atmosphériques et peu représentables introduisirent à une forme d’abattement.

Ce moment du show s’orienta vers le dernier opus de Neurosis, avec pour commencer At the well :



C’est bien d’étrangeté qu’il s’agissait une fois de plus, dans un titre mid-tempo qui ne me transporta pas comme les autres. Pourtant très ambiancé, je suis resté plutôt extérieur au morceau, peut-être par manque de rage suffisante.

De plus, un idiot dans la fosse commença sa large entreprise de brisage de testicules en règles (ce que vous entendez d’ailleurs sur l’enregistrement durant la partie calme à la sixième minute). Cela ne m’aida pas du tout à entrer dans ce At the well pourtant très convaincant (objectivement parlant j’entends). Dommage…

De manière assez surprenante, le show se fit plus mélodique avec We all rage in gold :



Assez inhabituel pour ce que je connaissais du groupe, j’eus un peu de mal à entrer dans la toute première partie du morceau, aidé par la bêtise de certains membres du public, incapable de… excusez-moi du peu… fermer leurs gueules !!! Je ne comprendrais jamais les gens incapables de respecter les musiciens. Pourtant très bon, je suis quand même passé à côté de cet excellent titre.

Puis Neurosis en revint à quelque chose de plus opaque, de plus sombre aussi. Voici pour vous Bleeding the pigs :



Une voix étrange se répandit sur fond de sentiment d’ascension. Aux roulements intrigants se mêla une certaine tristesse, une puissance latente ne demandant qu’à exploser. Ceci ne se fit que partiellement, laissant l’auditeur dans une frustration volontaire. Ce Bleeding the pigs fut vraiment très intrigant !

Mais déjà le concert toucha à sa fin, célébré par un illustre morceau… Locust Star :



C’est donc la désespérance qui vint clôturer ce concert hellfestien, non sans une rage absolue dans les vocaux. Tellurique, le sol en trembla avant de se noircir considérablement…




Noah Landis (Neurosis)



Alors quoi penser de ce concert de Neurosis ? … Je commencerai par dire que je ne regrette nullement de les avoir privilégiés à God Seed, car la prestation s’est apparentée à un énorme bloc de roche qui nous tombe sur l’âme. Massif ! Neurosis a vraiment donné ce sentiment de rouleau compresseur que rien ne peut arrêter. D’ailleurs, les très longs interludes présents entre chaque titre ont donné ce sentiment de masse, de bloc pierreux.

Mais vous pourriez me dire que ce n’est pas aussi simple, et vous auriez tout à fait raison. Car même si le déluge sonore caractérise parfaitement la musique des Américains, il y a également énormément de subtilités entre et dans chaque morceau. Sans faire scission dans les compositions, toutes ces finesses sont là pour mettre en valeur et alimenter ce que je nommerai une "apocalypse sonore". Les contrastes sont ici rois, servant la destruction du monde et de chaque parcelle d’humanité. Sur ce sentiment précis, ils se rapprochent de 1349 en arrivant à créer ce sentiment d’apocalypse, cette angoisse de mort imminente…

De manière bien plus concrète, et ce malgré le fait d’avoir été très impressionné par cette prestation, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que ce moment soit parfait. D’une part, le son n’était pas idéal et un peu trop gorgé de basses. Ainsi, il me tarde de pouvoir les voir en salle avec une sonorisation plus précise. D’autre part, je ne reviendrai pas sur l’irrespect de certains membres de la fosse, et en particulier d’un ver de terre particulièrement décérébré.

Pour conclure, je dirai que cette excellente prestation des Américains fut quelque peu gâchée par certains paramètres, ne faisant me concernant qu’ajourner un concert dantesque où nous nous mettrons purement et simplement à genoux devant la puissance de Neurosis !!



Set-list Neurosis :

1) Eye
2) My heart for deliverance
3) At the end of the road
4) Times of grace
5) Distill (watching the swarm)
6) At the well
7) We all rage in gold
8) Bleeding the pigs
9) Locust star






Sick Of It All_logo

Sick Of It All

Sick Of It All


Pendant ce temps, du côté coreux de Stephane…

Pour finir, j'ai pu shooter le premier morceau de Sick Of It All, mais le mauvais côté c'est que le titre était très très court. Je resta un petit peu dans la foule, et les New-Yorkais furent ultra efficaces comme à leur habitude. La palme du public le plus déchaîné sera décernée sans aucun doute à celui de la Warzone à la fin de du week-end.


Sick Of It All






Diaporama complet par Stephane Rip pour la journée du vendredi :





Comme vous pouvez le voir, cette journée de Hellfest fut particulièrement riche en émotions et en regards. Elle n’eut pas la même couleur en termes aussi bien de fond que de forme entre moi et Stephane comme vous avez pu le constater. Toutefois, la passion nous aura réunis dans la pluralité naissante de ce Hellfest cuvée 2013…




Hellfest 2013




Juillet/Août 2013,
Rédigé par Vlad Tepes & Stephane Rip,
Et photos déposées par Gwenn.




Psychopathia Melomania tient à remercier particulièrement Minerva Photography pour les photos qu'elle a partagé avec notre webzine et celui pour lequel elle travaille,  le webzine italien Italia di Metallo.




Hellfest 2013

1 commentaire:

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...