The "Nordic Heathen" interview
Chapitre 1 : Horizon(s)
of Nydvind
(par Vlad Tepes)
Nydvind est une entité qui me
tient à cœur depuis 10 ans maintenant, depuis que "Eternal Winter Domain" a émergé d’une glaciale journée. Durant
toutes ces années, de nombreuses choses se sont déroulées dans la vie du groupe
et il nous semblait essentiel d’aller à la rencontre des Nydvind pour en savoir bien plus sur le passé, le présent et le
futur de l’entité.
Ainsi, nous vous offrons
ici le premier chapitre de cette Nordic
Heathen interview, où les Nydvind
nous parlent de leurs innombrables projets. Asseyez-vous confortablement, et
laissez-vous surprendre par les vents glacés…
Vlad Tepes : Nous sommes ici dans ce terrain
boisé avec les Nydvind. Bonjour messieurs.
Richard/
Nesh/ Eric : Bonjour.
Vlad : J’ai beaucoup de questions pour
vous, j’espère que vous êtes armés de patience. On va peut-être commencer par
des questions un peu générales sur Nydvind et le concept – je mets de grosses
guillemets – parler ensuite de vos projets en cours, car j’ai ouïe dire qu’il y
en avait une tripotée. Et ensuite reparler du premier album, voguer après vers
le deuxième, puis boucler la boucle. Et terminer sur des questions générales,
parfois improbables. Mieux vaut terminer par des questions improbables en fin
d’interview je pense. On démarre ?
Richard/
Nesh/ Eric : Allons-y.
Vlad : Nydvind… un nom très énigmatique.
Qu’est-ce qu’il signifie de manière générale ? Est-ce une appellation
onirique ou y a-t-il un sens précis derrière que vous souhaiteriez nous
dévoiler ?
Richard : Alors en fait "Nydvind"
c’est un nom qui est sorti un peu de nulle part, je l’ai trouvé par hasard. Je
l’ai trouvé à un moment où je voulais justement fonder un projet nordique. Et
en voulant fonder ce groupe nordique, je voulais jouer avec une sonorité… je
voudrais dire scandinave mais pas vraiment scandinave parce qu’il n’y a pas de
référence directe avec la Scandinavie. Et j’ai hésité entre plusieurs noms pour
le groupe et j’ai trouvé "Nydvind". "Nydvind" m’a beaucoup
plu. C’est un peu plus tard que je me suis rendu compte qu’en traduisant,
c’était très proche d’une traduction du Norvégien : ça veut dire
"vent nouveau" en Norvégien - "ny" voulant dire
"nouveau" en Norvégien, et "vind" le "vent". Donc
"le vent nouveau" en Norvégien, c’est ce que veut dire le nom du
groupe de façon presque directe. Alors par contre c’est complètement
involontaire, mais finalement je trouve ça plutôt sympa comme façon de voir les
choses. Je ne commente pas trop souvent le fait que ça veuille dire "vent
nouveau" – en l’occurrence ce n’était pas du tout volontaire – mais je
trouve que c’est une façon de décrire le groupe de façon assez poétique et
assez différente de ce qui se fait. "Vent nouveau" aussi dans le sens
où il n’y a rien qui ressemble à Nydvind
je pense, en toute humilité. Je pense que quand on a fondé le groupe, on a
voulu faire quelque chose de très différent de ce qui se faisait, même si on a
des influences qui sont assez identifiées et dont on pourra parler tout à
l’heure, je pense que la musique de Nydvind
– et d’ailleurs ça ressort assez régulièrement dans les interviews – est quand
même une musique assez originale et on nous compare assez rarement à des
groupes, en tous les cas pas de manière très flagrante. Donc voilà le sens du
nom et l’histoire de la création de ce groupe.
Richard : Y a aucune raison que ça nous
fâche ! On assume parfaitement d’être dans cette scène.
Vlad : … il y a effectivement cette
originalité. Alors c’est une scène qui est très bercée de mythologie, etc. Je
me posais la question du fait que vous soyez plus ancrés dans quelque chose de
clairement mythologique, ou dans quelque chose de beaucoup plus personnel,
contemplatif, subjectif au final… ou est-ce que vous êtes dans les deux
axes ?
Richard : Je vais commencer par répondre et
peut-être qu’après Nesh pourra poursuivre. La raison d’être du groupe était au
départ de ne surtout pas être mythologique, pour deux raisons. La première
c’est que quand j’ai fondé Nydvind
on était déjà dans Bran Barr. Bran Barr lui est très clairement
mythologique. C’est un groupe qui est à l’initiative d’Aed Morban son
fondateur, un groupe directement inspiré des légendes celtiques, avec au-delà
de ses inspirations un véritable engagement dans le monde de la reconstitution
historique. Et moi à titre personnel – je dis bien moi à titre personnel – je
n’ai aucune accointance avec la mythologie, ça ne m’intéresse à priori pas du
tout même si avec les années on a pu évoluer. Mais à la fondation du groupe
c’est complètement personnel, plutôt… je ne dirai pas philosophique parce que
ça ferait un peu prétentieux, mais poétique et très personnel dans la façon de
voir les choses. A l’instar de certains autres groupes qui n’utilisent pas
énormément de références – je pense notamment à Empyrium, le groupe allemand – qui a fait du pagan, enfin du pagan
dark/doom avec une vision très poétique, très personnelle et qui ne faisait pas
de références à des histoires mythologiques, etc. Donc on était complètement
dans cette démarche au départ. Je citerai aussi une autre influence qui est Satyricon, les deux premiers albums de Satyricon – "Dark medieval times" et "The shadowthrone" – qui sont des albums qui ne font pas de
référence directe à la mythologie. Satyricon
est un groupe norvégien donc on aurait pu imaginer qu’ils parleraient des
Vikings mais pas du tout. Quand on lit les paroles des premiers Satyricon, c’est la forêt, les
châteaux, c’est finalement assez abstrait. Et moi j’étais complètement dans
cette démarche-là au départ. Alors après c’est vrai que le groupe s’est enrichi
de nouveaux membres, il y a eu un certain nombre de remises en question du
concept du groupe au fil des années. Et peut-être que c’est à Nesh de parler de
la suite, de ce que ça peut donner plus tard.
Nesh : Moi surtout sur
la vision du groupe quand je suis rentré dans Nydvind, c’est plutôt le côté nature en fait, écologique aussi, on
a un petit peu cet esprit. Effectivement il n’y a vraiment aucune notion
mythologique mais on est dans un esprit où on communie avec la nature, notre
environnement, la forêt. Par rapport à ça d’ailleurs, notre lieu de ressource –
où on va chercher certaines idées et où on se retrouve de temps en temps (plus
au début que récemment) – c’est dans les Vosges en fait, à un endroit très
nature avec ses grandes forêts vosgiennes, des lacs, la montagne, et justement
en hiver avec toute cette neige. C’est l’esprit je pense qui est à la base au
niveau du groupe, et qui nous unit et qui nous a permis d’évoluer, d’avancer un
petit peu jusqu’à aujourd’hui. Donc il est clair que par la suite on nous a
souvent affiliés justement au côté pagan/mythologique. C’est vrai que le viking
métal ça a été aussi un engouement à une certaine époque. Le fait d’avoir été
signés chez Trollzorn, ça a été
aussi un symbole qui nous a plus affiliés à ce style de musique. Moi personnellement
je suis plus impliqué dans le côté mythologique viking, faisant partie d’une
association de reconstitution historique, la Branche Rouge dont fait partie le fondateur de Bran Barr Aed Morban. On est une bande de compagnons vraiment
attachés à cette mythologie viking, on a fait beaucoup de recherches. Donc je
pense que ça influe aussi un peu sur nos idées, et puis aussi à l’écoute de
groupes orientés viking comme Amon
Amarth, beaucoup plus dans l’esprit death métal, ou des groupes qui
viennent de la scène finlandaise ou alors justement suédoise ou norvégienne,
qui peuvent influer un petit peu sur la composition musicale et peut-être un
peu sur les thèmes sous-jacents. On évite de l’exprimer de manière très claire,
précise. C’est vrai que "Sworn to
the elders" par exemple, le deuxième album, fait référence à nos
ancêtres donc là on part sur un côté qui est plus ou moins mythologique,
sous-entendu mais sans vraiment aucune référence. Sur le prochain album, on n’est
pas encore vraiment fixé mais il y aura peut-être une notion – sans préciser,
sans date, de manière assez floue – quelque chose qui va faire appel plutôt à
un passé où on pourra s’imaginer que ce sont peut-être des Vikings,
peut-être que ça n’en sont pas ; on va essayer de garder un petit peu cette
ambiguïté sur le groupe, sans l’afficher mais sans le renier non plus
complètement. C’est un peu l’idée sur le prochain album. Après on verra sur les
suivants, quand on en parlera sur cette partie spécifique sur l’avenir du
groupe.
Vlad : Du coup vous êtes un petit peu sur
le fil alors, d’après ce que je comprends.
Richard : Complètement, et c’est tout le
problème du groupe d’ailleurs, car depuis la création du groupe on nous a tout
le temps taxés de groupe de pagan… alors on est un groupe de pagan, j’ai aucun
doute là-dessus, par contre les gens font un amalgame entre pagan métal et
mythologie. Parce que les Norvégiens et les Suédois parlent des Vikings, les
Irlandais type Primordial/Cruachan parlent des Celtes, les
Germains parlent des Teutons, etc. Et les Français, on n’est pas nombreux à
faire du pagan en France, nos collègues parlent des Celtes et des Gaulois. Ce n’est
pas le cas de Nydvind parce que ce n’est
pas comme ça que je voyais le groupe. Comme je le disais tout à l’heure,
j’avais envie de fonder Nydvind pour
justement m’éloigner un peu de ce que je connaissais dans Bran Barr. Parce que Bran
Barr, musicalement et textuellement, c’était quelque chose de très assumé
comme étant du pagan celtique à la fois dans la forme et dans le message. Nydvind je voulais que ce soit du pagan
nordique – je dis bien nordique et non scandinave, parce que justement le Nord
c’est un concept assez abstrait – à la fois dans la forme et dans le fond.
C'est-à-dire dans le fond, le premier album parle beaucoup de neige, de froid.
C’est glacial, à la fois dans la forme et dans les textes. Et puis on s’est
rendu compte qu’on ne pouvait pas faire tous les albums sur la neige et sur le
froid, y en a d’autres qui le font mieux que nous (je pense à Immortal notamment, que j’adore au
passage)…
Vlad : C’est autre chose.
Richard : Voilà c’est autre chose mais on
n’allait pas sortir dix albums avec à chaque fois : frost, snow, mountain,
etc. Donc on s’est un peu renouvelé sur le deuxième album, avec "Sworn to the elders" qui est plus
classique en termes de textes puisqu’il y a des références à la nature, mais
aussi des références aux ancêtres et à l’Histoire de manière générale. Et puis
là on va franchir un nouveau cap avec les prochains albums puisqu’on a trouvé
un concept intéressant, je ne sais pas si on en parle tout de suite ou plus
tard…
Vlad : Comme vous voulez, on peut en
parler tout de suite !
Richard : Parce qu’en fait on a eu une idée,
Nesh en l’occurrence a eu l’idée qu’on a trouvé excellente – on n’est pas les
premiers malheureusement à l’avoir eu puisqu’un groupe suédois qui s’appelle Vintersorg l’a eu avant nous – c’est de
sortir 4 albums sur les 4 éléments. Et ça c’est une super bonne idée parce que
ça nous a permis artistiquement de nous donner une feuille de route, un cap
sans avoir à se dire « qu’est-ce
qu’on va faire sur le prochain album ? de quoi on va parler ?
quels seront nos thèmes ? quelles seront les ambiances musicales qu’on va
aborder ? ». Et là on est complètement, entre guillemets, dans un plan
de carrière. Le mot est un peu barbare mais je pense qu’on est dans un plan
artistique où on sait que sur les 4 prochains albums, si tout va bien – on va
toucher du bois – le groupe continuera à exister sur ces 4 prochains albums. Ce
sont les 4 éléments, donc le prochain album va évoquer l’eau. Le nom de l’album
c’est "Seas of Oblivion" et
ça sera un album qui sera essentiellement centré sur la thématique de l’eau et
de la mer en général, avec comme disait Nesh cette dimension un peu
exploratoire, les grandes sagas de nos ancêtres – alors on ne sait pas d’où ils
viennent, de quand ça date…
Nesh : Sur le principe,
je vais juste faire un petit retour en arrière sur pourquoi ce choix d’albums
et du groupe. Donc ça vient principalement du fait que je suis arrivé un peu à
la composition au niveau de la guitare, au départ de la basse dans Nydvind depuis la création du groupe,
peu de temps après la création du groupe ; le poste de guitariste s’étant
libéré, moi ayant quitté Bran Barr
et ayant été guitariste au sein de Bran
Barr a eu une certaine influence au niveau de Nydvind. Donc j’ai commencé à composer en fait, et plusieurs fois
on a eu l’occasion d’écouter certaines compositions que j’avais faite de Bran Barr et Richard m’a précisé « Tiens, ça sonne un peu Nydvind, c’est un peu dans
l’esprit ». Donc on a décidé plutôt que de chercher un guitariste
supplémentaire, de travailler aujourd’hui à trois musiciens : Richard qui
continue la guitare et le chant, Eric à la batterie, et moi qui prend de
manière studio – puisqu’en formation live, ça complique un peu les choses – qui
continue à composer les lignes de basse mais aussi à composer une partie des
lignes de guitare. Donc là je mixe différentes influences, et en fait le
premier morceau de Nydvind qui a été
composé s’appelle Sea of Thalardh,
qui est un morceau que j’ai trouvé assez simple au départ d’ailleurs, que je n’aimais
pas du tout. Et un jour en l’écoutant « Tiens
si j’essayais de le remanier », simplement en gardant la structure et
peut-être de rajouter une deuxième ligne de guitare supplémentaire et en
composant une ligne de basse. Et en ayant travaillé dessus, en ayant simplement
apporté certains éléments complémentaires, la structure était bonne, la base
était là. Et en apportant ces petits éléments, je me suis dit « Tiens, c’est un morceau pas si mal
que ça », qui est même plutôt bon d’ailleurs. Dans l’idée on s’est dit
« Tiens, Sea of Thalardh, deux/trois
influences », on s’est dit « Pourquoi
pas ». Et en fait, ce qui s’est passé c’est que Richard a trouvé une
illustration sur internet, qui illustrait un paysage maritime un peu chaotique
avec un bateau, une énorme vague. Il y avait aussi… je ne sais plus ce qu’il y
avait exactement dessus. Et en fait on s’est dit « Pourquoi on l’utiliserait pas pour une pochette
d’album ? », et à ce moment-là pourquoi pas baser un album-concept
complètement sur l’eau, en partant justement sur ce mélange entre la pochette
qu’on avait vu et le morceau Sea of Thalardh,
et de broder un peu autour sur cet esprit. Et après, de se dire « On va voir ce qu’on peut faire sur
les albums suivants ».
Et donc ensuite par
rapport à cet album basé sur l’eau on s’est dit, je me suis dit en partie avec
mes collègues « Et bien pourquoi pas
essayer de baser les albums suivants sur une thématique des éléments ».
On a déjà l’eau, pourquoi pas ensuite la terre, l’air, le feu. Et après on
s’est dit vu qu’on a des influences un peu multiples, des compositions qui
rentrent peut-être finalement plus dans un style musical que dans un autre sur
certaines compositions. Richard a une énorme influence doom, Eric aussi est pas
mal branché sur ce style musical ; et moi de mon histoire de passionné et
de métalleux le doom c’est aussi un style de musique qui me parle, j’en ai joué
à une époque plus ou moins, pas au même niveau que Richard mais j’ai quand même
pas mal d’influences par rapport à ça. Et on s’est dit, pourquoi pas baser un
style de musique par rapport à un élément : un élément – un album – un
style de musique bien spécifique. Et sur les 4 éléments, 4 styles de musique
différents. Par rapport à ça, effectivement sur le prochain album "Seas of Oblivion", on va rester un
peu dans l’esprit pagan, peut-être un peu plus épique. Par rapport aux
différentes influences, on est aussi pas mal influencé par les autres groupes
de la mouvance pagan. Moonsorrow ça
reste une grosse influence, un groupe que j’apprécie vraiment. Il y a Primordial qui a aussi une certaine
influence. Et dans ma composition, dans nos compositions ça se ressent un petit
peu par rapport à ça. Et on s’est dit, on va utiliser ces petites influences
pour continuer dans l’esprit pagan sur quelque chose d’un peu plus épique et
qui peut effectivement bien se marier avec le côté maritime/navigation/exploration
et tout ce concept. Donc le prochain album va être basé sur ce thème-là et avec
ce style de musique que l’on va un peu varier plus ou moins. Au niveau des
histoires et des thèmes on a eu l’idée de se dire que peut-être l’on pourrait
se baser sur des faits historiques, et finalement on ne préfère pas. On ne
préfère pas afficher haut et clair que de toute façon ce n’est pas notre style,
ce n’est pas ce qu’on veut faire. Mais chacun interprètera je pense, y verra
son image. L’idée c’est que chaque auditeur écoute et s’imagine un peu ce qu’il
veut avec le support, les paroles, la musique et le lay-out de l’album à ce
moment-là ; mais que chacun puisse s’imaginer un petit peu ce qu’il veut.
Certains pourront effectivement très bien imaginer des Vikings, d’autres
pourront imaginer plutôt de la navigation moyenâgeuse ou les fameuses
explorations des Conquistadors espagnols et tout ce qui s’en suit par exemple.
Voilà, chacun pourra imaginer un petit peu comme il veut par rapport à ça.
Richard : En fait je rebondis par rapport à ça.
Nous ce qui nous importe c’est d’évoquer des sujets païens, historiques mais en
étant toujours déconnectés de toute référence objective. Il y a quelques
exemples sur le premier album, je pense notamment à The Call of Mother Earth, c’est un titre du premier album où en
fait je parle très clairement d’un rite païen, puisque c’est le rite funéraire
d’un guerrier qui a quitté le monde des vivants. Et j’évoque dans ces
paroles-là toute une somme de rituels, de cérémonies qui sont très proches en
fait de la Wicca par exemple et je ne veux pas la nommer parce que je n’ai pas
envie de rentrer dans cette espèce de caricature, de dire « Moi je lis ça,
donc j’applique ce que je lis ». On n’est pas dogmatiques en fait dans Nydvind, on ne veut surtout pas – déjà
que l’on n’est absolument pas chrétien ni catholique – on ne veut pas non plus
sombrer dans la caricature du Païen qui se réclame l’alternative à la religion
monothéiste. Donc on est un peu l’empêcheur de tourner en rond entre
guillemets… bon alors ça va, ça se passe bien pour nous, on n’a pas trop de
problèmes, on a eu beaucoup plus de problèmes par le passé avec d’autres
groupes (enfin je parle pour mon cas personnel). J’ai un autre exemple, c’est I, The exil, qui est un bonus-track de
cet album, dont le titre a été écrit par notre cher ami batteur. Et en fait
c’est un sujet qui évoque… c’est un voyage du défunt vers des contrées
célestes : donc là on est très religieux dans l’approche, mais on ne nomme
pas. On ne nomme ni le monde des cieux, ni l’ethnie, ni l’origine de ce
personnage. Et en fait je pense qu’on va continuer sur le nouvel album à
exploiter cette idée, c'est-à-dire qu’on va s’inspirer de choses mythologiques,
historiques, littéraires, mystiques, etc., mais on ne veut pas rentrer dans des
cases…
Vlad : S’inspirer !
Richard : Voilà s’inspirer, et on ne veut pas
car aucun d’entre nous dans le groupe n’est croyant pratiquant. Celtes, on
l’est plus ou moins. Vikings, Nesh en parlait tout à l’heure, on n’a rien de
viking si on considère l’origine purement historique. Donc on n’a pas envie de
faire n’importe quoi, et je n’ai pas envie de m’exposer à des critiques – pas
forcément en France – mais dans d’autres pays, notamment l’Allemagne où les
gens nous ont dit « Mais vous venez
d’où ? vous êtes français et vous parle de quoi ? ». Alors
moi j’ai répondu à ces Allemands-là… parce que c’est vrais que les paganeux
allemands sont extrêmement nationalistes (dans le bon sens du terme),
c'est-à-dire qu’ils racontent tout comme les Irlandais, les Norvégiens, etc.,
l’histoire de leur terre et nous beaucoup moins. C’est vrai que les Français
c’est différent, parce qu’on pourrait déborder sur le sujet mais le
nationalisme en France est beaucoup plus tabou qu’il peut l’être dans d’autres
pays en Europe. Et il n’est pas très bien vu en France de parler de la fierté
d’être gaulois, sous peine d’être taxé d’extrême-droite ou de nationaliste,
etc.
Vlad : Ce n’est pas du tout la même chose.
Richard : C’est complètement différent et c’est
vrai que les Allemands s’étonnaient qu’on puisse ne pas parler de notre fierté
d’être français. Alors moi j’ai expliqué que personnellement je suis fier
d’être français, je n’ai aucun problème avec le nationalisme et cette fierté de
mes racines. Mais je n’ai pas spécialement envie de donner à Nydvind cette couleur entre guillemets
politique, même si ce n’est pas une couleur politique mais ça pourrait être
considéré comme une couleur politique par notre environnement. Et ils étaient
assez surpris. Les Hollandais d’ailleurs, Heidevolk,
sont très très patriotes, ils ne parlent que de leurs racines ethniques. Je ne
sais pas si tu connais Heidevolk ?
Vlad : Très peu.
Richard : Groupe de pagan hollandais. Les types
sont ultra patriotes, et nous on les aime bien parce qu’on a tourné un peu avec
eux mais on n’est pas du tout dans cette démarche d’identification nationale.
Nesh : On est un peu
dans l’identification régionale !
Eric : C’est
peut-être aussi propre au métal, à la musique métal. C’est quand même une scène
qui est très identitaire, avec énormément de sous-scènes : tu verras
black, pagan, death… c’est très compartimenté. Et c’est peut-être aussi une
caractéristique du pagan métal : on parle de ses racines, on parle de son
pays, de là où on est né, on exalte toutes ces choses-là. Mais sur le plan
artistique finalement, le risque c’est de se retrouver constamment sur les
mêmes références : mythologie, Odin, etc. Ce qui est intéressant justement
avec Nydvind, et nettement plus
intéressant par rapport à ce qui se fait dans le pagan métal, c’est justement
de nouer avec la mythologie… surtout avec une forme de mysticisme lié à la
nature, les éléments – l’eau, le feu, la terre… – et des climats – le froid,
etc.
Richard : Contemplatif comme il disait tout à
l’heure.
Vlad : Je pensais à ça justement.
Richard : Très fusionnel, très contemplatif.
Eric : Alors
justement c’est ça en plus l’enjeu artistique, c’est que chacun trouve, ait une
lecture différente des créations de Nydvind,
peut-être viking comme ça a été évoqué tout à l’heure. Pour moi ça évoque autre
chose, selon les appartenances, selon tout un chacun. Chacun y aura sa lecture
différente, et c’est ce qui fait l’intérêt des créations de Nydvind.
Vlad : En tous les cas, vous êtes sur
quelque chose de profondément ambitieux, de très qualitatif. Quand on regarde
finalement les dates de sortie de vos albums, on voit bien que vous n’êtes pas
du tout dans une espèce d’urgence à sortir de manière un petit peu industrielle
des albums, vous n’êtes pas du tout dans le "sortir un album pour sortir
un album".
Richard : Oui, ça n’a jamais été comme ça qu’on
a fonctionné, ni avec Nydvind ni
avec les autres groupes. J’en veux pour preuve Bran Barr qui a sorti un premier album en 2000 et le deuxième en
2010. On prend notre temps, on est même – je le dis souvent – un peu
dilettante, surtout moi. Il faut y voir là que ça fait un bon paquet d’années
qu’on est dans la scène, qu’on n’est pas des nouveaux venus. Certains d’entre
nous y sont depuis 20 ans. Ce n’est pas évident après 20 ans de carrière d’être
au taquet comme on peut l’être les premières années. Les premières années on
était effectivement beaucoup plus au taquet au niveau des sorties. Là on est
dans une approche où on a envie de faire de la musique surtout pour nous et pas
pour répondre à des besoins de marché, de délais, ce qui nous a un peu valu des
commentaires de mémoire par notre label qui nous disait : « Y a pas beaucoup d’actu, vous tournez
pas beaucoup, vous sortez pas beaucoup d’albums ». Moi je préfère
presque ces groupes-là aux groupes qui tournent tout le temps et qui ont des
albums tous les ans. Parce que comme disait Eric tout à l’heure ça banalise le
produit, entre guillemets, et ça rend le groupe finalement banal. Je pense à
des Cannibal Corpse, à des Marduk qu’on voyait tous les ans, qui
sortaient des albums tous les ans. Je crois qu’ils se sont un peu calmés mais
je me souviens il y a quelques années, c’était tout le temps le Winter… non le
X-Mas festival. Tous les ans c’était les mêmes groupes.
Vlad : C’était très routinier.
Richard : C’était de la routine et puis
finalement quand quelque chose sort tous les ans, c’est aussitôt consommé,
aussitôt digéré, on passe à la suivante. Donc nous, je ne dirais pas que c’est
volontaire de sortir un album tous les quatre/cinq ans mais ça nous convient, c’est
notre rythme de travail. Je pense que les prochains albums risquent de sortir
un peu plus vite, parce qu’on a cette chance d’avoir trouvé une ligne
directrice pour les 3 ou 4 prochains albums, je trouve que c’est hyper motivant
pour le groupe et ça devrait nous aider à sortir des albums plus souvent. Pour
ma part je ne cherche pas la reconnaissance sur la scène métal, donc que
l’album sorte 5 ans après l’album précédent je trouve que ce n’est pas grave.
D’ailleurs pour exemple, quand Bran Barr
a joué au Cernunnos il y a deux/trois ans, personne n’entendait parler de nous
et les mecs étaient super contents de nous voir, du genre : « Ils sont toujours là ». Et
au final on a donné un concert devant une salle complète, pleine, devant un
public qui était super content de nous voir. Il y a aussi un peu ce côté
happening finalement, qui fait que le groupe est de retour, et je trouve que
c’est mieux plutôt que « C’est
l’énième date ou l’énième album de Nydvind »
à l’instar d’un Finntroll ou d’un Ensiferum, tous ces groupes de pagan
qui sont complètement rentrés dans cette logique industrielle, complètement
antinomique avec l’univers dans lequel on est.
Nesh : C’est la
signature avec les labels. C’est l’avantage d’être amateur au final, de pas
avoir d’obligations professionnelles si-je puis dire. C’est vrai que peu de
groupes dans le pagan vivent de leur musique. Mais nous ça reste un loisir, et
donc on n’a pas de label, on n’a pas d’obligation. Alors c’est vrai que
certains d’entre nous aimeraient faire un petit plus de concerts, mais on se
rattrape autrement ce n’est pas un souci. Mais au final ça nous laisse un petit
plus de liberté par rapport à ça et on a moins de contraintes. Tu citais
l’exemple de Bran Barr en
concert ; moi je citerai quand même l’exemple de Nydvind au dernier Cernunnos : on avait encore moins d’actu
par rapport à Bran Barr qui avait
sorti l’album l’année précédente. Là on avait plus d’actu mais on avait des
gens qui étaient là pour nous voir. Donc avec très peu d’actualité, les gens
suivent quand même. C’est vrai que le fait de ne pas sortir un album
régulièrement, pas faire d’actualité ou ce genre de choses, on perd peut-être
le contact avec les personnes qui pourraient être intéressées mais de manière
peut-être finalement pas aussi poussée. Et les personnes qui sont vraiment
intéressées par le groupe, qui vont apprécier, qui aiment, s’informent et sont
toujours au courant de ce genre de choses. Donc voilà c’est peut-être un choix,
de se dire « Voilà, on a peut-être
un noyau assez réduit de fans mais qui sont…
Richard : … qui sont fidèles et sur le long
terme.
Nesh : C’est un peu
l’idée, contrairement à justement à des groupes qui vont sortir des albums et
qui vont avoir des fans d’un jour, qui ne le seront plus l’année suivante, qui
vont oublier assez vite parce qu’ils consomment… société de consommation
aujourd’hui à grande échelle, et même le métal fait partie de ce cycle de
consommation.
Vlad : En tous les cas, ça fonctionne avec
vous parce que vous avez réussi à marquer les esprits. Effectivement vous
n’avez sorti que deux albums, mais au Cernunnos je pense que l’audience n’aura
pas exprimé peut-être autant de ferveur si vos deux albums avaient été d’une
qualité bien inférieure. Donc là je pense que le pari est gagné.
Je vous propose de revenir un petit peu en
arrière avec votre premier album si vous le voulez bien. A moins que vous ayez
des choses à rajouter sur l’écriture de l’album…
Richard : Ben oui, on n’a pas fini !
Vlad : Je vais vous laisser poursuivre,
parce qu’il y a cet interlude au bouzouki qui à mon sens a une autre couleur et
qui n’appartiendra pas au troisième album d’après ce que j’ai compris.
Nesh : Je ne sais pas
jusqu’à quel niveau on peut parler de nos idées… En fait dans l’idée on est
parti du concept, pour refaire un tour vite fait sur l’historique, c’est que le
prochain album – certains l’ont peut-être vu – devrait s’appeler "Telluria". C’était un concept de Richard qui est basé sur la
terre, avec un côté très tellurique. Et on s’est dit qu’au niveau de la couleur
musicale c’est quelque chose qui correspondrait plus à des morceaux un petit
peu plus mid-tempo, plus lourds, qui se rapprocherait au final peut-être du
doom ou alors…
Richard : … voir du premier album.
Nesh : Voir du premier
album, ce genre de choses. Richard a composé énormément de morceaux justement
tout au fil de ces années, des morceaux de qualité et des choses qui sortiront
un jour sur album. Et donc on avait commencé à travailler là-dessus. Et cette
idée de travailler sur le côté aquatique/maritime, ça collait plus trop avec le
concept et le nom de l’album, et on a décidé de rajouter "Seas of Oblivion" avant. L’album
qui suivra s’appellera "Telluria",
et sera basé sur le côté plus "terre" avec une musique un petit peu
plus pesante. Alors il y aura toujours un peu des côtés "blast" mais
très peu. Au final je pense qu’on sera plus dans des choses un peu plus
mélodiques, parfois lourdes. Je pense que notre influence doom sera pas mal
présente. Peut-être aussi du Wolves in
the Throne Room, je sais que ça a été aussi une influence qui pourrait
aussi bien rendre dans cet esprit-là. Je pense que cet album-là sera plus de la
veine de Richard.
Richard : En fait, pour être tout à fait clair,
cet album "Telluria" il y a
déjà cinq titres qui sont déjà composés, que j’ai composé il y a une quinzaine
d’années. J’exagère, 15 ans non. Pour rebondir sur ce que disait Nesh, quand on
a fondé Nydvind il y a 12 ans, j’ai
écrit une trentaine de titres. Forcément, 30 titres tout n’était pas très très
bon, peut-être une dizaine ont été éliminés mais un certain nombre ne sont à
date jamais sortis et vont alimenter le quatrième album "Telluria". Et donc on retrouvera
pas mal de morceaux qui ont plus de 10 ans, donc qui auraient très bien pu
figurer sur le premier album, dont je pense tu gardes un bon souvenir, en tous
les cas que tu aimes beaucoup.
Vlad : Excellent souvenir !
Richard : Donc j’espère que tu aimeras le
quatrième qui sera pas mal alimenté par cette époque de composition, donc assez
sombre, assez froid. Pas si Wolves in
the Throne Room finalement, je pense que…
Nesh : Certains
passages…
Richard : Il y a aura certains passages un peu…
Nesh : Ce ne sera pas la
base.
Richard : Voilà, ce sera quand même très Nydvind et très très mélodique. Je ne
dirai pas froid parce que le premier album est froid c’est vrai, mais le
quatrième sera plus mélodique, plus doom en fait que "Eternal Winter Domain". Et voilà, c’est tout pour "Telluria".
Nesh : Après on aura
donc le suivant où là ça vient un petit peu plus de mon fait.
Richard : Beaucoup plus.
Nesh : Tu parlais
effectivement du bouzouki. Alors ce qu’il faut savoir c’est que sur l’album
"Seas of Oblivion",
l’instrument va commencer à prendre une place sur certains morceaux, deux/trois
breaks qui sont déjà composés et qui vont être agrémentés de guitare
électrique, puisque le mariage finalement est pas mal du tout !
L’interlude qu’on a joué au Cernunnos sera je pense utilisé sur l’album "Telluria". Pour l’instant on ne lui
a pas encore fixé de place : soit ce sera un interlude, soit ce sera même
une production de l’album, ou ce sera un morceau où on brodera autour. On verra
bien ce que ça donne. Dans mon côté musicien/apprentissage des instruments,
j’ai commencé la guitare par la guitare électrique tout simplement,
contrairement à d’autres qui ont plutôt commencés par la guitare classique. Et
en fait je suis venu à la guitare classique un peu plus tard, et donc à jouer
de la guitare classique petit à petit j’ai commencé à travailler ces choses-là.
Et j’ai découvert il y a quelques années, début 2011, le groupe Tenhi, groupe de dark/folk finlandais,
et j’ai eu un gros coup de cœur. Il y a aussi Empyrium dont on parlait tout à l’heure qui est aussi un groupe que
j’apprécie beaucoup. D’ailleurs je crois que c’est Richard qui me l’avait fait
découvrir il y a un certain nombre d’années. J’ai vraiment bien aimé ce
groupe-là. Et d’autres groupes comme Agalloch
que j’ai découvert par hasard, qui eux ont une influence musicale qui est plus
mélodique, plus acoustique dans l’esprit. Et j’ai commencé à composer des
structures, des squelettes de chansons uniquement à la guitare classique avec
ces influences. Et au jour d’aujourd’hui j’ai cinq compositions qui sont
composées de guitare classique avec des idées de quelques arrangements avec un
autre instrument, on ne sait pas encore ce que ce sera. On verra bien : du
violon, du chant ou bien une guitare électrique. Et ce genre de choses, on
s’est dit que ça pourrait très bien coller sur le thème de l’air en fait dans
les 4 éléments, de faire un album plus aérien, plus léger, plus mélodique, plus
acoustique. Et au final ce sera très probablement l’orientation qu’on va prendre
sur l’album qui suivra "Telluria",
qui sera le concept de l’air, qui va vraiment un petit peu changer et même
peut-être choquer.
Richard : Il sera radicalement différent car on
ne sera pas les premiers à le faire…
Nesh : … on ne sera plus
dans le concept métal pur et dur.
Richard : Ce sera un album acoustique.
Nesh : Voilà ce sera
acoustique ou partiellement acoustique.
Richard : Dark/folk.
Nesh : On sera dans
l’esprit dark/folk. On a écouté les compositions, ça plait plutôt pas mal à
tout le monde, ça peut donner quelques idées. Pour l’instant ce sont des
squelettes, des bribes de projet pour lesquels on se penchera par la suite.
Mais c’est en cours et je pense qu’on est tous d’accord pour travailler
là-dessus. Et puis au final l’album sur le feu on vous laisse un peu imaginer
de quoi ça parlera et à quel style de musique ça pourra faire référence.
Vlad : On reste en tous les cas en attente.
Effectivement tout ça promet de nouvelles choses. Moi vraiment quand je vous
entends parler, je sens à la fois un certain ancrage dans ce que vous avez déjà
fait, et en même temps cette volonté de s’affranchir. J’ai l’impression de
quelque chose de très funambulique. Moi c’est vraiment le sentiment que ça me
donne quand je vous écoute.
Richard : Je pense qu’en toute modestie, et je
suis sérieux en disant ça, l’expérience d’un groupe ressemble à l’expérience
des individus qui font le groupe. Je pense qu’aucun de nous trois ne sommes des
vendus. On a toujours été originaux – Eric, Nesh ou moi – on a toujours joué
dans des groupes différents. On n’a jamais fait ce que tout le monde faisait.
Moi à l’époque où j’étais dans Despond,
on était les seuls en France à faire ça. Après, ce que vient de raconter Nesh,
je pense que ce qu’on va sortir avec l’album acoustique, le cinquième, on sera
les seuls en France à faire ça. Il n’y en a pas beaucoup dans le monde qui l’a
fait. Il y a certains groupes qui ont fait des albums acoustiques, Skyforger ou même Ulver, mais je pense que la scène française est une scène assez
conventionnelle finalement.
Nesh : On peut citer Druidkh aussi qui a sorti un album
acoustique.
Richard : Il y en a quelques uns qui ont sorti
des albums acoustiques… et même Eric. On a tous des parcours un peu différents,
et puis c’est ce qui doit résumer le groupe Nydvind. Le fait de ne pas donner beaucoup de concerts ça va dans
cette optique-là aussi, parce qu’on n’a pas envie de faire comme tout le monde.
Après certains d’entre nous voudraient jouer plus souvent, ce n’est pas
toujours le cas. Mais c’est aussi l’ADN du groupe, c'est-à-dire qu’on est
différents, on n’est pas comme tout le monde, et puis on a un projet artistique
qui est quand même très très ambitieux. Mais surtout ça donne au groupe un élan
à mon avis phénoménal par rapport aux prochaines années. Parce que comme je le
disais tout à l’heure, il y a tellement de groupes qui se disent « Qu’est-ce qu’on va faire
là ? ». Même Bran Barr
on s’est posé la question pendant des années, après le deuxième album : « Mais qu’est-ce qu’on va pouvoir faire
maintenant ? ». En l’occurrence ça a donné des dissensions qui
ont provoqué une séparation dans le groupe. Mais voilà ce n’est pas le cas de Nydvind : on a un chemin qui est tracé
mais qui pour autant n’est pas une prison, puisqu’on a encore énormément de
liberté bien sûr. Et puis le dernier album risque d’être mémorable aussi
puisque c’est un album de feu, donc ça risque d’être un album extrêmement
violent. Et ça sera un pied de nez à la scène, parce que les gens pourraient
très bien dire « Ils ont sorti un
album acoustique ; qu’est-ce qu’ils vont nous sortir
maintenant ? ». S’ils se prennent un album de black métal
rentre-dedans, je pense qu’on va étonner notre monde. Et ça, ça nous fait le
plus grand plaisir d’étonner les gens. Et puis ça nous fait d’autant plus
plaisir d’entendre, comme tu le dis, qu’il y a des gens qui nous supportent
même sans avoir énormément d’actu, sans donner beaucoup de concerts. Et puis
c’est vrai qu’à chaque fois qu’on donne un concert, on a une fan-base qui est
certes restreinte mais qui est très fidèle ; et ça, ça nous importe. Et
surtout les gens nous disent effectivement qu’ils ont été touchés par notre
musique, qu’il y a quelque chose qui se passe, que ce n’est pas du fast-food,
et que finalement il reste quelque chose de Nydvind même si c’est à une échelle très très underground et très
très modeste par rapport à d’autres groupes. Nous, ça nous suffit amplement
voilà.
Vlad : En tous les cas, Nydvind existe
encore très bien, et c’est ça pour moi le plus essentiel. Mieux vaut sortir
effectivement un excellent album plutôt que d’en sortir dix qui sont
relativement mornes, et vous vous êtes clairement dans la première catégorie.
Richard : Je me permets de rebondir là-dessus.
Ce qui nous a coûté aussi pas mal c’est cette multiplicité de projets : y
avait Seide pour Eric, Bran Barr pour Nesh et moi, et d’autres
projets pour Nesh. Ca a pas mal quand même plombé l’élan de Nydvind, parce que si Nydvind avait été le groupe unique
entre 2003/2005 et 2010 je pense qu’on aurait sorti des albums beaucoup plus vite et ça n’a pas été le cas. On a été
pas mal occupés et puis on a eu pas mal de choses personnelles.
Nesh : Ca influe aussi
parce qu’effectivement comme ce n’est pas forcément notre métier, on a aussi
une vie professionnelle, une vie personnelle qui influent un peu sur nos
disponibilités, notre investissement au sein du groupe, ce genre de choses.
Donc ce n’est pas toujours évident de bien gérer, que tout le monde soit
synchro sur cet engagement dans le groupe. C’est vrai qu’il peut y avoir un
certain nombre de personnes du groupe qui veulent à un moment ou à un autre
s’investir et se donner à fond, et les autres suivent pas parce qu’ils ont
effectivement leur vie derrière. Et tout de suite, ça peut être un peu
frustrant, et inversement ce n’est pas toujours le même qui est dans cette
situation.
Richard : Par contre une chose est sûre c’est
que là depuis qu’on a repris un rythme soutenu, il y a plus de six mois
maintenant, on est tous les trois d’accord pour dire qu’on a envie d’avancer,
on est très motivés. On a justement ce chemin artistique qui est devant nous et
qui nous permet d’avoir des jalons dans notre progression. E je n’ai pas peur
de m’avancer en disant que les deux ou trois prochains albums de Nydvind vont s’enchainer assez vite,
parce que "Seas of Oblivion"
va sortir au mieux en fin d’année, au plus tard début 2014. Enfin ça dépendra
des choix de signature qu’on fera. Mais je pense que "Telluria" sortira l’année d’après, ça c’est quasiment certain.
Alors c’est vrai qu’on rentre dans ce que je critiquais tout à l’heure, entre
guillemets – c'est-à-dire les groupes qui sortent des albums trop prêts – mais
là je pense qu’on a un élan, on en a envie. Et puis "Telluria" est quasiment composé à 70%. Et je pense qu’on a
tous les trois envie d’avancer très très vite sur ces deux albums, parce que
pour ma part je suis très curieux d’avoir l’album d’après, c'est-à-dire l’album
acoustique. Et j’ai envie déjà de caresser un peu cet univers qui sera celui du
5ème et il n’a toujours pas de nom. Et c’est pour ça que j’ai envie que
les deux, le troisième et le quatrième, puissent sortir assez vite parce que je
suis très curieux de sortir le cinquième. Alors le sixième, n’en parlons
pas ; le sixième ça va être une explosion.
Nesh : Je pense qu’en
fait ce qu’il se passe, comme on le précise, c’est que le travail – on n’a pas
non plus chômé durant ces années – sur "Seas of Oblivion" et sur "Telluria" est déjà bien avancé. On a commencé à travailler,
c’est déjà arrangé, on a déjà quasiment toutes les structures. Sur "Seas of Oblivion" on a des
structures qui sont quand même définitives, puisque la plupart des morceaux on
les répète aujourd’hui une fois par semaine. On en a déjà joué quelques uns en
concert. Sur l’album "Telluria"
les morceaux sont déjà posés, structurés, et il y a peut-être quelques
arrangements à faire sur l’album, mais on va dire que 70% du travail est fait.
Donc ça va aller assez vite, puisqu’on a déjà travaillé sur certains morceaux.
Et au final ces deux albums vont pouvoir sortir assez vite. L’album suivant va
demander peut-être un peu plus de travail, parce qu’effectivement ce n’est pas
forcément notre univers à la base. Il va falloir s’attacher beaucoup plus à la
composition, aux arrangements, aux mélodies, et peut-être justement travailler
avec d’autres instruments que ce dont on a l’habitude. L’idée c’était
effectivement d’avoir une part belle à la guitare classique/acoustique, guitare
folk éventuellement et aussi au bouzouki, et peut-être d’autres instruments.
J’ai commencé à apprendre un autre instrument qui s’appelle le nyckelharpa, qui
est un instrument folklorique suédois, instrument à corde et à archet donc qui
est un peu plus compliqué à maitriser. Et éventuellement de jouer sur les
instruments à corde, et avec certains contacts pourquoi pas rajouter aussi
d’autres instruments à corde/à archet comme un violon, un violoncelle, ce genre
de choses.
Richard : Et du dulcimer aussi.
Nesh : Du dulcimer à
marteau et ce genre d’instruments. Alors tous les instruments, on ne pourra pas
forcément tous les jouer – ce sera un album je pense qu’on ne jouera jamais
live – mais faire appel à d’autres musiciens sur d’autres instruments pour
justement agrémenter, donner plus de couleur à cet album.
Vlad : Et puis vous pourriez aussi penser
à certains guests, un certain Markus Stock par exemple. Je dis ça vraiment à
tout hasard…
Nesh : Au niveau des
guests, je pense qu’on ne va pas le dire tout de suite, mais on a déjà des
idées de guests sur le prochain album, surtout pour le chant. Mais c’est à
confirmer avec nos contacts. Ce sera la surprise…
Richard : De toute façon sur l’album acoustique
il y aura forcément des guests, pas forcément Markus Stock qu’on ne connait pas
personnellement – qui est donc le leader d’Empyrium
pour ceux qui ne le savent pas – ce n’est pas évident, on ne les connait pas.
Par contre on aura des guests de la scène locale, de la scène folk, on aura des
amis violonistes ou instrumentistes traditionnels. C’est certain que l’idée
pour nous sur cet album acoustique c’est d’apporter quelque chose d’inédit –
inédit en France je le précise parce qu’on n’a pas la prétention de faire
quelque chose qui n’a jamais été fait avant nous – mais avec des
instrumentistes acoustiques à corde. Surtout ne pas sombrer dans le cliché de
la cornemuse et de…
Nesh : Ce n’est pas le
genre de la maison.
Richard : … et du biniou.
Vlad : Ca a été fait et refait.
Richard : Ca a été fait et refait. On l’a fait
dans Bran Barr et c’était très bien.
Et je ne pense pas que ça ait sa place dans Nydvind puisque ce n’est pas notre folklore. Donc on sera plutôt
sur des instruments beaucoup plus acoustiques que des instruments à vent…
Nesh : … plus à corde,
ce genre de choses.
Vlad : On attend en tous les cas la suite
avec impatience. Donc on a parlé très longuement de votre actualité que je ne
pensais pas autant chargée. Je suis assez surpris car véritablement c’est une
démarche qui me semble vraiment très atypique, et ça rejoint complètement cette
idée que je me fais de Nydvind sur le côté assez puriste, le côté purement
qualitatif. Et j’espère que vous continuerez sur cette lignée.
Richard : Au passage je vous rappellerais
l’effroi…
Vlad : L’effroi ?
Richard : L’effroi que j’ai eu en découvrant
qu’un autre groupe avait eu la même idée que nous. J’ai découvert ça sur
internet et puis je suis allé le vérifier dans un magasin, que nos amis Vintersorg avaient eu la même idée que
nous. Ca m’a un peu pris la tête, je me suis dit « Merde, on pensait avoir une super bonne idée ». C’est
l’anecdote, ce n’est pas très grave parce qu’ils en sont déjà à leur deuxième
album ; ils ont sorti le vent et "Orkan",
l’ouragan. On s’est dit « Qu’est-ce
qu’on fait ? », on en a parlé entre nous ; « Y a un autre groupe qui l’a
fait », on s’est rendu compte que ça ne devait en aucun cas nous
arrêter dans notre démarche qui est suffisamment personnelle pour ne pas être
confondu avec celle de quelqu’un d’autre. Donc on est droit sur notre projet.
Vlad : Et du coup le challenge est
d’autant plus grand !
Richard : Oui mais je pense que nos chers
collègues, je pense qu’eux n’auront pas l’audace que l’on a, enfin je n’en sais
rien. Mais eux je pense qu’ils vont sortir un album avec des éléments mais tout
en restant fidèles à leur musique, qui est leur personnalité. Aller aussi loin
dans les extrêmes que Nydvind
envisage de faire, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui oserait le faire,
surtout entre les deux derniers albums qui sont le jour et la nuit en terme
musical. C’est justement ça qui nous a permis de nous dire qu’on continue sur
cette démarche-là, que notre démarche est vraiment unique : le côté des 4
éléments, on n’est certes pas les seuls, mais dans l’idée de changer de musique
par élément, ça c’est vraiment un vrai challenge au niveau artistique et je
pense que là-dessus on est tous en phase sans problème.
Nesh : Et puis on a
envie de le faire et on va le faire. C’est un choix même si effectivement ça a
déjà été fait. On le fait à notre façon, c’est notre vision des choses, parce
qu’on veut le faire et c’est nous, c’est aussi l’idée.
Vlad : Et puis c’est là qu’on reconnaitra
l’identité propre de Nydvind à un moment donné.
Un énorme merci aux membres de Nydvind pour leur grande disponibilité et leur patience sereine…
Un grand merci à Metalovore pour sa grande réactivité…
Juin 2013,
The "Nordic Heathen" interview
Chapter 1 : Horizon(s)
of Nydvind
(by Vlad Tepes)
(by Vlad Tepes)
Nydvind
is an entity that I care
very much about for 10 years now, since "Eternal Winter Domain" came out from a freezing journey. During
all these years, lots of things happened in the band’s life and it appeared
important to us looking for the Nydvind
to know more about the past, present and future of the entity.
So myself and Metalovore have met Richard, Nesh and
Eric during a splendid journey, where we rushed into the woods to undertake
this Nordic Heathen interview. The
language exchange was extended – a lot in fact – and with a sumptuousness that
we wanted to keep uncut (so more than 2 hours of interview !).
Vlad
Tepes : Here we are in this wooded ground with Nydvind.
Hello gentlemen.
Richard/ Nesh/ Eric : Hello.
Vlad
Tepes : I’ve got a lot of questions for you. I hope that
you summon yourselves patience. Maybe we’ll start with general questions about
Nydvind and its concept – in quotes. Then speak about your current plans,
because some might heard that there’re numerous. And then discuss again about
your first album, sail to the second one, to loop the loop. And finally we’ll
end with general questions, sometimes improbable. I think it’s better to end
with improbable questions in the very end of the interview. Shall we start ?
Richard/ Nesh/ Eric : Let’s go.
Vlad
Tepes : Nydvind… what an enigmatic name. What does it mean
? Is it a dreamlike designation or is there an accurate meaning behind it which
can be shared with us ?
Richard : Actually, "Nydvind" is a name that came
out from nowhere, I found it by accident. I found it in a moment when in fact I
wanted to create a Nordic project. And wanting to create this Nordic band, I
wanted to play with a tone… I wanted to say Scandinavian but not really
Scandinavian because there is none direct reference to Scandinavia. I hesitated
between several names for the band and found "Nydvind".
"Nydvind" delighted me a lot. Later I realized in translating it,
that it was very close from the Norwegian translation, it means "new
wind" in Norwegian – "ny" meaning "new" in Norwegian,
and "vind" the "wind". So the new wind in Norwegian, this
is what the band’s name means in a very direct way. But it was totally
involuntary, but finally I find it pretty cool to see things this way. I don’t
tell it so many times that it means "new wind", in fact it was
involuntary, but I think this is a poetic way to describe the band and
different from what we can find in general. "New wind" means too that
there isn’t any band that looks like Nydvind
I think, in all humility. I think that when we created the band, we wanted to
do something very different from the others, even if we have obvious influences
that we can talk later, I think that Nydvind’s
music – and it often comes out in interviews – is an original music and rarely
we’ve been compared to other bands, or in fact not in an evident way. So here
is the meaning of the name and the history of the band’s creation.
Vlad
Tepes : Alright. Indeed we’ll have the opportunity getting
back to this, but Nydvind does in fact a distinguished and personal music. I
wonder one thing given that you’re assimilated – I don’t want you to get mad –
to the Pagan scene…
Richard : There is no reason for us to get mad ! We totally
accept being on this scene.
Vlad
Tepes : … in fact there is this originality. This is a
scene pretty soothed by mythology, etc. I was wondering if you were more
anchored in something mythological, or something more personal, contemplative,
and subjective in the end… or maybe are you into both aspects ?
Richard : I’ll start answering and Nesh may go on then. The
reason for being of the band was initially to not being mythological at all,
for two reasons. The first one is that when I’ve created Nydvind we were already in Bran
Barr. Bran Barr is clearly
mythological ; this is a band where Aed Morban is the founder, a band directly
inspired by Celtic legends, and behind its inspirations a true commitment into
the world of historical reconstitution. And in a personal capacity – I clearly
say in a personal capacity – I have myself no link with mythology, it doesn’t
interest me at all even if we have evolved over the years. But during the
founding of the band, this is entirely personal – I wouldn’t say philosophical
because it would appear a little bit pretentious – but poetical and very
personal in the way of looking at things. Following the example of other bands
which don’t make use of lots of references – in particular I think to Empyrium, the German band – who did
Pagan music or Pagan dark/doom with a very poetical vision, very personal and
which didn’t make any reference to mythological stories, etc. So we were
totally into such approach in the beginning. I must quote another influence
which is Satyricon, the first albums
– "Dark medieval times" and
"The shadowthrone" – albums
which don’t make any direct reference to mythology. Satyricon is a Norwegian band so we could expect some talking about
Vikings, but not at all. When we read the lyrics from the first Satyricon albums, we’re into forest,
castles, something pretty abstract. And I was totally into that initially. But
this is also true that we’ve been enriched by new members, there was some
questionings about the concept of the band over the years. And maybe Nesh
should talk about the rest, about what can be produced later.
Nesh
:
Concerning my eyesight of the band when I entered Nydvind, it was more the natural
aspects, ecological too, we have a little bit such state of mind. Indeed there
is absolutely no mythological concept but we are into a sense of being in
communion with nature, our environment, the forest. In relation to that, our place
of resources where we seek for some ideas and where we meet up from time to
time (especially in the beginning), it is in the Vosges, in a natural place
with its big forests, lakes, mountains, and all this snow at winter time. This
is the spirit that stands at the basis of the band, and which unites us and
made us evolve, to progress a little bit until now. So it is clear that later
we’ve been affiliated to the Pagan/mythological aspect. It is true that Viking
metal has had an enthusiasm on a particular period. Being signed under Trollzorn, this was a symbol that
affiliated us to this kind of music. Personally, I’m more involved into the
mythological and Viking aspect, being part of an association of historical
reconstitution, the Branche Rouge
which Aed Morban from Bran Barr is
the founder. We’re a bunch of mates really attached to this Viking mythology,
we’ve done lots of researches. So I think that it has an influence on our
ideas, and listening to Viking bands like Amon
Amarth, more into a death metal spirit, or bands from the Finnish, Swedish or
Norwegian scene can have an little influence on the musical composition and
maybe a little bit on the implicit themes. We avoid expressing it in a clear,
precise way. It is true that for example "Sworn to the elders", the second album, makes a reference to
our ancestors so we’re going to mythological aspects more or less, implied but
with no exact reference. On the next album, we’re not really fixed but maybe
there will be a notion – without pointing out, without any date, in a hazy way
– something that will appeal a past where we may imagine what Vikings could be,
maybe they are not ; we’ll try to keep this ambiguity about the band, without
posting but without denying it too completely. These are our ideas about the
next album. Then we’ll see for the following ones, when we’ll talk about it on
that specific part about the future of the band.
Vlad
Tepes : So you are a little bit on a knife edge, if I
understand what you meant.
Richard : Totally, and this is the biggest problem of the
band, because since the creation of the band we’ve always been categorized as a
Pagan band. In fact we are a Pagan band, I have no doubt about this, but people
mix up Pagan metal and mythology. Because Norwegian and Swedish people speak
about Vikings, Irish people like Primordial/Cruachan speak about Celts, German
people speak about Teutons, etc. And French people – we’re not many making
Pagan music in France – our colleagues speak about Celts and Gauls. This isn’t
the case with Nydvind because that’s
not how I saw the band. Like I mentioned earlier, I wanted to create Nydvind to get away from what I knew
from Bran Barr. Because Bran Barr, musically and lyrically, was
something pretty accepted being Pagan/Celtic both in its form and its message. Nydvind, I wanted it to be some Nordic
Pagan music – I say Nordic and not Scandinavian, because North is an abstract
concept – both in its form and its core. So in the core, the first album speaks
a lot about snow, cold. It is freezing, both in its form and its lyrics. And
then we realize that we couldn’t make every album about snow and cold, others
doing it much better than us (I especially think to Immortal, which I like)…
Vlad
Tepes : This is something else.
Richard : This is something else but we couldn’t release ten
albums with those things everytime : frost, snow, mountain, etc. So we renew
ourselves with the second album, "Sworn
to the elders", which is more classic in terms of lyrics because there
are references to nature, but also to ancestors and History in general. And
we’re going to cross another step with the next albums because we found an
interesting concept, I don’t know if we can speak about it right now or later…
Vlad
Tepes : As you want it so, we can talk about it right now !
Richard : Because in fact we had an idea, well Nesh had this
idea that we found excellent – unfortunately we’re not the first ones having
this idea because a Swedish band called Vintersorg
had it before us – is to release 4 albums about the 4 elements. And this is a
great idea because it gave us artistically speaking a roadmap, a cape sparing
us from saying “What we’re going to do on
the next album ? What can we speak about ? Which will be our themes ? Which
will be the musical atmospheres that we’ll broach ?”. And now were totally,
in quotes, into a career plan : the expression is a little bit barbaric but I
think we’re into an artistic plan where we know that on the next 4 albums, if
everything goes well – we’re going to touch wood – the band will keep living on
that 4 albums. These are the 4 elements, so the next album will evoke water.
The name of the album is "Seas of
Oblivion" and will be an album mainly focused on the water and sea
thematic in general, and as Nesh said so an explorative dimension, the major
sagas of our ancestors – but we don’t know from where they come from, from when
it dates…
Nesh
:
In principle, I’ll just go backwards about this
choice of albums and the band. So it mainly came from the fact that I’ve
reached a little bit to write at guitar level, initially at bass guitar with Nydvind during the creation of the
band, not a lot of time after the creation of the band, the guitarist position
being freed, and myself having left Bran
Barr. And playing for Bran Barr
had an influence at the Nydvind
level. So I started writing, and many times we listened some compositions done
for Bran Barr and Richard mentioned
me “Well, it sounds like Nydvind, this is a little bit the
spirit”. So we decided rather than looking for another guitar player, work
today with three musicians, Richard still at guitar and vocals, Eric at drums,
and myself who takes care of in studio – because in live, it is more
complicated – keeping writing the bass lines as well as some parts of guitar.
So now I mix different influences, and in fact the first track from Nydvind that has been written is called
Sea of Thalardh, which is a song that
I found at first pretty simple, and I didn’t like it at all. So one day
listening to it “And if I tried to
reworked it”, just keeping the same structure and maybe adding a second
guitar line and by composing a bass line. And working on it, just bringing
further elements, because the structure was good, the basis was already here.
And bringing these little elements, I thought “So this song is not so bad”, and is pretty good in fact. With the
same idea, we thought “So, Sea of Thalardh,
two or three influences”, we told us “Why
not”. Actually what happened is that Richard found a picture on the
internet, which illustrated a maritime landscape a little chaotic with a boat,
a big wave. There was too… I don’t remember what was on it. In fact we thought “Why couldn’t use it for an album cover ?”,
and then why not totally found a concept-album on water, starting with a mixing
between the cover we saw and the song Sea
of Thalardh, and developing around such spirit. And then, telling us “We’ll see what we can do on the next
albums”.
And
then in regard of this album based on water I thought with my colleagues, “Why not trying to found the next albums on
a theme about the elements”. We already have water, then why not ground,
air, fire. And we thought that since we have multiple influences, compositions
that finally stick more to a specific genre than another on some compositions.
Richard has a big Doom influence, Eric is connected up to that style too ; in
my history of passionate one and metalhead Doom metal is a genre that speaks to
me, I played some in the past, not as many as Richard but I’ve a lot of such
influences in that area. And we thought, why not found a genre in regard of an
element : one element – one album – one specific genre. And for the 4 elements,
4 different musical genres. Speaking about that, on the next album "Seas of Oblivion", we’ll stay in
the Pagan spirit, but maybe a little more epic. In regard of other influences,
we’re influenced by the other bands of the Pagan style. Moonsorrow is still a big influence, a band that I like a lot.
There is Primordial that has an influence
too. And in our compositions we can feel it in relation to that. And we
thought, we’re going to use these little influences to keep the Pagan spirit
for a more epic thing and which indeed can go together with the
maritime/navigation/exploration sides and the whole concept. So the next album
is going to be found on such theme and with such genre which is going to diversify
more or less, within the stories and themes we thought that we could based
things on historical facts, and finally we prefer do not. We don’t prefer make it
public clearly because it isn’t our style, this isn’t what we want to do. But I
think everyone will interpret and see his own image. The main idea is that each
auditor listens and imagines what he wants with the media, the lyrics, the
music and the layout of the album at that moment ; and everyone can imagine
what he wants. Some people maybe will imagine Vikings, others will rather
imagine medieval navigation or the renowned explorations of Spanish
Conquistadors and all that follows for example. So here it is, everyone will
imagine what he wants in regard of that.
Richard : Actually I bounce back to it. What matters to us is
to mention heathen topics, historical but at the same time disconnected from
any objective reference. There are some examples on the first album, and I
especially think to The Call of Mother
Earth, this is a track from the first album where I clearly speak about a
pagan ritual, since this is a funereal ritual of a warrior who left the world
of the living. And I speak in these lyrics of an amount of rituals, ceremonies
in fact pretty close to the Wicca for example and I don’t want to name it
because I don’t want to fall into this type of caricature, to say “I read this myself, so I apply what I’m
reading”. In fact we’re not dogmatic into Nydvind, we particularly don’t want to – added to the fact that
we’re not Christian nor Catholic – decline into the caricature of the Pagan one
who claim to be an alternative to monotheistic religion. So we’re a kind of
spoilsport in quotes… well it goes pretty well for us, we don’t have too many
problems, we’ve had much more problems in the past with other bands (speaking
to my personal case). I have another example : this is I, The exil, which is a bonus-track of this album, and its title
has been written by our friend drummer. And in fact it is a topic which evokes a
journey of the defunct to celestial lands : so here we are very religious in
the approach, but we’re not naming things. We’re not naming either the kingdom
of heaven, nor the character’s origin. In fact I think we’ll keep to make use
of this idea on the next album, namely we’re draw our inspiration from
mythological things, historical, literary, mystical, etc., but we don’t want to
get in such compartment…
Vlad
Tepes : Draw inspiration from !
Richard : There we go, draw inspiration from, because none of
us in the band is a practicing believer, whether it is any magic. We are Celts
more or less. About the Vikings, Nesh was talking about it earlier, we’re not
Viking at all if we consider the historical origin. So we don’t want to do
nonsense, and I don’t want to expose myself to some critics – not necessarily
in France – but in other countries, especially in Germany where people told us “Where are you from ? You’re French and
you’re speaking about what ?”. Because it’s true that German pagan people
are very nationalistic (in the good sense of the word), namely they speak
about, like Irish, Norwegian people, etc., the history of their land and us
much less. It’s true that it is different from us French people, because we
could overflow on the topic but nationalism in France is much more taboo than
other countries in Europe. And it isn’t well seen in France the pride to be
Gallic, subject to be accused of extreme right-wing or nationalism, etc.
Vlad
Tepes : This is not the same thing at all.
Richard : It is completely different and it’s true that
German people were surprised by the fact that we could not speak about our
pride to be French. Personally I’m proud to be French, I’ve any problem with
nationalism and such pride of my roots. But I don’t want giving to Nydvind such color, political in quotes
even if it isn’t a political color but it could be considered as a political
color by our environment. And they were pretty surprised when we talked about
it with German people. Dutch people by the way, Heidevolk, are very patriotic, they only speak about their ethnical
roots. I don’t know if you’re familiar with Heidevolk ?
Vlad
Tepes : Not much.
Richard : A Pagan Dutch band. The guys are ultra patriotic,
and we like them because we’ve toured a little with them but we’re not at all
into such approach of national identification.
Nesh
:
We’re a little bit into regional identification !
Eric : Maybe it is a particularity of
Metal, to Metal music. Even though it is an identity scene, with lots of sub-scenes
: you’ll see Black, Pagan, Death… it is very compartmentalized. And maybe it is
a particularity of Pagan Metal too : we speak about our roots, we speak about
our country, from where we were born, we’re exalting all those things. But on
an artistic level after all, the hazard is to face endlessly the same
references : mythology, Odin, etc. Precisely what is interesting with Nydvind, and much more interesting in
regard of what has been done into Pagan Metal, it’s the fact that rather than
bound something with mythology… especially with a mystical form related to
nature, elements – water, fire, ground… – and climates – cold, etc.
Richard : Thoughtful as it has been told earlier.
Vlad
Tepes : I was thinking to that precisely.
Richard : Pretty entwined, pretty thoughtful.
Eric : So this is the artistic challenge,
that everyone finds, has a specific lecture of Nydvind’s creations, maybe Viking as it has been mentioned earlier.
According to me it evokes something else, it depends on affiliations according
to everyone. Everyone will have his own lecture, and it is what gives interest
to Nydvind’s creations.
Vlad
Tepes : In all cases, you’re totally into something pretty
ambitious, very qualitative. When we look to the release date of your albums, we
see that you’re not into some kind of emergency to release albums in an
industrial way, you’re not like “release an album just to release an album”…
Richard : Yes, we never worked like that, either with Nydvind nor with the other bands. The
proof is that Bran Barr released its
first album in 2000 and the second one in 2010. We take our time, and we’re – I
often say so – a little bit dilettante,
especially myself. It has been lots of years since we’ve been inside the scene,
we’re not new ones. Some of us have been there since 20 years. It’s not easy to
be on the alert like we can be the first years. During the first years we were
in fact much more on the alert in regard of releases. Now we’re into an
approach where we want to do music mainly for ourselves and not to comply to
the market demand, to deadlines, which generated some comments from our
record-label telling us : “There’s not a
lot of news ; you don’t tour very much ; you don’t release lots of albums”.
According to myself I almost prefer those bands rather than bands touring all
the time and who have an album every year. Because Eric was saying so earlier
it banalised the product, in quotes, and makes the band pretty common. I think
to Cannibal Corpse, Marduk that we used to see every year,
who released albums every year, it was the time of Winter… no the X-Mas
festival. Every year there was the same bands.
Vlad
Tepes : It was pretty predictable.
Richard : It was routine and after all when something is
released every year, it is immediately ingested, immediately digested, and then
next. So Nydvind, us, I won’t say
that it is voluntary to release an album every four/five years but it suits to
us, this is our work rhythm. I think that the next albums maybe will be
released faster, because we have the luck to have found this course of action
for the next 3 or 4 albums ; I found that this is very impelling for the band
and it will help us release albums more often. According to myself I don’t look
for gratefulness from the Metal scene, so an album being released 5 years after
the precedent I think it’s not serious at all. And as an example, when Bran Barr played at the Cernunnos two or three years ago, no one
heard about us and guys were very happy to see us like “They’re still there”. In the end we’ve done a show in front of a
full audience, in front of a public very happy to see us. In the end there was
a little bit this "happening" kind of thing, showing that the band is
coming back, “It’s been a long time since
we didn’t see them”, and I think that it is better than “This is the umpteenth time or umpteenth
album of Nydvind” like Finntroll or Ensiferum, all these Pagan bands that has fully entered the
industrial logic in total opposition with the world in which we are.
Nesh
:
It depends on the signing for which label. This is
the benefit to be non-professional in the end, to not having professional
pressure. That’s true that not many bands into Pagan make a living from their
music. But for us it stands a hobby, and so we don’t have any label, we don’t
have any pressure. But it’s true that some of us would like touring a little
more, but we balance with other things. But in the end it offers us, it gives
us more freedom in regard of that and we have less pressure. You mentioned the
example of Bran Barr live, but I’d
mention the example of Nydvind
during the last Cernunnos : we had
any news in comparison with Bran Barr
who had released at that time an album one year before ; here we had no news at
all but we found people who were there to see us for our performance at Cernunnos. So almost without news,
people deal with us all the same. It’s true that not releasing an album
regularly, not making news or that kind of things, maybe we lose contact with
people who might be interested but in a less advanced way. And people who are
really interested by the band, who like us, always get information and always
have heard of these type de things. So here it is, maybe this is a choice, to
say so “Well, maybe we have a restricted
core of fans but they are…
Richard : … they’re faithful and in long term.
Nesh
:
This is the exact idea, in opposition to bands
releasing albums and will have short-lived fans who will not be the next year,
or that kind of things, who will forget pretty fast because they’re consuming…
today a consumer society in large-scale, and even Metal takes part of such
consumption cycle.
Vlad
Tepes : In fact, it works pretty well for you because you
managed to make an impression on people. Indeed you’ve only released two
albums, but at Cernunnos I think the
audience would not have expressed things that way with so much fervor if your
two albums would have lesser quality. So I think that the betting has been won. I suggest
you to get back in time with your first album if you want it so. Unless if you
want to add other things about the writing of the album…
Richard : Yes, we haven’t finished yet !
Vlad
Tepes : So I let you pursue, because there is this bouzouki
interlude which is according to me another color and will not belong to the
third album if I’ve understood well.
Nesh
:
I don’t know to which point we can speak about our
ideas… In fact we began with a concept, to speak about history a little bit,
the next album – some have already seen it – should be entitled "Telluria". This is a concept from
Richard which is based on ground, with a very telluric aspect. And we thought
that in terms of musical color this is something which could correspond to
mid-tempo tracks, heavier, which maybe could be linked to Doom or…
Richard : … even the first album.
Nesh
:
Even the first album, this kind of things. And we
have some songs because Richard wrote lots during all these years, quality
tracks and some things that will be released one day. So we began working on
it. And the idea of working upon the aquatic/maritime aspects, it wasn’t so
much coherent with the concept and the name of the album, and we decided to add
"Seas of Oblivion" before
it. The album that will follow is called "Telluria", and will be based on an telluric aspect with a
heavier music. But there still will be blasts but not a lot. In the end I think
there will be more melodic things, sometimes heavy. I think that our Doom
influence will be very present. Maybe some Wolves
in the Throne Room, I know that it has been an influence which could be
evocative in such spirit. I think that this album will be more in the vein of
Richard.
Richard : Well, to be very clear about it, for the album
"Telluria" five tracks are
ready and already written, written fifteen years ago. Maybe I overdo, not 15
years. To get back to what Nesh was saying, when we created Nydvind 12 years ago, I wrote
approximately 30 songs. It I evident that with 30 songs there are some weaker
ones, and maybe 10 from them have been removed but some of them have never been
released and will feed the third album… the forth one "Telluria". And so we’ll get in
touch on this forth album lots of tracks which are 10 years old, and some of
them could have been put into the first album, and I think that you’ve some
good memories about it, and in fact you like it a lot.
Vlad
Tepes : Excellent memories !
Richard : So I hope that you’ll like the forth one which will
fed a lot by this period of writing, so pretty dark, pretty cold. Not so much Wolves in the Throne Room in the end, I
think that…
Nesh
:
Some parts…
Richard : There will be some parts a little bit…
Nesh
:
This will not be the basis.
Richard : Here it is, it will be in the Nydvind spirit and very very melodic. I wouldn’t say cold because
it’s true that the first album is cold, but the forth one will be more melodic,
more Doom than "Eternal Winter
Domain". And so, this is it for "Telluria".
Nesh
:
After that there will be the next one which will
be more from myself in fact.
Richard : Much more.
Nesh
:
You were speaking about the bouzouki. What you
must know about "Seas of Oblivion",
is that the instrument will start to take a large space on some tracks,
two/three breaks which are already written and which be developed with electric
guitar, because the marriage in the end…
Richard : … is very good !
Nesh
:
The interlude we played at the Cernunnos I think will be used on the
album "Telluria". At that
moment we hadn’t found a place for it yet : it will be an interlude, or it will
be an album’s production, or it will be a track which be developed. We’ll see
what we can get with it. About my side musician/learning the instruments, I
simply started guitar with electric guitar in opposition with people starting
with classical guitar. In fact I came across classical guitar later, and so playing
classical guitar slowly I started to work in those things. And I discovered a
few years ago, in the beginning of 2011, the band Tenhi, a Finnish dark/folk band, and I had a huge favorite for this
band. There is also Empyrium which
we were talking about earlier, a band that I like a lot too. Indeed I think it
was Richard that made me discover it a few years ago, I really liked this band.
And others like Agalloch which I
discovered by accident, who have a musical influence much more melodic, more
acoustic in its spirit. And I started writing structures, skeleton of songs
only with classical guitar and its influences. And from now on, I have five
compositions made with classical guitar with some ideas of arrangements with
another instrument, we don’t know yet which one it will be. We’ll see : violin,
vocals or an electric guitar. And this kind of things, we thought it would fit
with the theme of air inside the four elements, to make a more ethereal album,
lighter, more melodic, more acoustic. In the end it will be maybe the
orientation of the album after "Telluria",
which will be the air concept, which will change a little bit and maybe shock.
Richard : It will be totally different because we will not be
the first ones doing it…
Nesh
:
… we will not fit into the diehard metal concept.
Richard : It will be an acoustic album.
Nesh
:
It will acoustic or partially acoustic.
Richard : Dark/folk.
Nesh
:
We’ll be into the dark/folk spirit, we heard the
compositions, it pleases everyone a lot, it can give us some ideas. Until now
these are skeletons, parts of the project we’ll pursue later. But it is at work
by now and I think we all agree to work on it. And then the album about fire in
the end, we let you imagine what it’ll be about and to which kind of music
we’ll make reference.
Vlad
Tepes : We stay pending. Indeed it promises some new
things. When I listen to you, in one hand I feel like an anchoring in what
you’ve done, and at the same time a will to free yourselves. I feel like there
is something very funambulistic. This is my own feeling when I listen to you.
Richard : In all honesty I think, and I’m totally serious
saying that, experiencing a band is like the experience of the ones that
compose the band. I think that no one of us is corrupted. We’ve always been
original – Eric, Nesh or myself – we’ve always played in different bands. We’ve
never did what everyone did. Speaking about the time when I was into Despond, we were the only ones in
France doing that. Then, what Nesh was saying, I think that we’re going to
release with the acoustic album, the fifth one, we’ll be the only ones in
France doing that. Not a lot of people have done this in the whole world. There
are some bands who did acoustic albums, Skyforger
or even Ulver and co, but I think
that the French scene is a conventional scene in the end.
Nesh
:
We can mention Drudkh who released an acoustic album too.
Richard : Some have released acoustic albums… even Eric,
we’ve all been through different ways, and then this is what can resume the
band Nydvind. Not doing a lot of
shows is going through such way too, because we don’t do the same thing
everybody does. Some of us would like to play more often, it’s not always like
that. But this is also the DNA of the band, namely we are different, we’re not
like everybody else, and then we’ve an artistic project which is pretty
ambitious. We must admit that this is ambitious, but it also gives a huge
run-up to the band in regard of next years. Because like we were saying
earlier, there are some many bands saying “What
are we going to do now ?”, even inside Bran
Barr we asked ourselves such question. After the second album, “What can we do next ?”, in fact it created
some dissents which provoked a separation inside the band. But this isn’t the
case for Nydvind : we have a road
which is drawn and without for all that being a prison, because we’ve lot of
freedom of course. And the last album may be memorable as well because this is
an album of fire, so it may be a very violent album. And it will be a
nose-thumbing to the scene, because people could say : “They released an acoustic album ; what are they going to release now
?”. If they receive a direct Black Metal album, I think we’re going to
surprise our world. And it gives us a lot of enjoyment to surprise people. And
we are even gladder to hear, as you said, people supporting us without any news
from us, without doing lots of shows. Then it’s true that every time we do a
show, we have a fan-base in fact narrow but very faithful ; and this is what is
important to us. And people tell us that they’ve been touched by our music,
that something is happening in it, that this is not fast-food, and in the end
that something remains from Nydvind
even if it happens at a very very underground level and very very humble in
regard of other bands. According to us, it is widely self-sufficient.
Vlad
Tepes : In all cases, Nydvind still exists, and this is the
most important thing to me. It is better to release an excellent album rather
than releasing ten mournful ones, and you guys belong to the first category.
Richard : May I get back on that ? What cost the most to us,
this is such multiplicity of projects : there was Seide for Eric, Bran Barr
pour Nesh and myself, and other projects for Nesh. It clipped Nydvind’s wings, because if Nydvind would have been the main
project between 2003/2005 and 2010 I think that we could have released albums
faster and it wasn’t the case. We’ve been pretty busy and for some of us we had
some personal things.
Nesh
:
It has an influence too because this is not our
job, we also have a professional life, a personal life that has an influence on
our availabilities, our investment inside the band, such kind of things. So
this is not very easy to handle all this, making everyone in sync in regard of
the engagement into the band. It’s true that some people of the band want to
give themselves a hundred percent into the band at one moment or another, and
others don’t follow it because they have another life behind it. And it can
frustrating, and in opposition this is not every time the same person in such
situation.
Richard : However one thing is for sure is that since we’ve
back on an intensive beat, six months by now, we’re ok to say that we want to
move on, we’re very motivated. We have in front of us this artistic road which
offers us milestones in our progression. And I think I’m speaking maybe too
much but I don’t fear saying that the next two or three Nydvind albums will chain themselves very fast, because "Seas of Oblivion" will be released
at best in the end of the year, at the latest in the beginning of 2014. Well it
will depend on choices of signatures we’ll do. But I think that "Telluria" will be released the
following year, it is almost certain. So it’s true that we fit into what I
criticized earlier, in quotes – so bands releasing albums too close one from
another – but here I think we have a rush, we want it. And then "Telluria" is almost written at 70%.
And I think that the three of us want to move on these two albums, because
according to myself I’m very curious to have the following album, so the
acoustic one. And I already want to caress a little bit such universes which
will be the one from the fifth and which doesn’t have a name. That’s why I want
that the two, the third and the fourth, to be released pretty fast because I’m
very curious to release the fifth one, and I even don’t speak about the sixth.
The sixth will be an explosion.
Nesh
:
I think that what is happening, as we mentioned
it, is that the work – we didn’t lie idle during these last years – this work
about "Seas of Oblivion"
and about "Telluria" is
already advanced. We began working, it is already arranged, we already have all
the structures ; on "Seas of
Oblivion" we even have definitive structures, because we’re now
repeating most of the songs once per week. We already played some during shows.
On the album "Telluria",
the tracks are already done, structured, and maybe there are some arrangements
to do on the album, but we can say that 70% of the work is done. So it’s going
to be fast, because we’ve already worked on some tracks. And in the end these
two albums can be released pretty fast. The following album maybe will need a
little more work, because indeed it is not our world originally. We’ll need to
get more attached to the writing process, arrangements, melodies, and maybe
work with other instruments we’re not familiar with. The idea was to have a big
part with classical/acoustic guitar, eventually folk guitar and bouzouki too,
and maybe other instruments. I started to learn another instrument which is
called nyckelharpa which is a folkloric Swedish instrument, string instrument
with a bow, so a little more complicated to handle. And eventually to play with
string instruments, and with the help of some people, maybe add other
instruments with string/bow like violin, cello, this kind of thing.
Richard : And dulcimer too.
Nesh
:
Some dulcimer with hammer and that kind of instruments.
So we can’t play all the instruments – I think it will be an album which we
can’t play live in the future – but use other musicians with other instruments
to enliven, give more color to the album and be wider according to that.
Vlad
Tepes : And you could think to some guests, like Markus
Stock for example. I say this totally by accident…
Nesh
:
Speaking about guests, I think that we will not
tell it right now, but we have already some ideas of guests for the next album,
essentially for the vocals. But it needs to be confirmed with our contacts. It
will be a surprise…
Richard : In all ways, we will necessarily have guests on the
acoustic album, not necessarily Markus Stock that we don’t know personally –
who is the frontman of Empyrium for
those who don’t know it – it isn’t easy, we don’t know them. However we’ll have
some guests from the local scene, the folk scene, we’ll have some violinist
friends or traditional instrumentalists. It is for sure that for us the idea is
to bring something novel for this acoustic album – I must mention novel for
France because we don’t have the pretention doing something which haven’t been
done before us – but with acoustic string instrumentalists. The most important
thing is not fall into the cliché of bagpipes and…
Nesh
:
This is not the house style.
Richard : … and Breton bagpipes.
Vlad
Tepes : It has been done and redone.
Richard : It has been done and redone. We’ve done it in Bran Barr and it was great. And I don’t
think it fits into Nydvind because
it isn’t our folklore. So we’ll more use acoustic instruments rather than wind
instruments…
Nesh
:
… more with strings, this kind of things.
Vlad
Tepes : We are waiting for the things to come with lots of restlessness. So for a long
time we talked about your current events and I didn’t think it was so loaded.
I’m very surprised because it is a process which appears to me as very
atypical, and it joins the idea of mine in which Nydvind is pretty puristic,
the strict qualitative aspects of it and nothing else. And I hope that you’ll
stay on such a line.
Richard : By the way I must remind you the terror…
Vlad
Tepes : The terror ?
Richard : The terror that I had discovering another band had
the same idea of us. I discovered this on the internet and then I’ve checked it
in a store, that our friends from Vintersorg
had the same idea as us. It bothered me, I told to myself “Damned, we thought having a great idea”. This is the anecdote,
it’s not so bad because they released by now their second album, the one about
wind, "Orkan" the
hurricane. We thought “What are we doing
now ?”, we spoke about it the three of us ; “There is another band who did it”. We realized that it couldn’t
stop us in any way in our walk which is enough personal to be overwhelmed with
the one of someone else. So we’re straight on our project.
Vlad
Tepes : And so the challenge is even bigger !
Richard : Yes but I think that our dear colleagues will not
have the same audacity as us, well I don’t know really, but I think they will
release an album with elements but staying true to their music, which is their
personality. Going so far as Nydvind
wants to do, I think that not a lot of people will dare doing it, especially
between two albums different as day and night in musical terms. It is precisely
that that allowed us to follow on such walk, our unique walk : speaking about
the 4 elements, we’re not the only ones of course, but switch the music per
element, this is a real challenge artistically speaking and I think that on
such point we all agree.
Nesh
:
And we want to do it and we will do it. It’s a
choice even if indeed it has already been done. We do it our way, it is our own
vision, because we want to do it and this is us.
A huge thank you to the members of Nydvind for their availability and
their calm patience….
A big thank you to Metalovore for his high reactivity…
June 2013,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire