(Par Vivine Lilith)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
23 avril 2012 | LP | Auto-production | Ambient Rock Metal Instrumental | France |
Track-list :
1) Eagle of Haast
2) Ten Thousand Changes
3) Mastodon
4) Forest Monument
5) Sharp and Chrome
6) Golden Life
7) Light for
Wheke
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Line-up de l'album :
Vincent Barbaud : Guitare. Geoffrey Véron : Guitare. Jérémy Cas : Basse. Sébastien Pineau : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Et voici que mon esprit tourmenté
s’engouffre doucement dans un Abysse
musical, parsemé de sonorités surprenantes... Laissez-vous porter par ces ondes
retentissantes et explorez l’atmosphère unique qui se dégage des profondeurs
instrumentales d’Abysse...
Les bonnes nouvelles arrivent en 2006
avec l’enregistrement au Karma Studio de leur première démo “De Profondeur en Immersion”. Six titres
enregistrés en prises live qui font l’objet de premières chroniques très
encourageantes pour l’avenir de ce groupe instrumental. Suivant leurs envies et
continuant leur marche abyssale, ils décident d’améliorer leur technique et
leur prestation scénique, en s’inscrivant, en 2007, au conservatoire,
département Musiques Actuelles. Suivant les conseils de Laurent Pataillot, la
rythmique et le professionnalisme des ces jeunes ne font que croître...
C’est alors qu’en septembre 2008, une extraordinaire expérience humaine
et musicale se produit... Ils enregistrent un EP, “Le Vide est Forme” au Dôme Studio, avec David Potvin (Lyzanxia, One-Way Mirror...).
Un souvenir mémorable pour eux, puisque les retours de différents articles à ce
sujet, confirment que ce groupe de passionnés est fait pour les mélodies
instrumentales. Leur amitié inébranlable ne nécessite aucunement l’ajout d’un
chant, et donc ils décident de ne pas intégrer un cinquième membre. De plus, leur EP “Le Vide est
Forme”, comportant trois
excellents titres (Déviance, One Last Breath et Se Déformaient), est
disponible en suivant le lien ci-après :
Vous remarquerez au passage que le
visuel artistique est excellent. Ces couleurs profondes de noir, de bleu et de
blanc, rappellent évidemment les gouffres marins... Nos regards plongent sans
retenue dans les plus obscures entrailles d’Abysse... Les lettres du groupe s’entrelacent comme les racines
d’un arbre. Se sont là des symboles importants : liens sacrés et unis contre
vents et marées...
C’est Hades Design qui réalise tous les visuels d’Abysse depuis le début. Et pour
cause, le batteur est aussi créateur artistique, ce qui permet au groupe de
dévoiler ses talents et de se comprendre rapidement sur le rendu artistique final.
Mes chers lecteurs, si comme moi, vous
avez besoin d’aérer votre esprit et de ne plus penser à rien, je vous conseille
fortement cet opus exceptionnel : "E N (D) G R A V E ". C’est un remède efficace contre la
morosité ambiante...
Cet album leur a permis de jouer au Hellfest 2012, de faire une tournée européenne, et de jouer avec des groupes que l’on ne présente plus, tels que Soulfly, Kruger, Hypno5e, Gorod...
D’après les dires des membres, je cite : « Pour notre premier album, on a voulu composer les morceaux par l'intermédiaire d'un concept. Chaque morceau correspond à un animal un peu mystique ayant disparu il y a des années. L'ordre des animaux a été choisi pour symboliser la descente dans les Abysses : partir des airs avec l'aigle, jusqu'aux profondeurs avec le calamar. Les noms dans le livret sont les noms d'origine en latin. On voulait s'essayer à quelque chose de conceptuel afin d'avoir une ligne directrice pour notre premier long format. »
Quant à l’originalité artistique de la couverture, je cite : « On a voulu faire une tâche de Rorschach par le fait que l'auditeur voyageait et s'imaginait ce qu'il voulait. On voulait retrouver cette idée-là par cette tâche. On l'aime beaucoup car on peut y voir plein de chose : un ange, un éléphant, un sexe masculin, un sexe féminin, etc... C'est une tâche qu'on a vraiment faite avec de l'encre en pliant une feuille et Sébastien ne l'a quasiment pas retouchée. »
Plongez au cœur de cet
inlassable et saisissant opus, et laissez-vous emporter par les flux d’Abysse...
Ce premier titre, Eagle of Haast (un aigle géant), est d’emblée mon premier coup de cœur. Abysse nous plonge pendant près de neuf
minutes, directement dans l’ambiance explosive de ce groupe d’inséparables. Le
rythme cardiaque est au ralenti dès le départ, avec sa jolie mélodie en fond un
peu exotique, tel cet aigle planant majestueusement dans les airs. Puis les
guitares s’invitent avec la batterie de manière tranquille, et explosent pour
laisser place à un nouveau rythme doux mais assuré. Les harmonies s’accélèrent et
la course effrénée s’annonce... Ce vol grandiose est une montée d’adrénaline
dans le sang... Les pauses et rythmes sont plutôt bien coordonnés. La basse et les
guitares sont en harmonie quelque soit la vitesse des notes. À plus de trois
minutes, la basse fait place : elle s’affirme très mélodique et lente, avant de
reprendre l’accélération des sons vers la septième minute. Que du bonheur oyant
la rapidité excellente des notes jouées, totalement
emportée... Un ralenti léger survient puis
s‘arrête quelques secondes vers la fin du morceau. Pour enchaîner directement
sur le titre suivant sans nous laisser reprendre notre souffle ! Une perle
musicale, un bonheur instrumental !
Conquise, je guette le second morceau Ten
Thousand Changes (une
libellule géante). Abysse nous entraîne directement dans
des rythmes endiablés telle une tempête... Dès le début, la double pédale est
très rapide. La mélodie des guitares et de la basse ralentit ce voyage
inconditionnel dans les airs et repart de plus belle avec des rythmes soutenus
de guitares et de basse, en accord parfait. Les harmonies de guitares sont sublimes et
délicates. La tempête s’efface... À presque cinq minutes, le rythme soutenu revient en force et
s’enchaîne de nouveau comme une bourrasque de notes, pour s’achever en douceur
et en parfaite harmonie entre la batterie et la guitare. L’enchainement de ces
deux premiers titres est indissociable...
Mastodon (un bison géant) fait place. Les
pieds sur Terre, après cet étrange voyage aérien, les solos et riffs de guitares sont nets et
bien placés. La batterie est toujours en parfait accompagnement. Du punch et
une énergie à revendre ! Les solos de basse sont appréciés. La reprise du
rythme soutenu de tous ces instrument donne envie de courir, un sentiment de
liberté naît. Une envie de headbanguer est inébranlable... S’ensuit pour finir,
un ralenti léger et franc.
Forest Monument (un cerf avec d'énormes
cornes) est pour moi plus mélodique, plus progressive à mes ouïes. Un début de
sons original et des harmonies plus lentes, qui laissent place aux solos de
guitares et de batterie. Ils offrent de majestueuses mélodies, lesquels adoucissent
cette arrivée sur Terre par le jeu des cymbales délicates. Ce titre semble
mystérieux, presque épique et transitionnel, de par ces solos de guitares
majestueux et doux... Vous pouvez d’ailleurs visionner leur clip ci-dessous en
suivant ce lien :
Sharp
and Chrome (un
tigre aux dents de sabre) s’installe rapidement avec des notes de guitares légères, accompagnée
de la basse. Le rythme effréné de la batterie est mis en avant. Aucun son ni instrument
n’est laissé au hasard. Les sublimes solos de guitares en fond m’enchantent
fraîchement telle une légère brise marine. Ce titre se veut agressif et
puissant telle la course effrénée de ce tigre majestueux... Le rythme est
soutenu et adéquat, pour une reprise en douceur des harmonies qui montent
crescendo, de manière très rapide pour finir en sons plus doux. Une oxygénation
bien présente dans les veines, qui donne
des ailes...
Golden
Life (un gros crapaud à la peau
doré) est mon second coup de cœur et
réellement ma préférée. C’est pour moi le titre évocateur d’un long labeur
entre passionnés et amis de longue date. Après un long début, plutôt lent et
agréable, les mélodies se font clairement plus rapides. Ensuite la basse est
mise en avant et les petits solos de guitares s’illuminent, la batterie donne
le ton... À trois minutes trente, tout
s’arrête... Un son grave de basse s’impose : j’adore ! Et laisse place à cette
guitare virtuose lente mais mélodique. C’est presque un son de balade un peu
blues... pendant près de deux minutes avec des jeux délicats de basse. Et bam
!! La batterie revient et le cœur repart en suivant ces rythmes rapides, pour
finir avec cette batterie irréprochable. Une renaissance à l’état pur... Les guitares
se font stridentes. En fond, la batterie termine en douceur... Plus de sept
minutes d’extase mélodique pour ce titre, ô combien révélateur d’un talent
unique et complexe.
Light
of Wheke (un
énorme calamar), plus de huit minutes endiablées... Les solos de batterie sont excellents et le rythme “double
pédale” est très efficace. Encore une belle balade de sonorités plaisante mais
plus soutenue. Les solos des guitares sont aussi excellents. Ils sont toujours
en harmonie avec ceux de la basse. Vers quatre minutes vingt, une pause est
méritée pour enchaîner sur un nouveau rythme endiablé et lumineux. Vers la
cinquième minute, la pause refait surface de par le ralenti de la batterie,
puis de nouveau cette accélération douce et soutenue, sur un fond de guitare
stridente ! Et de nouveau cette reprise endiablée qui vous entraîne finalement
dans les profondeurs abyssales...
Je vous laisse contempler ci-dessous les excellents clichés pris au
Hellfest 2012 par Havelock Photos, en parcourant son site
internet :
Sachez que ces quatre musiciens sont
scrupuleux à tel point que "E N (D)
G R A V E " a été composé dans l’ordre exact des titres présentés...
Rien
ne manque... Rien n’est à supprimer... Rien n’est à ajouter... Nul besoin d’une
voix posée pour cet album terrible...
Cet album est pour moi parfait, de par
une véritable harmonie et un gros travail de base, car tous les instruments
sont mis en valeur. Il est complet car plusieurs styles de métal y sont
répertoriés, tel le heavy, le prog et le mélodique. Cet opus me reste en tête
après chaque écoute. Il s’écoute en boucle sans problème et donne une énergie
sans pareil. C’est une atmosphère légère et rythmée, un souffle d’air musical
telle une brise marine rafraichissante, à partager sans modération...
Et qu’on se le dise : un second album est en composition...
Ces jeunes amis musiciens qui évoluent
avec professionnalisme, rigueur et patience, ont ancré leur passion parmi cet
océan d’artistes variés. C’est une évolution croissante, même si ce second opus
apparaît comme une évidence, il est très attendu des fans...
Je serai curieuse de savoir quelle voie
ils suivront cette fois-ci... leur souhaitant de voguer en suivant leur
inspiration viscérale, pour mieux entraîner un public attentif.
J’espère être prise aux entrailles
autant que pour "E N (D) G R A V E "...
Je vous encourage vivement à découvrir en parallèle leur projet Orpheline... conçu avec les deux guitaristes
d’Abysse et une amie bassiste. Ce
premier EP constitué de neuf titres, est
téléchargeable à partir de 1€ en
visitant les sites ci-dessous :
Je
voudrais, pour finir, remercier très amicalement et chaleureusement tous les
membres d’Abysse, qui ont eu la
patience et la gentillesse d’éclairer mes sombres chandelles dans les
profondeurs de leur univers musical passionnant...
Sources :
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