jeudi 12 juin 2014

The Great Old Ones - "Tekeli-li" (2014)


(Par Bloodhound)


Parution : Format : Label : Univers : Pays :
16 avril 2014 LP Les Acteurs de l’Ombre Productions Lovecraftian Black Metal France


The Great Old Ones - Tekeli-li (2014)
Track-list :

1) Je Ne Suis Pas Fou
2) Antarctica
3) The Elder Things
4) Awakening
5) The Ascend
6) Behind the Mountains

Line-up de l'album :

Jeff Grimal : Guitare / Vocaux.
Benjamin Guerry : Guitare / Vocaux / Paroles.
Xavier Godart : Guitare.
Sébastien Lalanne : Basse.
Léo Isnard : Batterie.
Membres additionnels :

Quentin Gendrot : Violoncelle.









« La détestable vapeur blême ondulait là-bas comme si réellement une masse en marche la poussait – puis vint un son qui bouleversa tout ce que nous venions de décider, rompit du coup le sortilège et nous lança en une course folle loin des manchots désorientés et piaillants, sur notre ancienne piste en direction de la ville, le long des galeries mégalithiques submergées par les glaces jusqu’au grand cirque à ciel ouvert, et au sommet de la rampe archaïque en spirale, ruée machinale, frénétique, vers l’air sain du dehors et la lumière du jour. Ce nouveau son, comme je l’ai laissé entendre, renversa tous nos projets car c’était celui que, depuis la dissection du pauvre Lake, nous attribuions à ceux qu’un instant plus tôt nous croyions morts. Celui précisément, Danforth me le dit plus tard, qu’il avait saisi, extrêmement étouffé, au tournant d’une ruelle, au-dessus de la couche de glace ; il ressemblait de façon frappante aux plaintes aiguës du vent que nous avions entendues tous deux autour des cavernes des hautes montagnes. Au risque de sembler puéril, j’ajouterai autre chose, ne serait-ce que parce que Danforth eut curieusement la même impression que moi. Bien sûr, une lecture commune nous avait préparés à cette interprétation, encore que Danforth eut évoqué des idées étranges à propos de sources insoupçonnées et interdites auxquelles Poe put avoir accès quand il écrivait son Arthur Gordon Pym un siècle plus tôt. On se souvient que dans ce récit fantastique, il est un mot d’une signification inconnue mais terrible et prodigieuse lié à l’Antarctique et que crient éternellement les gigantesques oiseaux d’un blanc de neige fantomatique, au cœur de cette région maléfique : « Tekeli-li ! Tekeli-li ! ». C’est, je dois le reconnaître, exactement ce que nous crûmes entendre dans ce bruit soudain derrière la brume blanche en marche – ce sifflement musical insidieux sur une gamme étrangement étendue. »

(Howard Philips Lovecraft, At The Mountains of Madness / 1931)



Ceux Qui Chuchotaient Dans Les Ténèbres

« Gardez bien présent à l’esprit que je ne vis à la fin aucune horreur se commettre sous mes yeux ». Les évènements qui se déroulèrent ce jour-là, et dont quelques bribes trouvèrent écho dans la presse locale, restèrent sans conséquences et l’humanité trouva, sans le savoir, un nouveau sursis…  Mais pour combien de temps encore ?

Si la face obscure des choses a toujours exercé sur moi une force attractive depuis ma plus tendre enfance, c’est durant mes années universitaires que ma vie prit un tournant irréversible, en découvrant la culture « Metal ». J’étais alors, comme bon nombre d’adolescents, un grand amateur de littérature fantastique (comme Edgard Allan Poe, Howard Philips Lovecraft, Stephen King, ou encore Anne Rice) et je savourais tout autant les adaptations cinématographiques de cette dernière que leurs glaciales bandes originales, lesquelles me reprojetaient mentalement, le soir tombant, dans leurs univers lugubres… C’est ainsi que, découvrant cet engouement lors d’une de nos rituelles parties d’échecs, un de mes camarades de cours, un « hardos » pur et dur, eut la malice un beau soir de me faire écouter l’un des concepts horrifiques de King Diamond : l’addiction naquit dès la 1ère écoute. De là, la dépendance à d’obscures fureurs se fit de plus en plus forte et vinrent très vite le Thrash de Slayer, le Death Metal de Morbid Angel et enfin le Black Metal de Darkthrone ou d’Emperor, lequel me ramenait, savoureuse ironie, aux ambiances malsaines que je chérissais tant, « … car Ubbo-Sathla est la source et la fin ». Mes études achevées, ma passion pour la littérature et mes goûts musicaux m’amenèrent tout naturellement à embrasser une carrière journalistique, que je mis bien sûr à profit pour surveiller étroitement tous les réseaux souterrains aptes à vomir l’innommable. Et, si mon obédience scandinave répondait en tous points à mes « appétits Transylvaniens », je gardais, en bon chauvin, toujours un œil (ainsi que deux oreilles) sur les couvées immondes parsemées sur ma propre terre. Car, j’en étais convaincu, c’est par ces incantations à peine dissimulées, subliminales ou non,  que s’ouvriraient un jour, non pas les entrailles enflammées des Enfers où se terrerait un fantasmagorique Diable d’opérette, mais bel et bien les portails libérant les Grands Anciens de leurs prisons millénaires, tel que l’annonçait jadis Lovecraft dans ses habiles fictions, se basant lui-même sur les livres interdits tels que le "Nécronomicon" (ou "Al Azif") d’Abdul Alhazred, le "Livre d’Eibon", le "De Vermis Mysteriis" de Ludwig Prinn (auquel le Black Metal fit un macabre hommage par le biais d’un cultissime album de Mayhem) ou encore "Le Culte des Goules" d’Auguste Derleth... C’est ainsi que mon attention se porta voilà quelques mois sur LADLO, les biens nommés Acteurs de l’Ombre. Petit label indépendant français, ces derniers s’investissaient corps et âmes pour promouvoir leurs « coups de cœur » et avaient rapidement acquis une solide réputation d’intégrité et de fins découvreurs de talents : Pensées Nocturnes, Cult Of Erinyes, Ebonylake, Regarde Les Hommes Tomber ou encore… The Great Old Ones (Les Grands Anciens), lesquels venaient de sortir un album nommé "Al Azif", référence évidente à l’ouvrage mentionné plus haut et dont le nom évoque pour les Arabes les bruits nocturnes des insectes dans le désert, rappelant les hurlements des démons (ou Djinn). L’écoute de celui-ci révéla mes craintes fondées : un Dark Metal sombre et hypnotique, envoûtant à l’extrême… ces musiciens avaient parfaitement saisi l’essence de l’œuvre lovecraftienne, l’avaient assimilée jusqu’à la faire leur : là où le cinéma avait tant de fois échoué (à l’exception peut-être de John Carpenter) à reproduire ces univers cauchemardesques et leurs immondes occupants, les compositions de TGOO en étaient une bande sonore parfaite. Simple hommage de fans ou démarche démoniaque, je restais sceptique… Je décidais de leur accorder le bénéfice du doute, tout en surveillant leur parcours de très près… C’est ainsi qu’un beau jour je reçus un mail de LADLO, m’annonçant que le groupe s’attelait à l’enregistrement d’un concept album basé sur "Les Montagnes Hallucinées"…


Tekeli-li : le concept halluciné

Pour ceux d’entre-vous qui ne connaîtraient pas ce chef d’œuvre de la littérature fantastique, "Les montagnes Hallucinées" ("At The Mountains of Madness") est une nouvelle écrite par Howard Philips Lovecraft en 1931 narrant, par le biais de son unique survivant, les effroyables découvertes faites par une expédition scientifique au début du XXème siècle en Antarctique : au-delà d’une chaîne de montagnes inconnues, aussi vaste que l’Himalaya et dont les sommets présentent des formes étranges, les hommes découvrent en explorant l’une des cavernes avoisinantes les restes de créatures inconnues, mi-végétales, mi-animales, dont certains sont curieusement parfaitement conservés… Alors qu’une violente tempête fait rage, le professeur Lake décide d’autopsier l’une d’elles. Le contact perdu avec le campement, l’équipe du professeur Dyer monte une expédition de secours et retrouve le campement dévasté, ses occupants déchiquetés… et des monticules de neige en forme d’étoiles  contenant les créatures fossilisées. Partant à bord d’un avion à la recherche d’un disparu et de son chien, Dyer, accompagné un étudiant du nom de Danforth, découvre une immense cité de pierre abandonnée, aux formes cubiques et coniques. Déchiffrant certaines fresques hiéroglyphiques, ils apprennent que la vie sur Terre fut jadis apportée par Les Grands Anciens, qui bâtirent ces cités avec l’aide de « Shoggoths », des êtres créés pour accomplir toute tâche, prendre toute forme ou refléter tout type de pensée. Réalisant que les « fossiles » découverts étaient encore bien vivants et que les Shoggoths semblent être à l’origine de la disparition de leurs créateurs, Danforth et Dyer s’enfuient, poursuivis par une horreur hululante, identifiée comme étant l’un de ces Shoggoths… Alors qu’ils réussissent à quitter les lieux en avion, Danforth perd la raison à la vue d’une apparition de cauchemar dont il refusera toute description par la suite. Dyer termine son mémoire en suppliant ses confrères de ne pas renouveler d’expéditions vers ces montagnes hallucinées.

La grande force de Lovecraft fut d’ancrer ses fictions dans une réalité contemporaine (et inversement), rendant plausible l’impensable et dépeignant des visions de cauchemars sans pour autant les décrire réellement, titillant l’imaginaire du lecteur en le confrontant à ses propres terreurs. Si, comme je le soulignais plus haut, beaucoup de réalisateurs pourtant talentueux se heurtèrent à la difficulté pratique de transposer ces écrits à l’écran (la Warner a d’ailleurs refusé dernièrement le projet d’adaptation de "At The Mountains Of Madness" par Guillermo Del Toro, jugé financièrement trop ambitieux), la musique, vecteur d’imaginaire intérieur, pouvait quant à elle opérer ce prodige. Les TGOO avaient déjà marqué un 1er essai avec "Al Azif" et j’appréhendais donc (avec une paradoxale impatience) l’écoute du nouvel album, "Tekeli-li", dont le titre évoquait ce cri fantomatique qu’entendent les explorateurs égarés dans les montagnes. Et bientôt, l’objet fut là, entre mes doigts avides : un digipack superbe (l’artwork, une peinture faite par le guitariste/vocaliste Jeff Grimal, représente les fameuses montagnes) et dont le contenu n’allait pas tarder à dépasser mes espérances les plus folles : confortablement installé, un verre de pur malt à la main, je fermais les yeux et me retrouvais bientôt projeté au cœur de l’Antarctique, pris au cœur de la tempête, puis je visualisais ces immenses citées impies, avant de me retrouver soudain poursuivi par une créature aux formes improbables… Je rouvris les yeux, en nage… J’avais rêvé ! Et tout semblait pourtant si réel… Etait-ce l’effet de l’alcool ? Inconscience ou témérité, je me replongeais toutefois dans une nouvelle écoute… Oui, les gaillards maîtrisaient désormais leur style à la perfection : le triptyque de guitares formant un mur incisif aussi mordant qu’une tempête polaire, un jeu de batterie unique (oserais-je dire « Jazzy » ?) évoquant parfois d’ancestrales percussions tribales, le tout magnifiquement sublimé sur certains passages par un mélancolique violoncelle (on s’attendrait presque également à Erich Zann au violon), leur musique était sombre, torturée, paranoïaque… en un mot : Lovecraftienne. J’en étais à ces réflexions quand mon attention fut attirée pour un nouveau mail de LADLO : à l’occasion de la sortie de ce nouvel album, le groupe donnerait prochainement un concert unique au Miskatonic Bar dans la ville d’Arkham (Massachussets). Mon sang se glaça dans mes veines : certes, ces musiciens étaient des passionnés de ce maître de l’indicible horreur, mais il ne pouvait y avoir de hasard à ce point, pas en un lieu historiquement réputé pour les pratiques impies qui y sévirent jadis. Je réservais ma place le jour même et attendit : le moment pour lequel je semblais me préparer depuis si longtemps approchait…

La ville d’Arkham est, aujourd’hui encore, fidèle aux descriptions qu’on en faisait au début du XXème siècle, lesquelles la décrivaient alors comme un vestige de l’Amérique puritaine du XVIIIème, où l’on était passible du bûcher pour avoir eu l’outrecuidance de froncer les sourcils en passant devant l’église locale. Bien malgré elle souillée par quelques touches de modernisme, il n’était donc pas rare que quelques groupes de rock se hasardent parfois à tenter de chauffer un parterre peu loquace pour un diptyque bières/sandwich, bien heureux déjà que le bar soit alimenté à l’électricité pour y brancher leurs instruments. Pourquoi cet endroit, si éloigné de leur Bordeaux natal ? J’espérais intérieurement qu’il ne s’agissait là que d’un simple hommage… Il n’y avait pas foule devant l’entrée, à l’exception d’un jeune garçon aux longs cheveux blonds délavés et arborant un anachronique t-shirt « Cthulhu-Cola ». Les musiciens étaient déjà sur scène et faisaient leurs balances ; je m’installais au bar, me gardant toutefois de commander de l’alcool, fort de mon expérience lors de ma 1ère écoute de l’album… Puis vint l’heure. La salle s’éteignit, et les plaintifs 1ers accords d’"Al Azif" se firent entendre. Et soudain toute notion de temps se perdit dans les abysses de leurs mélodies : les lights prirent peu à peu des couleurs étranges jusqu’à devenir improbables, les formes astrales et abstraites peintes sur le back-drop semblaient s’animer sournoisement, les fumigènes rampaient lentement de la scène jusqu’à venir lécher avidement mes jambes, les murs s’éloignaient peu à peu et la minuscule salle de concert prit bientôt la taille d’un stade de football… Et j’étais là, parmi ces milliers d’adorateurs aux faciès batraciens, écoutant le groupe jouer là-haut, sur cette noire montagne, alors qu’une voix d’un autre âge murmurait dans une langue inconnue des incantations qui semblaient se matérialiser dans nos âmes desséchées et n’attendre que nos réponses en chœurs pour se repaître d’une soumission millénaire… Puis une faille lumineuse ouvrit le ciel et descendit lentement vers nous, alors que nos psaumes mécaniques s’accéléraient ; peu à peu les ténèbres firent place à un blanc incandescent, derrière lequel flottaient des ombres tentaculaires glissant sur notre univers comme si elles le lisaient en braille… L’air, d’abord glacial, devint suffocant alors que la chaleur s’intensifiait, et mon âme sembla alors portée à ébullition tandis que des flammes malignes dansaient autour de moi… Et l’obscurité se fit de nouveau.

 Je repris connaissance grelottant de fièvre, respirant difficilement, alors qu’une fourmilière humaine s’agitait tout autour de moi ; au loin, les flammes continuaient leur danse macabre mais elles paraissaient plus réelles, tout juste distantes, comme au travers d’une vitre… et ces fourmis qui allaient et venaient en tous sens n’étaient autres que des pompiers tentant d’éteindre l’incendie ravageant le bar où je me trouvais encore quelques heures plus tôt… Me voyant revenir à moi, les secouristes retirèrent le masque à oxygène à travers lequel je redécouvrais le monde, et l’un d’eux me soutint pour mes 1ers pas, m’expliquant la chance miraculeuse que j’avais eu qu’un jeune homme courageux m’ait sorti des flammes au péril de sa propre vie et que nous étions les deux seuls survivants de ce drame, même si peu de victimes semblaient à déplorer, car « il n’y avait jamais grand monde dans ce genre de soirée ». Je reconnus aussitôt le jeune homme en question : le garçon que j’avais vu en entrant, et me dirigeais vers lui pour le remercier… Assis sur le trottoir, il leva vers moi un regard vide et, tandis que je m’approchais, il bondit en arrière, se mettant à hurler comme un dément… Nul ne put à ce jour rien tirer de lui. « Pour l’instant, ses cris se bornent à la répétition d’un seul mot absurde dont l’origine n’est que trop évidente : « Tekeli-li ! Tekeli-li ! ». »


« Ph’nglui mglw'nafh TGGO B’rdeaux wgah’nagl fhtagn »*

Seul un journal local évoqua l’incident, banal fait divers « probablement dû à un court-circuit ». De retour chez moi quelques jours plus tard, je pris contact avec LADLO dont la réponse, quelque peu narquoise, ne se fit pas attendre : The Great Old Ones n’avaient effectué que quelques dates depuis la sortie de "Tekeli-li", et en tout cas, aucune en dehors de nos frontières ; n’avais-je pas trop « abusé du petit Lovecraft illustré ou, mieux encore, de quelque substance illicite » ? J’en arrivais presque à douter… Que s’était-il réellement passé ce soir-là ? Le seul qui aurait pu répondre à cette angoissante question avait perdu la raison et je commençais fortement à croire que je n’allais pas tarder à en faire de même : en consultant mes anciens mails, je constatais n’en avoir aucun de LADLO m’annonçant l’évènement, ni en arrivée, ni même dans la corbeille… Aucune trace non plus de la transaction bancaire d’ailleurs… Pourquoi donc serais-je allé dans ce trou perdu sinon ? Même la page du groupe ne mentionnait rien à ce sujet, aucune échappée miraculeuse à un tragique incendie, simplement une date prochaine à Lille avec leurs compères de Regarde Les Hommes Tomber… Avais-je donc purement et simplement imaginé tout cela ? Pourtant, des fragments de visions cauchemardesques me hantaient chaque nuit, me réveillant hurlant et fiévreux, en proie à des terreurs indicibles. C’est ainsi qu’un ami me recommanda à un psychanalyste de renom, le Dr Tepes, à qui, jour après jour, je contais mon histoire… M’écoutant patiemment, m’aidant à trouver en moi-même les clés de ma geôle crânienne, il me fit prendre conscience que mes lectures de jeunesse, peut-être aidées par un amour immodéré pour le whisky, m’avaient peu à peu déconnecté de la réalité et conduit à une paranoïa d’un genre nouveau… Non, il n’y avait pas de Grands Anciens attendant leur heure « en rêvant », pas plus que de sociétés secrètes préparant leur retour, et les TGOO n’étaient qu’un groupe de musiciens talentueux aussi fans de Lovecraft que je pouvais l’être aussi… Petit à petit, je fis la paix avec moi-même et finis par trouver à nouveau plaisir à réécouter "Tekeli-li", me laissant bercer par ses mélodies de noire mélancolie… C’est ainsi qu’hier, alors que celui-ci tournait en boucle, je ressentis soudain une brûlante douleur à la jambe et que, plaquant ma main pour tenter de l’atténuer, je remarquais dans ma poche une forme discrète, que je parvins à extirper tant bien que mal : il s’agissait d’un médiator ! Un médiator représentant une sorte de pieuvre, étrangement incandescent et que je lâchais de justesse avant qu’il ne s’enflamme complètement.

« Je ne suis pas fou. » Cet objet en était la preuve : j’avais dû le ramasser ce soir-là, peu de temps avant de perdre connaissance. Et il était resté là, oublié au fond de ma poche, jusqu’à ce que la musique le « réveille »… « Je ne suis pas fou », et elles le savent, ces forces obscures oeuvrant en secret depuis des millénaires… Aujourd’hui, alors que je rentrais chez moi, j’ai eu la sensation d’être suivi… et que de mystérieuses ombres semblaient glisser dans la rue alors que je regardais par la fenêtre le soir venu… Craignent-elles que je dévoile leur secret au grand jour ? Mais qui me croirait ? Le médiator détruit, je n’ai plus la moindre preuve, tout juste une certitude… Dès demain, si elles m’en laissent le temps, je reprendrais mes investigations à leur commencement, à Bordeaux d’abord, puis à Arkham ensuite…

Il est bientôt minuit et d’étranges crissements semblent émaner des murs… « Si je cesse de vivre avant d’avoir achevé ce manuscrit, je prie mes exécuteurs testamentaires de préférer la prudence à l’audace et de veiller à ce qu’il ne tombe jamais sous d’autres yeux. »




« Aujourd’hui j’implore le monde de ne pas retourner dans ce lieu de mélancolie. Pour notre survie, nulle expédition ne doit retourner en Antarctique. Jamais ! »

(The Great Old Ones, Behind The Mountains, "Tekeli-li" / 2014)


Mai 2014,
Rédigée par Bloodhound.



* Dans leur demeure de Bordeaux, The Great Old Ones attendent en rêvant.


Sources :
·         "L’Appel De Cthulhu", Howard Philips Lovecraft, 1926.
·         "Celui Qui Chuchotait Dans Les Ténèbres", Howard Philips Lovecraft, 1930.
·         "Les Montagnes Hallucinées", Howard Philips Lovecraft, 1931.
"Ubbo-Sathla", Claude Ashton Smith, 1933.


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The Great Old Ones - "Tekeli-li" (2014)


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