lundi 19 janvier 2015

Damage Festival - Live Paris (samedi 25/10/2014)



Damage Festival - Day 1

Emo-Tattoo-Vivelle-Biactol-Kikoolol-Core

(par Dökkalfar)




Moment : 25/10/14.
Lieu : Le Cabaret Sauvage (Paris 19ème).
Live-report : Day 2 (deuxième journée).



Damage Festival @ Le Cabaret Sauvage, Paris 25 & 26/10/2014


Pour tout vous dire, quand j’ai proposé à Psychopathia Melomania d’effectuer un live-report de cette seconde édition du Damage Festival, c’était avant tout pour le 2ème jour, les groupes du 1er m’étant quasi inconnus. Living Colour, dont le concert était également prévu en ce 25 octobre, ayant annulé, je me suis proposé pour m’occuper des deux jours. Honnêtement, connaissant un peu Escape The Fate et un ou deux autres groupes, j’avais peur de ne rien avoir à faire là. J’ai écouté les autres groupes via Youtube… et mes craintes ont été renforcées. Qu’à cela ne tienne, le défi était lancé, et si cela tombe bien j’allais avoir de bonnes surprises, d’autant plus que j’étais un peu frustré de ne pas avoir pu voir Orange Goblin la veille : j’avais besoin de concerts.


Cabaret Sauvage_logo

J’arrive sur le site du Cabaret Sauvage avec pas mal d’avance, et force est de constater que le public présent ce samedi est jeune, très jeune, à part les parents ; de mes trente balais je faisais sûrement partie des plus âgés. Second constat, les looks : j’avais l’impression d’être retourné à la Japan Expo, entre la fille avec son déguisement de Totoro/sac Pikachu, rayures, cheveux de toutes les couleurs… les « what the fuck » fusaient dans ma tête en voyant plusieurs ados se faire des câlins et des bisous pendant la longue attente de pré-ouverture. A la Japan Expo donc, mais également sur NRJ 12, voyant toutes ces copies de mecs fortement tatoués, barbe (quand la puberté le permettait), cheveux rasés sur le côté et plus longs mais « vivélisés » en arrière, vêtus de slims, slippers de chez Vans et toute la panoplie du jeune hipster.



Alors bien évidemment, il serait facile (et gratuit) de juger des prestations de groupes sur le look des fans. Je préfère donc attendre pour me faire une idée, même si j’avais quand même sacrément peur.

Quelques heures passent et enfin les barrières s’ouvrent. Je vais en caisse chercher mon pass photo, passe le contrôle et me dirige dans la salle où mes premières impressions sont excellentes. Le lieu est sublime : du bois, du parquet, un grand bar, et surtout, une salle RONDE qui permet à n’importe qui de voir ce qui se passe sur la scène grâce à un joli aménagement de marches. Dans la partie périphérique de la salle, des tables qui rappellent l’ambiance du cabaret (logique), très appréciables (surtout pour les parents présents ce soir). Vraiment une très bonne impression, probablement même la plus jolie salle parisienne dans laquelle j’ai pu aller, et en plus nous verrons que le son a été plutôt très bon. A côté de ça, tout n’est pas non plus parfait, notamment le prix du vestiaire que je trouve abusif, mais passons. Le premier groupe fait son entrée, je vais pouvoir me faire une première idée et essayer d’être le plus objectif possible. Etant donné que je préfère prévenir, même si je n’ai pas aimé grand-chose tout n’était pas à jeter selon moi. 




Groupes :

 Our Theory  New Year’s Day  Silent Screams
 The Charm The Fury  Glamour of The Kill  Hopes Die Last
 Our Last Night  Escape The Fate




Our Theory_logo

C’est aux Parisiens de Our Theory d’ouvrir le bal. Combo formé en 2011, les Français pratiquent un émocore/post-hardcore (ce sera compliqué de se battre sur les étiquettes) pas dégueulasse du tout pour peu qu’on soit fan du genre. Tandis que le public commence peu à peu à remplir la salle, les premiers pogos démarrent. Sauf que vu le gabarit de la majorité du public, ça ressemble plus à des batailles de poneys shetland. Qu’à cela ne tienne, le groupe continue à haranguer la foule, et à suggérer un circle-pit, qui malheureusement fait un four, le public n’étant sûrement pas assez chaud ; un seul mec commencera à tourner, et ça durera montre en main 3 secondes. Les titres passent, et la 1ère manifestation du gimmick du jour apparait, cet insupportable « wohohoho, wohohoho » qui remplace aisément un manque de paroles dans une chanson (on verra que la plupart des 8 groupes du jour s’en armera).


Our Theory

Alors certes, Our Theory ne révolutionne rien, emprunte tous les clichés de leurs grands frères anglo-saxons tant au niveau des looks (genre "on a la vingtaine et on est déjà bardés de tattoos"), et les structures très basiques des compositions avec alternance de chant hurlé et voix plus claire ; mais dans leur cas, la voix claire est plutôt bonne, pas trop pleurnicharde comme d’autres groupes du jour. Une bonne impression donc, quand les choses sont bien faites autant le signaler, ça vaut largement ce qui se fait ailleurs, et je les ai même préférés à d’autres combos présents ce soir.






New Year’s Day_logo

Second groupe à montrer ce dont ils sont capables, les Américains de New Year’s Day.


New Year’s Day

J’avais vu leur clip d’Angels Eyes l’année dernière, et je vais être honnête, j’avais absolument détesté. Ce clip représentait tout ce que je déteste : des éléments électro/dance, une espèce de version dark de Maria Brink (In This Moment) et Lady Gaga, c’est-à-dire tout en élégance ; au chant, un côté Evanescence dans les refrains (pour le côté pleurnichard facile), le featuring du chanteur de Motionless in White (caricature de chanteur de deathcore), et d’autres détails. C’était donc très mal "barré", d’autant plus que j’en voulais pas mal à Century Media de signer de tels groupes (In This Moment y compris), mais bon, il y a de l’argent à se faire alors… Enfin écoutons voir un peu. Et bien ça démarre assez mal, le côté putassier du groupe est toujours présent, Ash Costello vêtue d’une robe de vinyle et maquillée comme une voiture volée, des musiciens qui ont un peu trop regardé "The Nightmare Before Christmas" (même un groupe comme AFI avait au moins de la cohérence et davantage de classe). Mais bon, on va essayer d’éviter le délit de sale gueule, écoutons. Raté, la miss chante faux la plupart du temps, ses notes plus hautes ont beaucoup de mal à sortir, mais compense en se comportant comme un véritable frontman (wall of death, circle pit, la totale), et cette fois le public plus nombreux aidant, ça commencera. Bon, à côté elle se sentira le besoin de dire « fuck » tous les trois mots et lancer des doigts d’honneur à la foule, tellement classe je vous disais. Musicalement, c’est dommage parce que c’est une bouillasse électro-dark, avec des breaks électros insupportables, qui se cherche, avec encore des « wohohohoho » (je vous avais prévenus).


New Year’s Day

 Ni vraiment du rock, ni vraiment du métal, on sent qu’ils se cherchent encore, à l’image d’une partie du public présent, en empruntant tous les clichés du dark teenager. A New Year’s Day, je ferai le reproche que je fais à pas mal de groupes du jour : si vous passiez moins de temps à travailler votre image, vous auriez peut-être un peu plus de temps pour composer des titres un peu plus complexes et intéressants, mais c’est le vieux con que je suis qui râle vu que le public était conquis. Il est temps de passer à la suite, mais si ça continue dans le genre, je suis sérieusement mal parti.






Silent Screams_logo

Silent Screams

C’est maintenant au tour des anglais de Bring Me The Horizon… pardon Silent Screams (j’ai confondu, les looks n’aident pas) de se lancer. Groupe faisant partie de ce que j’appelle le « tattoo-core » tellement physiquement les membres du groupe ressemblent à n’importe quel autre groupe du genre, Suicide Silence et tous les autres (d’ailleurs, si ces mecs mourraient tous en même temps, seuls leurs tattoos permettraient de les différencier), Silent Screams nous offre une prestation très efficace durant lesquels les vrais premiers circle-pits sont initiés par leur charismatique et généreux frontman. On ne rigole plus, le public est à fond, le deathcore du groupe passe bien même s’il est ultra générique… passe bien à mes oreilles jusqu’à cette voix claire de m.… qui ruine tout. Franchement, ça joue pas mal, les mecs ont des looks de killers, mais que vient faire cette voix emo au milieu de tout ça et encore des beats électro ?! Quitte à écouter du deathcore, autant se mettre du Black Dahlia Murder, Those Who Lie Beneath ou encore Within The Ruins. Dommage, ce groupe a du potentiel, même s’ils ne révolutionnent rien. Mais s‘ils veulent s’adresser à un public plus adulte, il faudra finir par faire des choix… d’autant plus que le groupe semble avoir plutôt bon goût vu qu’un des gratteux a un t-shirt de Suicidal Tendencies. Heureusement, cette fois on n’a pas eu droit aux « wohohoho », et on se dirige désormais vers ce qui sera pour moi LA bonne surprise du jour, à savoir les Hollandais de The Charm The Fury.


Silent Screams







The Charm The Fury_logo

The Charm The Fury

La Hollande possède décidément un paquet de bons groupes. Formé en 2010, The Charm The Fury est un combo à chanteuse originaire d’Amsterdam et composé de 5 membres. Ils pratiquent un deathcore pas du tout mauvais avec une Caroline Westendorp qui alterne chant clair et growls avec talent malgré des transitions parfois difficiles. Les musiciens ne sont pas en reste, et les gratteux savent se mettre en avant et nous offrent de très jolies lignes mélodiques (mention spéciale à Rolf Perdok). Alors certes ce n’est pas techniquement du Arch Enemy, on aura droit aux circle-pits habituels, mais j’ai trouvé ça très bon : une chanteuse à la fois cute, souriante mais en même temps qui envoie en maitrisant son sujet. J’ai vraiment passé un bon moment avec ce groupe qui a fait le choix de ne pas en faire trop et de se concentrer sur sa musique ; sûrement ce que j’ai préféré aujourd’hui, rafraichissant avant de subir Glamour of The Kill.
The Charm The Fury







Glamour of The Kill_logo

Glamour of The Kill

Décidément, je les confonds tous : Avenged Sevenfold, Bullet for My Valentine, Glamour of The Kill, quantités de groupes à lisseur et tattoos. Je me suis repenché sur ces derniers et ai réalisé que je les connaissais depuis un moment et avais déjà eu cette réaction lorsque j’avais vu leurs clips. Ce soir, le look du groupe a partiellement changé, Davey Richmond (chant/basse) ayant adopté un parfait look de hipster hardcore avec la fameuse mèche en arrière, décidément LA coupe de cheveux la plus fréquente ce soir. C’est dommage, je me rends compte que je fais surtout référence à leur apparence qui dénote totalement avec l’agressivité dont ils tentent de faire preuve dans leur musique ; alors que pour ce dernier point, c’est loin d’être mauvais, surtout un des deux gratteux assure. Seulement voilà, entre les « wohohoho » (oui oui, encore !), les baisers que leur chanteur envoie au public, les poses qu’ils prennent, on a plus l’impression d’assister au concert d’un boys band plutôt qu’à un groupe sérieux. C’était couru d’avance, je n’allais pas aimer ; dommage, j’aurais adoré être surpris et entraîné dans leur truc. Fort heureusement, le groupe qui suit s’avèrera être une bonne surprise.


Glamour of The Kill







Hopes Die Last_logo

Hopes Die Last

Seuls représentants italiens ce week-end, Hopes Die Last commenceront avec pas mal de retard, ce qui les forcera à amputer brutalement leur set de plusieurs titres. C’est dommage parce que j’avais plutôt apprécié leur prestation. Pourtant ça partait assez mal, le peu que j’avais entendu d’eux au préalable m’avait peu emballé, leur je-ne-sais-quoi-core avait de bonnes idées, au niveau screamos et de l’instru’ ça tenait la route, mais les parties électro et la voix émo ruinaient un peu tout. Sur scène ce soir les sons électros seront un peu plus en retrait (en même temps, dur de juger sur la courte longueur du show), les différents membres donneront de leur personne avec cette touche sympathique italienne que l’on retrouve chez pas mal de leurs compatriotes. Et tout ça se montrera très solide, MAIS par pitié, virez-moi cette voix claire ou prenez un vrai chanteur ! (je me répète, navré)


Hopes Die Last
Hopes Die Last

Décidément, cette journée aura été pleine de hauts et de bas, et c’est à mes yeux un très bas qui va entrer en scène dans quelques minutes.


Hopes Die Last







Our Last Night_logo

Our Last Night

Autant j’aurais jusqu’à présent fait des efforts, mais là j’ai atteint mes limites je pense dès les premiers « wohohohoho » (qui évolueront en « wouhouhouhouhou » au fil du set), là j’ai l’impression d’assister à un concert entre Fall Out Boy et One Direction tant leur chanteur principal Trevor Wentworth me fait penser à Harry Style, dans son look de minet à chevelure épaisse et tattoos que dans ses mimiques. Tout cela est bien trop propret, totalement inoffensif. Pourtant ça démarre assez bien, une entrée classe, des bâtons d’encens allumés, de quoi créer une jolie ambiance, mais c’est bouteille entière de Fébrèze qu’il aurait fallu pour faire disparaitre la mauvaise impression que les Américains m’auront donné. Musicalement j’ai trouvé ça plutôt pas mal, ce que j’avais écouté avant tenait la route (aucun groupe ce soir ne jouait mal attention) ; c’est toujours au niveau du chant et ce besoin à un moment d’être niais alors qu’ils venaient de demander un wall of death. Le clou du spectacle a été leurs deux célèbres reprises Skyfall d’Adèle, ou comment faire d’une sublime chanson un quelconque morceau metalcore, Dark Horse de Katy Perry, qui me ferait presque aimer l’originale désormais, pour finir par une espèce de balade d’une platitude absolue (avec levé de briquets que n’aurait pas renié le Patrick Bruel de la grande époque). Alors tant les groupes précédents avaient plutôt leur place à mes yeux dans ce Damage Fest, tant là j’ai vraiment eu l’impression qu’ils étaient là pour attirer de la minette ou du jeune jouvenceau romantique. Il est bientôt 22h, et je commence à en avoir plein le dos. Je décide de me faire un morceau d’Escape The Fate pour le fun (et parce que je suis un grand professionnel ahah), et de fuir.






Escape The Fate_logo

Escape The Fate restera à mes yeux un grand mystère : fondé il y a 10 ans maintenant, signés chez un "putain" de label punk (Epitath), autrefois un groupe très sympa de pur punk US assez fun malgré leur look émo, désormais un groupe quelconque de core quelque chose avec des « wohohoho » et tous les clichés du genre comme il y en a des dizaines. Les gratteux assurent et envoient toujours des jolis soli pourtant, c’est malheureux.

Comme je l’avais dit, je suis parti au bout d’un morceau, juger la prestation du groupe dans sa globalité allait donc être compliqué, alors je préfère m’abstenir et faire le bilan de cette première journée.





Sans surprise, cette journée a été « compliquée » pour moi aujourd’hui. Je ne m’attendais pas à grand-chose, et n’ai donc pas été déçu. Pourtant, au milieu de ce qui pouvait parfois s’apparenter à une purge pour mes oreilles, ont émergé 2 groupes intéressants : The Charm The Fury et Hopes Die Last (et un groupe qui pourra sûrement faire parler de lui dans les années à venir, les Français de Our Theory). A noter que le son pour cette première journée a été très bon et parfaitement audible, un très bon point.

J’aurais fait l’effort, tenté de headbanguer un minimum, de taper du pied, de me concentrer tantôt sur la musique, tantôt sur la voix, rien n’y a fait. En attendant la prometteuse journée de demain, je pense pouvoir affirmer que, en citant le sergent Murtaugh : « je suis trop vieux pour ces conneries ».


Octobre 2014,
Rédigé par Dökkalfar.


Damage Festival @ Le Cabaret Sauvage, Paris 25 & 26/10/2014

1 commentaire:

  1. Un bon report qui m'incite a regarder sur youtube The Charm The Fury , bien vu, cette belle voix fémale claire passant aisement a celle d'un virile grindeux , sur fond mélodique bien soutenu et pas linéaire du tout . Je ne sais pas pourquoi, ils me font penser un peu a Textures .

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