Earthless / 1000 Mods
Stoner et t-shirts mouillés
(par Dökkalfar)
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Earthless European Tour 2014
Moment : 06/11/14.
Lieu : Glazart (Paris 19ème).
Moment : 06/11/14.
Lieu : Glazart (Paris 19ème).
Il aura été dur de revenir à la réalité après le sublimissime concert
d’Opeth et Alcest la veille au Bataclan. La nuit aura été relativement courte
mais assez réparatrice pour se rendre au Glazart en ce jeudi d’automne, pour
une nouvelle soirée de stoner proposée par Stoned
Gatherings. Arrivé en avance, je décide d’aller me mettre au chaud, parce
qu’il fait sacrément froid, avec mes amis et d’aller manger un morceau dans le
quartier avant de me rendre au Glazart pour la très jolie affiche du soir, à
savoir les Américains d’Earthless et
les Grecs de 1000 Mods.
C’est
aux Grecs de 1000 Mods d’ouvrir pour
cette soirée qui s’annonce des plus agréables, dans une salle qui se remplit
peu à peu. J’avais découvert ce groupe totalement par hasard, vous savez, quand
vous écoutez un groupe sur Youtube et qu’on vous fait des suggestions, vous
allez écouter ce groupe, puis d’autres etc… et ça vous fait parfois tomber sur
de véritables perles. L’album "Super
Van Vacation" m’ayant fait totalement voyager (normal avec un
« super van » me direz-vous) ; c’est même devenu un de mes
albums de chevet de stoner, alors que je trouvais le nouvel un poil moins
intéressant, mais je m’égare un peu. Je profite de l’arrivée progressive du
public pour faire des essais photos jusqu’à l’apparition du combo, dont le
chanteur Dani porte un joli t-shirt de leurs compatriotes Planet of Zeus, autre très bon groupe de stoner hellénique. Big Beautiful, issu de l’album "Vultures" inaugure le set avec son
intro hyper groovy, puis Claws, issu
du même album. Le public headbangue sans se bousculer et rentre très vite dans
l’univers du groupe. Et c’est au 3ème morceau que j’ai le plaisir de
retrouver un morceau de "Super Van
Vacation", avec le titre Road to
Burn et ses 9 minutes de stoner ultra efficace. On pense évidemment à Kyuss (d’ailleurs quel groupe du genre
n’a pas une toute petite influence kyussienne ?) ; Dani et sa basse
tenue étonnamment basse (jeu de mots totalement involontaire) est à fond malgré
quelques soucis de micro, décidément fréquents au Glazart. On repart ensuite
sur Low, morceau assez court malgré
une longue intro, et sa montée en puissance très catchy (on remarquera
d’ailleurs les différences entre les deux albums, à savoir un "Super Van Vacation" aux titres
relativement longs, et un "Vultures"
dont les titres dépassent rarement les 5 minutes, et à l’approche un peu plus
directe) ; puis Vultures
construit à peu près de la même façon mais tout aussi bon. Vient ensuite pour
moi le grand moment de leur set avec mon titre préféré, à savoir Vidage et cette mélodique entêtante,
cette rythmique hypnotisante, et des soli parfaits ? Ce morceau représente
pour moi toutes les raisons pour lesquelles j’adore ce groupe, et la set-list
de ce soir est vraiment très généreuse. Après la joie offerte par ce
« vidage », c’est El Rollito
puis 7 Flies toujours issu de "Super Van Vacation" qui nous sont
offerts. Le premier avec son fameux « nothing
can save my soul », probablement leur refrain le plus efficace à mes
yeux, et le second que je trouve un peu plus quelconque, mais qui permet de
continuer à headbanguer ; en attendant le joli final de 9 minutes avec le
titre homonyme de l’album "Super Van
Vacation" qui semble avoir été écrit pour finir un concert.
Une
très jolie première partie donc, avec un groupe pas le plus original du monde,
mais à la fois sincère, efficace et qui semble avoir tout compris au genre. Que
demander de plus pour s’échauffer avant la venue d’Earthless ?
Set-list 1000
Mods :
1) Big Beautiful
2) Claws
3) Road to Burn
4) Low
5) Vultures
6) Vidage
7) El Rollito
8) 7 Flies
9) Super Van
Vacation
Lorsqu’on
va voir un groupe comme Earthless,
on sait d’emblée que la set-list sera extrêmement courte, limite plus courte
qu’un groupe de funeral doom, tant les Californiens ont beaucoup de mal à
proposer des morceaux de moins de quinze à vingt minutes. C’est donc 5 titres
qui nous seront proposés ce soir (dont deux extrêmement courts) :
préparons-nous donc à une vraie course de fond au pays du stoner instrumental.
La salle du Glazart est désormais aux trois quarts pleine, forcément, les deux
groupes du soir attirent un peu moins de monde qu’un YOB par exemple, mais ça permettra de respirer un peu pour une
fois. Ce sera difficile pour moi ce soir de commenter la musique d’Earthless au vu de la durée des titres,
et cela reste risque d’être assez rébarbatif et risque de m’y perdre. Donc pour
une analyse je vous conseille, amis lecteurs, d’écouter le groupe et
d’apprécier tout simplement.
Ce qui
frappe d’emblée à l’arrivée du groupe sur scène, c’est le look d’Isaiah
Mitchell, cheveux coupés et barbe rasée, presque méconnaissable pour les non
fidèles du trio, et qui contraste avec le look typique stoner/sludge de son
bassiste Mike Eginton. Désormais ressemblant à Monsieur Tout-le-Monde, il
prouvera ce soir qu’on peut être un véritable pilier du genre, éminemment
respecté, tout en ayant une apparence des plus normales.
La
démonstration démarre par le quart d’heure d’Uluru Rock, et le novice du groupe que je suis ne peut s’empêcher de
pousser un gros « ok » devant tant de maitrise. Chacun des membres a
l’air totalement dans son truc, avec l’impression de jouer séparément tout en
étant totalement coordonnés et interdépendants. Impressionnant. Le public est
très réceptif, captivé et écoute, voire admire autant que moi cette alchimie
alors que devant une telle débauche d’énergie on ne peut s’empêcher de se
demander quand ces gens respirent. La preuve en est, quand Uluru Rock se termine, à la fois Isaiah Mitchell et Mario Rubalcaba
(batterie) ont leur t-shirt trempé, avant d’entamer quasi sans transition Violence of the Red Sea, dont la
puissance déployée par le duo guitare/batterie contraste avec les lignes de
basses, véritables garde-fou (ou Surmoi, si on préfère un terme
psychanalytique), de deux autres. A la fin de ce monument du stoner parfaitement
reproduit sur la scène, on cherche sur le t-shirt d’Isaiah, et encore plus sur
celui de Mario dont les cheveux dégoulinent sévèrement, les espaces encore
secs. A ce moment, on se dit qu’ils vont
faire une pause, jouer un truc un peu court pour respirer. C’est mal connaitre
les Américains, vu que c’est maintenant Sonic
Prayer (et ses 21 minutes) qu’ils décident de jouer. Et c’est là que je me
décide à concentrer mes photos sur Mario, histoire de pouvoir capturer quelques
exemples du mauvais traitement qu’il inflige à sa batterie. On pourra
d’ailleurs observer la construction du morceau, avec une première partie où la
guitare est principalement mise en avant, tandis que la batterie accompagne
(avec une basse toujours à l’affût, discrète mais ô combien indispensable), et
une deuxième partie où Mario se déchaîne tandis qu’Isaiah se met un peu en
retrait. Chose admirable, le public résiste à l’appel du pogo pour simplement
accompagner la performance quasi-surhumaine du trio. C’est à la fin du morceau
que je décide de me retirer du premier rang afin de laisser les autres profiter
de la proximité du groupe, et c’est aussi à ce moment-là que le groupe s’arrête
quelques minutes.
A leur
retour, les trois Californiens vont proposer deux courts morceaux qui permettront
à Isaiah de chanter : un premier dont le titre m’échappe, mais qui
permettra à quelques membres du public restés jusqu’à présent assez sages de s’agiter
un peu, et un second (Mistreated, reprise du groupe des
sixties Groundhogs) qui conclura de façon
originale cette nouvelle soirée au pays du stoner instrumental.
Set-list Earthless :
1) Uluru Rock
2) Violence of
the Red Sea
3) Sonic Prayer
Encore :
4)
(untitled)
5) Mistreated
Dur de
conclure après une telle démonstration, la prestation de 1000 Mods a été pleine de promesses tenues : c’était bon,
vraiment bon, le tout avec une grande simplicité. Pour Earthless, on a eu une leçon d’humilité, la preuve évidente qu’on
peut être ultra efficace et talentueux sans faire preuve d’excentricité ni être
hyper démonstratif. La musique des Américains se suffit à elle-même, vous
transporte, remplit parfaitement son objectif, et c’est tout ce que l’on
demande.
Si
vous voulez vous en convaincre, au cas où je n’aurais pas encore réussi à le
faire, écoutez simplement, et vous verrez… puis prenez votre voiture ou tout
autre moyen de transport et mettez-vous un des albums de 1000 Mods, vous serez conquis.
Novembre 2014,
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