Korpiklaani / Týr
Sang, Sueur & Musique Folk…
(par Dökkalfar)
|
Moment : 10/12/14.
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).
Seconde
soirée au Nouveau Casino en moins de sept jours, de quoi commencer à s’habituer
à la configuration des lieux. Malgré un line-up amputé de leur tête d’affiche
Sabaton, la salle parisienne est pleine à craquer, avec un public très
hétéroclite mais étonnamment jeune comparé à ce qu’on a pu voir il y a quelques
jours lors du concert d’Audrey Horne.
Au
programme donc ce soir, un monument du metal folk finlandais ? Non, pas Finntroll, les autres : Korpiklaani, épaulés ce soir par le
groupe qui a probablement fait connaitre les Iles Féroé au monde entier, à
savoir les quatre Vikings de Týr. Deux
groupes que je n’ai jamais eu l’occasion de voir au Hellfest car toujours programmés en même temps que des groupes dont
j’étais fan. C’est donc une première, mais une expérience très intéressante
pour le non-spécialiste du genre que je suis.
Quasi
uniques représentants d’un pays qui doit compter en tout et pour tout quelques
dizaines de groupes de métal pour une population d’environ 50000 âmes (c’est
dire à quel point il est difficile de partir gagnant lorsqu’on souhaite percer
dans un domaine aussi concurrentiel que la musique) , les quatre Féroïens sont
néanmoins parvenus à se faire connaitre au monde entier depuis leur formation
au début des années 2000. Après un "How Far to Asgaard" passé relativement inaperçu, c’est
l’album "Eric The Red",
dont le clip du morceau Regin Smidur
a beaucoup été diffusé, qui leur a permis de se faire véritablement connaitre. C’est
ensuite la signature de trois albums chez Napalm Records (décidément) qui leur
a fait conquérir le monde (ce sont des Vikings après tout), avant une
surprenante signature chez Metal Blade pour l’album "Valkyrja" sorti il y a maintenant un an.
Mais
revenons à ce qui nous intéresse véritablement ce soir. Pour être totalement
franc avec vous, je n’ai jamais été un grand fan de Týr ; je les ai découvert à une période où j’écoutais moins de
métal à tendance folk ou viking à part Skälmold
ou Falkenbach. Et même si je m’y
remets grâce notamment à des groupes russes, c’est loin d’être mon genre
préféré alors que j’adore le folk plus acoustique. Ceci étant, il y a des
groupes qu’on a du mal à vraiment apprécier en album car on estime que la
frontière entre l’épique et le pompeux est parfois très mince, mais qui vous
impressionne vraiment en live. Et c’est le sentiment que le combo féroïen va me
procurer ce soir (oui, c’était là que je voulais en venir). En ouvrant avec le
véritable hymne qu’est Blood of Heroes,
Týr permet au jeune public
d’immédiatement se déchaîner, et de mémoire, avec tous les concerts que j’ai pu
faire, c’est la première fois que je vois une entrée aussi chaude. Hold The Heathen Hammer High ensuite me
permet d’apprécier la complicité entre les membres du groupe, avec des postures
et attitudes très différentes des 3 gratteux : Terji Skibenæs en
guitar-hero, Gunnar Thomsen à la basse qui bouge énormément et interagira avec
le public (féminin notamment), et au milieu Heri Joensen qui jouera
parfaitement son rôle de frontman, telle une force tranquille. Le tout
formerait parfaitement une sorte de triptyque freudien Moi/Ca/Surmoi, très
intéressant. Mais assez de psychanalyse pour les nuls et d’analogies pour ce
soir ! Grindavisan et Tróndur í Gøtu,
titres en féroïen, permettent quant à eux d’avoir une très jolie démonstration
d’harmonies vocales typiquement scandinaves. C’est un troisième titre du nouvel
album "Valkyria" désormais
qui nous sera présenté, Mare of my Night ;
puis By the Sword in my Hand, que
n’aurait pas renié un groupe comme Blind
Guardian, avec un public toujours aussi chaud. Petite
« accalmie » néanmoins avec le sublime Sinklars Vísa, sûrement mon morceau préféré ce soir ; mais pas
assez pour se refroidir car Lady of the
Slain refera remonter la température. Et il n’y a pas à dire, les refrains
de Týr sont hyper accrocheurs et le
groupe assure, c’est indéniable.
Chantée
par la plupart, si ce n’est tous les groupes irlandais ou d’origine irlandaise,
c’est sa version « métallique » de The Wild Rover que Týr
nous offrira peu de temps avant de conclure son set : pas super fan de
cette version tant cette chanson est parfaite en acoustique voire a capella,
mais la proposer à côté des nombreuses chansons à boire de Korpikaani est très judicieux et assez logique donc, ne boudons pas
notre plaisir. Et commencer par un hymne mérite de terminer par un autre, à
savoir Shadow of the Swastika, qui
conclura un set passé très rapidement et qui aura su me séduire notamment par ses
harmonies et passages a capella dont je suis très friand. Donc raid plus que
réussi pour les quatre Vikings.
Set-list
Týr :
1) Blood of Heroes
2) Hold the
Heathen Hammer High
3) Grindavísan
4) Tróndur Í
Gøtu
5) Mare of my
Night
6) By the Sword
in My Hand
7) Sinklars Vísa
8) Lady of the
Slain
9) The Wild
Rover
10) Shadow of
the Swastika
Un peu
à l’image du gamin de la pub Werther’s Original, je me souviendrai toujours de
mon premier Korpiklaani. C’était à
Lille dans une petite boutique où l’on pouvait encore acheter des cd promos
d’occasion ; nous étions en 2003 et leur premier album "Spirit of the Forest" sortait.
Intrigué par la pochette et le nom de l’album, et en plein dans une période où
j’écoutais énormément Finntroll (le
génial "Visor om Slutet"
sortait la même année), je décide de l’acheter pour quelques euros sans
réellement trop savoir à quoi m’attendre, mais la vente et la revente de cds
promotionnels permettait alors de parfois tomber sur de véritables perles… Il
s’était avéré que même si la voix de Jonne m’avait assez décontenancé par son
côté inclassable (ni chant heavy, ni chant death, ni chant hurlé), j’avais été
très séduit par l’instrumental, notamment par ce violon et ces sonorités
« slavo-balkaniques ». Puis j’ai pas mal écouté l’album suivant "Voice of Wilderness", et alors que
j’écoutais toujours beaucoup Finntroll
j’ai délaissé Korpiklaani (ne me
demandez pas pourquoi, c’est sans aucune raison) hormis les clips des singles
que je regardais de temps en temps. Ce qui fait donc que je suis loin d’être un
spécialiste du groupe et que je me présente plus ou moins comme un novice des
six Finlandais ce soir.
Véritable
photographie des différents morphotypes finlandais, l’hétéroclite combo entre
sur la petite scène du Nouveau Casino et démarre très fort avec Ruumiinmultaa, histoire de ne pas
laisser un public bien chauffé par Týr
et déjà suant à grosses gouttes pour certains. Une nouvelle fois, le son dans
la salle parisienne est absolument nickel, et c’est un vrai plaisir de pouvoir
distinguer le son de chaque instrument du groupe, autant que la voix d’un Jonne
toujours aussi souriant. Les chansons festives s’enchaînent, et du côté du
public on est d’humeur à danser, mettant un peu de côté les pogos. L’ambiance
ce soir est digne d’un concert des Dropkick
Murphys avec son lot de chansons à boire et célébrant les plaisirs de la
vie : ça bouge beaucoup, et les refrains, malgré la complexité de la
langue, sont repris en chœurs par les fans les plus assidus. Et c’est très bon
enfant tandis qu’un mélange d’odeur de transpiration et de bière monte peu à
peu dans la salle, avec un déchaînement maximal lors des tubes/singles que sont
des titres comme Vodka ou Wooden Pints. Mais ça ne bouge pas que
dans la fosse : sur scène ça s’agite également énormément, à se demander
comment le groupe fait pour tenir à six sur scène, et force est de constater,
que sur des titres comme Rauta ou les
deux « polkka » on prend vraiment sont pied. Et ce notamment grâce à
Tuomas Rounakari dont le violon est selon moi l’atout majeur du groupe, dont la
frénésie du jeu contrastera avec son visage si peu expressif malgré quelques
rares sourires. Un Jonne ultra souriant voire charmeur (avec les dames) et
joueur avec les photographes mènera parfaitement sa barque et enchaînera les
hits, ce qui fait que comme Týr, le
set passera très vite. Aucune place aux temps morts, et là où les Finlandais
sont très forts, c’est lorsqu’il s’agira de parvenir à embarquer le public dans
des morceaux qu’il ne connait pas, en l’occurrence le titre Sahti, immédiatement adopté, second acte
de la soirée une nouvelle fois brillamment réussie.
Set-list
Korpiklaani :
1) Ruumiinmultaa
2) Juodaan viinaa
3) Sumussa hämärän aamun
4) Sahti
5) Vodka
6) Rauta
7) Ievan polkka
8) Vaarinpolkka
9) Wooden Pints
10) Pellonpekko
11) Happy Little Boozer
Alors certes, même si je pense que j’aurais
encore plus apprécié à 1 voire 2 grammes, malheureusement le devoir et des ambitions
alcooliques limitées ont fait que ça a été impossible. Néanmoins j’avoue, et je
pense que ça s’est ressenti dans mon récit, avoir pris beaucoup de plaisir tout
en constatant que Týr comme Korpiklaani font partie de ces groupes
dont l’intérêt et le talent se révèlent sur scène, bien plus qu’en album, alors
pour les rares sceptiques, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
J’aimerais
juste terminer en remerciant Psychopathia
Melomania pour la confiance qu’ils me portent, et surtout Garmonbozia et le Nouveau Casino pour nous permettre d’assister à de si bons moments.
Vivement les prochaines dates !
Décembre
2014,
Rédigé
par Dökkalfar.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire