(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
2 décembre 2016 | EP | Deadlight Entertainment (digipack) Throatruiner Ṙecords (45 tours) |
Hardcore/Grind/Black | France |
Track-list :
1) Still (Paris Most Nothing)
2) Let Go
3) Like Us
4) You Belong to Me (cover The
Police)
5) One Night in Any City (cover The
Horrorist)
|
Line-up de l'EP :
Thibaut A. : Guitare. Julien H. : Chant. Guillaume T. : Basse. Adrien L. : Guitare. Cédric L. : Batterie. |
Membres additionnels :
Matthias Jungbluth (Fange) : Chant (sur Like Us). |
Lorsque
j'ai commencé à écrire cette chronique, une étape qui me prend d'habitude
quelques secondes, m'a ici fait réfléchir pendant deux bonnes minutes.
« Univers :
Hardcore/Grind/Black »
On peut
difficilement faire moins exhaustif lorsqu'on parle de la musique de Cowards,
tant celle-ci pioche dans une myriade de styles. Il est assez compliqué
d'expliquer l'expérience qu'est ce groupe, c'est pourquoi je vous invite
d'autant plus à aller écouter l'EP sur leur Bandcamp. Et surtout,
allez les voir sur scène.
J'ai
découvert la formation en travaillant avec eux il y a quelques mois. Je devais sonoriser
une date dans un bar tourangeau, trois groupes y participaient dont Cowards qui
faisaient office de tête d'affiche. Equipé en tout et pour tout d'une seule
pauvre enceinte (la deuxième était déjà flinguée avant même le début de la
soirée), j'ai assisté impuissant à un déluge sonore dans une salle minuscule
qui semblait s'écrouler un peu plus à chaque mesure tant le combo parisien
jouait fort. C'en était douloureux, mais aussi tout à fait fascinant. Le public
transpirait, la pierre suintait et le carrelage était devenu dangereusement
glissant. Il saignait. Nous saignions tous. Je ne sais pas combien de temps
cela a duré.
Quand
ce fut terminé, je me suis aperçu que je me sentais bien. Exténué.
Une
catharsis extrême. Une cure de désintoxication à coups de pied de biche. Cowards,
c'est cet intello binoclard maltraité tous les jours par le même petit con, et
qui finit à la une du JT un soir d'automne. "Still" est la
bande-son de l'éventuel biopic de Jacqueline Sauvage.
On
retrouve dans cet EP des structures rythmiques absurdes, un chant crié
définitivement hardcore et des guitares distordues à l'extrême. Cowards
lorgne parfois vers le Noise avec ses larsens ultra-stridents et sa basse
lourdissime. Sans oublier l'ambiance malsaine propre au Black, des sonorités
que n'auraient pas reniées Arkhon Infaustus.
Cinq
titres, dix-huit minutes et quarante-cinq secondes de maltraitance sonore. "Still"
se veut rapide et concis, pour rester efficace. Alternant entre low tempos
sismiques et accélérations, Cowards jouent sur plusieurs registres. Et
pour fermer l'EP, un petit conte moderne qui, je vous le donne en mille, ne se
finit pas de la meilleure des façons. On remarque d'ailleurs la présence de
deux reprises sur l'EP, en la présence de You
Belong to Me et One Night in Any City.
La première est un « léger » arrangement du tube du groupe de Rock anglais
The Police, alors que la seconde est
bien plus proche de l'originale. En reprenant ces deux compositions, Cowards
prouvent qu'ils peuvent s'approprier une œuvre... et la salir à outrance. Vous
pensiez que Every Breath You Take
était une jolie petite balade rock ? Penchez-vous un peu sur les paroles. Quant
à One Night in New York City... Les
événements semblent prendre une toute autre tournure que dans l'originale par The
Horrorist. Par les choix des morceaux, on comprend alors que les influences
de la musique de Cowards est bien plus vaste qu'on ne l'imaginait.
L'être
humain et la souffrance psychologique semblent être les sujets favoris de nos
amis parisiens... Et, pour ne rien laisser au hasard, "Still"
est illustré par un excellent dessin (Camille Blanchemain) qui s'accorde à
merveille avec l'univers de Cowards. Désespoir, fatalité, violence.
Quatrième sortie d'une formation déjà bien rodée, "Still"
est un disque tout à fait respectable mais on sent que le quintet en a encore
sous la pédale. On a envie que Cowards aille plus loin encore dans la
brutalité, dans la noirceur et dans l'expérimentation. Le groupe a pris la
bonne direction, mais j'espère qu'ils continueront à creuser, plus profond
encore.
Janvier 2017,
Rédigée par Inquisitor.
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