(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
14 septembre 2016 | LP | Indépendant | Death Metal Technique | Etats-Unis |
Line-up de l'album :
Jason Keyser : Chant. Jeff Leifer : Guitares. John Longstreth : Batterie. Colin Marston : Basse. |
Membres additionnels :
Aucun. |
J'adore
le metal. Je pense que personne n'en doutait – ni vous, ni moi. Mais alors,
pourquoi me suis-je senti obligé de vous le dire ?
Il y a
quelques semaines, je chroniquais Virvum, qui ont produit un album
excellent sur tous les points. Et, si vous avez oublié, c'était du Death
technique. Et voilà qu'aujourd'hui, j'écris à nouveau sur Crator, un
groupe de Death technique. Et c'est encore une fois excellent. Pourtant, ces
deux groupes sont très différents et ont produit deux albums complètement
opposés.
Premier
point sur lequel diffèrent largement les Suisses des Américains : le
line-up. Crator est composé de quatre brutes épaisses, ayant chacune un casier
long comme le bras dans le milieu du Death technique. On retrouve des membres d’Origin,
Gorguts, Skinless, Unmerciful et Dying Fetus. Là,
déjà, je pense qu'une bonne partie d'entre vous a déjà fait dans son froc. Si
ce n’est pas encore le cas, lancez "The
Ones Who Create : The Ones Who Destroy" et ça ne devrait pas trop
tarder.
Ensuite, là où "Illuminance" était
une ode lumineuse à la beauté, "The
Ones Who Create : The Ones Who Destroy" est plutôt une apologie
de la violence. Les structures rythmiques sont chaotiques à l'extrême et
régulièrement assurées par la batterie seulement. Colin Marston, bassiste fou
officiant dans Gorguts, développe des lignes mélodiques seul dans son
coin. Quasi-indépendante des guitares, la basse est un des points forts de cet
album. Sans cesse en rupture rythmique ou mélodique avec les autres
instruments, la basse est un électron libre pendant toute la durée de "The Ones Who Create : The Ones Who
Destroy".
Crator est un
groupe très « riffé », qui ne donne pas dans l'excès de leads.
Résolument Death, certains passages sonnent pourtant bien Black metal et c'est
un autre élément qui contribue à la morbidité de l'album. On n'est pas très
loin du Black orthodoxe ! Riffs en arpège ? Check. Cordes à
vides ? Check. Tritons et autres intervalles païens ? Check.
Mid-tempos malsains ? Check. Vous n’êtes pas trop Black ? Pas de
problème, les grosses accélérations blastées made in Origin vous
conquerront aussi. Mais, pour être honnête, ce n'est pas dans ce domaine que le
quatuor brille.
Côté
vocal, aucune surprise : on reconnaît le timbre et les placements de Jason
Keyser (Origin). Ce dernier partage d'ailleurs une caractéristique avec
Jonny Davy de Job for a Cowboy, qui est l'abondance de chant. Très
bavard, Keyser en fait des caisses et c'est parfois légèrement fatiguant. Son
chant est cependant très bien exécuté et nul doute que le bonhomme maîtrise
parfaitement son organe, tout comme les musiciens maîtrisent leurs instruments.
C'est techniquement bluffant, carré à l'extrême, jamais bancal une seule
seconde malgré la complexité des morceaux et des mélodies.
Disque plutôt difficile d'accès car extrêmement dense,
écouter Crator est un peu comme surveiller un enfant hyperactif dans un
atelier de peinture. On ne sait jamais ce qu'il va faire, ni ce qu'il fait, ni
comment il le fait, mais le résultat est tel qu'on ne doute pas un instant de
son talent. "The Ones Who
Create : The Ones Who Destroy" est un album épuisant mais qui
mérite toute votre attention. Avant-gardiste et imprévisible, il sait aussi
être incroyablement efficace et ne souffre d'aucune carence.
Décembre 2016,
Rédigée par Inquisitor.
Liens officiels
Où se procurer l’objet ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire