dimanche 19 novembre 2017

Alestorm + Aether Realm + Troldhaugen - Live Ramonville (octobre 2017)



Alestorm / Aether Realm / Troldhaugen

La soirée la moins trve de l'année

(par Inquisitor)



"No Grave But the Sea" European Tour 2017
Moment : 09/10/17.
Lieu : Le Bikini (Ramonville-Saint-Agne, 31).


Alestorm + Aether Realm + Troldhaugen @Le Bikini, Ramonville 09/10/2017


Première date au Bikini de la saison 2017/2018 pour moi avec une année qui s'annonce très mouvementée, puisque dans les mois à venir nous aurons également droit à Testament, Death Angel, Annihilator, Textures, Cannibal Corpse, The Black Dahlia Murder, Inquisition, Septic Flesh, Ulcerate, Tribulation et j'en passe... De la violence à ne plus savoir quoi en faire, alors débutons tranquillement. Enfin musicalement parlant, car en ce lundi soir l'ambiance au Bikini était explosive ! Avec une affiche largement axée sur le metal festif, menée par les Ecossais d’Alestorm dont la réputation a explosé ces dernières années. Avec leur univers qui mêle pirates, bière et rhum (vous me direz que les trois sont quand même étroitement liés), Alestorm a su séduire le public grâce à ses clips déjantés et des albums de très bonne facture, aux compositions moins simplistes qu'elles le paraissent, l'univers de la piraterie n'étant pas un prétexte pour jouer comme des manches.

Accompagnés d’Aether realm et Troldhaugen, Alestorm écument les scènes de l'Europe pour une trentaine de dates. Première date française de la tournée, l'équipage n'a pas dû être déçu de l'accueil !



Troldhaugen_logo

Et pourtant cette soirée ne s'annonçait pas si bien que ça. Arrivé un poil à la bourre, j'ai quand même pu profiter d'un bon tiers du set de Troldhaugen, groupe australien de pouet-pouet metal. Je ne trouve pas d'autres mots pour décrire ce que produisent ces quatre personnes sur les planches du Bikini : habillés comme des adolescents se rendant en boîte de nuit au Cap d'Agde, ils jouent. Enfin, le guitariste tartine quelques riffs et beat downs en palm mute, le bassiste égraine paresseusement les notes sur son instrument, tandis que le chanteur, dont l'accoutrement est des plus singuliers, nous fait profiter de ses performances vocales plutôt variées, il faut bien le reconnaître.

Le gros, gros problème de Troldhaugen c'est l'utilisation plus qu'abusive de samples électro d'un goût au mieux douteux, au pire vomitif, pour produire une mélasse musicale à mi-chemin entre le hardcore dancefloor débile type Dancefloor Disaster et le dubstep insipide façon Skrillex. Sous prétexte de faire la fête et de ne pas se prendre au sérieux, le groupe produit de la musique sans intérêt. Sur scène, je peux éventuellement le comprendre et le public semble curieusement réceptif à cette horreur, mais j'ai beaucoup de mal à saisir le quelconque intérêt d'une telle chose sur album. Les influences EDM sont grossières et peu inspirées, ne jouant que sur les bassdrops et rythmes trap dégueulasses.

Et malgré ça le Bikini applaudit et hurle, le public est déjà ravi. Je ne comprends pas mais soit, au moins les Australiens n'auront pas fait le déplacement pour rien.





Aether Realm_logo

Après être allé m'acheter un demi au bar pour me remettre de mes émotions et de cette agression auditive, les lumières s'éteignent et Aether Realm entre en scène. Un quatuor américain dont je n'avais jamais entendu parler et qui s'est révélé être une jolie surprise relèvant bien le niveau après Troldhaugen.

Officiant dans un Death mélodique plutôt à la mode inspiré par Insomnium, Aether Realm est tout de même notablement plus technique que les cousins finlandais. Soutenues notamment par une paire d'excellents guitaristes délivrant des solos sidérants de maîtrise, les compositions sont épiques, rythmées et souvent très belles. On peut aussi noter Wintersun et Ensiferum comme étant des groupes qui ont sans doute beaucoup contribué à l'univers musical d’Aether Realm. Ayant sorti un album cet été, les ’ricains en font la promo d'une très belle façon.

La musique est bonne donc, et le groupe assure sur scène. Beaucoup de charisme chez tous les musiciens qui semblent très à l'aise sur scène, n'hésitent jamais à s'avancer pendant les solos et communiquent très bien avec les spectateurs qui ne tarderont pas à lancer pogos et slams sans interruption.

Des passages mid-tempos plus posés avec des claviers (samplés, hélas), quelques accélérations avec une double-pédale bien sévère et des refrains à trois chanteurs : pas besoin de plus pour faire du bon Death mélodique. Aether Realm conquiert le public sans trop d'efforts à coups de riffs made in Finland et un show lumière très bien fichu, dynamique et classe sans jamais trop en faire. On regrettera un son tout de même assez brouillon : j'ai rarement entendu le Bikini sonner aussi mal, j'ai dû tendre l'oreille pour profiter des riffs noyés dans les orchestrations. Heureusement, les solos et leads ressortaient du mix sans trop de souci.

Merci à Aether Realm d'avoir justifié mon déplacement jusqu'au Bikini, car avec le premier groupe ce n'était pas gagné. Sympathique combo de melodeath, les Américains n'inventent cependant pas grand chose et se contentent de réinterpréter leur passion pour la scène finlandaise post-2010.





Alestorm_logo

Encore un peu malade de la semaine dernière, je réussis tout de même à tenir le coup pour Alestorm. J'étais quand même venu pour eux à la base ! Bien que n'étant pas un vrai fan du groupe, j'apprécie l'ambiance des compositions et l'univers pirate qui est, je trouve, plutôt bien intégré à un metal  joliment ficelé. Le groupe étant le fer-de-lance de la mouvance pirate metal qui commence à trouver quelques nouveaux représentants (dont les très bons Toter Fisch vus au Motocultor cette année), je m'attendais à ce que la scénographie soit à fond portée là-dessus : un bateau ou une tête de mort géante, une bouteille de rhum, des costumes... Les possibilités étaient infinies. Quelle déception.

Car pour seul décor Alestorm a installé un grand canard en plastique jaune. Reconnaissez que c'est un peu décevant ! Et c'est le gros reproche que j'ai à faire à Alestorm pour ce concert : où était la piraterie ? Même pas l'ombre d'un seul perroquet en plastique, pas un sabre, pas de tonneau, rien. Le groupe a préféré capitaliser sur le côté festif du groupe un peu à la façon de Troldhaugen. Quelle tristesse. Et puis, quelque chose me chagrine : je suis le premier à aimer les groupes qui se comportent en professionnels et qui arrivent sur scène frais et motivés. Mais quand même, quand on joue une chanson dont le refrain est : « We are here to drink your beer / And steal your rhum at a point of a gun » on s'attend à ce que ça picole au moins un peu sur scène ! Descendre un tiers de bouteille de Corona en 15 secondes, je n’appelle pas ça être un pirate, messieurs.

Hormis cela, je dois reconnaître que le show des Ecossais était très propre et solide. Leur musique, plus technique qu'il n'y paraît avec des solos tout de même bien véloces et quelques passages qui ont dû mettre à l'épreuve les doigts du claviériste, prend tout son sens sur scène où le public peut chanter les refrains et scander les couplets. La tournée "No Grave but the Sea" fait la promotion de l'album du même nom sorti en mai 2017 mais cela n'a pas empêché Alestorm de jouer tous leurs tubes : Keelhauled, Shipwreck, l'inévitable Drink et l'excellente Battle of Cartagena et ses relents Pagan bien sentis. Osant même ralentir un peu le tempo, on a eu droit à une très jolie interprétation de Nancy the Tavern Wench qui a permis au Bikini de se reposer un peu et à la température de redescendre à une valeur plus acceptable.

Gros point fort pour les pirates fêtards : très très peu de samples durant le concert. Alors c'est vrai, on n'a pas eu d'accordéoniste sur scène (et encore moins de nains) mais toutes les parties étaient jouées au clavier ou au keytar, donnant un aspect vraiment authentique au groupe qui ne se repose pas sur ses lauriers et ne donne jamais l'impression de faire dans la facilité (hormis pour cette histoire de décor de scène). Tous les membres bougent, sourient, y mettent vraiment de leur personne et contribuent tous autant à la réussite du concert. Mention spéciale à Christopher Bowes, frontman du groupe qui a vraiment fait un excellent travail en tant que musicien et leader. Comme quoi, derrière ces refrains festifs et ces odes à la piraterie qui peuvent sembler bas-du-front, il y a une très grosse quantité de travail et on comprend pourquoi Alestorm en est arrivé là, malgré la condescendance qu'ont certains membres de la communauté metal envers le groupe. Nombre de formations plus extrêmes devraient prendre exemple sur Alestorm qui a vraiment fait preuve d'une maîtrise et d'une aisance impeccables au Bikini ce soir. A bon entendeur.

Set-list Alestorm:

1) Keelhauled
2) Alestorm
3) Magnetic North
4) Mexico
5) That Famous Ol'spiced
6) The Sunk'n Norwegian
7) No Grave but the Sea
8) Nancy the Tavern Wench
9) Rumpelkombo
10) 1741 (The Battle of Cartagena)
11) Hangover
12) Pegleg Potion
13) Bar ünd imbiss
14) Captain Morgan's Revenge
15) Shipwrecked

Encore :

16) Drink
17) Wenches and Mead
18) Fuck you with an Anchor


Encore une date complète au Bikini un lundi soir, signe que SPM prod commence à vraiment savoir ce qu'ils font et que le public répond présent. J'ai pris beaucoup de plaisir à voir Alestorm sur la magnifique scène du Bikini avec un son parfait et des lumières excellentes. Je n'avais pas réalisé à quel point cette salle m'avait manqué durant tout cet été qui fut bien trop long sans concert à me mettre sous la dent !

Malgré un début qui n'était pas des plus encourageants, la soirée a décollé sans problème pour atteindre un niveau très élevé avec les pirates écossais qui n'ont définitivement pas volé leur place ici en ce neuf octobre. Retour au Bikini le trois décembre pour la superbe date Testament/Annihilator/Death Angel !


Octobre 2017,
Rédigé par Inquisitor.



Alestorm + Aether Realm + Troldhaugen @Le Bikini, Ramonville 09/10/2017

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