mardi 23 janvier 2018

Testament + Annihilator + Death Angel - Live Ramonville (décembre 2017)



Testament / Annihilator / Death Angel

...

(par Inquisitor)



"Brotherhood of the Snake" European campaign 2017
Moment : 03/12/17.
Lieu : Le Bikini (Ramonville-Saint-Agne, 31).


Testament + Annihilator + Death Angel @Le Bikini, Toulouse 03/12/2017


De retour au Bikini en cette glaciale soirée d'automne pour une très belle affiche Thrash nord-américaine avec en première partie les Californiens de Death Angel, suivis des Canadiens Annihilator avant de finir en beauté devant Testament qui font encore la promotion de leur bébé sorti il y a plus d'un an, "Brotherhood of the Snake". Merci beaucoup au webzine, Valérie Reux de Nuclear Blast et à Live Nationpoure m'avoir donné la possibilité de couvrir cette date.

Mais, comme tout chroniqueur qui se respecte (et français de surcroit), je me dois de grogner. Ayant vu sur l'événement Facebook et sur les billets que le début du concert était à 20h, j'ai ramené mes fesses vers 19h50 histoire de ne rien rater. Quelle surprise j'ai eu de trouver Death Angel en plein milieu de leur set ! Il apparaît d'ailleurs que je n'ai pas été le seul à avoir été mal informé, puisque j'ai trouvé pas mal de messages de la part de spectateurs mécontents. Enfin bref.



Death Angel_logo

J'ai hélas pris le set aux deux tiers, la faute à une mauvaise communication. J'entre donc dans un Bikini déjà bien plein malgré le fait que la date n'était pas sold out, et je me glisse près de la régie pour profiter du show. Première fois avec Death Angel, et bien que je ne sois pas très connaisseur du Thrash des gugusses, j'ai tout de même poncé "The Ultra-Violence" dans ma jeunesse. Un album sur presque une dizaine, ce n’est certes pas grand-chose mais je savais à quoi m'attendre. Du bon gros Thrash old-school aux influences punk ! Servi par un son excellent (comme d'habitude au Bikini), le quintet a tenté de chauffer la salle pendant le quart d'heure de ma présence : sans succès. Mark Osegueda a eu beau éructer, gueuler comme un putois entre les morceaux pour inciter le public à faire un peu de bruit et se bouger, rien à faire. A part un petit noyau dans la fosse, le Bikini restera stoïque face à l'appel du Thrash.

Une belle énergie déployée sur scène par des musiciens avec un bon niveau, dynamiques et souriants. Techniquement c'est irréprochable et Death Angel fait tous les efforts du monde pour offrir une bonne expérience à son public, alors pourquoi la sauce ne prend-elle pas ? Mystère. J'ai l'impression que le groupe quitte la scène un peu amer, déçu de l'accueil reçu qui était bien trop timide par rapport à la qualité du jeu des Californiens. J'espère que ça a plus bougé à Lyon, mais à voir la moyenne d'âge du public fallait pas trop en demander non plus.





Annihilator_logo

Je ne vais pas faire semblant : je n'attendais pas vraiment Annihilator. Je possède "Waking the Fury" que j'ai acheté au hasard un jour à la FNAC, et dire qu'il ne tourne pas souvent est un euphémisme, la faute à une prod horrible et des riffs pas folichons. Et en plus, je déteste Jeff Waters. Je ne sais même pas pourquoi, mais je ne l'aime pas. Le plus étrange dans tout ça, c'est que le groupe était passé au Motocultor en 2013 et j'avais trouvé ça très honnête. Je ne m'explique pas ce dédain pour Waters. Mais bref, tout ça c'est du passé ! Avec un sourire vissé aux lèvres et un charisme presque aussi magnétique que celui de son compatriote Devin Townsend, Jeff Waters a porté le concert d’Annihilator sur ses grandes épaules presque seul. Sans dénigrer le travail des autres musiciens (tous très bons au demeurant), la sympathie du frontman canadien n'a d'égale que sa virtuosité.

J'ai donc un peu (re)découvert Annihilator ce soir-là : compositions récentes de l'album "For the Demented" sorti cette année dont l'artwork orne par ailleurs la scène, mais surtout des vieux tubes de l'époque "Alice in Hell" et "Never, Neverland" qui ont remarquablement bien vieilli. Surtout lorsqu'ils sont joués avec une telle maestria ! Waters présente tous les morceaux, remercie le public et l'orga avant de balancer ses gros riffs parfois bien groovy entrecoupés de solos et leads déballés très proprement. Je vais quand même râler sur une grosse caisse trop présente qui a gâché bien 10 minutes de la set-list d'Annihilator, couvrant tout le reste.

Ambiance très détendue pour ce show de qualité qui m'aura permis de découvrir les premiers albums des Canadiens de fort belle façon. De la bagarre bien sûr, thrash oblige, mais aussi beaucoup de mélodies avec aussi quelques parties guitares et chant clean. Sur ce dernier point, Jeff ne semblait pas des plus à l'aise mais le résultat n'était pas à rougir pour autant. Et en plus de compositions bien construites, une belle cohésion de groupe avec des petits échanges entre les deux guitares : déjà vus, certes, mais toujours sympathiques.

Une belle surprise donc, qui rattrape un peu ma déception d'avoir raté une bonne partie du set de Death Angel qui avait l'air vraiment bon. Et puis, ça m'aura fait découvrir deux excellents albums que j'ai eu le temps de découvrir  plus en détails depuis le concert.

Set-list Annihilator :

1) One to Kill
2) King of the Kill
3) No Way Out
4) Set the World on Fire
5) W.T.Y.D.
6) Twisted Lobotomy
7) Alison Hell
8) Phantasmogoria





Testament_logo

Nous y voilà, la tête d'affiche de cette formidable soirée à la gloire du Thrash américain. Après deux mises en bouche bien savoureuses, je ne demandais qu'à en prendre plein la tronche. Ayant déjà vu Testament en août 2016 au Motocultor, je savais à quoi m'attendre, même si les yankees n'étaient pas encore sur la tournée promo de leur album sorti en novembre 2016, "Brotherhood of the Snake". A des années-lumière de la déception qu'avait été "Relentless" des vétérans Slayer, le dernier Testament s'est révélé être un disque presque aussi solide que leur précédent opus, "Dark Roots of Earth" qui a tourné un paquet de fois chez moi.

Avec un décor de scène aussi somptueux que démesuré, le quintet a pris place sur les planches du Bikini avec une aisance propre aux groupes dont les trente ans de bouteille ont façonné cette fascinante assurance. Annihilator ayant réussi tant bien que mal à chauffer les sacs à bière que nous sommes, Testament sont entrés sous les voix des fans. Il était temps. Chuck Billy aura à peine le temps d'esquisser un sourire que les choses sérieuses commencent avec le titre éponyme de "Brotherhood of the Snake", et on sait tout de suite où on est : au beau milieu du royaume du Thrash, dont les rois se tiennent devant nous. Et le voyage sera moins dirigiste que prévu : sur 14 morceaux, seulement trois titres du dernier album en date. Le reste, rien de moins qu'un charmant best-of de la carrière de Testament avec 10 galettes représentées ! Practice What You Preach, Rise Up, More Than Meets the Eye, The New Order... Une set-list très variée qui nous fait traverser tout le royaume construit par ces bûcherons, le cinquième nom du Big 4.

Outre la pertinence du choix des morceaux, la bande à Peterson nous a régalés avec une performance irréprochable. Dur de foirer quoi que ce soit quand le groupe compte dans ses rangs Hoglan, Skolnick et DiGiorgio dont le CV n'est plus à présenter. On aura d'ailleurs droit à un solo de chacun des guitaristes, mais rien de la part de l'horloge atomique ni de la légende derrière la basse de "Symbolic". Seule réelle déception du show de Testament tant le reste était excellent. Toujours loquace, Chuck B. a été presque aussi adorable que son homologue canadien de chez Annihilator mais a fourni une prestation vocale plus impressionnante encore. Les solos de Skolnick ont été restitués avec tout le talent dont dispose le bonhomme, c'est peu dire. Inutile d'aborder à nouveau la partie rythmique. Finalement, le seul « maillon faible » du groupe pourrait être Eric Peterson, éclipsé par ses collègues ; mais le dernier membre fondateur de Testament s'en sort tout de même très bien, merci pour lui.

« Excellent », « mémorable », « énergique » sont des adjectifs qui conviendraient à cette heure passée avec les Américains. Mais « parfait » ne conviendrait pas, à commencer par une relative immobilité des membres du groupe qui n'ont, me semble-t-il, pas beaucoup profité de l'immense espace scénique mis à leur disposition. On aurait pu avoir de très belles images et du mouvement, peut-être plus d'effets pyrotechniques... Inspirez-vous de Kreator, les gars ! Là, c'était quand même un peu trop statique. Je ne suis pas non plus convaincu par la pertinence des lumières, souvent bien trop conventionnelles pour être mémorables. Enfin, je me souviens précisément du light show à cause de son manque d'originalité. Plutôt triste quand on voit les moyens mis à disposition. Du côté du son, le constat est moins amer : bon équilibre entre les instruments, pas de larsen et assez cohérent avec ce qu'on connaît sur disque. En revanche, le niveau sonore trop élevé m'a ravagé la tronche, en plus d'une compression trop perceptible sur la batterie et la voix.

Mais on reste tout de même sur du positif avec une belle grosse mandale thrash. Très solide sur scène, Testament a ancré ce concert dans mes souvenirs avec une petite note « belle grosse bagarre ». Pas de surprise cependant puisque le groupe m'a donné exactement ce que j'attendais (hormis pour la set-list pas trop « brotherhood-esque ») : un live propre sans trop de prise de risque. Très peu de différences avec la date du Motocultor, et c'est très bien comme ça puisque Testament ça déchire quand même pas mal.

Set-list Testament :

1) Brotherhood of the Snake
2) Rise Up
3) The Pale King
4) More Than Meets the Eye
5) Electric Crown
(solo d’Alex Skolnick)
6) Into the Pit
7) Low
8) Stronghold
9) Eyes of Wrath
(solo d’Eric Peterson)
10) Practice What You Preach
11) The New Order
12) Souls of Black
13) Over the Wall

Encore :

14) Disciples of the Watch


Beaucoup de plaisir pris ce soir pour ma pomme, et je l'espère pour les musiciens malgré un accueil vraiment tiède du public. Secouez-vous un peu, bordel ! Y'a des groupes qui traversent l'Atlantique pour venir jouer une heure pour vous, ce n’est quand même pas rien ! On n'est pas au café-concert du coin devant un groupe local qui a vendu 30 EP’s et vendu 2 t-shirts, faut leur donner envie de revenir ! Sans parler de balancer des pogos dès la deuxième mesure du concert ou de faire péter le wall of death à chaque morceau, un peu de bruit c'est le minimum syndical. Gueuler un bon coup, applaudir, répondre aux questions posées par les frontmen... Un peu de savoir-vivre, bordel. Le public toulousain serait-il blasé de ce déluge d'excellentes dates à longueur d'années ? Possible. J'espère ne pas finir comme ça. A peine le temps de nettoyer mes bouchons d'oreille que je remettais le couvert le lendemain pour Auðn, The Great Old Ones et Gaahl's Wyrd au Metronum. Mais ça, ce sera dans un prochain live-report !


Décembre 2017,
Rédigé par Inquisitor.



Testament + Annihilator + Death Angel @Le Bikini, Toulouse 03/12/2017

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