lundi 26 mars 2018

Septicflesh + Inquisition + Odious - Live Toulouse (janvier 2018)



Septicflesh / Inquisition / Odious

Quand la TA ne fait pas le taf

(par Inquisitor)



"Europe 2018" tour.
Moment : 18/01/18.
Lieu : Le Metronum (Toulouse).


Septicflesh + Inquisition + Odious @Le Metronum, Toulouse 18/01/2018



Ahhhh, le premier concert de l'année ! Celui qui vous remet dans le bain, qui vous secoue un peu après les fêtes. Rien de mieux, en soit, on reprend les bonnes résolutions. Et quelle meilleure résolution que d'aller voir les incroyables Inquisition en concert ? Aucune, merci. Mais pour y avoir droit, il va aussi falloir supporter les poussifs Septicflesh et leur metal sympho fade, introduits par Odious que je ne connaissais pas avant de les avoir devant moi. Pas d'a priori sur le petit quartet égyptien qui, pourtant, allait plutôt bien nous mettre en bouche. Merci encore une fois à SPM d'avoir permis au webzine de couvrir cette date, c'est toujours un plaisir de collaborer avec une asso aussi professionnelle et active.




Odious_logo

Bonne nouvelle : le public toulousain a fait l'effort de se déplacer pour cette date, et c'est donc dans la grande salle du Metronum qu'a lieu le concert. Non pas que l'expérience de la Music Box ait été mauvaise, mais Inquisition et Septicflesh méritent tout de même un espace scénique conséquent au vu de leurs carrières respectives. Quid de la première partie ?

Odious, venus tout droit d'Egypte, sont au nombre de quatre et sont bien décidés à nous faire découvrir leur musique. Bonne trouvaille du booker : le Death sympho d’Odious est assez proche de ce que peuvent produire Septicflesh, sans pour autant tomber dans la redondance. Un metal symphonique assez moderne avec quelques touches Black et Death ici et là, le tout soutenu par des samples riches en instruments traditionnels bien de chez eux et autres orchestrations pompeuses. Peu assuré lors des premières minutes, le groupe réussira pourtant à faire scander le public avec quelques refrains efficaces.
Basem, compositeur et chanteur d’Odious, ne cache pas son bonheur d'être ici et fournit son plus beau growl. Un sourire vissé aux lèvres pendant les trente courtes minutes du set, il ne cesse de remercier le public et de le haranguer. Bien qu'encore plutôt vide à cette heure-ci, le Metronum répond timidement mais ne se dégonfle pas et insuffle donc un peu de confiance à Odious qui enchaine les titres. Guitare bien épaisse et gros tapis de double : le metal extrême n'est pas bien loin, mais les passages plus rythmés (presque dansants) ajoutent un cachet aux compositions du groupe en charriant un vent plein de sable et de mystères.

Une première partie agréable que je réécouterais à l'occasion. Malgré une évidente timidité sur la scène qui traduit un manque d'expérience, Odious n'est pourtant jamais ridicule et offre une belle demi-heure de concert en ouverture de cette soirée.





Inquisition_logo

Allez, on passe la seconde en faisant monter sur scène le duo américano-colombien Inquisition qui n'est plus à présenter. A peine un an et demi après leur précédente date dans la ville rose (toujours au Metronum) en compagnie de Rotting Christ, Dagon et Incubus investissent de nouveau les planches de leur puissant charisme. Leur non-moins puissant Black metal old-school alternant mid-tempo mystique et blasts cosmiques se charge de secouer un public qui se fait de plus en plus nombreux.

Toujours dans la promotion de "Bloodshed Across the Empyrean Altar Beyond the Celestial Zenith", Inquisition nous délivre trois chansons de ce bijou mais concentre son set sur le chef-d’œuvre "Ominous Doctrines of the Perpetual Mystical Macrocosm" pour notre plus grand plaisir. L'heure de jeu permet d'apercevoir le reste des albums et ainsi de saisir l'évolution subtile mais réelle qu'a subi la musique du groupe à travers les années.

Avec un plateau réduit au minimum par de larges panneaux aux visuels complexes, Dagon trouve parfaitement sa place et irradie de cette assurance qu'on lui connaît. Un musicien aussi bon avec sa six cordes qu'avec sa voix qui délivrera, une fois n'est pas coutume, une performance hypnotisante chargée d'énergie destructrice et malsaine. Derrière lui, le monstre Incubus massacre sa caisse claire avec une effrayante régularité et martèle sans relâche ses grosses caisses, délivrant des accélérations que je n'ai littéralement jamais entendues auparavant, dignes des plus grands maîtres. Inquisition trouve très vite son rythme de croisière et enchaine les tubes avec une aisance presque désinvolte.

Limitant la communication avec la plèbe, Dagon remercie tout de même le public de sa présence ainsi que les groupes qui les accompagnent sur la tournée, avant de recommencer à tartiner du riff sombre. Inquisition est au Black ce que Dying Fetus est au Death : un line-up restreint, un niveau technique hallucinant et une efficacité rare. Et surtout : on ne ressort jamais déçu de la salle de concert. Jamais.

Une bonne heure de grognements, de riffs fascinants et de blasts sacrés plus tard, le verdict est sans appel : Inquisition reste une des meilleures formations que l'on peut voir aujourd'hui. On peut leur reprocher un show lumière assez bateau qui passe la plupart de son temps à appuyer les parties rapides avec du stroboscope et qui se contente de contres rouges et bleus pour les mesures plus lentes ; on peut leur reprocher une grosse caisse 100% triggée au son qui manque cruellement de naturel. Mais ces considérations techniques n'entrent pas vraiment en jeu tant les maîtres semblent en communion avec leur musique. Les suppôts font magnifiquement leur office, convertissant les spectateurs de la plus vicieuse des façons.  De très sérieux concurrents pour le titre de meilleur groupe de BM en live. A très bientôt, j'espère. Il reste des groupes à annoncer au Motocultor 2018, on peut toujours y croire !

Set-list Inquisition :

1) From Chaos They Came
2) Hymn for a Dead Star
3) Dark Mutilation Rites
4) Ancient Monumental War Hymn
5) Command of the Dark Crown
6) The Realm of Shadows Shall Forever Reign
7) Vortex from the Celestial Flying Throne of Storms
8) Embraced by the Unholy Powers of Death and Destruction
9) Astral Path to Supreme Majesties
10) Desolate Funeral Chant
11) Infinite Interstellar Genocide
12) A Magnificent Crypt of Stars






Septicflesh_logo

Après une première partie plutôt alléchante et une messe noire d'une excellence certaine, la soirée se termine avec les Grecs de Septicflesh. Malgré un dernier album - dénommé "Codex Omega" - d'une banalité rare et en dépit de l'appréciation modérée que j'ai eue devant le groupe en live les fois antérieures, je décidais de leur donner une chance. Le premier contact au Motocultor 2012 était très décevant, avec beaucoup de guitares samplées et un jeu de scène très mou. Le suivant, au même festival en 2015, était plus encourageant. Il m'avait semblait que l'arrivée du petit génie Krimh dans le groupe avait redonné un second souffle à Septicflesh.

Hélas, je suis principalement friand du vieux Septicflesh, celui datant d'avant le split du groupe en 2003 suite au superbe "Sumerian Daemons". Et, évidemment, la set-list actuelle des Hellènes ne commence qu'à "Communion", album pourtant très correct qui date de l'époque où le quatuor écrivait de vrais riffs et ne se reposait pas intégralement sur des orchestrations aussi pompeuses qu'insipides. Ayé, je l'ai dit, j'ai mis les pieds dedans. Vous la sentez venir, l'amertume ?

Une heure durant, on a bouffé une montagne de tremolos en palm mute et nombre d'accords fainéants. Et, par-dessus tout ça, du sample, du sample, du sample. Du sample en entrée, du sample en plat, du sample au dessert. Du sample avec le café, et encore une petite dose de sample avec le digestif. Je n'en peux plus. Alors qu’Odious utilisent les orchestrations pour étayer leurs mélodies, Septicflesh développe les dites mélodies et brode avec les guitares derrière, qui deviennent donc parfaitement accessoires. L'incompréhension est d'autant plus grande que la bande a récupéré un très bon cogneur, mais ne lui laisse pas l'occasion de développer son talent avec  toutes ces trompettes et ces cordes qui recouvrent l'intégralité du mix.

Que c'est quelconque, que c'est ennuyeux. Seth, charismatique à souhait (il faut bien lui accorder cela) éructe pendant une heure et chauffe remarquablement bien le public. Il tripote mollement sa basse de temps à autres, complètement noyée sous l'orchestre absent de la scène. Demandant expressément aux Toulousains de « tout casser » à de nombreuses reprises, Septicflesh n'aura pourtant réussi qu'à me casser les couilles.

Affublé d'un son qui ne faisait la part belle qu'aux samples mais d'un show lumière assez correct, les compères vont jusqu'à sampler le chant clair sur Anubis (un de mes titres favoris, en plus) et même – et là je l'ai vraiment mauvaise – les parties de guitares clean sur le même morceau. Sérieusement, on en est arrivé à ce point-là dans la paresse ? Déjà, le manque d'un claviériste se fait vraiment ressentir. Je ne réclame pas la présence d'un orchestre entier comme on a pu le voir sur la tournée "Forces of the Northern Night" de Dimmu Borgir, mais au minimum une personne physique qui jouerait en partie tout ce merdier, qui rendrait la prestation de Septicflesh VIVANTE.

Car oui, c'est terrible mais j'ai l'impression d'avoir assisté à un concert en play-back. Pas vraiment d'âme, et pas grand-chose à sauver de ce set insipide au possible que nous ont servi les adorateurs de diverses divinités païennes. Rien ne reste gravé dans ma mémoire, aucun point d'orgue, l'intensité de ce concert est restée réglée sur « pépère ». Plat, d'une homogénéité honteuse. Bref, j'arrête de m'acharner : c'est la dernière fois que je me déplace pour Septicflesh qui ne fait aucun effort pour leurs fans, pas même celui de jouer de la musique.

Set-list Septicflesh :

1) Portrait of a Headless Man
2) The Vampire from Nazareth
3) Martyr
4) Prototype
5) Pyramid God
6) Enemy of Truth
7) Communion
8) Prometheus
9) Dante's Inferno
10) Anubis
11) Dark Art


Encore une charmante soirée organisée par SPM (merci à eux encore une fois) dans une très belle salle qui, si elle n'a pas le charme du Bikini, permet d'accueillir groupe et artistes dans d'excellentes conditions. Quatre jours plus tard, j'allai voir Jinjer + Tribulation + Wintersun + Arch Enemy. Vous aurez par ailleurs une interview des Suédois de Tribulation sur le webzine à suivre. A très bientôt pour plus de lynchage de groupes à samples.


Janvier 2018,
Rédigé par Inquisitor.



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