Himinbjørg / Nydvind / Darkenhöld / Heol Telwen / Fhoi Myore
Vents glacés...
(par Vlad Tepes)
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Moment : 19/03/11.
Lieu : Espace B (Paris 19ème).
Lieu : Espace B (Paris 19ème).
Pour la première fois je me rends à l’Espace B pour prendre ma ration de vents nordiques, à travers une affiche exclusivement française… des plus alléchantes.
I. Classisisme...
Malheureusement quelque peu en retard, je prends en cours la prestation de Fhoi Myore. Force est de constater le caractère très classique de leur musique, parallèlement bien exécutée. Un nom comme Kampfar me vient à l’esprit pour qualifier des compositions à la fois épiques et agressives. Malgré un certain manque d’originalité, Fhoi Myore dégage tout de même une sincérité certaine qui leur permet de donner corps à leur musique. Et c’est bien cela qui ressort de cette prestation, qui s’achèvera par une cover de Mayhem, "Buried by time and dust". Même si cela fait toujours plaisir à entendre, le rendu sera relativement brouillon, et le morceau sera écourté en raison d’un fâcheux problème technique.
A suivre…
II. Rage de feu...
Après cette bonne entrée en matière, c’est à Heol Telwen d’assurer la suite des hostilités. Et je dois dire que cette prestation n’a fait que confirmer le ressenti que j’avais eu lors de leur passage au Cernunnos Pagan Fest IV. Soit qu’Heol Telwen dégage une puissance de feu sur scène (ici avec un bien meilleur son que lors du festival précité). Il n’y a pas grand-chose à dire sur une prestation qui parlait d’elle-même. A l’instar de Bran Barr, Heol Telwen s’inscrit en digne successeur d’Aes Dana, avec un équilibre quasi parfait entre rage black métallique et efficacité celtique.
De plus, le groupe nous aura gratifiés de deux morceaux à paraître sur leur second opus (en cours de réalisation manifestement), dont le brûlot (si je puis dire !) "Arson cause". Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Heol Telwen aura emporté le public avec lui, rendant la chaleur de la salle quasi insoutenable. Et je suis le premier à m’être délecté du caractère rugueux des rythmiques, contrasté par les aspects folkloriques de la flûte et de la bombarde. Je résumerais cette prestation par son caractère irrésistible autant que rageur.
De plus, le groupe nous aura gratifiés de deux morceaux à paraître sur leur second opus (en cours de réalisation manifestement), dont le brûlot (si je puis dire !) "Arson cause". Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Heol Telwen aura emporté le public avec lui, rendant la chaleur de la salle quasi insoutenable. Et je suis le premier à m’être délecté du caractère rugueux des rythmiques, contrasté par les aspects folkloriques de la flûte et de la bombarde. Je résumerais cette prestation par son caractère irrésistible autant que rageur.
III. Vacuité...
Après une telle prestation, il faut bien avouer qu’il est difficile de prendre la suite : Darkenhöld s’installe. A l’image de leur présentation scénique, leur musique plutôt bien jouée souffre malheureusement d’un classicisme pesant. Chaque plan demeure prévisible au possible et rien n’en ressort. Et ce n’est pas cette cover de "For all tid" de Dimmu Borgir (chantée ici en français) qui rattrapera le coup.
Mais le point le plus inquiétant demeure le vocaliste. Je m’explique : lorsque l’on prétend faire du black métal, encore faudrait-il exprimer un tant soit peu de sentiment de haine. Or, rien de cela n’en ressort, donnant un caractère feint et bien creux. Ainsi, et à l’image de son vocaliste, Darkenhöld ne présente qu’une musique de surface. Comble du ridicule, le vocaliste s’exprime avec une pseudo voix black métallique entre les morceaux : plutôt que de demeurer diabolique, nous nous inquiétons pour la vilaine grippe qui semble s’être manifestée… Et ce n’est pas la cape du vocaliste qui rattrapera quoi que ce soit, tant la notion même de "black métal" me semble ici être totalement dénaturée.
Mais le point le plus inquiétant demeure le vocaliste. Je m’explique : lorsque l’on prétend faire du black métal, encore faudrait-il exprimer un tant soit peu de sentiment de haine. Or, rien de cela n’en ressort, donnant un caractère feint et bien creux. Ainsi, et à l’image de son vocaliste, Darkenhöld ne présente qu’une musique de surface. Comble du ridicule, le vocaliste s’exprime avec une pseudo voix black métallique entre les morceaux : plutôt que de demeurer diabolique, nous nous inquiétons pour la vilaine grippe qui semble s’être manifestée… Et ce n’est pas la cape du vocaliste qui rattrapera quoi que ce soit, tant la notion même de "black métal" me semble ici être totalement dénaturée.
IV. Tourbillon de glace...
Fort heureusement, Nydvind aura su rehausser considérablement le niveau. En amont de la prestation, j’avoue avoir eu quelque appréhension d’être déçu. En effet, le second opus Sworn to the elders m’avait considérablement frustré à sa sortie. Mais le résultat fut tout autre ce soir...
La prestation débute logiquement par le second opus (Son of fire), qui sera uniquement représenté plus tard par "Upon the throne of north". En effet, la part belle fut laissée au mythique Eternal winter domain, à travers quatre morceaux. Ceci installe un paradoxe frappant entre la chaleur de la salle (encore plus insoutenable que tout à l’heure) et la glace mise en musique par Nydvind. L’interprétation du premier opus aura été parfaitement dosée, entre la froideur épique de "Riding majestic crest / Thunderhymn" et l’efficacité de "Blood and steel / Eclipse over the shadowed land". Les franciliens nous auront même gratifié d’une toute nouvelle pièce, "Deep dark north" (en vue d’un troisième opus à paraître prochainement). Ceci semble présager d’un retour à la froideur caractéristique du premier opus, épique et hivernal.
Le son de la prestation ne fut pas des plus limpides, ce qui n’aura au final pas vraiment handicapé le rendu. Car la conviction aura été pleinement au rendez-vous, avec une fougue manifeste de la part des quatre musiciens. L’interprétation aura été plus que passionnée, et je dois tirer mon coup de chapeau à Richard Louvin pour sa prestation vocale très fidèle aux opus studio. De manière plus globale, les trois voix furent des plus convaincantes (ce qui avouons-le n’est pas si souvent le cas pour ce genre musical). Nydvind aura donc su tirer son épingle du jeu ce soir-là.
Nydvind aura mis parfaitement en valeur Eternal winter domain, nous mettant en tête nombre de paysages hivernaux et glacés. Le point le plus remarquable m’apparaît être la partie originellement acoustique de "Riding majestic crest", où la guitare sèche se voit superbement remplacée par des tonalités plus électriques mais tout aussi fines : la précision aura su briller sous les doigts de Loïc Courtete.
De son côté, "Son of fire" et "Upon the throne of north" se seront parfaitement insérés dans le set, contribuant à l’ambiance glacée en y ajoutant une touche d’efficacité. Mais le rendu global aura été parfaitement respecté, et soulignons quand même le caractère irrésistible de "Son of fire" sur scène, s’incarnant en parfait brûlot ! De son côté, la partie épique de "Upon the throne of north" aura accentué ce que les morceaux du premier opus avaient su insuffler à cette soirée.
Certes, ce sont bien "Thunderhymn", l’excellent "Deep dark north", et "Riding majestic crest" qui auront su valeureusement conquérir l’âme de l’auditeur averti… le laissant pensif, perdu dans ses songes de glace. Et c’est bien avec "Eternal winter domain" sur les oreilles que votre très cher serviteur aura quitté l’Espace B ce soir-là...
A tous ceux qui ont été déçus par Sworn to the elders, une prestation telle que celle-ci m’aura permis de m’y replonger avec une toute nouvelle attention. D’ailleurs, l’opus passe dangereusement en boucle chez moi depuis ce concert (entre deux écoutes d’Eternal winter domain bien entendu). Ainsi, je ne peux que recommander à tout amateur de la musique de Nydvind d’assister à une de leurs prestations scéniques, car nous y retrouvons avec plaisir toute l’atmosphère hivernale que circonscrit leur identité profonde. Et c’est bien là-dessus que Nydvind arrive à se démarquer de ses nombreux rivaux paganiques. Assister à une de leurs prestations confirme ce fait avéré : Nydvind demeure unique dans une scène aujourd’hui saturée. Que continue de souffler fièrement le nordic heathen metal !!!
La prestation débute logiquement par le second opus (Son of fire), qui sera uniquement représenté plus tard par "Upon the throne of north". En effet, la part belle fut laissée au mythique Eternal winter domain, à travers quatre morceaux. Ceci installe un paradoxe frappant entre la chaleur de la salle (encore plus insoutenable que tout à l’heure) et la glace mise en musique par Nydvind. L’interprétation du premier opus aura été parfaitement dosée, entre la froideur épique de "Riding majestic crest / Thunderhymn" et l’efficacité de "Blood and steel / Eclipse over the shadowed land". Les franciliens nous auront même gratifié d’une toute nouvelle pièce, "Deep dark north" (en vue d’un troisième opus à paraître prochainement). Ceci semble présager d’un retour à la froideur caractéristique du premier opus, épique et hivernal.
Le son de la prestation ne fut pas des plus limpides, ce qui n’aura au final pas vraiment handicapé le rendu. Car la conviction aura été pleinement au rendez-vous, avec une fougue manifeste de la part des quatre musiciens. L’interprétation aura été plus que passionnée, et je dois tirer mon coup de chapeau à Richard Louvin pour sa prestation vocale très fidèle aux opus studio. De manière plus globale, les trois voix furent des plus convaincantes (ce qui avouons-le n’est pas si souvent le cas pour ce genre musical). Nydvind aura donc su tirer son épingle du jeu ce soir-là.
Nydvind aura mis parfaitement en valeur Eternal winter domain, nous mettant en tête nombre de paysages hivernaux et glacés. Le point le plus remarquable m’apparaît être la partie originellement acoustique de "Riding majestic crest", où la guitare sèche se voit superbement remplacée par des tonalités plus électriques mais tout aussi fines : la précision aura su briller sous les doigts de Loïc Courtete.
De son côté, "Son of fire" et "Upon the throne of north" se seront parfaitement insérés dans le set, contribuant à l’ambiance glacée en y ajoutant une touche d’efficacité. Mais le rendu global aura été parfaitement respecté, et soulignons quand même le caractère irrésistible de "Son of fire" sur scène, s’incarnant en parfait brûlot ! De son côté, la partie épique de "Upon the throne of north" aura accentué ce que les morceaux du premier opus avaient su insuffler à cette soirée.
Certes, ce sont bien "Thunderhymn", l’excellent "Deep dark north", et "Riding majestic crest" qui auront su valeureusement conquérir l’âme de l’auditeur averti… le laissant pensif, perdu dans ses songes de glace. Et c’est bien avec "Eternal winter domain" sur les oreilles que votre très cher serviteur aura quitté l’Espace B ce soir-là...
A tous ceux qui ont été déçus par Sworn to the elders, une prestation telle que celle-ci m’aura permis de m’y replonger avec une toute nouvelle attention. D’ailleurs, l’opus passe dangereusement en boucle chez moi depuis ce concert (entre deux écoutes d’Eternal winter domain bien entendu). Ainsi, je ne peux que recommander à tout amateur de la musique de Nydvind d’assister à une de leurs prestations scéniques, car nous y retrouvons avec plaisir toute l’atmosphère hivernale que circonscrit leur identité profonde. Et c’est bien là-dessus que Nydvind arrive à se démarquer de ses nombreux rivaux paganiques. Assister à une de leurs prestations confirme ce fait avéré : Nydvind demeure unique dans une scène aujourd’hui saturée. Que continue de souffler fièrement le nordic heathen metal !!!
Set-list Nydvind :
1) Gates to a distant past / Son of fire
2) Blood and steel
3) Riding majestic crest
4) Eclipse over the shadowed land
5) Upon the throne of north
6) Deep dark north
7) Thunderhymn
1) Gates to a distant past / Son of fire
2) Blood and steel
3) Riding majestic crest
4) Eclipse over the shadowed land
5) Upon the throne of north
6) Deep dark north
7) Thunderhymn
V. Audace païenne...
Après cette excellente performance de Nydvind, c’est à Himinbjørg de clôturer cette digne soirée. Et je ne serais pas resté jusqu’au bout, d’une part du fait de la fatigue (due en grande partie à la chaleur étouffante de la salle), et d’autre part à un son brouillon et peu envoutant.
Pourtant, Himinbjørg aura présenté une musique des plus nobles, complexe et hautement sincère. Et c’est bien une qualité que je porte en profonde estime. Le groupe fera même une incursion vers son passé plus typiquement black métal (In the raven’s shadow). Malgré cette accumulation de qualités, je serais resté en dehors de l’univers développé ici, à mon grand regret. Je n’ai pas pu vivre le souffle qui m’avait parcouru le 22 février 2005 (à l’époque en première partie d’Enslaved).
Malgré cette déception due à des facteurs extérieurs au groupe, je reviendrais guetter leurs prestations ultérieures, car je pense qu’Himinbjørg est loin d’avoir dit son dernier mot...
En synthèse, je dirais que cette soirée fut de grande qualité, et ce type d’événement underground ne demande qu’à être renouvelé ! L’affiche n’avait point menti...
Pourtant, Himinbjørg aura présenté une musique des plus nobles, complexe et hautement sincère. Et c’est bien une qualité que je porte en profonde estime. Le groupe fera même une incursion vers son passé plus typiquement black métal (In the raven’s shadow). Malgré cette accumulation de qualités, je serais resté en dehors de l’univers développé ici, à mon grand regret. Je n’ai pas pu vivre le souffle qui m’avait parcouru le 22 février 2005 (à l’époque en première partie d’Enslaved).
Malgré cette déception due à des facteurs extérieurs au groupe, je reviendrais guetter leurs prestations ultérieures, car je pense qu’Himinbjørg est loin d’avoir dit son dernier mot...
En synthèse, je dirais que cette soirée fut de grande qualité, et ce type d’événement underground ne demande qu’à être renouvelé ! L’affiche n’avait point menti...
Mars 2011,
Soufflé par Vlad Tepes.
Soufflé par Vlad Tepes.
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