samedi 11 juin 2011

Bathory - "Hammerheart" (1990)


(Par Bloodhound)


Parution : Format : Label : Univers : Pays :
Avril 1990 LP Black Mark Production Viking Metal Suède


Bathory - Hammerheart (1990)
Track-list :

1) Shores In Flames
2) Valhalla
3) Baptised In Fire
4) Father To Son
5) Song To Hall Up High
6) Home Of Once Brave
7) One Rode To Asa Bay   YouTube

Line-up :

Quorthon : Vocals, Electric & Acoustic Guitars, Backing Vocals & FX.

Membres additionnels :

Vvornth : Drums & Percussion.
Kothaar : Electric Bass Guitar.


« Voyez cela : je vois mon père. Voyez cela : je vois ma mère, mes sœurs et mes frères. Voyez cela : je vois tous mes ancêtres assis qui me regardent. Et voilà qu’ils m’appellent et me demandent de prendre place à leurs côtés, dans le palais de Valhalla, là où les braves vivent à jamais »

(Le 13ème Guerrier, 1999 / Metropolitan Film & Vidéo)


Viking… of Hel

A la fin des années 80, Bathory est un des ténors du Black Metal, genre qui n’en est encore qu’à ses 1ers balbutiements et dont le succès reste très relatif, décrié par la majorité (en ce temps là, le Death Metal règne en maître et sans partage) mais déjà adulé par une poignée d’élus à l’oreille intuitive (et surtout très aguerrie). Après des débuts remarqués (merci papa) sur la compilation Scandinavian Metal Attack (1984), il compte alors à son actif quatre albums : une trilogie dite « Evil » (rappelons au passage que le nom de Bathory trouve son origine dans le morceau "Countess Bathory" de Venom, hommage à la Comtesse sanglante Hongroise) composée de Bathory (1984), The Return… (1985) et de l’incontournable Under The Sign Of The Black Mark (1987) et enfin Blood Fire Death (1988), plus War Metal que Black, qui ouvre une nouvelle ère conceptuelle dite « Viking ». A l’instar de Under The Sign Of The Black Mark (une référence ultime aujourd’hui encore, vivier de presque 90% de la scène Black actuelle), Hammerheart (1990) va lui aussi marquer son temps et révolutionner à jamais le paysage musical Scandinave.



Un Capitaine… et des Flammes

Hammerheart est donc le 2nd volet de la trilogie « Viking » (ou « Ásatrú »), laquelle s’achèvera l’année suivante avec Twilight Of the Gods (1991). Visuellement parlant, l’artwork s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur avec une peinture évoquant le passé glorieux des pays Nordiques. Tirée d’un tableau de Sir Franck Dicksee, A Viking’s Last Journey (1893), la pochette représente les funérailles d’un guerrier (roi ?) Viking, alors que ses frères d’armes envoient son drakkar enflammé dans les flots pour son ultime voyage. Tout est là. Le contenu, si Quorthon le dédie toujours à la gloire de ses ancêtres, marque quant à lui une rupture totale avec Blood Fire Death. Exit la furie guerrière des Walkyries et place à un passé authentique: celui de la Scandinavie pré-chrétienne, avec ses rites et son folklore. Folklore… le maître mot est lâché… Musicalement, Hammerheart ne ressemble en rien à ce que la scène Metal a pu engendrer jusqu’alors : Quorthon nous livre ici une œuvre unique et personnelle, un Metal aux influences si bien assimilées que devenues transparentes, croisé de chœurs épiques donnant la chair de poule, le tout saupoudré d’une légère pincée de samples venant ajouter de fugitives images sonores à cette plongée vertigineuse dans la passé. Fermez les yeux et laissez-vous conter cette saga, écoutez les rames frapper les flots et joignez-vous aux chœurs accompagnant l’âme de votre compagnon de combat vers le Valhalla, vivez au rythme champêtre de ce village ancestral et accourez voir naître votre 1er fils, pour le prendre dans vos bras et le lever haut vers le ciel, retrouvez ces valeurs perdues que sont fierté et honneur… Il est assez incroyable de se dire qu’une si dépaysante magie ait pu être reconstituée depuis un garage (oui, c’est sûr, « Heavenshore Studio », ça fait plus reluisant). Evidemment, lorsque j’évoque la transcendante beauté de cette œuvre, il y a toujours un jeune con (toi là bas ?) pour tenter de me damer le pion en me sortant l’argument qui tue : « Oui, mais y a des fois où Quorthon, il chante faux ! ». A cela, jeune insolent, je réponds… oui… oui, c’est vrai, parfois le chant dérape un peu, il faudrait être de mauvaise foi pour nier l’évidence, mais est-ce réellement là le plus important ? Car tout faux qu’il soit par moment, ce chant là est sincère et vient du cœur, et c’est paradoxalement là toute sa force (et toc !), ce qui donne à Hammerheart ce côté si authentique. Et il faut être un guerrier d’une grande bravoure pour oser imposer contre vents et marées un album aussi atypique, véritable suicide commercial compte-tenu des styles en vogue à cette époque, album rebelle au cœur même d’un courant musical contestataire… Habité par la nostalgie, l’album débute par d’anciens rites funéraires et nous fait revivre le quotidien de ces fiers hommes du Nord ; il se clôture par un deuil à venir : un homme venu de l’autre côté de l’océan vient de débarquer à Asa Bay et porte autour du cou une croix en or… c’est la fin d’une ère. Bientôt débutera la colonisation chrétienne, qui laissera dans l’âme des Scandinaves des stigmates aussi profonds que les fjords dans leurs terres. Ne nous y trompons pas : loin de la teneur Satanique de sa 1ère trilogie, Quorthon continue sa révolte et lance ici un nouvel appel païen, sous forme de quête identitaire. Cet appel sera entendu, probablement même au-delà de ses espérances. Tel une corne de brume, il va retentir de plus en plus loin et bientôt, de façon plus sinistre, de nouveaux feux vont illuminer le ciel Nordique.



Epique Echo… des Rames

Quorthon nous a quittés le 7 juin 2004, laissant derrière lui un héritage musical immense. Après avoir clôturé en 1991 sa 2nde trilogie avec Twilight Of The Gods (continuité directe de son prédécesseur, l’originalité en moins), il a ensuite tourné la page pour une période « Thrash » de triste mémoire. Mais il aura entre-temps fait de nombreux émules et une nouvelle génération va vite reprendre le flambeau, prête à rallumer les feux de Midgard… Si ses compatriotes Suédois vont plutôt revendiquer l’influence « Evil », c’est du côté de ses cousins Norvégiens que l’apanage culturel « Viking » aura le plus d’impact : sept ans après Hammerheart, un nouveau feu (Eld en Norvégien) va illuminer nos ténèbres de servitude, mais c’est une autre histoire…


« Lorsque le vent hurle mon nom, et qu’est venue l’heure de ma mort, alors recouvrez-moi de ma cape et déposez mon épée à mes côtés. Puis déposez-moi sur un drakkar et laissez-le aller au gré des flots. Laissez les flammes purifier mon âme afin qu’elle s’élève… »

(Bathory, Shores In Flames, Hammerheart / 1990)



Mai 2011,
Rédigée par Bloodhound.


Quorthorn - Bathory


Myspace

www.myspace.com/bathoryofficial


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