(Par Gabriel Leroy)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
Août 2004 | LP | Cartesian Records (Royaume-Uni) et Renaissance Records (Europe et USA en 2008) | Rock/Punk | Royaume-Uni |
|
Line-up :
Georgina « Grog » Lisee : Chant et Basse. Drew Richards : Guitare. Al Fletcher : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Guitares grasses et rébellion vocale ! Voilà une harangue qui siérait bien à Die So Fluid, groupe anglais qui se dit influencé par Siouxsie et Metallica, excusez du peu ! Et je me réjouis de cette alchimie tant la mixture sonore produite me donne envie d’y mordre.
Die So Fluid c’est d’abord une énergie contagieuse, un déferlante d’électricité, un son capable de vous réanimer, de vous sortir de la léthargie du quotidien.
Die So Fluid c’est d’abord une énergie contagieuse, un déferlante d’électricité, un son capable de vous réanimer, de vous sortir de la léthargie du quotidien.
A tous points de vue, à l’instar de Siouxsie, c’est ici la femme fatale qui tient le devant de la scène. Son chant est toutefois moins mystique que celui de la grande prêtresse punk dont elle revendique à raison l’héritage. Mais sa vitalité compense très largement la chose. Sa voix n’est certes ni pure ni particulièrement belle. Mais elle porte par contre tout un être en révolte. Et c’est bien là le point fort de l’artiste, cette vibration criarde qui, à ses points culminants, provient véritablement des entrailles, maltraitant les cordes vocales au passage pour notre plus grand plaisir. Contrairement à des groupes plus durs comme Otep ou My Ruin, cette rage ne se déverse pas en flots ininterrompus, mais seulement à des moments stratégiques. Contraste délicieux, la voix peut aussi prendre par instants des couleurs plus calmes et sensibles. Et c’est cette partition aux multiples facettes, passant de notes criardes à des poussées gueulantes suivies de lentes douceurs qui rend l’ensemble véritablement succulent, chaque changement de ton mettant le suivant en valeur.
Mais ne vous laissez pas abuser par les apparences. Die So Fluid n’est pas qu’engagement physique et leurs mots criés sont aussi profondément pensés. Sous les propos hachés de ces anglais insoumis se creuse une écriture souvent inspirée. Les dix morceaux nous révèlent un univers post moderne, désabusé, tourmenté et un peu morbide… en somme assez lucide.
“And the only thing that you can trust is the approaching night when dust returns to dust.”
L’écriture est critique, hargneuse, dédaigneuse, intelligente.
"You’re walking Escher’s path from wich you cannot stray"
Mais aussi poétique… à sa façon.
"Would you be my bride. Suck my juices dry. Toss the bones aside.”
Les relations humaines y sont décrites dans leurs plus sombres atours, dans leurs plus mauvais rapports de force : domination, incompréhension, hypocrisie, manipulation, oppression, trahison.
"Crush them into the ground to make yourself look tall. Though little seeds grow from cesspit scorn”
Mais l’être se rebelle, proclame sa différence et laisse transparaitre entre ses violences une véritable sensibilité.
“Just a lotus in the sewer. But your roots grow deeper still. No one ever understood you. I’m the one who always will.”
“I need to feel your arms at last to still the future rushing by"
Réservé d'abord au Royaume-uni, puis sorti chez nous en 2008 chez Renaissance Records, ce premier album du groupe est très homogène mais sans redite. Chaque morceau apporte son lot d’énergies et de contrastes. La musique sans réinventer quoi que ce soit y porte toujours solidement le chant primordial. Petit coup de cœur pour le titre "Suck me dry" qui commence pourtant de façon très gentille et qui plonge ensuite dans une alternance de filets de voix sensuelle et de cris intenses à vous en arracher la poitrine.
Petite éraflure dans mon engouement : L’artwork certes original et soigné s’avère très mal choisi. Ses dessins des membres du groupe au pays des zombies, accompagnent, je pense, assez mal la musique contenue. Le clip du morceau éponyme est également un monstre de mauvais goût. Dommage.
Musicalement on regrettera peut-être les rythmes souvent très carrés des lignes vocales. Mais une fois passée l’aridité des premières écoutes, la chair essentielle du son s’apprivoise, se révèle et se fait une place de choix dans l’oreille.
Au final Spawn of Dysfunction est sur toute sa longueur un excellent défouloir, une catharsis efficace, tout en laissant derrière elle les traces d’une belle personnalité. Pour ma part, je ne m’en lasse pas.
Mais ne vous laissez pas abuser par les apparences. Die So Fluid n’est pas qu’engagement physique et leurs mots criés sont aussi profondément pensés. Sous les propos hachés de ces anglais insoumis se creuse une écriture souvent inspirée. Les dix morceaux nous révèlent un univers post moderne, désabusé, tourmenté et un peu morbide… en somme assez lucide.
“And the only thing that you can trust is the approaching night when dust returns to dust.”
L’écriture est critique, hargneuse, dédaigneuse, intelligente.
"You’re walking Escher’s path from wich you cannot stray"
Mais aussi poétique… à sa façon.
"Would you be my bride. Suck my juices dry. Toss the bones aside.”
Les relations humaines y sont décrites dans leurs plus sombres atours, dans leurs plus mauvais rapports de force : domination, incompréhension, hypocrisie, manipulation, oppression, trahison.
"Crush them into the ground to make yourself look tall. Though little seeds grow from cesspit scorn”
Mais l’être se rebelle, proclame sa différence et laisse transparaitre entre ses violences une véritable sensibilité.
“Just a lotus in the sewer. But your roots grow deeper still. No one ever understood you. I’m the one who always will.”
“I need to feel your arms at last to still the future rushing by"
Réservé d'abord au Royaume-uni, puis sorti chez nous en 2008 chez Renaissance Records, ce premier album du groupe est très homogène mais sans redite. Chaque morceau apporte son lot d’énergies et de contrastes. La musique sans réinventer quoi que ce soit y porte toujours solidement le chant primordial. Petit coup de cœur pour le titre "Suck me dry" qui commence pourtant de façon très gentille et qui plonge ensuite dans une alternance de filets de voix sensuelle et de cris intenses à vous en arracher la poitrine.
Petite éraflure dans mon engouement : L’artwork certes original et soigné s’avère très mal choisi. Ses dessins des membres du groupe au pays des zombies, accompagnent, je pense, assez mal la musique contenue. Le clip du morceau éponyme est également un monstre de mauvais goût. Dommage.
Musicalement on regrettera peut-être les rythmes souvent très carrés des lignes vocales. Mais une fois passée l’aridité des premières écoutes, la chair essentielle du son s’apprivoise, se révèle et se fait une place de choix dans l’oreille.
Au final Spawn of Dysfunction est sur toute sa longueur un excellent défouloir, une catharsis efficace, tout en laissant derrière elle les traces d’une belle personnalité. Pour ma part, je ne m’en lasse pas.
Juin 2011,
Rédigée par Gabriel Leroy.
Rédigée par Gabriel Leroy.
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