(Par Gwenn)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
2013 | LP | Auto-production | Hostile Brutal Black | France |
Line-up de l'album :
Sotää : Guitare et chant. Hellesylt : Batterie. Ozrib : Basse. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Odium. Anecdote
entre parenthèses : cherchant le groupe sur Metal Archives j’ai découvert
l’existence de bon nombre de groupes portant ce nom venant de pays très divers.
Je ne connais pas l’origine du nom de celui que je chronique ce jour. J’ai eu
la chance de pouvoir le découvrir par le biais d’un concert : c’était en novembre
2010 en pleine Bretagne profonde (Arvorig
Du festival, au pays de Brocéliande pour les amoureux des fées). Odium y a partagé une très belle
affiche avec des groupes comme Malhkebre,
Enthroned ou Christicide, sans compter les excellents musiciens de Morzhol. Ils ont pu à travers ce
concert déployer toute leur agressivité et déjà ce jour j’ai pu sentir que pour
eux, la motivation est un mot très réducteur.
Composé
de trois musiciens et mené d’une main de fer dans un gant de velours par Sotää, le groupe niçois marque sa
progression depuis 2007 par une première démo "Shadow of Falling" et surtout un premier album, "Universal Genocide" qui a vu le
jour en 2010. Ces deux œuvres ont été distribuées par Funeral Ends Production (le label de Sotää). "The Monolith of Hate" est un produit fini en attente
d’un nouveau label. Vu la qualité de sa production et de son contenu (et nous
en reparlerons ici), c’est encore à se demander comment le groupe a tant de mal
à trouver chaussure à son pied.
Le
visuel de "Monolith of Hate"
s’articule autour d’un paysage qui évoque la destruction. Le ciel est jaunâtre
et nuageux, et au premier plan s’érige un tas de cadavres d’une hauteur
dérangeante. En second plan se détachent des bâtiments en décomposition qui
semblent former un paysage d'après-guerre.
La
première fois que j’ai mis l’album dans la tour de mon PC je me suis dit que ça
n’avait plus rien à voir entre l’énergie un peu brouillonne et homogène de "Universal Genocide". L’album ici
est un concentré de haine sans reprise de souffle découpé en 14 titres dont chacun
se distingue grâce à une identité propre.
Procreating Insanity
est une accroche sans précédent qui fait écarquiller les yeux. D’une qualité
sur laquelle il n’y a rien à redire, ce titre est tout à fait à sa place. Nous
trouvons également des riffs atrocement délicieux comme sur The
Reign of Those who Die, mais les
auditeurs non-initiés auront peut-être un peu de mal à entrer dans toutes les
subtilités de l’album. Il y a quelques passages plus contrastés qui me
rappellent bien plus Mayhem (par le
titre par exemple Altar of Chaos…)
que Marduk. Il y a dans la propreté
incisive de l’ensemble de l’album quelque chose des suédois, oui, mais Odium arrive quand bien même à s’en
détacher. Le chant est plus homogène, plus noyé dans la musique ce qui a pour
avantage de mettre la totalité des musiciens en valeur. Sur Legio CXVI Ferrata et Into the Void nous pouvons remarquer
quelques expérimentations sonores un peu abstraites, choses qu’affectionne le
groupe Marduk en effet, mais cela est
moins poussé quand même chez Odium pour
qui l’essentialité reste l’ingrédient de base.
Overture est une respiration intelligente qui coupe le disque
en deux parties mais je ne saurais encore dire laquelle est la plus violente.
Le groupe définit son style comme étant de l’hostile brutal black et pour le
coup, c’est une dénomination très cohérente avec le ressenti que l’on a en
écoutant les pistes. Nous avons quelques pointes qui pourraient s’affilier à du
brutal death dans les structures et le déploiement d’énergie, comme des
explosions les unes après les autres. Cependant nous gardons durant tout
l’album cet esprit black metal indispensable à qui aime ce courant : une forme
d’esprit old-school mais vivant dans son temps et surtout d’une efficacité
surprenante.
L’album se termine sur The Grand Final qui réalise nos fantasmes d’un éclatement autant
quantitatif que qualitatif.
Odium promet mais aussi réalise, et démarre une
ascension que nous aurions du mal à nier.
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