(Par LeMasc)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
3 septembre 2013 | LP | Columbia Records | Electro/Indus inclassable | Etats-Unis |
Track-list :
1) The
Eater of Dreams
2)
Copy of A
4)
Find my Way
5) All Time Low
6) Disappointed
7) Everything
8) Satellite
9) Various Methods of Escape
10) Running
11) I Would for You
12) In Two
13) While I’m Still Here
14) Black Noise
Bonus-Track (CD uniquement) :
1) Find My Way [Oneohtrix Point Never remix]
2)
All Time Low [Todd Rundgren remix]
3) While I'm Still Here [Breyer P-Orridge
'Howler' remix] |
Line-up de l'album :
Trent Reznor : Vocaux et instruments divers. |
Musiciens additionnels :
Alessandro Cortini : Synthétiseur (The Eater of Dreams/Came Back Haunted). Lindsey Buckingham : Guitare (Copy of A/In Two/While I’m Still Here). Ilan Rubin : Batterie live (I Would for You), toms (Copy of A/Came Back Haunted). Adrian Belew : Guitare (Find my Way/All Time Lo/Various Methods of Escape/In Two), choeurs (Everything/I Would for You) & synthétiseur (Everything). Pino Palladino : Basse (Copy of A/All Time Low/Various Methods of Escape/While I’m Still Here). Eugene Goreshter : Synthétiseur (Disappointe/I Would for You/In Two), cordes (Disappointed), violon (I Would for You) & basse (In Two). Joshua Eustis : Choeurs (I Would for You). |
Pour
commencer l’année 2014 en beauté, je m’attaque à du gros et pas n’importe
lequel… En effet, Nine Inch Nails
fait partie des groupes que j’écoute depuis plus de vingt ans et dont je suis
fan à l’instar de Napalm Death, S.U.P./Supuration, Unwound et Unsane dans
d’autres styles.
Donc
comme je le disais, du gros, car NIN
est un gros. L’histoire a débuté en 1989, époque à laquelle Mr Self Destruct alias Trent Reznor sortait
son premier album “Pretty Hate Machine“
en présentant le groupe de cette manière : « Nine Inch Nails is
Trent Reznor ». Vingt-cinq ans ont passé et c’est toujours le cas,
sachant s’entourer de différents musiciens pour la scène et de quelques autres
pour l’enregistrement des albums, le compositeur et musicien principal restant
lui-même.
Depuis
le début, il a pris pour habitude de numéroter chaque enregistrement officiel
qu’il fait que ce soit un album, un DVD, un live ou un EP ; du coup “Hesitation Marks“ porte le numéro halo28, pas mal quand même, sachant
qu’il est resté cinq sans rien produire avec NIN préférant se consacrer, avec son ami Atticus Ross, aux bandes
originales de films (“The Social Network“
et “Millenium“) ou à How To Destroy Angels son autre groupe
pour lequel il met NIN en retraite
et dans lequel on retrouve sa femme Mariqueen Maandig et bien sûr Atticus.
Alors les B.O. sont vraiment
extraordinaires mais les deux EP’s et l’album qu’il a sorti avec How To Destroy Angels ont vraiment reçu
des critiques déplorables de la presse. Quant à moi, ce ne fut pas mon cas, car
le fan que je suis y a trouvé son compte… Bref, toujours est-il qu’il a mis ce
projet de côté afin de revenir à NIN,
pour notre plus grand bonheur à tous…
Alors, qu’en est-il de ce nouvel
album ? Parce que NIN, je
pourrais en parler pendant des heures mais ce qui nous intéresse c’est : est-il
à l’ancienne ? reprend-il la suite laissé par “The Slip“ ? intègre-t-il les nouvelles influences explorées
par ses différents projets ? C’est ce que je vais essayer de découvrir.
Après une petite intro d’une minute c’est Copy of A qui lance cet opus et qui nous
rappelle, comme il se doit, que NIN n’est
pas mort, le refrain entêtant à souhait, la rythmique soutenue à la façon d’un
bon titre électro comme Trent sait les faire. Les sonorités sont une merveille
et on se retrouve dans ce monde laissé en suspens cinq ans plus tôt. Comme le
décrit les paroles, ce n’est que la copie de la copie, alors c’est un peu vrai
car on reconnait tout de suite l’auteur mais m’étant repenché sur les deux
derniers, je trouve que cela sonne plus pop, sûrement grâce à son passage dans How To Destroy Angels
Il est vrai que les bonnes vieilles
sonorités saturées n’y étaient pas sur le premier titre mais quand on se penche
sur Came Back Haunted, l’évidence
saute aux oreilles : le retour est bien amorcé car les guitares sont là,
et la puissance aussi… et il le dit
lui-même, il est revenu hanté, alors on peut se demander hanté par quoi, un
manque de NIN ou rien à voir et
c’est le titre qui veut ça…
L’ambiance se repose tout de suite avec Find my Way, cherchant à interpeller
l’auditeur sur un morceau travaillant sur la nappe planante et le chant si doux
avec lequel il arrive à nous plonger dans ce monde à la fois mélancolique et rédempteur.
Le coté électro-pop reprend le dessus sur All
Time Low ne nous laissant pas insensible dès que la rythmique appuie un
peu, juste une tuerie.
Alors déçu ? Surtout pas, les
questions posées par Disappointed, je
les prends pour moi et même si je ne peux y répondre, la mélodie principale me
tire de la torpeur qui m’envahit et me laisse songeur… la rythmique s’emballe
sur Everything avec le retour des
guitares saturées et donc le gros son, ainsi qu’un passage en clair dont le
riff rappelle vaguement un petit In
Between Days de The Cure,
vraiment excellent.
Comme son nom l’indique Satellite vous tourne autour balançant
au fur et à mesure différentes sonorités vous pénétrant de toute part, vous
obsédant, le riff de guitare planant à souhait aidant à vous démonter le cervelet
afin de vous lobotomiser sur place, une merveille. Puis Various Methods of Escape vient enfoncer le clou de l’entêtement
psychologique, faisant tourner un riff lancinant juste exceptionnel à la
manière d’un NIN vous me direz, mais
cela faisait si longtemps, et c’est tellement bon….
Running
est l’exemple parfait, démontrant la capacité de Trent à faire peu de paroles
et de répéter inlassablement les mêmes phrases durant un morceau sans que
celui-ci n’en devienne pénible alors que l’on voit ça tellement couramment dans
la variété et ça nous gonfle… je crois que c’est ce qu’on appelle le talent… et
ça il en a, on n’en doute plus. Un morceau comme I Would for You suffit à lui seul à vous faire perdre les pédales
de la réalité afin de vous transporter vers une sorte de bien-être où le seul
souhait serait d’y rester et que le morceau jamais ne s’arrête… splendide !
Du coup, que dire de In Two qui s’enchaine parfaitement avec la précédente, vous
martelant le cerveau par sa rythmique ni dure, ni sage, laissant un riff de
guitare faire la transition avec le retour à la pareille ? C’est bon, mais c’est bon, il
y a même un petit break à l’ancienne, tout calme avec le chant en retrait tout
doux, une marque de fabrique… Le retour de la puissance vous percutant de plein
fouet, alors que While I’m Still There
prend le relais sans transition afin d’imprimer dans votre tête ce qu’est NIN, à savoir une mélodie entêtante, une rythmique comme il faut et
avant tout une voix… afin de ne laisser que Black
Noise clôturer cet opus en ne gardant que l’essentiel de la précédente et
lui faisant monter un noise crescendo, puis plus rien……
La magnifique version deluxe que j’ai entre
les mains est un digipack sous forme de book, avec le cd de l’album en préface,
les paroles et contributions au fil des pages, et un CD de remixes en prologue.
Ce dernier propose une version différente
de Find my Way puis de All Time
Low et enfin de While I'm Still Here.
Les fans se verront ravis de ce supplément, les autres se contenteront d’une
version plastique de base ne possédant pas ces 3 morceaux qui ne sont pas non
plus indispensables… mais bon quand on aime…
Alors voilà ce qu’est “Hesitation Marks“, un super disque de Nine Inch Nails, dans la veine de ce qu’il a toujours fait, sans
révolutionner le style mais en y apportant juste de quoi trouver encore et
toujours de nouvelles voies d’exploration.
J’avais
peur qu’il se soit vraiment “popisé“, si je peux me permettre l’invention du
terme, et retrouver un album aseptisé et purement commercial, mais les écoutes
répétées permettent l’approfondissement de la compréhension et m’ont permis
d’en cerner plus d’une subtilité à côté desquelles je serais surement passé.
Merci NIN, merci Trent et vivement
le mois de mai, pour voir ça sur scène.
Janvier 2014,
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