Fall of Summer 2014
Day 2
(par Dökkalfar)
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Moment : 06/09/14.
Lieu : Base régionale de loisirs de Vaires-Torcy (Torcy, 77).
Lieu : Base régionale de loisirs de Vaires-Torcy (Torcy, 77).
2ème jour du Fall of Summer : remis de ses émotions, passé une nuit dans un
vrai lit, ce qui a grandement aidé à récupérer.
Il est autour de 12h30, direction donc à
nouveau la gare de Torcy pour tenter de voir un bout de Vorkreist. Sauf que contrairement à la veille où j’ai pu avoir une
navette rapidement, là c’était le désert total : quelques metalheads du
samedi attendaient à la gare des bus sans savoir lequel prendre, avec
l’impossibilité d’être renseigné, à croire que les navettes n’ont été prévues
que pour l’arrivée des campeurs le vendredi, et non pour les Parisiens qui
rentraient chez eux entre les deux jours et les festivaliers d’un seul jour.
Plusieurs minutes passent, un bus passe, on demande à un chauffeur et on se
rend compte que nos infos sont contradictoires. On finit par prendre le bus que
le site du Fall of Summer indique,
on nous informe que le trajet met une vingtaine de minutes… Au bout de 45
grosses minutes, il est presque 15h et je trépigne, j’ai déjà raté le set de Den Saakaldte et ne veux surtout pas
rater Code. Déposé loin, très loin
du site, de l’autre côté du lac, je mets près de 25 minutes à arriver près des
scènes après une longue course éreintante, course qui me permet de voir une
petite moitié de la prestation des Anglais.
Groupes :
Code | Debauchery | Assassin |
Salem | Artillery | Ahab |
Cancer | Pentagram | Ascension |
Sodom | Enslaved |
J’arrive donc devant la Sanctuary Stage où je peux me caler à côté d’un chevelu qui fera du
headspinning pendant une bonne partie du concert. Je fais mes quelques photos
puis me pose pour apprécier ces quelques minutes de leur black avant-gardiste.
Leur album "Augura Nox"
avait été une grosse claque pour le fan du genre que je suis. Longtemps
annoncé, cet album est une merveille et leur chanteur Wachian est une sorte de
mélange entre Paul Kuhr (Novembers Doom)
avant sa surprenante perte de poids, et ICS Vortex, entre vocaux death/black et
envolées mélodiques parfois grandiloquentes propres au genre. Un set sobre,
très élégant, pour une musique qui l’est toute autant, qui contraste un peu
avec la majorité des groupes présents ce week-end, et qui a dû rendre perplexe
une bonne partie du public.
Après ce superbe moment, c’est autour de Debauchery de fouler la Sanctuary Stage, pour un set à l’opposé
de celui de Code.
Set-list Code :
1) The Cotton
Optic
2) Edysis
3) Trace
4) Smother
5) The Lazarus
Chord
6) Rattle
7) Possession is
the Medicine
8) Triptych
9) Cloud-Formed
Autre ambiance donc avec les fous furieux
allemands de Debauchery. Des faux
cadavres de femmes ensanglantés posés sur la scène, des piles de têtes de
femmes, des troncs empalés par les micros : là on n’est vraiment plus dans
la finesse. Je ne sais pas si on doit se réjouir ou non qu’il eut été interdit
en France d’avoir de vraies femmes dans le décor comme il l’est possible en
Allemagne, mais ça a le mérite d’annoncer la couleur. Inutile de vous dire que
le mélange facile Sexe/Sang/Militaire n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais
le groupe plait aux metalheads présents qui se lâchent en multipliant les
pogos. Pour la musique, ça reste du
thrash classique mais efficace, mais qui mériterait cependant à mes yeux d’être
travaillé autant que le décorum. Après c’est une affaire de goût et ils
correspondent tout à fait au festival.
Le set de Debauchery se termine tandis que je pars me poser près de la Blackwaters Stage avec des amis et fais donc l’impasse sur ce second groupe de trasheux allemands du jour.
Set-list Assassin :
1) Fight (To Stop the Tyranny)
2) Breaking the Silence
3) The Last Man
4) Forbidden Reality
5) Baka
6) Destroy the State
7) Assassin
Pendant ma « pause », j’ai l’occasion
d’entendre les balances de Salem,
groupe que je connais très peu. J’avais eu l’occasion de les écouter il y a
quelques années lors de la sortie de l’album "Necessary Evil" grâce à un sample d’un numéro de Metallian et c’est
un plaisir de les voir sur scène. Groupe israélien existant depuis près de
trente ans, moins connu, car moins accessible peut-être, que leurs compatriotes
Orphaned Land, Salem pratique une sorte de doom/death avec alternance de vocaux
clairs et death, un son assez inclassable et déroutant. Le peu que nous
entendons des balances suffit à nous convaincre d’aller tendre l’oreille dans
la fosse, tandis qu’Assassin termine
son set. Salem commence à jouer
devant une foule très clairsemée, Ze'ev Tananboim (chant) a beau faire le
spectacle quitte à prendre des risques en montant sur la structure de la scène,
ça ne fait pas venir le public. Dommage car leur prestation est vraiment
plaisante, et leur death original fait son petit effet. A revoir dans en salle
pour pouvoir apprécier dans d’autres conditions, et avec une foule plus motivée
et investie.
Après ce « frustrant » concert de Salem, je me déplace vers la Sanctuary Stage pour voir un autre
groupe trentenaire, à savoir les thrasheux danois d’Artillery (oui, encore du thrash). Pour tout vous dire, comme bon nombre
de groupes du genre, je ne connaissais Artillery
que de nom, mais cette fois j’ai été profondément emballé. L’arrivée du « jeune
» Michael Dahl au chant semble avoir fait énormément de bien au groupe et
vocalement il impressionne par ses envolées. Des musiciens impeccables, un
chanteur hyper actif et « charmant ». Les titres s’enchaînent, et contrairement
à bon nombre de groupes du genre, je ne m’ennuie pas une seconde et n’ai pas
l’impression d’écouter le même morceau pendant 45 minutes. Une autre bonne (re)découverte
pour moi, avec un public qui semble avoir apprécié. Mais le temps presse, il
faut que je retourne rapidement à la Blackwaters
Stage pour voir les doomeux d’Ahab.
Set-list Artillery :
1) Chill My
Bones (Burn My Flesh)
2) Legions
3) When Death
Comes
4) By
Inheritance
5) The Challenge
6) Khomaniac
7) Terror Squad
Tout le monde, ou presque je suppose, a été
surpris de voir à l’affiche d’un festival étiqueté thrash/black métal un groupe
de funeral doom. Mais les fans du genre, donc je fais partie, ont été ravis de
pouvoir enfin découvrir sur scène en France ces Allemands. Bon ici, tout est des
plus sobres, réduit à l’essentiel, ça fait un bien fou de voir des mecs
habillés « normalement », là pour jouer leur musique, créer leur ambiance et
faire plaisir au public. Sur les 45 minutes de set, 4 titres au rythme
pachydermique seront joués (oui, c’est bien du doom), et on ne peut
qu’apprécier cette lenteur offerte par les Allemands qui dénote avec la vitesse
des groupes entendus précédemment. Les membres parlent peu, Daniel Droste leur
chanteur, s’essaie tout de même à quelques mots de Français, même si les fans
du 1er rang sont conquis d’avance. Au final, un concert magnifique,
qui permet de terminer de la plus belle des façons cet après-midi de concerts.
Set-list Ahab :
1) The Divinity
of Oceans
2) Old Thunder
3) Deliverance
4) The Hunt
Désolé, j’ai fait l’impasse sur ces vétérans du thrash britannique, trop encore dans l’ambiance d’Ahab. J’avais envie de me poser en attendant la venue de Pentagram.
Set-list Cancer :
1) Cancer
Fucking Cancer / Witch Hunt
2) Death Shall
Rise
3) Into the Acid
4) Die Die
5) Tasteless
Incest
6) To the Gory
End
7) Bloodbath
8) Body Count
9) Hung, Drawn
and Quartered
10) Dethroned
Emperor (cover Celtic Frost)
Il est 21h, Cancer a presque terminé son set et je décide d’aller me placer
dans la fosse de la Blackwaters Stage
pour le début de Pentagram. Après Black Sabbath au Hellfest, ce sont les
autres inventeurs du doom que l’on a l’occasion de voir sur scène cet été.
Contrairement à certains, la prestation de ce bon vieux Ozzy m’avait plutôt
convaincu en juin, et j’étais impatient de voir ce qu’il en serait pour ce
« pluri-revenant » qu’est Bobby Liebling. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a la pêche pour
quelqu’un qui a frôlé la mort : démonstratif, virevoltant, bien plus actif
que nombre de groupes plus jeunes. Le son est plutôt bon proche de la scène,
mais s’apprécie encore plus en s’éloignant un peu, vraiment impressionnant. La
voix de Bobby porte, les soli de Victor Griffin s’enchaînent, la basse de Greg
Turley ronronne comme il faut, et leur nouveau batteur assure derrière les
fûts ; tout bonnement imparable, un sacré moment.
Mais il
est temps de bouger vers la Sanctuary
Stage pour aller voir Ascension,
à mes yeux LA curiosité de ce week-end avec Bölzer.
Set-list Pentagram :
1) Sign of the
Wolf (Pentagram)
2) When the
Screams Come
3) Call the Man
4) Nothing Left
5) Relentless
6) Broken Vows
Encore :
7) Be Forewarned
8) 20 Buck Spin
Pour être honnête, je n’ai découvert ce groupe que lorsque leur nom a
été annoncé au Fall of Summer. Je
reste avant tout un fan de stoner, donc
je ne vais pas naturellement vers des groupes de black métal, enfin
passons. Je me suis donc penché par curiosité sur leur unique album "Consolamentum" sorti en 2010, et je
dois admettre que leur black mélodique un peu psyché/mystique m’a franchement
plu, donc l’envie de les voir en live était là. Et force est de constater que
je n’ai pas été déçu. Déjà l’ambiance « gothico-occulte », lumière tamisée à
dominante rouge, bougies et fumée font leur petit effet, puis arrivent en
silence les différents membres du groupe, qui hormis leur excellent et
charismatique front man, ne bougeront pas d’un mètre ou presque durant toute la
prestation. Maquillage noir et capuche pour le gratteux que j’ai en face de
moi, haillons et maquillage blanc pour le front man, accentuant ce côté «
horrifique ». Quant à la bassiste et l’autre guitariste, souvent cachés par
l’opaque fumée, je n’ai pu que les entrapercevoir. Les compositions tirées de
leur unique album s’enchaînent, et on est véritablement pris dans cette messe
de black métal aux accents parfois doom. Une excellente surprise, vivement le
second album !
Je fais
l’impasse sur Sodom, car vous
l’aurez compris le thrash allemand n’est pas du tout ma « came », et
je préfère rester à la Sanctuary Stage
afin d’être idéalement placé pour l’une de mes plus grosses attentes du
week-end, à savoir Enslaved.
Set-list Sodom :
1) Agent Orange
2) In War and
Pieces
3) Outbreak of
Evil
4) Surfin' Bird
/ The Saw is the Law
5) Sodomy and
Lust
6) Stigmatized
7) Blasphemer
8) City of God
9) Burst Command
'til War
10) M-16
11) Remember the
Fallen
Idéalement
placé au centre du 1er rang, c’est la 4ème fois que je
vois Enslaved après une première
fois dans un petit club à Lille puis 2 fois au Hellfest, mais rarement bien
placé. C’est avec un immense plaisir que je retrouve un groupe qui au fil des
années est devenu un de mes groupes préférés dans le black prog, et même tous
genres et sous-genres confondus. J’assiste avec quelques autres fans aux
balances du groupe, toujours aussi détendus mais faisant attention au moindre
détail. Petit à petit la foule devient de plus en plus nombreuse à mesure que
la fin du set de Sodom arrive sur
l’autre scène.
Enslaved commence enfin à jouer,
c’est une grande histoire d’amour que Grutle et sa bande entretiennent avec la
France, et ça se confirmera une nouvelle fois ce soir. Une set-list assez
classique avec les inévitables Ruun
et Isa, mais on n’en demande pas
plus : le groupe s’amuse, chacun des membres est communicatif à sa
manière, osant se vanner les uns les autres. Mais le moment le plus inattendu a
été lorsque Grutle décide d’entonner une… Marseillaise,
qui permet de constater que la plupart des metalheads situés dans les premiers
rangs ne la connaissent pas. Toujours
est-il que les mecs ne se prennent pas au sérieux, jouent avec le public tout
en composant des chansons géniales. Que demander de plus ? Super moment
une nouvelle fois grâce au combo norvégien.
Set-list Enslaved :
1) Death in the
Eyes of Dawn
2) Ruun
3) Ethica Odini
4) RIITIIR
5) As Fire Swept
Clean the Earth
6) Allfaðr
Oðinn
7) Isa
Comme
pour la veille, des obligations de transports m’obligent à écourter ma venue
sur le site. Je prends tout de même 5-10 minutes pour apprécier un bout de la
prestation de Watain et rentre. Dommage
pour Bömbers.
Il est
1h du matin, et je suis rincé. Forcément moins intense qu’un Hellfest qui met
sur les rotules pour peu qu’on fasse les 3 jours de façon « active », cette première édition du Fall of Summer aura été à mes yeux un
véritable succès pour plusieurs raisons :
- Un site parfait pour cette
période de l’année,
- Un cadre sublime,
- Une disposition des scènes
idéale,
- Une programmation au final
assez variée (et ce malgré cette archi-domination de thrash et de black métal,
mais c’est l’esprit du festival),
- Des prestations alternées
pour permettre à ceux qui veulent de ne rien rater,
- Une nourriture et un
merchandising bon marchés,
Ceci
étant, il faudra régler ce problème de navettes pour l’année prochaine, et
d’après les échos que j’ai pu avoir, agrandir la zone de camping (impossible de
donner un avis personnel vu que je n’y ai pas mis les pieds). Pour le reste,
rien à redire si ce n’est le problème inhérent des toilettes en festival (et encore
plus quand il fait noir). Vivement la seconde édition !
17 octobre 2014,
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