(Par Inquisitor)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
17 avril 2015 | LP | Relapse Records | Death Metal | Etats-Unis (Californie) |
Line-up de l'album :
Daniel Gonzalez : Guitare. Matt Harvey : Chant et guitare. Robin Mazen : Basse. Gus Rios : Batterie et guitare. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Hé,
j'ai une histoire à vous raconter ! Ce sont quatre larrons amoureux de Death qui décident de faire du revival
Death US, et ça a donné Gruesome. Formation juvénile puisque "Savage
Land" est leur tout
premier album, mais cela n'empêche pas les Californiens de savoir où ils vont,
ni ce qu'ils font. Je pense qu'une bonne partie d'entre vous ont dû se
retrouver inondés de liens pour écouter des extraits de l'album, disponible
depuis un mois maintenant. Hélas, personne n'en a parlé à la télévision, et pas
un seul extrait sur NRJ...
À
partir de là, deux possibilités : soit vous avez fait confiance à la
communauté métalleuse, soit l'artwork vous a quelque peu rebuté et vous avez
préféré autre chose. Si vous avez choisi la deuxième option et que vous n'aimez
pas le Death metal – en particulier la
musique des débuts de Death – oubliez immédiatement cet album. Car "Savage
Land" n'est rien d'autre qu'un hommage aux premiers travaux de
Schuldiner. Les riffs sonnent Death, le tempo donne Death, la
construction des morceaux sonne Death, période "Leprosy" et "Spiritual
healing".
Je vais
immédiatement parler du point qui fâche : à l'écoute, impossible de ne pas
penser à la formation mythique tellement les similarités sont nombreuses.
Gruesome suinte plus Death que Death metal. Il y a pire comme
comparaison, certes, mais l'inspiration est à ce point présente qu'on serait
tenté d'utiliser des termes peu flatteurs tels que :
« repompe », « plagiat », « copie »... Alors que
certains groupes arrivent à s'imprégner de diverses influences pour produire
quelque chose de nouveau, les gars de Gruesome ont dû simplement
retrouver de vieilles tablatures tâchées de bière de Chuck. Mais, d'un autre
côté, c'est tout à fait assumé par les musiciens, alors peut-on réellement leur
en vouloir ?
Car
même si Gruesome manque d'originalité, je mentirai si je disais que
l'efficacité est absente de leur galette. Ca tabasse sévèrement, très
sévèrement sur absolument toutes les compositions. De la première à la toute
dernière seconde, la batterie ne se calme que pour laisser les guitares vomir
des riffs maudits aux sonorités 100% Death metal. Les passages en tapping sont
tout simplement excellents (l'intro du titre éponyme...). Les solos sont tous
réussis même si certains manquent d'inspiration, et la voix de Matt Harvey
(également présent dans Exhumed) ne faiblit jamais. Les riffs sont
directs et les harmonies malsaines : j'enfonce le clou mais Gruesome
a su capter l'essence même de Death pour fournir des morceaux que le
Padre n'aurait pas jeté à la poubelle.
Bien
sûr, quelques points noirs : l'ensemble tourne un peu en rond notamment à
cause des patterns de batterie qui ont une furieuse tendance à se répéter, et
aussi aux harmonies des guitares qui sont à chaque fois à la même intervalle.
Autrement, carton plein ! Il est également de mon devoir de vous parler du
travail de production sur cet album, car il s'agit là d'un atout supplémentaire
du disque. Tout sonne merveilleusement bien sans aucune exception (à part
peut-être la basse, un poil faiblarde par moments). La batterie a été
enregistrée et mixée avec un soin extrême ; rarement un son de batterie
n'aura été autant en adéquation avec la musique proposée. Oui, en plus d'avoir
les compos early-Death, Gruesome a le son qui va avec, et pour un groupe de
revival ce n'est pas un point à négliger. La production est claire et précise
mais sonne résolument old school avec des guitares pleines de terre, une voix
écorchée au possible et une basse abyssale.
"Savage
Land" est ainsi une sortie remarquable que tout possesseur de "Scream
Bloody Gore" se devra s'acquérir les yeux fermés. Quant aux autres,
ils y trouveront très certainement leur compte : l'album est efficace et
très réussi dans son genre. Petit bémol, donc : à l'écoute on finit par se
lasser un peu de ce "Savage Land" qui ne se renouvelle pas et
propose les mêmes choses pendant 35 minutes.
Mai 2015,
Rédigée par Inquisitor.
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