LE BOUCANIER - 30th anniversary
Bel anniversaire…
(par Vlad Tepes)
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Moment : 07/05/15.
Lieu : Le Bus Palladium (Paris 9ème).
Lieu : Le Bus Palladium (Paris 9ème).
Certains
événements sont à célébrer comme il se doit, et les sombres soirées parisiennes
vitalisées par Thierry Boucanier en
font éminemment partie. En effet, cela fait maintenant 30 années que Mr Boucanier rend Paris plus obscur
(soit les plus anciennes soirées gothiques de la capitale), ce qu’il a choisi
d’immortaliser en jeudi 7 mai au sein de la salle renommée du Bus Palladium.
Il
s’agit pour moi de ma toute première venue en tel lieu, essentiellement attiré
par les brillants Soror Dolorosa,
gothique troupe menée de subtile main par Andy Julia. En second lieu, je
demeurais curieux de découvrir les rockeurs de Jad Wio…
C’est
dans une fosse plutôt remplie que Soror
Dolorosa s’installa sur scène. Dans une ambiance en clair/obscur, quelques
notes résonnèrent avant que ne se manifeste A
Dead Yesterday.
A la
fois beau et énergique, le concert démarra sous les meilleurs auspices, avec un
son précis et puissant. Cette introduction lança de bien belle manière cette
prestation, avec sensibilité et évidente intensité.
La
pression ne retomba nullement avec le titre suivant - 43° - et
ses accents enfiévrés.
Plus sombre et mystérieux, le climat ne perdit
nullement en intensité, où le jeu de basse d’Hervé Carles tient une importance
particulière. Soror Dolorosa nous entraîna alors dans les méandres de son art musical…
Quelques
discrètes notes qui résonnent et c’est bien Dany
qui chuchote à mon oreille… Dans une posture très réceptive, je ne voulais pas
manquer un seul détail de ce moment, où la montée en puissance se produisit à
nouveau. La voix de notre cher Andy se posa avec beaucoup de sensibilité,
littéralement à fleur de peau (… l’expression est ici parfaitement choisie…). Il
est bien difficile de résister aux charmes envoûtants de ce moment, et je
n’opposai aucune résistance.
Puis changement
radical de climat avec le titre suivant – The
Figure of the Night – dédié bien entendu à Mr Thierry Boucanier ! Très
efficace, bien des bassins ont dû se laisser porter par sa rythmique, donnant
une furieuse envie de danser je dois dire.
Soror Dolorosa est
passé maître dans l’art de poser de petites touches, et c’est à présent au
clavier d’y procéder pour introduire une langueur mise en musique : Low End. A une chaude et ronde basse
vinrent dialoguer de mélancoliques vocaux (agrémentés d’un fin désespoir…). Les
guitares furent ici garantes de l’aérien, ce qui permis la légèreté…
L’ambiance
s’électrisa d’une toute nouvelle manière sous l’impulsion des guitares,
conférant un mystère certain : Silver
Square.
Cet
autre titre était très attendu par votre serviteur, et mon exaltation fut
difficilement contenue notamment lors des diverses explosions dont jouit cette
pièce. Nos Soror auront su rendre
grâce à l’introduction de "No More
Heroes" avec une énergie amplement déployée, conservant par ailleurs la
sobriété ainsi que la finesse qui les caractérisent…
Ralentissant
considérablement, arriva tout naturellement Sound&Death.
Avec des vocaux qui prirent plaisir à susurrer, la langueur se fit à nouveau
loi dans une ambiance à la fois chaude et vitalisante.
Une
cigarette aux lèvres, Andy sembla véritablement transporté durant ce moment,
tiraillé entre un érotisme palpable et une énergie prête (à nouveau…) à
imploser. La ligne mélodique fut elle aussi superbe, et notamment ces subtiles
notes de guitare(s), apportant une atmosphère finale franchement superbe. Je
fus profondément conquis par cette interprétation permettant de transcender la
version studio, où le mot le plus juste selon moi est
"charnel" !
Après
tant d’intensité, Soror Dolorosa
nous gratifia d’un titre inédit à ce jour, The
End. Mélancolique à souhait, cette pièce donne potentiellement un
avant-goût de choix au futur troisième opus du groupe intitulé "Apollo". Il laissa la part belle à
l’instrumentation, conférant une sorte d’envolée à l’ensemble. Tenons-nous en
haleine pour la suite des opérations…
De
l’avenir vers le passé, il n’y eut qu’un seul pas de franchi vers Beau Suicide. Avec sa rythmique
serpentine, un sourire diabolisant apparu sur mon visage alors que mon pied fut
pris de petits spasmes réguliers et non contrôlables.
Car
oui, je ne peux résister à ce titre dont le climat recouvre mon âme en quelques
secondes. Assez à part dans la discographie de Soror, il constitue comme toujours une sorte d’interlude ample et
luxueux, comme une bouffée d’air se muant en dense fumée. Un petit joyau d’art
sombre…
Annoncé
comme le dernier titre de cette belle prestation, je trépignais encore et
encore à l’annonce de Trembling
Androgyneous ! Car voilà encore un titre qui a le don de me submerger.
Encore plus électrique que Silver Square,
mon adrénaline se contenait avant d’exploser. En effet, ce brûlot – alimenté
par une basse guidante – constitue une sorte de pile humaine, dont chacun des
membres de Soror Dolorosa devient
alors un instrument de chair et de sang. Ce fut le cas ce soir encore, alors
que tous se sont démenés pour livrer une énergie en offrande. Cette dernière
fut enveloppée de noirceur, celle qui tour à tour vous encercle et vous charme.
D’une rythmique implacable et appuyée, c’est bel et bien ma nuque qui se fit
instrument de ce titre dans la fosse, me rappelant avec délice le final du
concert délivré à Angoulême le 1er novembre 2014…
Mon
corps se sentit vidé mais Soror
décida de revenir hanter la scène pour un ultime titre : Autumn Wounds.
Laissant
l’atmosphère prendre bien plus de place dans l’air du Bus Palladium, une
alliance de mélancolie contemplative et de sobre fougue se fit entendre ; comme
si une certaine douceur devait être transmise au public présent avant les
adieux…
Comme
vous l’aurez compris, cette prestation de Soror
Dolorosa aura été à la mesure de l’événement du soir, avec une
interprétation franchement énergique (d’ailleurs vous aurez relevé que cette
notion est très fréquemment revenue dans mon propos). Quelque chose d’assez
brut aura été communiquée ce soir-là, avec un engagement certain de tous les
membres, dans une dévotion palpable.
Il est
assez intéressant de relever qu’aucune prestation de Soror Dolorosa ne se ressemble, transmettant à chaque fois des
éléments bien spécifiques. Et cette nuit du 7 mai fut elle aussi
particulière : il fallait être là ! D’ailleurs, soulignons que les
évocations studio ont su prendre sur scène une dimension toute autre… déployée…
Set-list Soror
Dolorosa :
1) A Dead
Yesterday
2) 43°
3) Dany
4) The Figure of the Night
5) Low End
6) Silver Square
7) Sound&Death
8) The End
9) Beau Suicide
10) Trembling Androgyneous
Encore :
11) Autumn Wounds
Puis ce
fut au tour des cultes rockeurs de Jad
Wio d’emboiter le pas pour parfaire cet anniversaire…
Set-list Jad
Wio :
1) Cellar Dance
2) Taïba
3) Bugs
4) Rhythm’n’Box
5) Candy Valentine
6) Sauvage
7) Le Cœur dans la Bosse
8) Brilnom
9) Mad Sex
10) Priscilla
11) Cracked
Actor
Encore
:
12) Human Fly
(The Cramps cover)
13) Ophélie
14) You’re Gonna Miss Me
Mai-juillet 2015,
Rédigé par Vlad Tepes.
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