(Par Vivine Lilith)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
29 janvier 2016 | LP | Napalm Records | Caveman Battle Doom | Angleterre |
Line-up de l'album :
Jon Davis : Guitare, vocaux. Chris Fielding : Basse, vocaux. Rich Lewis : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
«... The path of NevermoreTurning and unknowingAll we’re fighting forBlack shapeless warrior. »
Sortis des terres de The Beatles, c’est
à dire du nord-ouest de l’Angleterre, Conan
existe depuis 2006. Changeant de labels
au fil du temps, mais aussi de musiciens, ces artistes délurés nous offrent là
un troisième album inconditionnel et exceptionnel. Mais ne vous y trompez pas, il
ne ressemble en rien aux précédents puisqu’ils ont joué la carte du changement.
C’est un tournant musical osé dans leur carrière, et franchement c’est très réussi et juste énorme ! C’est une sacrée
claque que je me suis prise à la première écoute de leur dernier opus "Revengeance" ! Certains auraient pu penser que Conan soit dans la même veine que leurs
anciens albums. Quoique, "Blood
Eagle" et "Monnos" sont totalement différents, ils se différencient bien
l’un de l’autre, tout comme leur EP "Horseback
Battle Hammer". Et c’est clairement inattendu. L’entité de Conan est unique : leur force, c’est la
créativité artistique de ce trio magistral. L’album "Blood Eagle" de 2014 correspondait à un doom stoner très
pesant, dans la lignée de "Horseback
Battle Hammer" de 2010, mais aux tempos plus rapides même s’ils sont
répétitifs. Ce dernier était très hypnotique, très lourd, très lent, très doom,
avec presque un seul tempo. Alors que leur album "Monnos" de 2012 était plus clair au niveau des sonorités de guitares,
très lent aussi et les voix moins présentes mais harmonieuses.
Les nouveaux arrivés pour "Revengeance" sont Chris, très présent à la basse qui me semble plus nette et en
harmonie avec la batterie de Rich, lui aussi nouveau dans le groupe. Ce dernier
possède un jeu très entraînant et son rythme est parfait ! Il donne une envergure
rythmique démentielle. Sa batterie est plus professionnelle et plus technique, en
envoyant des blast beats. Il maîtrise les tempos lents pour faire de longues
pauses enivrantes, tout comme mener à la perfection ses accélérations ; indissociable
de la guitare, de la basse et des chants évidemment ! L’ensemble est
harmonieux et bien pensé, et on en ressent toute la puissance. En parlant de
chants, c’est clairement le meilleur travail établi depuis "Blood Eagle". Je l’adore ! Mais "Revengeance" est juste
parfait... Les deux voix sont mieux travaillées et plus distinctes, surtout
celle de Jon. Elles concordent parfaitement et sont aussi
complémentaires ; l’une est lointaine et l’autre claire. L’une est gutturale et les growls sont profonds, presque
sauvages et écumants. J’adore mais ai toujours du mal à comprendre les
paroles qu’il me faut lire à chaque fois ! Et c’est évidemment toujours ce
thème de barbares, de contes épiques et primitifs sanguinaires qui est abordé,
dont les illustrations de leurs pochettes sont toujours illustratives.
Le premier titre Throne of Fire démarre très rapidement et me fait headbanguer
d’emblée ! C’est très entraînant et on cerne de suite la différence avec
les anciens albums. Les passages ralentis grâce à la batterie sont bien menés
et les voix s’entendent à merveille. C’est propre et concis, voire mélodieux.
Arrêt brutal à presque cinq minutes ! Je suis soufflée par leur charisme
musical. Le trône de Conan brûle de
gloire...
Thunderhoof s’enchaîne presque aussitôt, avec plus de neuf minutes de
sons intenses. Elle est longue musicalement mais surtout transcendante et
mélodieuse. J’adore ! Par contre, je trouve les paroles trop répétitives.
La fin est saturée et lente, ça tonne alentour...
Wrath
Gauntlet commence de la même façon que le
précédent titre, c’est lent et strident. La rythmique est tout aussi parfaite
puisque la batterie dirige les sons de basse. C’est colossal ! Sentez-vous
la colère s’intensifier... ? Les chants s’annoncent tardivement vers les
huit minutes. Oyez le récit sanglant de ces hordes meurtrières...
Revengeance, le titre éponyme. D’emblée les blast
beats frappent fort, ça réveille les morts et tant mieux ! Ressentez-vous
la souffrance criée ? Les coups de batterie sont incessants et rapides.
C’est soutenu musicalement et les chants complètent aisément leurs notes endiablées.
Les paroles traitent de désespoir et de fin mortelle. C’est pourquoi le ralenti
de la batterie me laisse reprendre mon souffle, alors que le cœur battait fort.
Il décélère et les dantesques sons de la guitare et de la basse en harmonie
traversent mes veines, pour s’y laisser mourir lentement... Je sombre dans
l’extase...
Every
Man is an Enemy. Cet
avant-dernier titre est tout aussi cadencé et gigantesque ! Les voix caverneuses
s’invitent dès le début et semblent annoncer une fin inévitable. La batterie
freine son jeu incroyable par moment, et laisse place aux sons fascinants de la
basse et de la guitare. C’est encore une fois ensorcelant. Elle termine son
rythme lentement et de façon assommante, tout comme la résonnance des riffs sur
la fin.
Earthenguard, la dernière de ce sublime opus et
ma préférée... Le début est très alléchant. Il sonne très mélodieux avec ces
riffs menés de main de fer, encore. C’est pesant ensuite avec la basse qui
s’impose parfaitement. Les voix sont parfaites et donnent la chair de poule.
Entendez-vous ces seigneurs morbides rugirent… ? C’est un tout et ce trio
est simplement harmonieux. C’est pesant et enivrant. Je me laisse guider sur leur
champ de bataille avec délectation. C’est le titre le plus long et il est juste
sombre, phénoménal…
Je dirais que c’est à la fois étonnant
et admirable, la façon qu’ils ont eu d’enchaîner ces six titres. Il semble qu’après
chaque écoute entière de "Revengeance",
le carnage sonore de Conan est
remarquablement conté dans une continuité excellente...
« Hear the
roar of battle. Smell the stench of split blood. A thousand heads piled high like
a grim mound of suffering-a blasphemy to nature. Hail Conan! »,
se décrivent-ils sur leur site. « They
have laid down 6 songs of total heaviness, unsurpassed in their blend of
brutality and tone, groove and flow. Prepare to be blown away by the heaviest Conan album yet as they hack, slash and
charge their way into your subconscious. », précise Napalm Records sur leur chaîne Youtube.
Effectivement,
je n’ai rien d’autre à ajouter que le fait d’avoir été propulsée par une
démentielle qualité musicale de leur nouvelle bataille épique contée ici.
Soufflée par leur technicité harmonieuse, je me suis laissée conquérir par leur
flot musical, sans jamais me lasser. "Revengeance"
est une parfaite progression de leur
parcours. Une belle surprise que voilà ! C’est pour moi la renaissance
artistique de ce trio surpuissant ! A écouter absolument au casque pour se
laisser envahir et faire pénétrer toutes les sonorités caverneuses dans les
moindres détails, pour vibrer et avoir la chair de poule en imaginant les
différentes scènes contées. Tremblez pauvres mortels car l’heure de la bataille
sanglante a sonné !
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