(Par Metallic)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
8 avril 2016 | EP | Kaotoxin Records | Cold & Dark Metal/Rock | France |
Line-up de l'EP :
Jen Nyx : Chants. Dagoth : Guitare. M. Pliszke : Basse. John A. : Batterie. |
Membres additionnels :
Aucun. |
Me revoilà de nouveau avec une
découverte musicale et française une fois de plus, pour ne pas changer j’ai
envie de dire. Car oui, nous avons de quoi faire en France et nous aurions tort
de ne pas en profiter. Aujourd’hui, c’est le très prolifique et excellent label
français Kaotoxin
Records qui nous propose un nouveau groupe
et celui-ci s’intitule Volker et non pas Walker (Texas Rangers). Bon
d’accord je « sors » !
Dès que j’ai vu la promotion de
celui-ci faite par le label sur les réseaux sociaux, ma curiosité fut éveillée
par deux points, la présence de Dagoth (Otargos, ex-Regarde Les
Hommes Tomber) à la guitare puis celle de Jen Nyx (ex-Noein) au
chant. Le guitariste d’un groupe de Black/Death avec une chanteuse de
Metalcore, est-ce possible ? Qu’est-ce que peut donner une telle
association ? Je suis donc sceptique mais je suis à l’aube de le découvrir,
et j’ai hâte.
Volker est véritablement un groupe récent. Il a été formé en
2015 avec entre autres Jen et Dagoth comme je vous le disais au-dessus, mais
également avec le bassiste et le batteur d’Otargos. A savoir que Manu et
John jouent également dans le groupe de Death Metal Demented et John
dans le groupe de Black Metal Lifestream. Nous en déduisons qu’ils
naviguent plus au moins dans le secteur du Metal Extrême. Et Volker n’a
rien à voir avec les styles précédemment cités, ce qui est déjà une surprise et
un atout dans le sens où ces musiciens ont la volonté de proposer quelque chose
de différent et de neuf.
En effet, sur le papier le
groupe français oscille entre Cold Wave, Dark Goth, Dark Rock et Cold Metal. Apparemment
Dagoth voulait absolument jouer dans un groupe qui ne ferait pas du Black Metal,
et là vu comme ça je pense que ça compensera son départ du groupe Regarde
Les Hommes Tomber (dont le reste de la bande voulait justement se
rapprocher de quelque chose de plus Black Metal). Ma curiosité est en émoi et
je m’empresse alors d’écouter ce premier EP "S/T ".
Le premier morceau est une
courte intro. 375-405
est à la
fois glacial et horrifique, sûrement tiré d’un film, fantomatique comme la
pochette de cet EP où se trouvent deux femmes aux longs cheveux. Sont-elles
encore vivantes ou est-ce des spectres ? Je ne sais pas mais l’ambiance de
cette intro se veut inquiétante et glaciale. J’ai l’impression d’entendre un
fantôme sur fond musical d’un vieux film. Par contre, je ne connais pas la
signification du titre. Peut-être les lignes 375 à 405 du Conte du Vendeur d’Indulgences,
un des "Contes de Canterbury" de
Geoffrey Chaucer. Ici dans ce passage trois hommes entendent parler de meurtres
perpétrés par la mort. Je me trompe sûrement mais chacun voit midi à sa porte
de toute manière.
Pas le temps d’apprécier le moment ou l’ambiance, que
je plonge la tête baissée et à un rythme effréné dans le second titre Bitch.
Nous rentrons vite dans le vif du sujet, et ce que je peux dire de suite c’est
que ça envoie ! Ça reste assez simple dans l’ensemble mais c’est très
rock’n’roll dans l’esprit je trouve. Après une mise en bouche de quelques vocaux
par Jen, elle exulte avec un « Oh Bitch ! ». Et direct,
elle nous déverse au visage des vocaux bien énervés. La voix de Jen est
modifiée avec un mode un peu étouffé mais qui est ici pas gênant. La guitare
est rock’n’roll et rentre-dedans. L’alliance de chaque instrument joué est
savamment dosée et l’ensemble est très bien produit. D’ailleurs l’EP a été mixé
et masterisé chez Vamacara Studio (Otargos, Azziard…), studio basé à Clisson (44).
Je dirai que nous sommes davantage face à un
Metal/Rock alternatif. En parlant d’alternance, Jen bascule d’un chant criard à
un chant Rock sévèrement burné. Elle a vraiment du coffre et se donne à fond
sur ce morceau. Du meilleur acabit, ça laisse présager le meilleur pour la
suite.
Et en effet
avec Pavor Nocturnus, qui
est un titre en latin signifiant « terreurs nocturnes », trouble du
sommeil faisant partie des parasomnies, l’angoisse et la peur s’installent. Dès
les premiers riffs de guitare, j’entends des riffs similaires à ceux déjà
entendus pour des groupes de Black Metal dépressifs. C’est surprenant et
déroutant dès la première fois où j’ai écouté ce titre, étant donné le
morceau précédent très rock ‘n’roll. Il y a un changement d’ambiance très
net, ça se refroidit. Est-ce que l’héritage Otargos, Lifestream y
est pour quelque chose ? Peut-être, peut-être pas, mais en tous les cas,
c’est très bien amené, je ne m’y attendais pas. Evidemment, le son est beaucoup
moins crade que dans un groupe de Black Metal underground. Sur le papier, Volker se rapprocherait d’un groupe
comme Djerv, et c’est exact il y a plusieurs points de comparaisons : une
chanteuse et des musiciens officiants dans des entités Black Metal. Mais après
le groupe français n’essaie pas de copier tel ou tel groupe. Même si ça n’est
pas très original, c’est avec beaucoup de personnalité que le groupe avance
dans cet univers musical pas facile. On pourrait y voir également un point de
comparaison avec des groupes de la scène américaine, comme par exemple My Ruin, Tura Satana ou autres groupes avec une chanteuse aux styles Metalcore
et Rock bien agressifs avec des growls. J’aurais pensé que la voix de Jen
n’irait pas vers ce genre d’ambiance musicale mais je me trompais car ça colle
parfaitement.
Revenons à Pavor Nocturnus et le moins qu’on
puisse dire c’est qu’il ne me laisse pas indifférent avec cette dynamique
dépressive. C’est résolument lancinant et même Black/Doom par moment. C’est
vraiment très bien amené et Pavor Nocturnus est une réussite à mon sens,
mais c’est mon point de vue personnel évidemment.
Me voilà déjà au dernier morceau. Oui c’est un EP d’une
durée oscillant entre 11 et 12 minutes, et ce titre s’intitule Zombie Heart.
Re-changement d’ambiance et rythmique rock’n’roll mais moins que Bitch, plus
Rock j’ai envie de dire et avec des guitares aériennes. Pas forcément original
encore une fois mais c’est très frais et entraînant ; ce morceau passe
tout seul et je me prends facilement au jeu de tapoter du pied et de hocher la
tête, comme souvent quand j’apprécie la musique d’un groupe. Si vous aimez les
zombies au grand cœur – je ne sais pas comment interpréter le titre du morceau
– celui est fait pour vous !
Sérieusement, revenons à cet EP qui est une très bonne
surprise pour ma part. Il sort du lot et c’est très prometteur pour la suite.
Alors évidemment, il ne faut pas se fier aux différents styles proposés sur
chaque morceau ; mais ici avec cet EP, Volker nous propose l’étendue de son talent musical et artistique.
Il n’était pas prévu qu’il sorte mais il fallait au groupe un support physique
afin de réaliser une promo efficace et de pouvoir faire de nombreux concerts.
Car Volker est taillé pour la scène
et j’ai vraiment hâte de les voir se produire dans une salle de concert. Voir
Jen et ces quelques membres d’Otargos monter sur scène et jouer ces morceaux,
ça doit être quelque chose d’assez jouissif, sans être vulgaire. Et pourtant,
au départ je ne donnais pas cher de la pauvre Jen qui avait officié en tant que
chanteuse dans Noein, qui est
exactement le genre de groupe de Metalcore que je n’apprécie pas musicalement.
Mais là, je dois avouer, elle a trouvé son style.
En attendant la sortie de leur premier album qui est
prévue pour 2017, vous pouvez toujours les voir sur scène aux côtés d’Otargos justement, lors de la première
édition du Castle
Metal Fest qui aura lieu le 14 et 15 mai à Château-Thierry dans l’Aisne
(02), puis à Lille le 10 et 11 décembre aux côtés de The Lumberjack Feedback pour le KaotoxinFest # III … et évidemment écouter leur EP
en boucle ! Le Digisleeve CD collector limité à 500 copies (pas de futures
rééditions) est sorti le 8 avril et est disponible sur le
site du label : http://www.kaotoxin.com/product-category/kaotoxin-artists-releases/volker/.
Si vous êtes large d’esprit, la musique de Volker est faite pour vous.
Mars 2016,
Rédigée par Metallic.
Rédigée par Metallic.
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