jeudi 28 avril 2016

My Dying Bride / Oceans of Slumber - Live Paris 2016



My Dying Bride / Oceans of Slumber

Forever feeling misery…

(par Vlad Tepes)



"Feel the Misery" tour 2016
Moment : 06/04/16.
Lieu : Nouveau Casino (Paris 11ème).


My Dying Bride / Oceans of Slumber @Nouveau Casino, Paris 06/04/2016


Il y a des groupes qui prennent certes des rides mais semblent intemporels : My Dying Bride fait partie de ceux-là. Pour les avoir vu à de nombreuses reprises sur planches – et malgré une certaine déception à l’écoute de leur 13ème opus "Feel the Misery" – il m’apparaissait hors de propos de bouder leur passage parisien (d’autant plus que le groupe se fait volontairement plus rare sur les planches ces dernières années). Car mon expérience les concernant m’aura montré que leurs prestations scéniques sont d’une qualité à la fois élevée et très régulière.

Et il m’aura fallu bien de la patience et du courage pour arriver au Nouveau Casino en ce 6 avril 2016, me trouvant confronté à un bouchon routier ainsi qu’à la survenue d’un colis suspect dans le métro ; autant de désagréments bassement matériels semblant bloquer ce soir-là l’incursion du rêve ! J’arrivai donc fort tard dans la salle…




Arrivant en plein milieu de la première partie, Oceans of Slumber, mon avis ne peut être que fort modeste car je n’aurai entendu qu’un morceau et quelques. Ce que certains sites nomment du death progressif m’apparait comme une nomination erronée : je parlerais plus d’une sorte de métal gothique aux accents progressifs, et pourrait à ce titre être rangé à côté d’un groupe tel que Ne Obliviscaris (bien que ces derniers développent bien plus les aspects progressifs et présentent par ailleurs une musique bien plus hétéroclite).

Présentant des compositions de bonne facture et assez bien exécutées, je ne fus malgré tout pas touché par leur prestation et notamment la voix de Cammie Gilbert. Ceci doit être notamment lié au manque de temps dont j’ai disposé pour me plonger dans leur show. A creuser !




Aaron Stainthorpe @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

Mais vous l’aurez compris, mon cœur attendait ce soir-là mes mélancoliques Anglais de My Dying Bride, que je n’avais pas vu depuis leur prestation au Hellfest 2013, dont je garde un souvenir très intense…

La prestation débutait d’exquise manière avec Your River, alors qu’Aaron investissait la scène avec classe et distinction. Fidèle à la version de 1993, la rythmique provoqua un certain ravissement fleurant bon le début des années 90. Je pense que le retour de Calvin Robertshaw au sein de My Dying Bride n’y fut pas pour rien. Et le titre suivant n’allait pas infléchir la tendance, nous faisant basculer sur l’autre pièce-maitresse de leur discographie, "The Angel and the Dark River" : From Darkest Skies. Tout fan des premières heures du groupe ne pouvait qu’être en admiration devant un tel début de concert ! From Darkest Skies constitue le morceau le plus important de cette soirée à mes yeux, le plus intense, le plus poignant aussi. Je ne fus pas déçu et ai revécu une émotion aussi envahissante que celle ressentie lors du Hellfest 2008. D’ailleurs dès les premières notes les larmes entamèrent une hissée vers mes paupières, et je restai bouleversé. Tout fut parfait, de la voix plaintive aux guitares larmoyantes, offrant une mélancolie dense et dévastatrice.

Aaron Stainthorpe @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

Après telle submersion émotionnelle, il me fut quelque peu difficile de me plonger dans And My Father Left Forever. Puissant et précis, l’interprétation fut d’excellente facture et montra l’authenticité de ce nouvel opus dans le cœur de nos Anglais, comme vous pouvez le constater sur cette première vidéo :




Quant à lui, le titre suivant – My Body, a Funeral – provoqua beaucoup de surprises auprès de moi. N’en attendant rien (peut-être en raison de l’album dont il est issu), je fus bluffé par la justesse avec laquelle le titre fut retranscrit. Aaron m’a vraiment hypnotisé et j’ai vraiment eu le sentiment que ce titre provoqua une dimension introspective, voyant dans son regard une mystérieuse réflexion.

Calvin Robertshaw @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

En revanche le titre éponyme Feel the Misery n’eut pas autant de retentissement, ce qui est plutôt dû au fait que la version studio me laisse plutôt froid ; la version live n’y aura rien changé malheureusement. Je trouve que son aspect répétitif ne favorise aucune introspection justement, aucune progression en termes de ressenti. Et le titre suivant ne changea pas la donne, bien au contraire : Thy Raven Wings. Issu de ce que je considère être l’album insipide de la discographie de My Dying Bride, je ne comprends pas l’entêtement du groupe à la jouer continuellement sur scène, apportant une émotion bien trop superficielle selon moi. Vous l’aurez compris, cette partie du show constitua une bien morne atmosphère.

Fort heureusement, Aaron annonça la couleur pour la suite des opérations : alors que la première partie fut qualifiée de « gentille » et de « joyeuse » – avec force ironie – la seconde fut annoncée comme plus agressive et sombre. Il tenu ses promesses car vint The Prize of Beauty, pour mon plus grand plaisir ! Délectez-vous de cette seconde vidéo :




En effet, "Songs of Darkness, Words of Light" reste mon opus favori après les second et troisième albums. Et je fus littéralement transporté ! Durant une interprétation magistrale, Aaron s’est déchainé tel un beau diable pour offrir toute la noirceur requise, sans omettre la mélancolie poignante de la seconde du titre. Je pense qu’après From Darkest Skies, cela reste mon second meilleur moment de la soirée. Et les décibels ne retombèrent pas avec la vieillerie du soir (issue du tout premier opus "As the Flower Withers") : Erotic Literature. A ma connaissance ce morceau n’est que très peu joué sur scène et ce fut un immense plaisir que de laisser ma nuque se laisser capturer par sa rythmique death métallique fleurant bon le début des années 90. Et d’ailleurs My Dying Bride réussit toujours son coup lorsque le groupe réinterprète de vieux titres, à savoir qu’Aaron et sa bande sont toujours parfaitement en phase avec cet esprit et savent offrir toute la fougue nécessaire.

Aaron Stainthorpe @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

Le groupe en revint à son tout nouvel opus avec le contrasté To Shiver in Empty Halls. Assez fidèle à sa version studio, c’est bel et bien sa seconde moitié qui ressortit du lot (à partir du break) : Aaron nous offrit une puissance vocale emplie d’émotion et de conviction, permettant de donner une dimension bien plus profonde au titre. En toute honnêteté, voilà un extrait qui mérite d’être entendu sur planches ! Et il ouvrit la voie à l’incontournable The Cry of Mankind, durant laquelle une pluie de smartphones furent dégainés : triste époque que la nôtre ! Je me détachai de tout cela pour profiter pleinement de cet hymne, qui je dois dire m’a semblé légèrement en-deçà de ce que j’ai pu entendre durant des prestations antérieures. Non pas que cette version fut désincarnée, mais elle m’a semblé bien moins vécue par Aaron que d’autres titres de la prestation. Peut-être est-ce une certaine lassitude qui vient pointer le bout de son nez, ce qui serait parfaitement légitime au vu du nombre de fois où The Cry of Mankind a été joué sur scène ! Malgré cette maigre réserve, je fus bien entendu séduit par ce titre emblématique de My Dying Bride.

Lena Abé @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

Une courte pause à peine perceptible (manifestement le temps était compté ce soir-là) et nous voici arrivés à la dernière ligne droite. Et c’est Like a Perpetual Funeral qui ouvrit la voie avec sa langueur mélancolique, morceau qui m’a beaucoup touché. Déjà très juste en studio, il a su se développer sur scène avec aisance et liberté. D’excellente facture, nos chers Anglais auront brillé (si-je puis dire) dans ce climat funéraire de toute beauté, comme vous pouvez l’entendre sur cette troisième et dernière vidéo :




Puis l’agressivité et la noirceur vinrent clôturer cette nuit en compagnie de My Dying Bride avec brio (comme à chaque fois avec She is the Dark) : fougue et détermination auront eu raison de nos âmes damnées, condamnées à l’éternelle tristesse…

Aaron Stainthorpe @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

Vous l’aurez déjà perçu dans notre propos, My Dying Bride aura offert une prestation à sa mesure, à la fois généreuse et éclectique. Piochant dans l’ensemble de sa discographie (même si l’excellent "The Dreadful Hours" manquait à l’appel), le groupe a présenté une aisance et une maitrise implorant respect et admiration.

Quant à Aaron, notre très cher Aaron, il m’aura impressionné avec sa palette vocale parfaitement maniée, alternant tous les registres exigés sans la moindre faille. Et j’ai d’ailleurs remarqué que sa posture a évolué avec le temps, gagnant en sobriété mais ne perdant pas pour autant la moindre profondeur. Etant au second rang, j’ai pu longuement scruter son regard, y percevant une introspection réelle même si par ailleurs théâtralisée. Pour autant, j’y ressens toujours une authenticité difficile à contredire selon moi.

Aaron Stainthorpe @My Dying Bride, Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

La dernière heure de My Dying Bride est loin d’avoir sonné et j’y ai une fois de plus trouvé une vivacité rassurante quant aux années à venir !



Set-list My Dying Bride @Nouveau Casino, Paris 06/04/2016
Set-list My Dying Bride :

1) Your River
2) From Darkest Skies
3) And My Father Left Forever
4) My Body, a Funeral
5) Feel the Misery
6) Thy Raven Wings
7) The Prize of Beauty
8) Erotic Literature
9) To Shiver in Empty Halls
10) The Cry of Mankind

Encore :

11) Like a Perpetual Funeral
12) She is the Dark


Avril 2016,
Rédigé par Vlad Tepes.


My Dying Bride / Oceans of Slumber @Nouveau Casino, Paris 06/04/2016

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