lundi 26 mai 2014

Kings of Black Metal Festival - Live Allemagne 2014



Kings of Black Metal Festival 2014

Le culte du feu

(par Gwenn)



Moment : 04 & 05/04/14.
Lieu : Stadthalle, Alsfeld (Hessen, Allemagne).
Informations : Cliquez-ici.


Kings of Black Metal festival 2014 at Stadthalle @ Alsfeld, Hessen, Germany 04 & 05/04/2014


C’est avec honneur que nous vous faisons partager pour cette édition 2014, le compte-rendu du Kings of Black Metal. Il s’est déroulé les 4 et 5 avril, à Astfeld en Allemagne. 19 groupes cette année dont une « Warm Up Night » peu commune du genre pour la popularité des groupes présentés et surtout le prix quasi dérisoire des places : 6,50 euros pour voir défiler Waldschrat, Borgne, Koldbrann, Ondskapt, Endstille et Nargaroth, c’est donné. Le festival a souhaité conserver sa taille humaine (même salle que les années précédentes sans la faire déborder) et un prix égal à celui des éditions passées malgré le passage à deux jours.

Je démarre l’aventure en mettant les voiles mercredi après-midi et au lieu de prendre le train qui s’avérait être beaucoup plus long et cher, je choisis l’avion en compagnie de mes amis. J’ai laissé la moitié de mon attirail en métal aux consignes de Blagnac, la cartouchière ne passant pas pour des raisons « esthétiques » (ne faites pas l’essai). Ensuite un camping-car de location (dont je remercie vivement l’adorable propriétaire) nous amènera sains et saufs juste devant la porte du Stadthalle. J’avoue que d’avoir un mobile-home à disposition est une solution idéale, ne serait-ce que pour se restaurer et reprendre (ou perdre) des points de vie entre deux concerts. 
Kings of Black Metal_logo

Groupes :

 Waldschrat Borgne  Koldbrann
 Ondskapt Endstille  Nargaroth
 Iskald  Velnias  Svartidauði
 Impiety  Khold  Seth
 Behexen  Kampfar  Mayhem
 Baptism  Merrimack





Waldschrat_logo

Waldschrat

Vendredi matin, nous pouvons entendre le monde qui commence à arriver sur le parking du Stadthalle. Je lève les yeux par le hublot et me retrouve le regard déambulant dans un demi-millier de collégiens qui courent dans tous les sens. Durant une demi-seconde il y a de quoi se demander ce qu’on fait là. Quelques premières voitures de black metalleux mettent fin au doute. Un peu plus tard, notre camping-car se lie d’amitié avec d’autres voitures : des bordelais, des parisiens, des amis. Force est de constater que cette année encore le festival est envahi par les français.

Waldschrat

Après avoir découvert les magasins allemands uniquement réservés à la bière et fait des réserves en tous genres, nous nous dirigeons vers la salle où débute sans plus attendre en milieu d’après-midi, Waldschrat. Ce groupe autrichien que je connaissais pour les avoir déjà vus en France l’an dernier à la même période (Forest Fest). Un set qui met le public dans le ton d’un festival qui somme toute, sera exclusivement réservé au Black Metal le plus pur.

Waldschrat






Borgne_logo

Borgne

S’en suivra l’une de mes formations favorites pour l’avoir décortiquée à travers l’album "Royaume des Ombres", j’ai nommé Borgne. Une présence musicale et scénique peu commune pour eux, dont le charismatique leader déchire l’air de sa voix avec une extraordinaire intensité. Autres projets également issus de sa créativité, Kawir, Pure, Enoid… cela pourra paraître beaucoup pour un néophyte mais chacun va au bout d’une idée propre.

Borgne
Borgne






Koldbrann_logo


Koldbrann

Le bus de la tournée Koldbrann/Endstille/Ondskapt s’est garé également juste devant la salle. Cet hôtel roulant avait déjà eu quelques difficultés pour se garer à Toulouse lors de leur dernière date française avant le Kings of Black Metal. Le trio de formations exprime toute son énergie malsaine et puissante encore une fois ce vendredi soir. Koldbrann ne modifie rien à sa désinvolture et à sa musique technique et véloce : un programme sans temps mort ainsi qu’un jeu de scène et une imagerie qui n’a rien n’à envier à leurs prédécesseurs. Ceux qui ne connaissaient pas ont pris une petite claque.


Koldbrann
Koldbrann






Ondskapt_logo


Ondskapt

Il en est de même pour Ondskapt qui, tirant en longueur et en qualité des morceaux qui font pâlir le moindre des passionnés de Black Metal, a secoué nos facettes les plus sombres. C’est un groupe qui arbore un jeu de scène très rituel mais sans aller dans les longueurs minimalistes d’un DSBM plus classique, ce qui reste une prouesse d’envergure. Prestation encore une fois très impressionnante.


Ondskapt
Ondskapt







Endstille_logo


Endstille

Endstille toujours égaux à eux-mêmes. Entre folie, cynisme et décalage terrible la bande à Cruor, B Killed (présent depuis 2012) et Lars s’excitent sur les planches allemandes sous une lumière un peu trop sombre à mon goût mais qui ne retire rien à l’effet produit. Je les adore et je n’ai pas été la seule.


Endstille
Endstille







Nargaroth_logo


Nargaroth
Nargaroth

Nargaroth vient clôturer le festival avec un set réglé comme du papier à musique. Débuté par un show pyrotechnique impressionnant (j’ai encore le cuir chevelu qui sent le roussi), sieur Kanwulf jauge l’assemblée de son regard porteur et noir. Seule sa veste en cuir trahit ses deux crédos : « Black Metal » et « Vietnam ». Les titres s’enchaînent sans anicroche. La particularité à noter est ce jeu de mains assez intense, et les postures très particulières adoptées par l’artiste. 


Nargaroth
Nargaroth

L’ensemble est appuyé par un nouveau line-up qui ma foi fonctionne à merveille. La reprise de Freezing Moon (Mayhem) est surprenante mais intense. Superbe clôture pleine de titres cultes que j’attendais depuis longtemps pour les avoir ratés sur leur dernière date parisienne.


Nargaroth
Nargaroth



(par EvilFrees)


Set-list Nargaroth :

1) Black Metal ist Krieg 
2) Karmageddon 
3) Erik, May You Rape the Angels 
4) Herbstleyd 
5) Sommer 
6) The Day Burzum Killed Mayhem 
7) War (Burzum cover)
8) Freezing Moon (Mayhem cover)
9) I Burn for you 
10) Abschiedsbrief Des Prometheus 
11) Possessed by Black Fucking Metal 
12) Seven Tears Are Flowing to the River






Iskald_logo

Iskald

La nuit du vendredi à samedi a été riche en rencontres et promenades diverses dans les rues d’Asfeld, et ce jusqu’à l’aube. Je me souviens avoir eu un pass pour les loges pour la journée du samedi (merci aux groupes Mayhem, Ondskapt et Endstille). Et vu mon âge avancé pour jouer à la groupie, je m’en suis servie en très grande partie pour asseoir mon arrière-train entre les concerts. J’ai dû me réveiller le samedi par la chaleur du soleil qui tapait sur le camping-car. Le temps de se changer, de manger et c’est reparti dès le milieu de la journée pour Iskald puis Velnias.

Iskald
Iskald






Velnias_logo


Velnias

J’ai beaucoup apprécié la froideur dégagée par Iskald, formation que j’ai du coup favorisée à Velnias qui officie dans quelque chose de plus Pagan et Doom (je préfère écouter Velnias en studio). Ceci dit, bien que les deux formations ne soient pas aussi extravagantes en matière de jeu de scène que celles de la veille, elles auraient presque fait office de réveil en douceur pour cette journée qui allait être un marathon. Rien qu’au Hellfest 2014 on ne trouve pas cette concentration de Black Metal sur trois jours. Ici c’est durant 14 heures d’affilée que l’on reçoit la crème des crèmes.


Velnias
Velnias






Svartidauði_logo


Svartidauði

Je suis sortie de Svartidauði avec ma première très bonne surprise de la journée. J’ai beaucoup aimé la musicalité précise et inventive dégagée lors du set et cette sensation d’avoir dans les oreilles des riffs structurés, intelligents et parfaitement agencés le tout encadrés par un son vraiment de belle qualité. Le leader et son look de guerrier statique n’a pas manqué d’impressionner non plus. Beaucoup les attendaient de pied ferme et n’ont pas été déçus, un groupe à suivre de près.


Svartidauði
Svartidauði


(par Minavampira)



C’est à ce moment précis que décision est prise de ralentir l’ingestion de bière allemande, certes délicieuse mais l’objectif est de tenir la barre jusqu’à la fin (ou au moins jusqu’à Merrimack). Je parviens à faire recharger une batterie au stand Merchandising (je remercie le couple de Hollandais venus pour tenir la boutique), et mes allers-retours au camping-car sont mémorables, il y règne une ambiance relativement difficile à vous décrire à laquelle je me montre bon public et participante. Grand bonjour à mon ami de terrain Aragorn, personnage éphémère, et ivre de bière et de romantisme noir…






Impiety_logo


Impiety

Bref. Impiety démarre sans plus attendre et ici aussi, j’assiste à la moitié du set des loges mais m’approche pour les photos. Très agressifs, leur musique est moins intérieure de par de nombreuses influences Thrash et Death, les titres se suivent avec une homogénéité sale et délicieuse pour les avides de gros riffs qui crachent cendres et caillasse. Malgré une attirance limitée pour ce style j’ai toutefois été agréablement secouée par ce concert. Grand bonjour à mon ami de terrain Aragorn, personnage éphémère, et ivre de bière et de romantisme noir…


Impiety
Impiety






Khold_logo


Khold

Khold est l’une des attentes majeures du public cette année. Une imagerie d’un noir de jais, un corpse paint coupé en deux à l’horizontale, une lumière qui leur va comme un gant, un Black Metal absolument parfait, oscillant entre crescendos interminables et passages contrastés, de la précision d’un métronome. Autant il est rare de les voir sur une affiche, autant de les découvrir en live est un délice. Ce paradoxe entre une imagerie fantomatique rappelant quelques films des années 50 (je pense à Murnau) et le Black Metal conforte encore une fois que le lien entre courant romantique et Black Metal existe bien. Cela donne un concert d’une extrême qualité.


Khold
Khold



(par Nosferatwo156)






Seth_logo

Seth


Seth et son charismatique chanteur font preuve de leur générosité habituelle. Connus pour "Les Blessures de l’âme", leur dernier opus "The Howling Spirit" est excellent, et en chair et en son c’est tout aussi prenant. Postures, couleurs, jeu cavalier et titres magnifiques, le drapeau du Black Metal français se hisse ainsi dans l’atmosphère allemande sous les yeux et les oreilles médusés des gens présents. Une réussite !

Seth
Seth



Je vais me faire écraser menue par les fans, mais le set de Cult of Fire, bien que défini ensuite comme étant l’un des meilleurs de la journée, je l’ai raté volontairement pour reprendre mon souffle et partir à peu près dans de bonnes conditions pour la salve finale offerte par le running order. Quand bien même, je retiens les remarques de mes connaissances qui ont adoré ce groupe de République Tchèque et leur prestation décrite comme incroyable. Et oui, le Kings of Black Metal, l’idéal est de ne rien rater du tout.


(par Nosferatwo156)







Behexen_logo

Behexen

Se détachent ensuite comme des icônes sur du vieux bois, les membres du groupe Behexen. Gros rappel sur l’année dernière avec les yeux fous de Hoath Torog, chanteur de Sargeist. Behexen est l’apogée, l’apothéose, le paroxysme de la violence ritualisée. Bien qu’il soit impossible de faire une confusion avec Sargeist, on retrouvera dans le jeu de scène quelques similitudes. Les titres et notamment du dernier excellent album "Nightside Emanations" se suivent comme des tableaux dans une exposition d’Art ancien. Une puissance charnelle qui vous décompose sur place. Personnellement j’irai les revoir à Lyon après l’été.

Behexen
Behexen


(par EvilFrees)






Kampfar_logo

Kampfar

J’assiste avec plaisir au show de Kampfar dont je deviens peu à peu coutumière. Mes photos sont une somme de poses sculpturales dont il est possible de détailler le système musculaire de Dolk, tant son jeu de scène est toujours si énergique et terrifiant. Encore un concert qui mérite que l’on s’en souvienne, tout s’est bien passé pour eux également en pleine tournée (présentation du nouvel album "Djevelmakt").

Kampfar
Kampfar


(par EvilFrees)






Mayhem_logo

Mayhem
Mayhem

Longue attente ensuite, « interminable » me diront beaucoup avec le recul. Il a fallu patienter afin que Mayhem mette en place tout son attirail dans le but de rendre plus prenant ce fameux show des trente ans. Cela démarre avec un Attila emmitouflé dans un gros drap grisâtre et une avalanche de feux allumés dans tous les sens. Comme quoi il est possible de tirer des feux dans une salle des fêtes, bienvenue en Allemagne. Il n’a pas été aisé de prendre des clichés, le temps imparti était très court entre deux morceaux sans pyrotechnie.

Mayhem
Mayhem

La totalité du show était vraiment à voir surtout pour les gens qui ne connaissent pas le groupe en live. Ceci dit et plutôt pour les connaisseurs, il manquait ce petit mais indispensable esprit « The True Mayhem », le petit truc donc Maniac faisait partie dans les vieilles années, le détail qui rend Mayhem si unique dans son intention. Ce soir, c’était beaucoup plus statique, il n’y a pas eu de chichis et le principal ami d’Attila s’est révélé être un sympathique et inoffensif crâne qui lui a servi de doublure dans les jeux de lumières. J’avoue quand même, rien que pour les morceaux que j’aime beaucoup et le sourire constant de Necrobutcher, avoir apprécié le concert.

Mayhem
Mayhem


(par René Malfeitor)


Set-list Mayhem :

1) Pagan Fears 
2) Deathcrush 
3) Buried by Time and Dust 
4) To Daimonion 
5) Symbols of Bloodswords 
6) My Death 
7) A Time to Die 
8) Psywar 
9) Illuminate Eliminate 
10) De Mysteriis Dom Sathanas 
11) Chainsaw Gutsfuck 
12) Freezing Moon 
13) Carnage 



La majorité en ressort lessivée par cette suite infinie de Black Metal puissant, et sachant qu’il reste Baptism, Merrimack et Hate, il fallait rester debout et de marbre.






Baptism_logo

Baptism

Baptism, je les attendais également et je me suis surprise à avoir été totalement prise par leur musique. Un set incroyable, qui remet tout le monde d’accord surtout les personnes qui avaient été un peu déçues par le set un peu édulcoré de Mayhem. Avec les Finlandais de Baptism (actifs depuis 1998) menés par Lord Sargofagian on entre à nouveau dans l’imagerie Black Metal la plus pure et un gros retour à des ingrédients crus qui vous tabassent les organes internes, surtout ceux situés près des centres émotionnels les plus actifs.


Baptism

Un concert d’une qualité de haute volée même placé après Mayhem. Sans compter les musiciens d’Horna bel et bien présents que l’on dégustera à la fois au chant pour le guitariste, à la fois à la guitare pour le chanteur… (précision de mon ami Mike).


Baptism


(par EvilFrees)






Merrimack_logo

Merrimack

Merrimack a été ensuite victime d’un petit problème d’instruments, ce qui a écourté leur set (à ce qu’on m’a dit car je suis aussi observatrice qu’une tombe quand il s’agit de ces problèmes techniques) mais visiblement mis à part le manque d’effusions de lave rouge sombre éructées habituellement par Vestal, rien n’a empêché le groupe de délivrer leur musique et jeu de scène incisifs. Egaux à eux-mêmes et excellents. Leur tournée est amochée par une tendinite du guitariste A.K., et de nouvelles informations disponibles sur leur page Facebook ici :



Merrimack
Merrimack




Je rate Hate car en pleine discussion, et ils ont été décrits comme excellents et « meilleurs que Behemoth » par beaucoup, ce que je veux bien croire. Ceci dit ils ne m’avaient pas fortement marquée au Hellfest 2013 (trop Death Metal pour moi) et ce sont eux qui remplaçaient Enthroned à cette occasion, peut-être que je leur en veux toujours un peu.


La nuit se termine je ne sais comment mais à sept heures du matin j’étais toujours sur le parking avec quelques-uns/unes et heureusement, j’aurai probablement raté plein de choses informelles sans cela. Retour dans le sud-ouest de la France, long et sans encombre (sauf aux contrôles à l’aéroport).

Remerciements particuliers à Mike, Arnaud, Franck, à CONI, tous mes voisins de camping-car, Olli, le tour-bus entier Enstille/Koldbrann/Ondskapt, les groupes Mayhem et Ondskapt (pour les parties censurées), Merrimack pour leur disponibilité et leur folie intérieure, Seth cela va sans dire. J’aurais voulu échanger bien plus avec mes amis, connaissances et collègues et prendre plus de temps avec chacun. Aussi, mes sorties sont si rares qu’elles s’en trouvent démultipliées émotionnellement à chaque fois, je sors de cette édition ravie mais frustrée d’en vouloir encore plus.

Le meilleur festival de l’année vient de se dérouler, sachez que Burningstage organise le Norwegian Hellcamp en octobre… toutes les informations ici !



Avril/Mai 2014,
Rédigé par Gwenn.



Kings of Black Metal festival 2014 at Stadthalle @ Alsfeld, Hessen, Germany 04 & 05/04/2014


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