(Par Lucy Dayrone)
Parution : | Format : | Label : | Univers : | Pays : |
2 décembre 2013 | LP | Harmanide Entertainment | Epic Heavy Metal | France |
Line-up de l'album :
Armendar : Voix / chœurs lyriques, (ténor/basse) / piano (sur Story of a ghost) / paroles. Fabien Ternois : Basse et chœurs lyriques (ténor). Mortek : Guitare. Anthony Magloire : Guitare. Paul Rousseaux : Batterie. Béatrice Descamps : Voix et chœurs féminins. |
Membres additionnels :
Raphaël Leger : Batterie. Nicolas Bourineau : Basse. Aymeric Ribot : Claviers. Didier Chesneau : Guitares additionnelles (sur The Seventh Lords). Caroline Dalle-Vedove : Chœurs lyriques, soprano/alto. Sylvie Grare : Chœurs lyriques, soprano/alto. |
Sept ans après "Birth of the Prophet",
premier volet de la trilogie "Rise of the Cursed Son", un
opéra metal basé sur une histoire écrite par Eric Trumelet, Mylidian revient avec le second épisode
intitulé "Seven
Lords".
Le moins que l’on
puisse dire c’est que cela n’est pas commun et fait de ce projet quelque chose
d’assez intéressant pour que l’on veuille bien lui donner de l’importance.
Typiquement, le
heavy metal aime les opéras, les histoires à chanter, les chœurs soutenant une
voix masculine haut perchée. Mais ici, nous ne sommes pas du tout dans un heavy
metal de base comme pourrait le laisser suggérer la pochette de l’album ou la
définition du genre musical. En accord avec plusieurs commentaires trouvés çà
et là sur Internet, je ne saurai pas non plus donner de sous-genre à cette
musique et je dois dire ne pas en avoir trop envie.
Certaines œuvres
devraient, selon moi, se passer d’étiquette.
En effet, Armendar (claviériste du groupe Asylum Pyre depuis 2013) a su adapter pour Mylidian une
fiction en un univers musical assez riche et perméable.
Si à la première
écoute on se retrouve avec un bazar musical plein la tête, c’est qu’il faut
avant tout se pencher sur l’histoire dont le synopsis se trouve dans le livret,
et là tout s’éclaire. On relie les sons à l’histoire et l’opéra naît dans nos
oreilles.
L’histoire commence
donc sur Terre en 1999 où Antoine et ses amis joueront malgré eux un rôle dans
une guerre contre des entités venues d’un autre monde.
Cette histoire se
fragmente en trois épisodes dont le site officiel du groupe donne, en français,
le synopsis de chaque épisode, la présentation des personnages, la description
des Seigneurs. Tout à leur honneur, pour ne pas manquer une miette de cette
fantastique histoire, Mylidian nous
guide à travers une guerre sans pitié.
Tout le long des
pistes, on retrouve des dialogues chantés entres les personnages, jamais de
solo, d’intermèdes. Cela s’enchaîne donc de titre en titre, et c’est un
véritable défilé de personnages, de voix, supporté par de très beaux chœurs. La
« mise en scène » est intelligemment faite, chaque instrument est à
sa place et fait office de seconde voix, comme si les notes qui s’en
dégageaient contaient elles aussi une partie de l’histoire qu’il nous faut
simplement imaginer en fermant les yeux.
Les voix sont très
agréables, qu’elles soient masculines ou féminines, hurlées ou parlées, c’est
un véritable florilège de gammes qui peint superbement bien les
personnages.
Vous l’aurez
compris, le concept de Mylidian n’a
pas pour but de nous offrir un album à écouter et sur lequel triper l’espace
d’un instant. Non, c’est véritablement une œuvre d’art qu’il faut écouter
sincèrement. Prendre le temps de se poser et de « voir » naître
devant nous les images de cette terrible histoire, mais surtout savourer la
beauté de la dite œuvre et rendre hommage au travail colossal qu’elle a
demandé. Le line-up est déjà fourni, mais il y a derrière ce volet des membres
additionnels tout aussi doués, et j’aimerai saluer tous ces membres qui ont
donné chacun un peu d’eux, profondément, dans cette musique. La passion se
ressent, le frisson est un invité de choix.
Techniquement, le
mixage réalisé par Didier Chesneau est très bon, c’est de l’excellent travail
qui fait que l’album a une fluidité toute particulière. Vous retrouverez
également le nom d’Armendar un peu partout mais, en bon chef d’orchestre du
concept, son professionnalisme ne manque pas de faire mon admiration, notamment
dans la façon qu’il a eu de composer et d’arranger les chœurs de l’album qui,
selon moi, donne toute la dimension sacrée de l’œuvre.
Petit bémol pour
l’artwork qui a souffert selon moi d’un graphisme un peu terne à l’impression,
peut-être à cause de la qualité papier. Et j’avoue qu’un digipack un peu
original plutôt qu’un boîtier cristal aurait été un support de choix pour ce
chef-d’œuvre musical.
Je ne saurai donc
que trop vous recommander de vous procurer cet album et tant qu’à faire, son
premier épisode. En attendant, il me tarde de découvrir dans un futur je
l’espère proche, le troisième et dernier épisode de la trilogie qui
s’intitulera "Cosmognoy".
D’ici
là, imprégnez-vous de ces deux premiers volets qui sauront vous faire
patienter le temps que Mylidian
mette au monde une troisième merveille !
Avril 2014,
Rédigée par Lucy Dayrone.
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