1349 / Atena
Parisian Hellfire…
(par Vlad Tepes & Metallic)
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"Massive Cauldron of Chaos" tour
Moment : 17/11/14.
Lieu : : Le Glazart (Paris 19ème)
Moment : 17/11/14.
Lieu : : Le Glazart (Paris 19ème)
Auteurs :
Vlad Tepes :
textes/vidéos.
Metallic : textes/photos.
Il n’est
un secret pour personne que votre serviteur Vlad Tepes possède depuis fort
longtemps un attachement intemporel au black métal norvégien, et à ce titre
m’intéresse et recherche les groupes permettant d’entretenir sa flamme : 1349 reste pour moi tel pilier.
Ainsi,
cela fait longtemps que j’attendais avec force impatience de voir le diabolique
quartet en tête d’affiche, ce qui avait dû être avorté en 2012 pour la tournée
de "Demonoir". Car
demeurant à chaque fois bluffé par l’interprétation violente et sans compromis
de 1349 en festival, j’éprouvais le
besoin irrépressible d’assister à une messe noire plus bien complète, peut-être
plus oppressante.
Ce 17
novembre 2014 venait enfin concrétiser cette attente, mise à rude épreuve
jusqu’aux toutes dernières minutes… En effet, moi-même et Bloodhound sommes
arrivés au sein du Glazart quelques minutes seulement avec que 1349 n’investisse la scène, après moult
perturbations routières venant faire grimper en moi une colère qui sera très
vite expulsée, éructée. Sera ainsi occulté le seul groupe de première partie
incarné par Atena, qui manifestement
demeurait complètement incohérent avec le style charbonné et technique des 1349. Nous laissons notre cher Metallic
vous livrer ses noires impressions…
Mes compères ont
effectivement loupé le groupe Atena,
mais je ne les blâme pas car ils auraient été déçus ; non par la qualité
du groupe mais par leur style de musique à mille lieux de 1349. Même si ce jeune groupe est également norvégien – originaire
de Drammen – il est à l’opposé, aux extrêmes de ce que proposent les Black
Metalleux de 1349.
Atena joue un mélange complexe entre Metalcore, Mathcore et Djent…
même si je n’aime pas utiliser les deux derniers termes. Leur musique reste
Metalcore avec des notes
progressives et rock, voir à la limite du Deathcore. Donc je vous laisse
deviner aisément le conflit de générations et de publics qui s’impose à nous.
Contrairement à mes
confrères, j’étais à l’heure et même en avance donc qu’elle fût ma surprise
quand j’ai vu ces jeunes musiciens au style vestimentaire de
« coreux » sur scène. Je sais, l’habit ne fait pas le moine, mais dès
les premières notes mes doutes se sont confirmés. J’aime être surpris par les
premières parties surtout quand je ne les connais pas. Mais ici ce fût une
mauvaise surprise car mon état d’esprit ce soir était complètement Black Metal.
Je reste estomaqué et ne
comprends pas le choix du tourneur. Oui ils sont également norvégiens, et
alors ? Un des musiciens est le neveu de Frost ? Non je ne pense pas.
Enfin bref, je n’arrive pas à apprécier les titres qui s’enchaînent ainsi que
la prestation. Je n’ai pas été impressionné par le jeu de scène, à part
peut-être le batteur. Je trouve qu’ils manquent d’expérience scénique. Il ne
sert à rien de faire des grimaces pas possibles, de tirer la langue, de gueuler
pour impressionner le public ici présent, la sauce ne prend pas. Puis le son du
Glazart n’est pas vraiment adéquat pour ce style de musique.
Après vérification, Atena aurait joué en 2012 dans le même
festival que 1349 en Norvège, et
apparemment ces derniers auraient apprécié leur set. L’idée de jouer sur la
tournée européenne des Black Metalleux s’est présentée à eux même s’ils savaient
que les deux groupes réunis étaient une sorte d’étrange mélange, mais Atena aimait l’idée de faire quelque
chose de nouveau et de surprenant pour le public.
En conclusion, je peux
dire que je regrette complètement qu’un groupe de Metalcore ait pu faire la
première partie d’un groupe tel que 1349.
Non, décidément Atena n’aurait pas
dû jouer avec eux mais plutôt en première partie de Vildhjarta par exemple, autre groupe de « djent ».
Après le concert,
plusieurs jours après, j’ai écouté leur premier album autoproduit "Of Giants" sorti en 2013, et
dommage car leur musique est bien composée et de bonne facture.
Laissez place maintenant
aux Maitres du True Norwegian Black Metal, j’ai nommé 1349 !!!
Tout à
fait cher Metallic ! Et c’est avec quelques minutes de retard que 1349 arriva enfin sur scène pour en
découdre, devant une foule assez peu nombreuse selon moi (montrant encore que le
groupe demeure underground malgré l’aura conséquente dont il jouit, par
l’intermédiaire notamment de Frost). A vrai dire, je préfère très largement
cela plutôt que de devoir côtoyer un parterre de viles groupies comme ce peut
être le cas avec Satyricon par exemple.
Sans
surprise, les sombres hostilités débutèrent avec Maggot Fetus… Teeth like Thorns, issu d’un des meilleurs opus du
groupe selon moi, le diabolique et incompris "Revelations of the Black Flame". Cette introduction a le
mérite de proposer une efficacité dont il est difficile de se départir tout en
insufflant une noirceur évidente. Comme quelques mois plus tôt au Hellfest, 1349 se permet de jouer sur les
changements rythmiques, apportant bien plus de lourdeur par contraste avec la
version studio (sans toutefois la dénaturer, ce qui est bien là l’essentiel).
Et contrairement à l’interprétation délivrée au Hellfest justement, il n’y aura
ici point d’imperfections techniques pour entacher le morceau. Quelle noire
mise en bouche…
Sans
laisser notre souffle s’amenuiser, 1349
poursuivit avec le brutal Sculptor of
Flesh, qui permit également d’apporter une certaine efficacité (montrant
par-là que "Hellfire" et
"Revelations of the Black Flame"
comportent des points communs malgré leurs apparats respectifs…). Epoustouflant
de rapidité, assez peu de respiration a pu être reprise devant l’assaut des
musiciens, dont bien entendu Frost reste un illustre exemple.
D’une
violence sans borne, le feu infernal trouva une continuité avec l’indispensable
I am Abomination où je me vis contraint
d’annihiler mes cordes vocales. Impitoyable, je scandai inlassablement un « Hellfire » qui me valut une
démoniaque interpellation de notre cher Ravn ! Ne serait-ce que ce morceau
m’épuisa et détruisit mes cervicales (comme il se doit j’ai envie de dire…).
La
noire atmosphère s’épaississait encore avec un premier extrait de l’excellent
"Demonoir", ce qui
constitue selon moi son tout meilleur morceau : When I was Flesh. Amplifiant le mystère de la version studio,
l’interprétation technique fut quant à elle aussi millimétrée que possible,
avec notamment un jeu de batterie d’une rare constance. En effet, Frost se sera
mué en véritable métronome humain, et ses blast beats n’auront souffert d’aucun
essoufflement (même mineur), ce qui est proprement inhumain. Techniquement
infaillible, l’ambiance fut quant à elle d’une noirceur insondable, emmenée par
un Ravn possédé.
Le
moment fut venu d’évoquer le dernier album en date, "Massive Cauldron of Chaos". Sans surprise, Slaves en fut le tout premier extrait.
Avec un son plus "cristallin" qu’au Hellfest, il fut ainsi plus aisé
de capter la rythmique thrashisante du titre, qui fut un réel plaisir
avouons-le. Très efficace, celle-ci fut assez irrésistible je dois bien le
dire ; je ne boudai donc pas ma délectation.
Le
titre suivant demeure toujours un summum de rapidité et me laisse toujours
complètement médusé : Chasing
Dragons. Bien entendu, cette fois-ci ne dérogea pas à la règle et Frost
nous en aura mis plein la vue et l’ouïe, comme vous pouvez le constater au
travers de cette première vidéo :
Mais il
faut également rendre hommage à l’ensemble du groupe pour cette prouesse technique,
car il n’y aura eu aucun accro à tous les niveaux et l’auditeur ne peut que se
demander comment cela est possible ! Impressionnant.
Revenant
sur son dernier album, 1349 aura
choisi un titre assez rapide et demeurant dans une veine clairement
black/thrash : Postmortem. Assez
agréable à entendre, je regrette toutefois le manque de noirceur du titre, qui
vint d’une certaine manière faire contraste avec le show tel qu’il s’était
déroulé jusqu’à présent en termes d’ambiance.
Car
même si Slaves exprime clairement un
feeling thrash, il demeure assez compact au niveau du son et offre donc une
certaine oppression que Postmortem ne
possède pas selon moi. Je me suis "rattrapé" durant ce moment en
observant l’excellente interprétation technique de nos Norvégiens.
Puis
s’ensuivit Riders of the Apocalypse,
qui fut à leurs débuts l’introduction de leurs prestations. Comment ne pas
furieusement headbanguer devant ce titre si délicieusement old-school ? Et
bien je ne pus résister face au seul extrait du premier opus de cette soirée
(comme ce fut d’ailleurs le cas en termes de représentativité du second). Très
efficace lui aussi, il sut malgré tout exprimer une noirceur rappelant d’autres
temps...
1349 revint à son nouvel opus avec
un troisième extrait, Exorcism. A
vrai dire, je ne fus pas vraiment extatique durant ce titre, et j’en revins à
ressentir des éléments assez similaires à ceux concernant Postmortem. Même si parfaitement exécuté, Exorcism souffrit de bien trop d’efficacité, ce qui selon moi
dénature la musique sombre de 1349.
Dommage.
Après
l’enchainement incroyable des 4 premiers titres du show, nous allons aborder
maintenant l’autre chapitre du concert au sein duquel je me suis le plus
extasié. En effet vint sournoisement jusqu’à nous le sombrissime Serpentine Sibilance, second extrait de
l’unique "Revelations of the Black
Flame". En l’évoquant ici, je me revois complètement possédé par ce
titre, qui fut pour l’occasion ralenti, lui conférant cette tonalité de doom
obscur (contenue dans la totalité de l’opus en question). Une allure de messe
noire sembla s’emparer du Glazart, me transportant en des lieux onirico-sombres
et suffocants. Il s’agit selon moi du plus grand moment de cette prestation,
car nous sommes descendus à ce moment précis dans les abysses les plus
profondes et méconnues…
Poursuivant
sur une noire voie, Atomic Chapel
s’offrit à nous. Oui, la messe noire se trouva maintenue au travers d’une plus
grande virulence de ton. Moi qui trouvait ce titre pas assez abouti en studio,
je me rends compte à chaque fois en live que ce n’est pas le cas. Nous vous
laissons d’ailleurs vous forger votre propre opinion avec cette troisième et
ultime vidéo :
La
scène permet en effet à Atomic Chapel
de prendre une toute autre ampleur, notamment au travers de vocaux franchement
diaboliques… ou comment donner à "Demonoir"
une supplémentaire dimension.
Les 1349 s’en allèrent, nous offrant une
courte pause. Car il demeurait évident au vu de la ferveur du public que nos
chers Norvégiens se trouvaient contraints de regagner la scène ! Et c’est
ainsi qu’ils nous assénèrent un direct Golem,
endiablé ! Je fus assez ravi car il s’agit d’un des deux titres – avec Chained – que j’affectionne
particulièrement du dernier opus.
J’espérais
ainsi un enchainement avec le fameux Chained,
mais ce fut Cauldron qui remporta la
dernière place de la nuit (à mon grand regret). J’avais d’ailleurs pensé qu’il
demeurerait la pièce d’introduction du concert, ce qui de ce fait me parut
étrange en le retrouvant en bout de course. J’aime assez Cauldron, mais je dois bien avouer qu’il manque de noirceur pour
clôturer convenablement une prestation de 1349.
J’ai ainsi trouvé que ce titre n’était pas forcément à sa juste place dans la
set-list, ce qui me laissa assez frustré…
Comme
vous pouvez le constater, cette prestation de 1349 me laisse aujourd’hui mitigé, même si la noire extase demeure
bien plus conséquente que la frustration. D’une part, je reste impressionné par
la performance technique du quatuor norvégien, où tout est maitrisé et ce à
tous les niveaux. Même si Frost demeure le musicien le plus inhumain, il ne
faut pas pour autant oublier les 3 autres qui brillent des mêmes qualités. Il
est important de relever que 1349 ne
se limite pas strictement à ses aspects techniques, mais plutôt par une
noirceur bien caractéristique. Comme vous avez pu le lire plus haut, violence
et obscurité ont su atteindre des sommets lors de certains passages, laissant
l’auditeur relativement médusé et impuissant. Et c’est bien sur ce point que 1349 aurait pu aller encore plus loin.
En
effet, les 5 extraits issus de "Massive
Cauldron of Chaos" n’ont selon moi pas su exalter autant que faire se
peut cette noirceur norvégienne. Insufflant trop d’éléments thrash, il me
semble que l’aspect charbonné dont 1349
demeure Maître ait ici été quelque peu diminué. D’ailleurs, j’ai ressenti
certaines cassures dans la set-list lors de la représentation de ce dernier
album.
Sans
surprise, cette prestation scénique ne m’aura donc pas réconcilié avec "Massive Cauldron of Chaos", mais
aura par ailleurs montré à quel point le triptyque "Hellfire"/"Revelations
of the Black Flame"/"Demonoir"
provoque une gigantesque représentation du Chaos sur scène. Et rien que pour
cela, 1349 reste et restera un grand
groupe de scène autant qu’une bête de studio.
Set-list 1349 :
1) Maggot Fetus…
Teeth like Thorns
2) Sculptor of
Flesh
3) I am
Abomination
4) Slaves
5) Chasing
Dragons
6) Tunnel of Set
XII / When I was Flesh
7) Postmortem
8) Riders of the
Apocalypse
9) Exorcism
10) Serpentine
Sibilance
11) Tunnel of
Set XI / Atomic Chapel
Encore :
12) Golem
13) Cauldron
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Novembre
2014/Janvier 2015,
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